Déclaration des émissions provenant des feux de végétation

Les forêts du Canada jouent un rôle de premier plan dans le cycle du carbone de la planète. Elles absorbent d’importantes quantités de carbone de l’atmosphère par l’entremise de la photosynthèse, puis le stockent dans les sols et la biomasse forestière (troncs, branches, feuilles, racines, etc.). Ce carbone est ensuite émis lorsque les matières organiques brûlent ou se décomposent. On classifie les forêts comme étant des sources ou des puits de carbone en fonction du bilan entre les émissions et les absorptions

Chaque année, le Canada présente son Rapport d’inventaire national (RIN) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ce rapport fait état des flux de gaz à effet de serre (GES) découlant de l’activité humaine sur les terres aménagées qui ont une incidence sur le changement climatique, et ce, selon un format de déclaration convenu à l’échelle internationale. Les estimations des émissions provenant de perturbations naturelles majeures, dont les feux de végétation et les épidémies de ravageurs, sont déclarées séparément, de manière à éclairer les tendances et à tenir compte de la variabilité annuelle.

Les estimations liées aux feux de végétation comprennent :

  • les émissions immédiates de GES issues de la combustion, comme le dioxyde de carbone, l’oxyde de carbone, le méthane et l’oxyde nitreux;
  • les émissions différées après le feu, issues des changements à long terme du carbone du sol et de la matière organique en décomposition;
  • le stockage du carbone après le feu grâce à la régénération naturelle.

Les émissions provenant des feux de végétation sur les terres non aménagées du Canada ne sont pas déclarées en raison d’un manque de données et d’accès à ces régions éloignées. À cet effet, des efforts sont en cours pour améliorer notre compréhension de telles informations.

Dans le RIN du Canada, le stockage du carbone après le feu grâce à la régénération naturelle est déclaré séparément des émissions découlant de l’activité humaine jusqu’à ce qu’un peuplement atteigne la maturité commerciale.

Les changements climatiques modifient la fréquence et la sévérité des feux de végétation. Les feux se déclarent dans de nouvelles régions et en dehors de la saison typique des feux (d’avril à septembre). Des feux plus intenses brûlent de plus grandes superficies. En effet, depuis 1990, on observe une augmentation de la superficie annuelle brûlée, la foudre étant la principale source d’allumage. De la même façon, les émissions provenant des feux de végétation dans les forêts aménagées du Canada ont également augmenté et la tendance à la hausse devrait se poursuivre.

Comment le Canada estime-t-il les émissions provenant des feux de végétation?

Le Canada entretient et exploite le Système national de surveillance, de comptabilisation et de production de rapports concernant le carbone des forêts (SNSCPRCF) en vue de faciliter l'estimation des émissions de GES dans les forêts aménagées du pays, y compris les émissions découlant des feux de végétation. Le SNSCPRCF intègre des données d’inventaire forestier fournies par les provinces et territoires ainsi que des données recueillies lors de feux de végétation pour modéliser la dynamique du carbone. À cet effet, il s’appuie sur le Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC­SFC3) pour simuler l’état et le transfert du carbone — dans les forêts et dans l’atmosphère — à la suite d’un feu de végétation.

La nature et la quantité de GES émis lors d’un feu de végétation sont estimées en modélisant la combustion de différents composants forestiers (branches, troncs, racines, feuilles et litière).

Amélioration de la science du carbone et des feux de végétation, ainsi que du suivi et de la déclaration des émissions

Les feux constituent une importante perturbation naturelle qui contribue à façonner la structure, la croissance et la régénération de nombreux écosystèmes. En effet, certaines espèces boréales en dépendent pour leur survie. Les feux exercent une influence notable sur la dynamique du carbone forestier car ils :

  • libèrent immédiatement du carbone séquestré sous forme de GES;
  • modifient la structure d’âge des forêts.

Les scientifiques du Service canadien des forêts améliorent notre compréhension des feux de végétation et de leur influence sur le carbone, tout en renforçant la déclaration des émissions provenant de ceux-ci.

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