Comment les perturbations façonnent-elles les forêts du Canada?

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Introduction du thèmeNote de bas de page 1

La composition des forêts change continuellement sous l’effet de processus naturels tels que la migration des espèces, la compétition interspécifique, la succession et les perturbations naturelles. Les perturbations, telles que les feux de forêt, la sécheresse, le déracinement par le vent, le parasitisme et les maladies, augmentent en fréquence et en ampleur en raison de l’accélération de l’introduction d’espèces envahissantes et des changements climatiques. Les recherches menées par Ressources naturelles Canada (RNCan) améliorent notre capacité à prévoir les perturbations forestières, à s’y adapter et à en réduire les effets.

Principales sources de perturbation

Les changements climatiques sont les variations à long terme des régimes météorologiques mondiaux, comme les températures ou les précipitations moyennes. Bien que ces variations dans les moyennes statistiques semblent graduelles, elles reflètent des changements dans la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les inondations importantes qui ont suivi les fortes pluies dans le sud de la Colombie-Britannique en 2021, ou le nombre record de feux de forêt dans l’ensemble du pays en 2023. Les nouvelles interactions entre espèces ou les changements d’aire de répartition qui se produisent en réponse aux changements climatiques peuvent également être à l’origine de nouvelles épidémies d’insectes ou de maladies.

L’introduction d’espèces exotiques envahissantes s’est intensifiée au cours des dernières décennies en raison de l’augmentation des échanges et des voyages à l’échelle mondiale. Les conséquences de ces introductions sont difficiles à prévoir. Les insectes exotiques envahissants et les maladies doivent faire face à des environnements nouveaux auxquels ils peuvent être mal adaptés. D’autre part, les écosystèmes forestiers locaux et les espèces d’arbres peuvent manquer de moyens de défense efficaces contre ces envahisseurs. Au Canada, la gestion des maladies et des insectes forestiers indigènes doit s’accompagner d’un effort constant pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes et pour contenir ou éradiquer les envahisseurs établis tels que la spongieuse et la rouille vésiculeuse du pin blanc.

Les perturbations individuelles peuvent s’ajouter les unes aux autres, exacerbant ainsi leurs effets sur la santé de la forêt et du milieu environnant. Par exemple, les peuplements forestiers détruits par la sécheresse ou des épidémies d’insectes peuvent fournir davantage de combustible pour les feux de forêt et rendent souvent le paysage plus vulnérable à l’érosion. Ce phénomène s’est produit lorsqu’une épidémie de DPP a atteint son point culminant en Colombie-Britannique au début des années 2000, favorisée par des facteurs comme des températures hivernales douces. Les DPP se sont répandus à travers les montagnes Rocheuses jusque dans les Prairies, décimant les forêts de pins de ces régions. Cette épidémie a également amplifié la probabilité d’autres perturbations en produisant davantage de combustible ligneux. En outre, elle a modifié l’hydrologie, affectant la stabilité des sols dans les régions montagneuses. La mortalité des arbres a transformé les forêts de pins tordus de cette région, qui sont passées d’un puits net de carbone à une source, contribuant ainsi davantage aux changements climatiques.

Le gouvernement soutient les progrès vers un avenir résilient

Les recherches et les programmes menés par RNCan au Canada améliorent notre capacité à prévoir les perturbations forestières, à s’y adapter et à en réduire les effets. Voici quelques exemples :

  • L’Agence canadienne d’inspection des aliments collabore avec RNCan et d’autres parties prenantes pour réglementer les espèces envahissantes ainsi que l’importation et l’exportation de produits forestiers canadiens.
  • Le programme 2 milliards d’arbres soutient la régénération des forêts qui ont temporairement perdu leur couvert arboré à la suite de perturbations naturelles.
  • L’Initiative pour un avenir résilient face aux incendies de forêt soutient des activités visant à transformer la gestion des feux de forêt au Canada, en reconnaissant la nécessité d’adopter des mesures proactives pour mieux se préparer à ces derniers et réduire les risques avant qu’ils ne surviennent.
  • La mission GardeFeu, fruit d’une collaboration entre RNCan, l’Agence spatiale canadienne et Environnement et Changement climatique Canada, sera le premier système public de surveillance des feux par satellite au monde. Il présentera des informations quotidiennes sur tous les feux de forêt en activité afin d’aider à la prise de décisions rapides en matière de gestion des feux.
  • L’initiative d’amélioration des informations et des technologies des systèmes forestiers permettra d’améliorer la qualité des informations liées au carbone forestier et à l’intégrité des forêts, afin de soutenir les décisions concernant le renforcement et le maintien des ressources forestières du Canada.

Indicateur : insectes forestiersNote de bas de page 2

Tendances quant à la superficie forestière touchée par les insectes au Canada. La surveillance continue de la superficie forestière défoliée et endommagée par les insectes joue un rôle critique dans la détermination des répercussions de ces dommages sur l’approvisionnement en bois, sur les risques d’incendie, sur l’utilisation des forêts à des fins récréatives et sur les autres valeurs forestières.

Détails de l’indicateur

Les insectes représentent une grande proportion de tous les êtres vivants sur Terre : plus de la moitié des animaux décrits sont des insectes. Le Canada compte près de 39 000 espèces d’insectes décrites et 35 000 espèces supplémentaires estimées non décrites. Au total, les insectes représentent plus d’une espèce sur deux au Canada.

En 2022, 13,1 millions d’hectares des forêts canadiennes ont été touchés par les insectes, soit une baisse de 13,7 % par rapport à 2021.

