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Feuille de route pour la décarbonisation du secteur pétrolier et gazier du Canada

Avant-propos

La science des changements climatiques est claire : les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production et de la combustion de combustibles fossiles en sont le principal moteur.

Le Canada et les pays du monde entier doivent prendre des mesures énergiques pour éliminer en grande partie la combustion sans dispositif de réduction des combustibles fossiles d’ici à 2050. Parallèlement, nous devons nous concentrer sur l’élimination des émissions liées à la production de pétrole et de gaz, afin de garantir que les volumes de pétrole et de gaz qui continueront à être utilisés après 2050 dans des applications de non-combustion ou de combustion avec dispositif de réduction soient compatibles avec un avenir carboneutre.

Au cours de la période de transition de 30 ans qui s’annonce et au-delà de 2050, les pays qui se concentrent sur la production d’hydrocarbures à très faibles émissions renforceront leur compétitivité. Des mesures énergiques visant à réduire les émissions attribuables à la production de pétrole et de gaz sont donc essentielles pour la compétitivité de tout pays producteur qui souhaite que ses ressources soient pertinentes dans un avenir carboneutre.

L’accent mis par le gouvernement fédéral sur la décarbonisation du secteur pétrolier et gazier canadien est à la fois un plan visant à protéger la planète pour les générations futures et à renforcer la compétitivité à court et à long terme de l’industrie.

Il s’agit d’un plan qui tient compte de la direction que prend l’économie mondiale. Un plan qui utilise un ensemble d’incitatifs, de réglementations, d’investissements et de programmes efficaces. Un plan qui collabore avec les provinces et les territoires, l’industrie, les peuples autochtones, les partenaires internationaux et d’autres parties prenantes. Un plan qui met l’accent sur les travailleurs d’un océan à l’autre et leur donne la priorité.

C’est à nous, en tant que pays, de faire des choix intelligents. Et nous avons le choix.

Nous pouvons choisir de prendre les devants en reconnaissant la direction que prend le monde et en procédant à une décarbonisation et à une diversification énergiques dans le but de saisir les principales possibilités économiques. Ou bien nous pouvons faire l’autruche, prétendre que le monde n’évolue pas rapidement vers un avenir plus propre et plus vert, et ainsi éroder notre compétitivité et notre prospérité à long terme.

Nous devons simplement choisir de diriger.

Steven Guilbeault,
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique

 

Jonathan Wilkinson,
Ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles

 

Introduction

La lutte contre les changements climatiques est le défi mondial le plus pressant de notre génération qui, en même temps, offre une énorme occasion économique aux pays qui choisissent de saisir cette occasion. Alors que le monde s’efforce de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’éviter les effets destructeurs des changements climatiques, les pays réfléchis agissent rapidement pour saisir les possibilités offertes par la décarbonisation et une économie mondiale carboneutre.

Pour le secteur pétrolier et gazier du Canada, les changements climatiques ne sont pas seulement un problème environnemental, c’est aussi un problème de compétitivité. Alors que le monde s’efforce de réduire les émissions générées par la production et la combustion des combustibles fossiles, le pétrole et le gaz extraits avec les émissions de production les plus faibles devraient faire l’objet de la plus forte demande. Cela vaut à la fois pour les utilisations du pétrole et du gaz liées à la combustion, qui existeront en quantités moindres à mesure que la demande mondiale diminuera au cours des prochaines décennies, et pour les applications non liées à la combustion des combustibles fossiles, telles que les produits pétrochimiques, les solvants, les cires, l’asphalte, le graphite de carbone et autres, qui continueront d’être nécessaires dans un monde carboneutre.

Réduire les émissions liées à la production, tôt et de manière agressive et audacieuse, peut constituer un avantage concurrentiel important pour le secteur et ses travailleurs. Ces dernières années, le secteur pétrolier et gazier canadien a progressé dans la réduction de l’intensité des émissions de sa production et dans le développement de nouvelles technologies de réduction des émissions. De nombreuses entreprises de premier plan du secteur se sont engagées à atteindre la carboneutralité d’ici 2050, ainsi que les principales provinces productrices de pétrole et de gaz : l’Alberta, la Colombie-Britannique, et Terre-Neuve-et-Labrador.

Toutefois, pour garantir sa compétitivité à long terme, le secteur pétrolier et gazier canadien doit parvenir à des réductions significatives et durables des émissions absolues, en vue d’atteindre une production carboneutre d’ici à 2050.

