Travailler en intelligence artificielle mais changer concrètement les choses
Chercheuse en géosciences à la Commission géologique du Canada de Ressources naturelles Canada, Shiva Tirdad travaille à Québec.
Février 2022
Shiva Tirdad est une nouvelle chercheuse en géophysique à Ressources naturelles Canada (RNCan). Aussi spécialiste de l’intelligence artificielle, elle travaille à créer des outils numériques axés sur l’intelligence artificielle (IA) qui, en améliorant l’interprétation des levés géophysiques aériens, aideront les géologues à prendre des décisions concernant l’exploration minérale.
Nous savons pour la plupart que la photographie ou la vidéo à haute résolution saisit d’infimes détails – un avantage indéniable pour les utilisateurs de données scientifiques. « Quand ils disposent de données géophysiques de résolution supérieure, les géologues sont mieux à même d’interpréter les anomalies présentes dans les données », explique-t-elle.
Mme Tirdad est fascinée par l’application de l’intelligence artificielle aux géosciences, un domaine relativement nouveau aux multiples possibilités. Embauchée en novembre dernier par Ressources naturelles Canada, elle a choisi de faire carrière au gouvernement fédéral parce qu’elle aime que ses recherches profitent à l’ensemble de la société et que les données de son travail soient directement accessibles à tous par l’intermédiaire du cadre de données ouvertes du gouvernement du Canada.
Originaire d’Iran, Mme Tirdad a immigré au Canada en 2014 pour faire un doctorat à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Parlant le farsi, l’anglais et le français, elle vient d’une famille qui valorise l’éducation.
Sa participation aux olympiades de mathématiques de sa ville, puis de sa province, alors qu’elle était à l’école intermédiaire, a été pour elle un moment charnière. « Cela a accru mon enthousiasme pour le sujet », se remémore-t-elle. Cette expérience formatrice l’a poussée vers les études en génie. Depuis l’obtention de son doctorat, elle se concentre sur la géophysique, la géostatistique et l’IA, ce qui lui permet de continuer à utiliser les mathématiques pour résoudre des problèmes de géosciences.
Pendant ses études universitaires en Iran et au Québec, Mme Tirdad a remarqué qu’il y avait peu d’étudiantes et encore moins de professeures dans les disciplines à caractère scientifique.
Elle s’est donc dit qu’il serait important que des femmes de sa génération travaillent en science, deviennent des modèles à suivre pour les jeunes filles. « Parfois, les filles pensent qu’elles ne sont pas à leur place dans le domaine ou doutent de leurs aptitudes, dit-elle. Parfois, elles doivent travailler plus fort que les autres pour prouver qu’elles sont capables, elles aussi, de faire du très bon travail. Cependant, elles doivent croire en elles, ne jamais abandonner. » Mme Tirdad entend profiter de sa charge de professeure associée à l’INRS pour contribuer à abattre les obstacles que rencontrent les étudiantes et les jeunes géoscientifiques de sexe féminin en particulier.
Elle n’est pas seule dans cette action. Ainsi, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, RNCan reconnaît la contribution cruciale que les femmes et les filles peuvent apporter à l’obtention de résultats scientifiques révolutionnaires, ainsi que les obstacles qui entravent leur participation à tous les niveaux en science, en technologie, en génie et en mathématiques, au Canada comme à l’étranger.
Pour de plus amples renseignements :
À écouter :
La science simplifiée balado, Intégrer l’intelligence artificielle
À découvrir :
Journée internationale des femmes et des filles de science
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