  • L’importante épidémie de spongieuse en Ontario a diminué de façon spectaculaire entre 2021 et 2022, la défoliation diminuant de plus de 95 %. La défoliation dans d’autres provinces où l’on connaît des populations de spongieuses, comme le Québec, a été minime.
  • La défoliation par la tordeuse des bourgeons de l’épinette a rebondi pour atteindre environ 6,6 millions d’hectares, soit un niveau similaire à celui de 2020. Ce rebond est attribuable à l’augmentation de la défoliation au Québec, en Ontario et dans les Territoires du Nord-Ouest. La défoliation a également augmenté à Terre-Neuve-et-Labrador.
  • La défoliation par la tordeuse du pin gris a diminué pour atteindre les niveaux observés pour la dernière fois en 2017. Cette baisse s’explique principalement par le recul du nombre d’éclosions à la frontière qui sépare l’Ontario et le Manitoba.
  • La zone touchée par le dendroctone de l’épinette a diminué pour la première fois depuis 2019, après s’être maintenue à des niveaux relativement élevés et stables. Les dommages étaient presque entièrement concentrés en Colombie-Britannique et en Alberta, avec quelques cas de mortalité d’arbres au Yukon.
  • Environ 6 millions d’hectares ont été touchés par d’autres insectes nuisibles en 2022. Ce chiffre est similaire à celui de 2021. Cependant, des augmentations de la défoliation ont été observées en Ontario, en Nouvelle-Écosse, au Manitoba et dans les Territoires du Nord-Ouest.

Pourquoi cet indicateur est-il important?

  • Les insectes jouent d’innombrables rôles écologiques essentiels dans les forêts canadiennes, de nombreuses espèces d’insectes étant étroitement associées aux arbres. Les variations de leur densité sont courantes au fil du temps. Toutefois, certains insectes, notamment les xylophages et les défoliateurs, peuvent atteindre des densités de population susceptibles d’avoir des conséquences écologiques et économiques importantes. Les effets négatifs comprennent la perte de bois, l’altération des stocks de carbone, la destruction des aires de loisirs et l’augmentation du risque de feux de forêt. Ces effets peuvent s’étendre au-delà des administrations locales et provinciales pour devenir des problèmes régionaux ou nationaux. La surveillance de la santé des forêts par les provinces et les territoires et, au besoin, des programmes de gestion efficaces sont essentiels pour atténuer ces risques.
  • Les espèces envahissantes provenant d’autres pays continuent de menacer les forêts canadiennes. Bien que ces espèces ne soient souvent pas des ravageurs importants dans leur aire de répartition d’origine, lorsqu’elles arrivent dans une nouvelle zone dépourvue de leurs régulateurs habituels (p. ex. prédateurs, parasites et maladies), elles peuvent s’y établir, se propager rapidement et perturber le fonctionnement de l’écosystème. Les arbres dans leur nouvelle aire de répartition peuvent également ne pas avoir de moyens de défense contre ces espèces, permettant ainsi à ces dernières de proliférer rapidement et de porter gravement atteinte à leur santé. Les espèces envahissantes ont atteint des niveaux de population extrêmement élevés, comme l’épidémie de spongieuse de 1,8 million d’hectares en Ontario en 2021. Les programmes de détection, de surveillance et d’interception sont essentiels pour empêcher l’introduction ou l’établissement d’espèces envahissantes au Canada. Les contrôles réglementaires visant à limiter la circulation des produits infestés ou le transport d’organismes envahissants peuvent réduire la propagation des espèces envahissantes, bien qu’ils puissent avoir des répercussions régionales, nationales et internationales sur le commerce, l’accès au marché, l’approvisionnement en matières premières et la circulation des marchandises.

Quelles sont les perspectives?

  • Les populations de spongieuses devraient rester faibles après la baisse notable de la défoliation observée en 2022. L’abondance des spongieuses est fortement affaiblie par la prévalence d’agents pathogènes, en particulier un virus et un champignon, ainsi que de certains parasites qui contribuent à l’effondrement des populations. L’abondance de ces ennemis naturels a augmenté parallèlement à l’accroissement de la population de spongieuses, atteignant son sommet en 2021. Avec un cycle de population d’environ 10 ans, il est peu probable que l’on assiste à une augmentation de la défoliation au cours des prochaines années. Cette situation pourrait changer si les conditions météorologiques, telles que des étés chauds et secs, favorisent l’insecte et atténuent l’effet du champignon.
  • Les populations de la tordeuse des bourgeons de l’épinette restent relativement élevées dans certaines parties de son aire de répartition. Les épidémies de tordeuse des bourgeons de l’épinette se poursuivent dans la zone frontalière entre le nord-ouest du Québec et le nord-est de l’Ontario, ainsi que dans l’est du Québec. Les populations restent faibles dans les provinces maritimes (N.-B., N.-É. et Î.-P.-É.), sauf dans l’ouest de Terre-Neuve, où les efforts de suppression se poursuivent.
  • La mortalité des arbres causée par le dendroctone de l’épinette restera probablement inférieure à celle des années précédentes.
  • Les populations de dendroctones du pin ponderosa se sont effondrées dans la majeure partie de l’ouest du Canada grâce à des mesures de lutte vigoureuses et à plusieurs hivers froids, bien que les infestations se poursuivent dans le nord-ouest et le sud-est de la Colombie-Britannique.
  • La menace des espèces envahissantes restera un aspect important de la protection des forêts canadiennes. Actuellement, plusieurs espèces menacent différents composants des forêts canadiennes. Le puceron lanigère de la pruche s’est établi dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, où il devrait continuer à se répandre et à provoquer des niveaux croissants de mortalité des pruches. Bien que cet insecte ne soit pas aussi répandu en Ontario, on s’attend à ce que le puceron lanigère de la pruche étende son aire de répartition dans la province grâce à la dispersion sur de longues distances par les oiseaux et par d’autres moyens. La mortalité continue des arbres causée par l’agrile du frêne menace les espèces de frênes gérées et sauvages dans toute l’aire de répartition naturelle des frênes au Canada. Il est essentiel de mener des recherches approfondies sur la biologie des espèces, sur les outils de surveillance et sur les méthodes de gestion de ces insectes afin d’élaborer des stratégies pour protéger les forêts canadiennes contre ces menaces à la santé forestière.

