Des livres en cadeau pour les amateurs de science
Des lectures incontournables pour les esprits curieux
Nos scientifiques et nos experts partagent quelques-uns de leurs titres préférés
Les écrits nous aident depuis longtemps à comprendre la science et l’environnement naturel qui nous entourent. En fait, Ressources naturelles Canada abrite la toute première bibliothèque scientifique du pays, qui date de 1854.
Les temps ont changé. Alors, que lisent nos scientifiques et nos experts dernièrement? Faites défiler l’écran vers le bas pour obtenir une liste des incontournables à lire.
Vous êtes curieux? Il est possible d’explorer les collections en ligne et de télécharger gratuitement de nombreuses publications, cartes et photos sur le site de la bibliothèque de RNCan.
Bonne lecture!
L’Univers élégant, de Brian Greene
« Quand on est scientifique, qu’on étudie le pollen fossile dans des carottes ou encore les nappes glaciaires couvrant les continents, notre monde peut devenir très étroit. Un de nos plus grands défis consiste donc à communiquer notre travail à un plus vaste public. Je n’étais pas encore pleinement conscient de cette difficulté quand je suis tombé sur le livre de Brian Greene, L’Univers élégant, lors d’un voyage en bateau à Gwaii Haanas pendant mes études de premier cycle. J’avoue qu’il m’a fallu relire le livre quelques fois pour bien comprendre ce dont parlait l’auteur (Onze dimensions? Des cordes à une dimension?). Sa façon concrète d’expliquer des notions abstraites comme la relativité générale, la mécanique quantique et la théorie des cordes au moyen d’expériences bien pensées a depuis été une grande source d’inspiration pour moi. Je m’efforce d’intéresser les non-spécialistes à mes travaux tout comme je me suis intéressé pendant une brève période aux notions abstraites de la physique! »
— Jordan Eamer, chercheur, Dartmouth (Nouvelle-Écosse)
Autobiographie ou mes expériences de vérité, de Mahatma Gandhi
« J’ai lu l’autobiographie de Gandhi l’été dernier. J’ai été fasciné par sa persévérance à rechercher la vérité quand la plupart des gens accepteraient, pour une raison ou pour une autre, le statu quo. Je suis très sensible à la façon dont Gandhi a appliqué ses "contrôles et essais" tant à des mouvements de désobéissance civile aussi capitaux que le Satyagraha [résistance par la non violence] qu’à des choses aussi personnelles que son alimentation. Nous faisons des progrès en sciences grâce à nos nombreuses tentatives, et nous concluons souvent nos expériences par des vérités relatives. À ce sujet, il est important de se rappeler la parole de Gandhi : Il faut être plus humble que la poussière pour mériter la vérité. L’existence de la "vérité absolue" est reconnue; on ne devrait jamais fermer les yeux sur les choses qui semblent aujourd’hui sans importance, car elles pourraient bien changer la donne demain. »
— Terry C. Cheng, chercheur, CanmetMINING, Ottawa
Une histoire de tout, ou presque… de Bill Bryson
« Le livre de Bill Bryson Une histoire de tout, ou presque… a été pour moi une grande source d’inspiration. Je l’ai lu pendant mes études de premier cycle, alors que, croulant sous une lourde charge de cours, je me demandais sérieusement si j’allais poursuivre mes études en sciences. Ce livre m’a rappelé à quel point ces sujets pouvaient s’avérer intéressants à l’extérieur d’une salle de classe et comment il est important de communiquer les connaissances scientifiques avec passion et enthousiasme. Il m’a montré qu’on n’a pas besoin d’être le meilleur scientifique du monde pour bien expliquer des notions scientifiques. Il suffit d’être assez curieux pour poser des questions et assez humble pour écouter. Ce sont des qualités que je m’efforce toujours de cultiver. »
