Des solutions naturelles aux changements climatiques
Le 15 novembre 2018
~RNCan s’associe à Parcs Canada pour créer un atlas du carbone~
Le réseau des parcs et aires protégées du Canada donne un solide coup de pouce à la gestion des impacts des changements climatiques. En effet, ces écosystèmes sains offrent des « solutions naturelles » en conservant la biodiversité, en protégeant les services écosystémiques, en reliant les paysages, en permettant l’acquisition de savoirs et en nous inspirant.
Ils jouent aussi un rôle important dans le captage et le stockage de carbone. C’est pourquoi Mme Tara Sharma, Ph. D., travaille avec Ressources naturelles Canada (RNCan) à concevoir un atlas du carbone des parcs nationaux du Canada. L’atlas aidera les chercheurs, gestionnaires et autres parties intéressées à explorer et à visualiser la dynamique du carbone dans des parcs de tous les coins du pays. Mme Sharma est spécialiste du flux de carbone des écosystèmes à Parcs Canada, mais son étroite collaboration avec le Service canadien des forêts de RNCan l’amène souvent au Centre de foresterie du Pacifique, à Victoria (Colombie-Britannique), où elle travaille avec Werner Kurz, Ph. D., de RNCan, et l’équipe de comptabilité carbone.
Elle a compilé de l’information géospatiale sur les inventaires forestiers et d’autres écosystèmes, de même que sur les perturbations naturelles et anthropiques telles que les feux de forêt, les insectes ravageurs et les brûlages dirigés, de 1990 à aujourd’hui. Elle entre ces données dans le Modèle du bilan du carbone que RNCan a élaboré pour estimer l’ensemble des stocks de carbone et des émissions de gaz à effet de serre nettes associés à la biomasse et aux sols forestiers.
Par la photosynthèse, la végétation des écosystèmes naturels capte et emmagasine du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre majeur. En effet, les arbres des forêts, les végétaux des milieux humides et le phytoplancton des océans séquestrent de grandes quantités de carbone et servent ainsi de puits de carbone. Les aires protégées, à l’instar de tous les écosystèmes naturels, peuvent aussi être des sources de carbone, puisque des processus comme la décomposition et les feux de forêt rejettent du carbone dans l’atmosphère. Une connaissance approfondie de ce cycle de piégeage et de libération du carbone est utile à plusieurs égards. Comme le dit Mme Sharma, « Pour bien comprendre le rôle des aires protégées dans l’atténuation des changements climatiques, il est important de disposer de données sur l’équilibre puits-source ».
Mme Sharma travaille aussi sur des écosystèmes non forestiers, telles des prairies, toundras et tourbières. Elle étudie actuellement différentes sources de données, notamment des données de télédétection, et explore d’autres méthodes de modélisation. Ainsi, en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), elle estimera les stocks et les flux de carbone dans le pergélisol des parcs du nord de l’Arctique en couplant le schéma canadien de surface terrestre d’ECCC et le modèle canadien des écosystèmes terrestres (CLASS-CTEM). Son travail couvre beaucoup de terrain. À ce jour, elle a produit des estimations des stocks et flux de carbone de 27 parcs nationaux et continue à traiter des données pour d’autres parcs.
Mme Sharma travaille aussi avec Marlow Pellatt, Ph. D., spécialiste de la restauration écologique à Parcs Canada, qui étudie le carbone bleu, c’est-à-dire le carbone atmosphérique piégé et emmagasiné dans les écosystèmes côtiers marins par les graminées marines, les marais salés et les végétaux des mangroves. Ses recherches contribueront aussi à l’élaboration de l’atlas du carbone.
L’atlas du carbone de Parcs Canada sera très utile pour éclairer la prise de décisions et de mesures relatives à la gestion des parcs et aires protégées partout au pays. Plus généralement, il nous aidera à mieux comprendre le rôle important que jouent les parcs et aires protégées dans le contexte des changements climatiques.
Détails de la page
- Date de modification :