Le gouvernement fédéral s’est engagé à atteindre la carboneutralité des émissions d’ici 2050 et a fixé un objectif ambitieux et atteignable pour 2030 pour nous assurer d’y parvenir. La réalisation de ces objectifs nécessitera une action collective de la part du gouvernement du Canada, des provinces et des territoires, des peuples autochtones, de l’industrie, des syndicats et de la société en général. Le gouvernement du Canada est déterminé à travailler en collaboration pour stimuler l’innovation et les actions qui amélioreront la compétitivité à long terme de l’économie, incluant la compétitivité à long terme du secteur pétrolier et gazier canadien, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de manière agressive.

Cette feuille de route vise à fournir un cadre pour les efforts de décarbonisation, de diversification et de renforcement de la compétitivité du secteur pétrolier et gazier.

La feuille de route met en évidence la diversité du secteur, son rôle dans l’économie canadienne et les tendances mondiales dans le domaine du pétrole et du gaz. La feuille de route articule également les mesures prises par le gouvernement du Canada pour réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier, accélérer les investissements et renforcer la compétitivité à long terme.

Secteur pétrolier et gazier du Canada – Composition et émissions

L’industrie pétrolière et gazière est divisée en trois sous-secteurs principaux — en amont, intermédiaire et en aval — qui représentent chacun différentes étapes des processus de production et de distribution du pétrole et du gaz :

  • Activités en amont : elles comprennent l’exploration et la production de pétrole brut et de gaz naturel. Le Canada a d’importantes activités en amont en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan, ainsi qu’au large à Terre-Neuve-et-Labrador. Les méthodes de production des sables bitumineux, du pétrole conventionnel et du pétrole et du gaz extracôtiers diffèrent grandement en termes de lieu de production, de coût, d’horizon temporel et d’émissions. Aujourd’hui, la majeure partie du gaz naturel au Canada provient de gaz de formations étanches en Colombie-Britannique et en Alberta, c’est-à-dire de réservoirs qui doivent être fracturés hydrauliquement pour pouvoir s’écouler à des taux rentables.
  • Activités intermédiaires : elles se concentrent sur le transport et le stockage du pétrole et du gaz naturel, depuis les sites de production jusqu’aux raffineries ou aux installations de traitement, en particulier dans le centre du Canada, aux États-Unis et vers les marchés mondiaux. Ce secteur comprend les pipelines, les camions-citernes, le transport ferroviaire et les installations de stockage. Bientôt, il comprendra également des terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) qui achemineront le GNL de la côte de la Colombie-Britannique vers les marchés mondiaux.
  • Activités en aval : au Canada, elles se concentrent sur le raffinage du pétrole en divers produits pétroliers et leur distribution aux utilisateurs finaux. Les raffineries du Canada transforment le pétrole brut en produits tels que l’essence, le diesel, le carburéacteur et les produits pétrochimiques. Le secteur en aval comprend également la vente au détail, où les produits pétroliers et gaziers sont vendus aux consommateurs dans les stations-service et par d’autres canaux de vente au détail.

Le secteur pétrolier et gazier se compose d’un large éventail d’entreprises qui varient en taille, en structure de propriété et en orientation opérationnelle. Les grandes multinationales sont particulièrement actives dans les sables bitumineux de l’Alberta et au large du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador. Nombre de ces entreprises ont des activités étendues à l’échelle mondiale. Plusieurs grandes entreprises canadiennes sont également intégrées dans l’ensemble de la chaîne de valeur du pétrole et du gaz. Certains de ces opérateurs sont des entreprises publiques. De plus, les exploitants indépendants à petite et moyenne échelle contribuent à la production des ressources pétrolières et gazières conventionnelles du Canada dans les régions rurales et éloignées du pays, principalement dans le nord de la Colombie-Britannique et dans le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan.

Le secteur pétrolier et gazier est la plus importante source unique d’émissions pour le pays, représentant 28 % des émissions du Canada en 2021Footnote 1. La production ayant considérablement augmenté au cours des dernières décennies, principalement dans les sables bitumineux à forte intensité d’émissions, les émissions ont suivi, passant de 168 millions de tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Mt d'éq. CO2) en 2005 à 201 Mt (Mt d'éq. CO2) en 2019, dernière année pour laquelle nous disposons de données qui ne sont pas faussées par la pandémie de COVID-19Footnote 2.