— Tiegan Hobbs, chercheuse en risques sismiques, Vancouver (Colombie Britannique)
Les cinq pièces clés du puzzle de la vie, de Jim Rohn
« Le succès vient de la répétition quotidienne d’actions positives. C’est l’avis que défendait Jim Rohn dans Les cinq pièces clés du puzzle de la vie. J’ai découvert que cette vision des choses s’appliquait bien au travail et à la science : si l’on centre uniquement ses énergies sur les tâches urgentes, on oublie de prendre le temps qu’il faut pour enrichir ses connaissances. J’accomplis mes travaux les plus novateurs en consacrant seulement quelques minutes par jour à un projet secondaire. »
— Simon Banville, ingénieur principal en géodésie, Levés géodésiques du Canada, Ottawa
Bordélique : le pouvoir du désordre pour transformer votre vie!, de Tim Harford
« J’ai lu ce livre il y a seulement quelques années, et j’aurais souhaité l’avoir lu bien avant. C’est une ode à la désorganisation et à l’instinct. On y montre comment la créativité et des résultats intéressants (et parfois totalement inattendus) peuvent émaner du désordre. J’ai vraiment apprécié ce livre, entre autres parce qu’il m’a permis de me sentir mieux, de ne plus me sentir aussi coupable de ne pas faire les choses dans le « bon » ordre ou de manière conventionnelle. Ce livre montre également que nous pouvons souvent tirer profit des désordres (inévitables) qui surviennent dans notre vie, comme ceux liés à des changements de plans inattendus, et les transformer en d’intéressantes opportunités. Une perspective très rassurante quand vous êtes une personne anxieuse! Bordélique est un livre à la fois formidable, instructif et divertissant, qui célèbre le désordre, un aspect qui est souvent considéré comme négatif dans notre société. »
— Christine Rivard, chercheuse en géosciences, Commission géologique du Canada, Québec
The Cure For Everything!: Untangling The Twisted Messages About Health Fitness And Happiness, de Tim Caulfield
« Ce livre déboulonne les mythes qui subsistent dans les secteurs de la santé, des sports et de l’alimentation à une époque où les slogans à la mode et les célébrités semblent altérer grandement notre jugement. Le texte de Caulfield est non seulement étayé par de nombreuses références scientifiques – un aspect que j’apprécie vraiment en tant que chercheuse –, mais il est aussi très amusant. Il a changé ma façon de percevoir la mise en forme et la santé. Il demeure une grande source d’inspiration pour moi et continuera sans aucun doute à figurer dans les rayons de ma bibliothèque personnelle. »
— Stéphanie Larmagnat, chercheuse en géosciences, CGC–Québec
The Only Woman in the Room: Why Science is Still a Boys’ Club, d’Eileen Pollack
« Si je suis devenue une meilleure défenseure de la cause des femmes en sciences, c’est grâce à des livres. L’un d’eux, intitulé The Only Woman in the Room: Why Science Is Still a Boys’ Club, est une analyse comparative d’Eileen Pollack publiée en 2015.
Dans ce livre bourré de statistiques, de résultats expérimentaux, d’allusions à la culture populaire et d’entrevues avec des femmes de haute renommée en sciences, l’auteure relate son expérience en tant que l’une des premières femmes à obtenir un diplôme de premier cycle en physique à l’Université Yale. Elle s’interroge aussi sur le fait que les meilleurs cerveaux féminins quittent continuellement le domaine des sciences, un phénomène appelé le « tuyau percé ». Et comme Mme Pollack est maintenant professeure de création littéraire et auteure à succès, elle nous raconte son histoire avec finesse, grâce et humour.