Comment les initiatives gouvernementales soutiennent-elles l’aménagement forestier durable?

  • Grâce à la poursuite des traitements dans le cadre de la Stratégie d’intervention précoce contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette, ainsi qu’à l’augmentation des facteurs de régulation comme les ennemis naturels des populations, les densités de tordeuse des bourgeons de l’épinette devraient diminuer assez rapidement dans les provinces maritimes.

Superficie forestière (en hectare) qui contient des arbres défoliés ou tués par des scolytes, pour des insectes clés au Canada, de 2012 à 2022

Résumé du graphique

Comparaison de la superficie perturbée pour cinq espèces d’insectes forestiers (spongieuse, tordeuse des bourgeons de l’épinette, tordeuse du pin gris, dendroctone du pin ponderosa et dendroctone de l’épinette) et toutes les autres espèces par juridiction pour chaque année de 2012 à 2022.

Données du graphique
Juridiction Année Dendroctone de l’épinette Dendroctone du pin ponderosa Tordeuse du pin gris Tordeuse des bourgeons de l’épinette Spongieuse Autres espèces
Alberta 2012 0 0 28 530 0 496 194
2013 0 0 37 076 0 8 667 566
2014 0 0 44 387 0 3 590 495
2015 1 405 1 121 477 0 51 750 0 1 645 030
2016 10 465 198 963 0 19 265 0 764 679
2017 3 138 213 170 0 17 337 0 1 044 352
2018 2 145 205 015 1 217 30 446 0 990 575
2019 1 762 178 909 0 47 213 0 412 864
2020 2 853 77 637 0 65 719 0 1 027 715
2021 2 095 23 051 0 100 443 0 373 101
2022 182 8 981 0 68 069 0 510 660
Colombie-Britannique 2012 42 862 3 016 228 0 0 0 2 701 892
2013 18 693 2 973 935 0 0 0 4 756 048
2014 288 892 2 208 687 0 0 0 8 581 306
2015 194 050 326 477 0 0 0 4 032 772
2016 281 497 177 706 0 250 0 5 011 612
2017 501 873 119 089 0 756 0 4 801 824
2018 340 405 113 781 0 0 0 5 774 383
2019 515 447 178 140 0 3 885 0 4 807 136
2020 525 271 111 963 0 7 267 0 4 439 171
2021 470 668 73 238 0 36 449 0 4 583 038
2022 143 569 50 820 0 0 0 2 709 925
Manitoba 2012 0 0 0 240 0 0
2013 0 0 311 1 163 0 305 790
2014 0 0 4 346 0 0 905 484
2015 0 0 3 285 0 0 1 480 933
2016 199 799 12 597 1 427 175
2017 638 181 388 429 610
2018 552 118 71 055
2019 1 025 850 34 305 714
2020 0 0 2 580 547 104 433 0 3 067
2021 0 0 2 035 037 156 055 0 34 937
2022 0 0 673 851 19 422 0 151 956
Nouveau-Brunswick 2012 20 0 0 0 0 54 000
2013 0 0 0 0 0 4 700
2014 0 0 0 0 0 0
2015 0 0 0 0 0 0
2016 0 0 0 0 0 0
2017 0 0 0 875 0 0
2018 0 0 0 440 0 0
2019 0
2020 0 0 0 0 0 0
2021 0 0 0 0 0 0
2022 100 0 0 1 200 0 2 100
Terre-Neuve-et-Labrador 2012 33 255 28 078
2013 7 848 55 045 1 991
2014 46 839 0 0 50 767 0 3 083
2015 46 839 0 0 36 352 0 2 730
2016 0 0 0 34 520 0 3 897
2017 0 0 0 430 0 1 443
2018 0 0 0 0 0 650
2019 0 0 0 0 0 0
2020 0 0 0 3 319 0 214
2021 0 0 0 65 701 0 799
2022 0 0 0 167 209 0 0
Territoires du Nord-Ouest 2012 61 457 209 390
2013 53 539 75 567
2014 76 400 272 039
2015 174 263 339 574
2016 122 473 397 395
2017 245 859 240 882
2018 391 615 357 534
2019 215 753 593 867
2020 0 0 0 107 760 0 292 930
2021 0 0 0 1 025 150 0 192 650
2022 0 0 0 1 310 000 0 1 460 000
Nouvelle-Écosse 2012
2013
2014 533
2015
2016
2017 0 0
2018 0 0
2019 0 0
2020 0 0 0 0 0 0
2021 0 0 0 0 30 18 727
2022 0 0 0 0 0 167 559
Ontario 2012 0 0 61 018 99 797 8 123 254 407
2013 0 0 91 865 348 8 451 315 839
2014 0 0 22 010 30 317 23 335 534 429
2015 0 0 21 349 149 310 2 529 686 311
2016 0 0 5 086 119 462 0 1 197 517
2017 0 0 100 510 147 546 21 712 2 511 092
2018 0 0 625 955 136 410 14 930 1 082 906
2019 0 0 1 029 916 343 426 47 431 53 620
2020 0 0 1 060 623 447 730 583 158 23 735
2021 0 0 345 389 1 327 513 1 780 348 57 658
2022 0 0 133 472 2 035 849 57 078 277 114
Île-du-Prince-Édouard 2012 50 5 30
2013 60 1 35
2014 50 25
2015 50 25
2016 10 17
2017 10 2 15
2018 5 2 10
2019 5 2 12
2020 0 0 0 0 0 0
2021 0 0 0 0 0 10
2022 0 0 0 0 0 220
Québec 2012 1 537 562 0 7 788
2013 0 2 621 520 0 17 699
2014 0 3 381 829 0 15 833
2015 0 4 824 947 0 27 317
2016 0 0 4 664 658 0 68 527
2017 0 0 5 105 885 0 212 069
2018 0 0 5 433 302 0 118 491
2019 4 891 885
2020 0 0 0 6 246 502 0 0
2021 0 0 0 2 463 419 0 0
2022 0 0 0 3 211 755 0 0
Saskatchewan 2012 31 221 51 374
2013 9 307 99 837
2014 0 0 0 0 0 304 176
2015 0 0 0 0 428 955
2016 0 1 965 0 0 565 762
2017 0 10 189 0 0 610 097
2018 0 6 141 0 0 143 057
2019 0 12 624 0 0 53 820
2020 0 0 25 327 0 0 13 180
2021 0 0 32 449 0 0 31 082
2022 0 0 293 0 0 4 450
Yukon 2012 263 0 0 0 0 72 345
2013 0 0 0 0 0 5 100
2014 82 6 150
2015 95 248
2016 200 943
2017 369 113 917
2018 1 196 0 0 0 0 7 751
2019 1 196 0 0 0 0 7 751
2020 0 0 0 788 0 0
2021 2 276 0 0 0 0 35 538
2022 556 0 0 0 0 1 271

