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Quelques faits sur les séismes pour remettre les pendules à l’heure

Par Joe McKendy et Maurice Lamontagne, Ph. D., de la Commission géologique du Canada
Le 4 octobre 2018

L’épicentre d’un gros séisme n’est pas un point sur une carte

Dans la presse, l’épicentre d’un séisme est souvent représenté par un point sur une carte. L’image peut convenir dans le cas d’un petit séisme. Par contre, dans le cas d’un gros séisme, l’onde de choc ne peut être circonscrite à un point sur une carte parce qu’elle couvre une grande surface.

Qu’entendons-nous par grande surface? Parfois 500 km de longueur sur 300 km de largeur – près de cinq fois la superficie de l’île de Vancouver – pour un séisme de magnitude 9. Il serait donc plus exact d’imaginer l’épicentre comme un tapis d’activité sismique recouvrant la surface autour d’une faille.

Magnitude et autres vicissitudes

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Bâtiment effondré qui sera à démolir

Plusieurs autres idées fausses circulent à propos des séismes, la plus répandue étant que la magnitude serait le principal facteur qui détermine la violence et le caractère destructeur d’un séisme. Or, d’autres facteurs importants entrent en jeu : la profondeur de l’activité sismique, la durée des secousses, la résistance des bâtiments et l’éloignement de l’épicentre.

Les effets de ces facteurs peuvent varier énormément. Un séisme peut survenir près de la surface ou à 660 kilomètres sous terre. Les secousses peuvent durer quelques secondes ou s’étirer sur de longues minutes. La conception de nombreux bâtiments, surtout les plus anciens, peut les rendre instables face aux forces spéciales d’un séisme. Et plus le bâtiment est proche de l’épicentre, pire sera l’impact des vibrations du sol.

Relations à distance

Les impacts d’un séisme sont souvent ressentis loin de son épicentre. Ainsi, les ondes d’un séisme de grande envergure peuvent être ressenties à des centaines de kilomètres de l’épicentre et causer des vibrations qui déclencheront l’effondrement de pentes et d’autres formations géologiques déjà instables.

Ondes de destruction

Les forts séismes peuvent aussi déplacer violemment le plancher océanique, ce qui provoque des tsunamis capables de parcourir de longues distances. Par exemple de gros séismes en Colombie-Britannique et au Japon ont déjà causé des tsunamis qui ont traversé tout l’océan Pacifique.

Secoué, puis remué

Ajoutons à ce cocktail d’effets un phénomène appelé liquéfaction du sol. Comme nous avons tous été à même de le constater lors de séjours à la plage, les dépôts de sable saturé d’eau qui se trouvent près de la surface peuvent s’avérer assez solides. Or, les ondes sismiques puissantes peuvent, en augmentant la pression de l’eau, entraîner la liquéfaction de ces dépôts. Les bâtiments qui reposent sur ce genre de dépôts deviennent alors facilement instables et risquent de s’enfoncer ou même de basculer dans le sable boulant ou dans l’argile extrasensible qu’on trouve au Canada, en Russie et dans d’autres pays nordiques depuis la fonte des glaciers de la dernière ère glaciaire.

Décoder les nouvelles

Maintenant, quand les journalistes nous parleront de tremblements de terre, nous comprendrons mieux de quoi il retourne.

Les sismologues se doivent de diffuser leurs connaissances

Maurice Lamontagne, Ph. D., de la Commission géologique du Canada, veut aider ses confrères et consœurs sismologues à communiquer ce genre d’information aux journalistes, afin que ces derniers puissent produire des reportages plus exacts sur les séismes. Pour en savoir plus, vous pouvez lire son article (en anglais) en cliquant sur : Using the Media Epicentre to Talk About the Seismological Epicentre.

 


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