Cette œuvre m’a incitée à faire tout en mon pouvoir pour continuer à soutenir mes collègues féminines. J’ignore toutefois complètement où se trouve en ce moment mon exemplaire du livre, car il est actuellement « en tournée » au sein de notre groupe de discussion sur la science au féminin à la Division du Pacifique de la Commission géologique du Canada. »
— Adrienne L. Jones, chercheuse en géosciences, chef de la Sous-division de Sidney et gestionnaire de programmes, CGC–Pacifique
Magazine National Geographic, différents auteurs
« Ma source d’inspiration sur le plan littéraire ne vient pas vraiment d’un livre. C’est mon professeur de géographie du secondaire qui m’a ouvert les yeux sur le monde dans ma jeunesse. Aujourd’hui, à partir d’images satellites, je regarde la planète pour en comprendre le comportement et pour trouver des moyens de réparer, si possible, ce qui ne fonctionne pas. En troisième secondaire, mon professeur de géo nous donnait souvent de vieux National Geographic en nous demandant d’y choisir un article qui nous plaisait et d’expliquer en une page les raisons de notre choix. À la fin de l’étape, j’avais lu une vingtaine d’articles remplis de photos géniales sur différentes parties du monde. J’étais conquis. La suite, vous la connaissez – les images satellites de la planète sont maintenant mes " photos géniales " à moi. »
—Vern Singhroy, chercheur scientifique principal, Mission de la Constellation RADARSAT, Centre canadien de télédétection
Inscription sur l’édifice du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), 100, promenade Sussex, Ottawa
« Il y a quelques années, alors que j’étais stagiaire au CNRC dans le cadre d’un programme d’alternance travail études, je suis entré dans le bel édifice du CNRC sur la promenade Sussex pour assister à une causerie sur la chimie théorique. J’ai été frappé par l’inscription gravée au-dessus de l’entrée principale du bâtiment, particulièrement par la dernière ligne : non seulement elle résume parfaitement pourquoi j’aime étudier les sciences, mais elle est une source de motivation, qui m’incite à réaliser des travaux scientifiques financés par l’État au sein de la fonction publique :
— Nicholas Maddox, technologue analytique, CanmetMINING
Tout ce que nous ne savons pas encore : le guide de l’univers inconnu, de Jorge Cham et Daniel Whiteson
« Ce livre décortique des théories scientifiques passablement complexes pour les transformer en fragments d’information stupéfiante et… compréhensible. Il est non seulement instructif, mais aussi très divertissant. Que vous soyez frais émoulus du secondaire ou titulaires de deux diplômes d’études supérieures, ce livre contient des passages amusants et intéressants pour vous! »
— Robyn Fiori, scientifique, Service canadien d’information sur les risques
The Experience of Place, de Tony Hiss
« L’une des lectures les plus mémorables que j’ai faites pendant mes études supérieures il y a 50 ans, c’est un article d’Art Lachenbruch, de la commission géologique des États-Unis, dans lequel ce dernier expliquait la signification du « bruit » contenu dans les valeurs de température mesurées à des niveaux peu profonds dans des trous de forage en région arctique. Selon lui, ce phénomène suggérait que l’espèce humaine exerçait une influence sur le climat depuis la révolution industrielle. Vingt ans plus tard, j’ai lu The Experience of Place de Tony Hiss, dont le propos semblait a priori sans rapport avec l’article d’Art Lachenbruch. Mais un point du livre qui m’a marqué y était pourtant relié : la description de ce que l’on ressent en se « tenant » au pied d’un coin tronqué de l’une des tours jumelles du World Trade Center. Peu après cette lecture, en visite à New York, j’ai reproduit l’expérience : je me suis étendu sur le trottoir et, les pieds posés sur l’édifice, j’ai regardé droit devant moi vers un lointain point de fuite. Il ne m’a fallu qu’une minute pour perdre mon centre de gravité et m’imaginer que je pourrais marcher jusque dans l’espace en empruntant cet étroit chemin pour traverser notre mince, mais ô combien précieuse atmosphère. La force de cette expérience et la découverte du lien singulier qui relie un livre sur notre environnement bâti et l’article fondamental de Lachenbruch – aux importantes implications pour les changements climatiques – n’ont pas quitté mon esprit depuis. Nous avons fait et continuons de faire preuve d’un aveuglement délibéré et d’une telle irresponsabilité dans notre rôle d’intendants des réserves – très limitées – de ressources naturelles. » ”
— Earl Davis, chercheur scientifique, Sidney (Colombie-Britannique)
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