Indicateur : maladies des arbres forestiersNote de bas de page 3

Informations sur le suivi des maladies des arbres. Il s’agit d’un indicateur important qui nous aide à mieux comprendre les conséquences économiques, sociales et écologiques indésirables, notamment l’échec de la régénération, la perte de volume et la mortalité à grande échelle des arbres.

Détails de l’indicateur

Les maladies des arbres sont causées par des agents pathogènes, qui sont souvent des champignons. Cependant, les champignons présentent également de nombreux avantages importants pour les forêts, notamment en augmentant l’absorption d’eau et de nutriments par les arbres, en stimulant le cycle des nutriments en tant que décomposeurs de bois, de feuilles et d’autres matériaux, et en tant que source d’alimentation pour les micro-organismes et les animaux.

Des maladies forestières, nouvelles ou inconnues, peuvent faire leur apparition parce qu’elles proviennent d’autres pays et qu’elles ont été récemment introduites au Canada ou parce qu’elles sont passées inaperçues en raison de niveaux d’infection historiquement bas. En 2023, plusieurs maladies ont été signalées pour la première fois au Canada ou dans de nouvelles régions du pays.

  • La maladie invasive du flétrissement du chêne a été signalée pour la première fois au Canada dans trois emplacements de l’Ontario.
  • La maladie de la suie de l’érable, endémique dans la région des Grands Lacs d’Amérique du Nord et associée aux sécheresses et aux vagues de chaleur, a été officiellement signalée pour la première fois en Colombie-Britannique.
  • La maladie du chancre diffus du peuplier faux-tremble, décrite pour la première fois en Alaska en 2022, a été découverte au Yukon.
  • Un chancre cytosporéen affectant le saule laurier a été décrit en Alberta.

Pourquoi cet indicateur est-il important?

  • Les maladies forestières envahissantes, qu’elles soient exotiques ou indigènes, peuvent causer des dommages étendus et graves aux forêts canadiennes, menaçant la biodiversité, les services écosystémiques, les industries forestières et le commerce.
  • Les changements climatiques peuvent exacerber les maladies en provoquant des conditions qui affaiblissent les arbres, élargissent la portée des agents pathogènes et favorisent les infections.

Quelles sont les perspectives?

  • Les changements climatiques sont une source d’incertitude pour la santé des forêts canadiennes. Par exemple, les printemps frais et humides favorisent les maladies des feuilles, tandis que les étés chauds et secs aggravent les maladies des racines.
  • L’expansion du commerce mondial accroît le risque d’invasions biologiques par des ravageurs et des agents pathogènes susceptibles d’être présents dans les produits échangés.

Comment les initiatives gouvernementales soutiennent-elles l’aménagement forestier durable?

  • Le Service canadien des forêts collabore avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour réduire le risque de présence d’agents pathogènes dans les importations et les exportations de bois et mène des recherches pour réduire les effets des agents pathogènes forestiers dans les forêts d’intérêt commercial partout au Canada.
  • La surveillance et la détection précoce des agents pathogènes forestiers sont essentielles. Le Canada investit dans la recherche pour une surveillance proactive qui comprend le développement d’outils de détection fondés sur l’ADN et un réseau de pièges à spores aériens pour intercepter les agents pathogènes préoccupants et y répondre.
  • Le gouvernement du Canada s’est lancé dans un projet de collaboration avec les gouvernements provinciaux de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et du Québec, appuyé par le programme 2 milliards d’arbres, afin d’identifier des semences exemptes d’agents pathogènes pour garantir la plantation de semis sains.
  • Au moyen de bonnes pratiques d’aménagement forestier, les provinces gèrent les agents pathogènes forestiers en jumelant les espèces d’arbres au climat et aux sols, par des programmes d’amélioration génétique et par la coupe des arbres morts.
  • Le Canada investit dans la recherche et les outils qui peuvent être mis en œuvre pour lutter contre les problèmes de santé des forêts, notamment l’identification et la surveillance basées sur la génomique, l’amélioration génétique d’arbres pour la résistance aux maladies, la tolérance à la sécheresse et à d’autres facteurs de stress, la migration assistée et les agents de lutte biologique.

Indicateur : feux de forêtNote de bas de page 4

Données annuelles sur la superficie totale brûlée et le nombre de feux au cours des vingt-quatre dernières années. Il est important de comprendre le rôle des feux de forêt au Canada ainsi que leurs répercussions : d’une part, ils font partie de notre écosystème forestier et contribuent à conserver la santé et la diversité des forêts, mais, d’autre part, ils peuvent entraîner des pertes économiques considérables et poser des préoccupations liées à la santé et la sécurité publique.

Détails de l’indicateur

En 2023, les feux de forêt au Canada ont brûlé une plus grande superficie, produit davantage de fumée, entraîné plus d’évacuations et engendré des coûts de gestion plus élevés que jamais auparavant.

  • Une faible accumulation de neige, des températures supérieures à la moyenne, une fonte des neiges précoce et un printemps sec ont créé des conditions propices aux feux dans une grande partie de l’Ouest, tout comme un assèchement rapide dans l’Est au mois de mai.
  • La saison des feux a commencé tôt, avec le premier grand incendie près d’Evansburg, en Alberta, à la fin du mois d’avril. À la fin du mois de mai, plus d’un million d’hectares avaient brûlé en Alberta, soit une aire supérieure au parc national Banff.
  • En Nouvelle-Écosse, le feu de forêt du lac Barrington a pris naissance le 26 mai, et s’est amplifié au cours des deux semaines suivantes pour devenir le plus important jamais enregistré dans la province. Au même moment, le feu de Tantallon, près de Halifax, a entraîné l’évacuation de 16 000 personnes et détruit 150 maisons.
  • En Colombie-Britannique, un éclair a déclenché le feu de Donnie Creek le 12 mai. Ce feu a brûlé tout l’été et jusqu’en octobre. Avec 619 000 ha, il s’agit du plus grand feu de l’histoire de la Colombie-Britannique et de l’un des nombreux feux de forêt qui ont survécu à l’hiver et ont resurgi au printemps 2024.
  • Au Québec, les orages ont déclenché 182 feux de forêt en un jour au début du mois de juin. À la fin de la saison, plus de 4,5 millions d’hectares de forêt avaient brûlé dans la province, soit plus que dans les 20 années précédentes réunies. La fumée de ces feux s’est répandue jusque dans certaines parties de l’Ontario et du nord-est des États-Unis.
  • Des feux de forêt situés à proximité les uns des autres, près de la frontière entre la Colombie-Britannique, l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest, ont fusionné et créé la plus grande superficie brûlée de l’année, dépassant un million d’hectares : un record inégalé au Canada depuis 1950.
  • La population canadienne dans son ensemble a été soumise à une mauvaise qualité de l’air à un moment ou à un autre durant l’été. Les communautés situées dans le sud des Territoires du Nord-Ouest et le nord-ouest du Québec ont particulièrement souffert, subissant des niveaux de concentration de fumée dangereux (plus de 18 fois le seuil sécuritaire des PM2,5) pendant plus de la moitié de l’été (plus de 60 jours).
  • Les efforts de lutte contre les feux de forêt ont mobilisé 5 800 pompiers canadiens, 2 100 membres des Forces armées canadiennes et 5 500 pompiers de 12 pays.
  • Tragiquement, huit pompiers ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions, plus que toute autre année depuis 1971.
  • Un nombre record de 232 000 personnes issues de 200 communautés ont été évacuées de leur domicile au cours de la saison : certaines l’ont été plus d’une fois. Le plus grand ordre d’évacuation a touché les 20 000 résidents de Yellowknife. En considérant les autres communautés évacuées dans les Territoires du Nord-Ouest, près de 70 % de la population du territoire se trouvait hors de son domicile à la fin du mois d’août. Au cours de la même période, les 2 100 résidents de Fox Lake, en Alberta, ont connu l’évacuation la plus longue de l’année, soit 74 jours.
  • Les feux les plus destructeurs ont eu lieu dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, à la fin du mois d’août. Le feu de McDougall Creek près de Kelowna et celui de Bush Creek East dans la région de Shuswap ont détruit plus de 400 structures et causé 720 millions de dollars en dommages assurés.

Cartographie des superficies brûlées

Pendant la saison des feux, la superficie brûlée est estimée à partir de cartes du périmètre des feux établies à l’aide de diverses méthodes, allant des plus précises (infrarouge aéroporté) aux plus approximatives (points chauds par satellite). En utilisant ces méthodes, on estime que la superficie totale brûlée en 2023 était de 17,2 millions d’hectares. Toutefois, bon nombre de ces superficies comprennent des îlots de forêts non brûlées, des plans d’eau et de la toundra. La cartographie à plus haute résolution utilisant les images Sentinel et Landsat indique que la superficie totale brûlée pour 2023 était de 15,0 millions d’hectares. Quoi qu’il en soit, cette région est :

  • plus grande que l’île de Terre-Neuve;
  • presque deux fois la taille du lac Supérieur;
  • plus de sept fois la moyenne des 20 dernières années;
  • le double du record précédent établi en 1989;
  • plus de 4 % de la superficie forestière totale du Canada.

Pourquoi cet indicateur est-il important?

  • Les feux de forêt peuvent endommager ou détruire les maisons et les entreprises, déclencher des évacuations et perturber la vie et les moyens de subsistance des populations.
  • Les feux de forêt produisent de grandes quantités de fumée, ce qui réduit la qualité de l’air et la visibilité.
  • En moyenne, 1 milliard de dollars sont consacrés chaque année à la gestion des feux. En 2023, les coûts ont été notablement plus élevés.
  • Les recherches suggèrent que l’ampleur des pertes et le nombre d’évacuations subies par les populations des Premières Nations pourraient augmenter considérablement au cours des prochaines décennies. Cela pourrait entraîner des conséquences majeures, notamment des pertes structurelles et culturelles, davantage de modifications des terres et des perturbations sociales accrues liées aux évacuations.
  • De nombreuses réserves des Premières Nations sont situées dans des forêts sujettes aux feux de forêt et sont souvent particulièrement vulnérables en cas d’urgence en raison de leur isolement, de leur accès limité ou de leur capacité restreinte à être évacuées par la route. Les peuples autochtones sont 30 % plus susceptibles d’être touchés par les feux de forêt que les Canadiens non autochtones.

Quelles sont les perspectives?

La fréquence et l’étendue des feux de forêt varient considérablement d’une année à l’autre, mais il existe des raisons pour lesquelles les coûts, les dommages et la difficulté de lutter contre ces feux augmentent :

  • Il y a plus de maisons, d’entreprises et d’infrastructures dans la surface limite entre les zones urbaines et les zones forestières.
  • Davantage de personnes vivent et travaillent dans des zones forestières et s’y rendent à des fins de loisir.
  • La variabilité croissante du climat entraîne une augmentation des épisodes de sécheresse et de vents violents, qui sont des conditions idéales pour la propagation des feux.

Un aperçu de la saison des feux 2024 : En octobre 2024, les organismes de gestion des incendies ont rapporté que la superficie totale brûlée était de 5,4 millions d’hectares, ce qui est nettement inférieur au total de 2023, mais toujours bien supérieur à la moyenne à long terme sur 25 ans. Le feu le plus dévastateur de la saison s’est déclaré dans le parc national Jasper en juillet, provoquant l’évacuation de 25 000 personnes, consumant un tiers des bâtiments de la ville de Jasper et causant des pertes assurées estimées à 1,23 milliards de dollars.

Comment les initiatives gouvernementales soutiennent-elles l’aménagement forestier durable?

  • Le gouvernement du Canada investit des fonds pour soutenir les stratégies de préparation des communautés et de protection contre les feux dans les communautés des Premières Nations, qui sont souvent situées dans des régions éloignées où les risques sont plus élevés.
  • Des investissements sont dirigés vers le renforcement de la capacité du Canada à se préparer et à intervenir en cas de feux de forêt. Il s’agit notamment de prendre en charge la prévention et l’atténuation des feux de forêt, ainsi que la modernisation des systèmes nationaux d’information et d’aide à la décision en matière de feux de forêt.
  • Les investissements du gouvernement fédéral comprennent un soutien à la formation de pompiers communautaires, ainsi qu’à celle de pompiers intervenant dans des zones urbaines touchées par les feux de forêt. Ils permettent également de procurer du soutien aux provinces et aux territoires pour qu’ils puissent acquérir des équipements spécialisés dans la lutte contre les feux.
  • L’élaboration d’un système satellitaire consacré aux feux de forêt, la mission GardeFeu, améliorera considérablement la capacité de détection et de surveillance des feux dans tout le pays, en particulier dans le nord du Canada (utilisation prévue en 2029).

Superficie forestière brûlée et nombre de feux de forêt au Canada, de 2000 à 2023

Résumé du graphique

La superficie brûlée et le nombre de feux de forêt par année au Canada de 2000 à 2023.

Données du graphique
Année Superficie brûlée (en hectare) Nombre de feux
2000 634 155 5 397
2001 647 669 7 762
2002 2 763 606 7 878
2003 2 168 402 8 270
2004 3 182 999 6 488
2005 1 686 768 7 452
2006 2 100 681 9 754
2007 1 785 466 6 919
2008 1 664 925 6 239
2009 762 566 7 145
2010 3 177 967 7 316
2011 2 397 427 4 678
2012 1 811 690 7 918
2013 4 268 502 6 256
2014 4 545 658 5 020
2015 3 908 382 7 034
2016 1 319 606 5 267
2017 3 589 430 5 658
2018 2 328 845 7 103
2019 1 786 200 4 059
2020 218 235 4 001
2021 4 078 896 6 709
2022 1 585 083 5 653
2023 17 197 201 6 811

Indicateur : émissions et absorptions de carbone par les forêtsNote de bas de page 5

Estimation des émissions annuelles nettes de carbone par les forêts aménagées du Canada. Il est important de surveiller les émissions de carbone, puisque le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) contribuent de manière importante au réchauffement planétaire.

Détails de l’indicateur

En 2022, les émissions nettes totales de gaz à effet de serre (GES), exprimées en équivalent en dioxyde de carbone (éq. CO2), provenant des forêts aménagées du Canada et des produits forestiers étaient d’environ 114 millions de tonnes (Mt). Les forêts aménagées sont des terres forestières aménagées pour la production de bois, la conservation ou la lutte contre les feux.

Ce calcul de la valeur totale des émissions nettes se fait en additionnant les émissions et les absorptions causées par les activités humaines dans les forêts aménagées du Canada aux émissions et absorptions causées par les perturbations naturelles dans les forêts aménagées du Canada.

  • En 2022, les activités humaines dans les forêts aménagées du Canada, y compris l’utilisation et l’élimination de produits forestiers, ont été à l’origine d’émissions d’environ 21 Mt d’éq. CO2 dans l’atmosphère. Les perturbations naturelles ont été à l’origine d’émissions d’environ 93 Mt d’éq. CO2, ce qui s’est traduit par des émissions nettes d’environ 114 Mt d’équivalent CO2.
  • Les feux de forêt sont un facteur important d’émissions provenant des forêts aménagées au Canada.

Les forêts du Canada absorbent du carbone et émettent du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4), du monoxyde de carbone (CO) et de l’oxyde nitreux (N2O) dans l’atmosphère. Au cours d’une année donnée, en fonction de la superficie des perturbations naturelles comme les feux de forêt, les épidémies d’insectes et les déracinements par le vent, les forêts du Canada peuvent constituer soit une source de GES, soit un puits de carbone atmosphérique.

Le Canada adopte une approche qui distingue les émissions et les absorptions de la forêt aménagée en deux catégories :

  • Celles qui se produisent sous l’influence des activités humaines;
  • Celles qui sont associées à des perturbations naturelles échappant au contrôle de l’humain.

Conformément aux lignes directrices internationales, le Rapport d’inventaire national (RIN) des GES du Canada se concentre sur la catégorie des émissions dues aux activités humaines. Le rapport sur L’état des forêts au Canada présente une estimation complète des émissions et des absorptions pour les différentes catégories, y compris des types de gaz supplémentaires non compris dans le RIN.

Cette année, le Canada a apporté une amélioration majeure à ses estimations du carbone pour les forêts aménagées, en tenant compte de nouvelles données qui nous indiquent que les superficies récoltées avant 1990 sont plus petites que ce que l’on supposait auparavant. Pour obtenir plus de détails, voir la section Sources et informations.

Pourquoi cet indicateur est-il important?

  • Les émissions de CO2, de CH4, de CO et de N2O provenant des terres forestières contribuent de manière importante au réchauffement de la planète.
  • Le secteur forestier canadien fournit des ressources renouvelables à l’économie canadienne, ce qui entraîne des émissions et des absorptions, tout en fournissant des emplois, des valeurs esthétiques, de l’eau propre, des habitats fauniques et de nombreux autres services écosystémiques.

Quelles sont les perspectives?

  • Les répercussions des changements climatiques sur le futur bilan des GES forestiers du Canada sont difficiles à prévoir, mais elles seront caractérisées par une grande variabilité interannuelle.
  • La superficie brûlée par les feux de forêt en 2023 est la plus importante de l’histoire du Canada. Les feux de forêt continueront d’être un facteur important d’émissions provenant des forêts canadiennes.
  • Les perturbations naturelles ont une incidence considérable sur la capacité des forêts aménagées du Canada à absorber systématiquement plus de CO2 qu’elles n’en émettent.
  • Les changements dans l’aménagement forestier, l’utilisation accrue de produits en bois à longue durée de vie pour stocker le carbone dans l’environnement bâti et l’utilisation de produits en bois à la place de matériaux à forte intensité d’émissions comme le béton, l’acier et les combustibles fossiles offrent des possibilités d’atténuation des changements climatiques.
  • Les données et les modèles qui servent à générer des estimations des émissions et des absorptions de carbone forestier sont améliorés en permanence, à mesure que de nouvelles données scientifiques et de nouvelles mesures deviennent disponibles.
  • Les données et la science qui appuient l’amélioration continue des estimations sont élaborées en partenariat avec des universités, l’industrie, des organisations non gouvernementales, ainsi que tous les ordres de gouvernement.
  • Parmi les exemples de consultations récentes, citons le Plan d’action sur la science du carbone forestier au Canada 2023 et l’examen de portée nationale 2023 par l’équipe d’examen composée d’experts de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
  • Les gouvernements fédéral et provinciaux investissent dans des programmes visant à réduire les charges de combustible dans les forêts canadiennes et à améliorer les capacités de lutte contre les feux de forêt.

Comment les initiatives gouvernementales soutiennent-elles l’aménagement forestier durable?

  • Le nouveau programme d’amélioration des informations et des technologies des systèmes forestiers (ITSFor) est un investissement dans les opérations de base visant à améliorer la capacité du Service canadien des forêts (SCF) en matière de données et de rapports de surveillance des forêts nationales. Ce programme permettra d’améliorer les renseignements sur le carbone forestier et la santé des forêts, de soutenir la réputation et les actions du Canada en matière de durabilité et de favoriser l’accès au marché pour les produits forestiers.
    • ITSFor s’appuie sur le rôle actuel du gouvernement fédéral dans le développement et le partage de données sur les forêts et le carbone qui soient flexibles, réactives, précises, vérifiées et qui tiennent compte du changement climatique pour toutes les forêts du Canada.
    • Le programme augmentera la transparence et l’accessibilité de la surveillance des forêts, de l’estimation des GES, de la comptabilisation et de la déclaration d’informations, améliorant ainsi la confiance du public (tant à l’échelle nationale qu’internationale) envers les pratiques d’aménagement forestier du Canada.
  • Le programme Améliorer les stratégies canadiennes d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques liés aux forêts de RNCan contribuera à élaborer et à diffuser des connaissances et des outils visant à améliorer l’adaptation des forêts et du secteur forestier aux changements climatiques. Il fournira des analyses et des projections sur la manière dont la comptabilisation du carbone forestier et les mesures d’atténuation peuvent contribuer à long terme à la réalisation des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada.
  • Le Programme de construction verte en bois du gouvernement fédéral promeut l’utilisation du bois dans des bâtiments novateurs. L’utilisation accrue de produits en bois à longue durée de vie pour stocker le carbone dans l’environnement bâti et l’utilisation de produits en bois à la place de matériaux à forte intensité d’émissions comme le béton, l’acier et les combustibles fossiles offrent des possibilités d’atténuation des changements climatiques.

1. Émissions nettes de carbone dans les forêts aménagées du Canada : toutes les superficies, de 1990 à 2022

Les émissions et les absorptions nettes totales des forêts aménagées du Canada, en tenant compte à la fois des activités humaines et des perturbations naturelles, étaient d’environ 114 Mt d’éq. CO2 en 2022, ce qui fait des forêts une source nette en 2022.

Résumé du graphique

Les émissions nettes de gaz à effet de serre et la superficie perturbée par année dans les forêts aménagées du Canada pour tous les types de superficies entre 1990 et 2022.

Données du graphique
Année Superficie perturbée (en million d’hectares) Émissions nettes de gaz à effet de serre (million de tonnes d’équivalent CO₂ par année)
Superficie perturbée par des insectes Superficie d’activités forestières Superficie de récolte de bois de chauffage Superficie brûlée
1990 4,1 1,0 0,3 0,2 -76,8
1991 1,7 1,0 0,3 0,6 -39,7
1992 1,1 1,1 0,3 0,1 -82,4
1993 1,1 1,0 0,4 0,6 -31,3
1994 2,0 1,0 0,4 0,5 -19,0
1995 1,7 1,1 0,3 2,0 164,3
1996 1,7 1,1 0,4 0,6 -10,1
1997 1,9 1,3 0,4 0,1 -49,5
1998 2,5 1,1 0,4 1,5 147,8
1999 3,6 1,2 0,4 0,6 25,7
2000 3,5 1,3 0,3 0,1 -28,3
2001 7,6 1,2 0,3 0,2 -13,9
2002 9,8 1,2 0,4 1,1 113,9
2003 12,8 1,2 0,4 0,7 78,9
2004 7,1 1,4 0,4 0,9 179,5
2005 9,6 1,3 0,4 0,6 99,0
2006 12,0 1,2 0,4 0,7 111,3
2007 10,4 1,1 0,5 0,7 117,7
2008 8,1 0,9 0,5 0,4 61,9
2009 5,5 0,9 0,5 0,4 72,3
2010 5,5 1,0 0,5 0,9 140,5
2011 4,8 1,1 0,5 1,1 168,4
2012 4,3 1,1 0,5 0,9 133,0
2013 5,0 1,0 0,5 0,5 72,7
2014 7,3 1,0 0,6 1,3 197,9
2015 7,9 1,1 0,6 2,2 297,1
2016 8,1 1,1 0,6 0,7 121,9
2017 8,1 1,1 0,5 1,5 250,9
2018 8,2 1,1 0,6 1,4 290,7
2019 9,1 1,0 0,6 1,1 179,9
2020 12,3 1,0 0,6 0,1 36,7
2021 10,6 1,0 0,5 2,3 323,7
2022 9,5 1,0 0,6 0,7 113,7

2. Émissions nettes de carbone dans les forêts aménagées du Canada : superficie touchée par des activités humaines, de 1990 à 2022

Les activités humaines dans les forêts aménagées du Canada, telles que la récolte, le brûlage des résidus de récolte, le brûlage dirigé, la régénération et la collecte de bois de chauffage, ainsi que l’utilisation et l’élimination des produits du bois récoltés, ont constitué une source nette d’environ 21 Mt d’éq. CO2 en 2022.

Résumé du graphique

Les émissions nettes de gaz à effet de serre et la superficie perturbée par année dans les forêts aménagées du Canada pour les superficies touchées par des activités humaines entre 1990 et 2022.

Données du graphique
Année Superficie perturbée (en million d’hectares) Émissions nettes de gaz à effet de serre (million de tonnes d’équivalent CO₂ par année)
Superficie d’activités forestières Superficie perturbée par des insectes à faible mortalité Superficie de récolte de bois de chauffage
1990 1,0 2,4 0,3 40,5
1991 1,0 1,2 0,3 41,5
1992 1,1 1,0 0,3 50,6
1993 1,0 1,0 0,4 54,7
1994 1,0 1,7 0,4 58,0
1995 1,1 1,4 0,3 69,2
1996 1,1 1,5 0,4 58,3
1997 1,3 1,7 0,4 60,4
1998 1,1 2,1 0,4 48,5
1999 1,2 2,2 0,4 60,1
2000 1,3 1,1 0,3 69,2
2001 1,2 4,3 0,3 46,3
2002 1,2 5,7 0,4 58,2
2003 1,2 7,5 0,4 51,5
2004 1,4 4,7 0,4 78,9
2005 1,3 4,5 0,4 81,8
2006 1,2 5,1 0,4 65,5
2007 1,1 3,9 0,5 58,3
2008 0,9 3,2 0,5 52,4
2009 0,9 3,5 0,5 40,4
2010 1,0 4,1 0,5 54,9
2011 1,1 3,6 0,5 50,0
2012 1,1 3,0 0,5 43,5
2013 1,0 3,7 0,5 45,9
2014 1,0 4,7 0,6 42,5
2015 1,1 5,8 0,6 46,4
2016 1,1 6,7 0,6 36,4
2017 1,1 6,4 0,5 34,8
2018 1,1 6,6 0,6 37,9
2019 1,0 7,8 0,6 24,3
2020 1,0 10,3 0,6 32,5
2021 1,0 9,3 0,5 24,1
2022 1,0 8,5 0,6 21,1

3. Émissions nettes de carbone dans les forêts aménagées du Canada : superficie touchée par des perturbations naturelles, de 1990 à 2022

Les émissions dues aux perturbations naturelles présentent une forte variabilité interannuelle. En 2021, environ 300 Mt d’éq. CO2 ont été émises, et en 2022, environ 93 Mt d’éq. CO2 ont été émises.

Résumé du graphique

Les émissions nettes de gaz à effet de serre et la superficie perturbée par année dans les forêts aménagées du Canada pour les superficies touchées par des perturbations naturelles entre 1990 et 2022.

Données du graphique
Année Superficie perturbée (en million d’hectares) Émissions nettes de gaz à effet de serre (million de tonnes d’équivalent CO₂ par année)
Superficie brûlée Superficie perturbée par des insectes à mortalité élevée
1990 0,2 1,7 -117,3
1991 0,6 0,6 -81,1
1992 0,1 0,1 -133,0
1993 0,6 0,1 -86,0
1994 0,5 0,2 -77,0
1995 2,0 0,3 95,1
1996 0,6 0,2 -68,3
1997 0,1 0,3 -109,9
1998 1,5 0,5 99,2
1999 0,6 1,4 -34,4
2000 0,1 2,5 -97,4
2001 0,2 3,3 -60,2
2002 1,1 4,1 55,7
2003 0,7 5,4 27,4
2004 0,9 2,4 100,6
2005 0,6 5,1 17,2
2006 0,7 6,9 45,8
2007 0,7 6,4 59,4
2008 0,4 4,9 9,4
2009 0,4 2,0 31,8
2010 0,9 1,4 85,6
2011 1,1 1,2 118,5
2012 0,9 1,3 89,6
2013 0,5 1,3 26,7
2014 1,3 2,6 155,4
2015 2,2 2,1 250,7
2016 0,7 1,5 85,6
2017 1,5 1,7 216,1
2018 1,4 1,6 252,8
2019 1,1 1,2 155,6
2020 0,1 1,9 4,2
2021 2,3 1,4 299,6
2022 0,7 1,0 92,6