Figure 1 : Ventilation des émissions de GES du Canada par secteur économique (2021)

La figure 1 est un graphique en secteurs qui montre la répartition des émissions de GES. Détails ci-dessus.
version textuelle

La figure 1 est un graphique en secteurs qui montre la répartition des émissions de GES du Canada pour les sept secteurs économiques suivants en 2021 : pétrole et gaz, électricité, transports, industrie lourde, bâtiments, agriculture, ainsi que déchets et autres. Le total des émissions de GES est de 670 Mt d'éq. CO2. La figure montre que 28% des émissions de GES proviennent de l'industrie pétrolière et gazière, 24 % des transports et 13 % des bâtiments. L'industrie lourde, l'agriculture, l'électricité, et les déchets et autres y contribuent pour des parts moins importantes.

Si les émissions globales de GES du Canada ont diminué entre 2005 et 2021, c’est en grande partie grâce aux réductions d’émissions dans les secteurs de l’électricité et de l’industrie lourde. Les secteurs des transports et des déchets/autres ont également réduit leurs émissions, mais les émissions des secteurs du bâtiment, de l’agriculture, du pétrole et du gaz ont augmenté au cours de cette période.

Dans le secteur pétrolier et gazier, l’intensité des émissions de la production pétrolière (émissions par unité de production) a diminué à travers la plupart des sous-secteurs depuis 2005 grâce à une combinaison de mesures d’efficacité énergétique, de changement de combustible et de déploiement additionnel de technologies propres.

Figure 2 : Émissions de gaz à effet de serre du secteur pétrolier et gazier du Canada par production entre 2000 et 2021Footnote 3

La figure 2 présente la répartition des émissions de GES du secteur pétrolier et gazier par source de production. Détails ci-dessus.
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La figure 2 présente la répartition des émissions de GES du secteur pétrolier et gazier par source de production (sables bitumineux, gaz naturel, pétrole classique et autres) entre 2000 et 2021. La figure démontre que la production de sables bitumineux est, de façon continue, la plus grande source d’émissions de GES, suivi de la production de gaz naturel, de pétrole classique et d’autres sources. La figure montre également que durant cette période, les émissions de GES de la production de sables bitumineux ont augmenté tandis que les émissions provenant de la production de pétrole classique et de gaz naturel ont décliné.

Fait important, l’intensité des émissions liées à la production de pétrole et de gaz peut varier considérablement en fonction du mode, du lieu et du type de production du pétrole et du gaz. Par exemple, en 2020, la production de pétrole brut léger au large du Canada avait une intensité moyenne d’émissions d’environ 25 % de la moyenne de la production du pétrole lourd issu des sables bitumineux du Canada, soit 20 kg d’équivalent CO2/baril comparativement à 80 kg d’équivalent CO2/barilFootnote 4.

L’intensité moyenne des émissions de la production de gaz naturel est d’environ 46 kg d’équivalent CO2/baril. L’amélioration de la réglementation canadienne sur le méthane provenant du pétrole et du gaz devraient permettre de réduire davantage l’intensité des émissions du secteur canadien du pétrole et du gaz, qui est déjà en baisse depuis plusieurs années.

Figure 3: Intensité des émissions par sous-secteur dans le secteur du pétrole et du gaz au CanadaFootnote 5

Figure 3 présente un graphique à bar montrant l’intensité des émissions du pétrole et du gaz par baril de pétrole. Détails ci-dessus.
version textuelle

Cette figure présente un graphique à bar montrant l’intensité des émissions du pétrole et du gaz par baril de pétrole par sous-secteur en 2021. Il indique que les sables bitumineux ont la plus grande intensité des émissions (environ 75 éq. CO2/baril), suivi de la production légère et moyenne (environ 49 kg éq. CO2/baril), la production lourde (environ 48 kg éq. CO2/baril), la production et le traitement du gaz naturel (environ 47 kg éq. CO2/baril) et le secteur traditionnel extracôtier (environ 13 kg éq. CO2/baril).

Au-delà des progrès réalisés dans la réduction de l’intensité des émissions, les émissions absolues ont également commencé à se stabiliser dans le secteur. Ce succès est dû aux politiques des gouvernements fédéral et provinciaux élaborées et mises en œuvre au cours des huit dernières années et aux investissements réalisés par le secteur pour améliorer son rendement en matière d’émissions.

De nombreuses entreprises du secteur se sont engagées à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et ont des objectifs intermédiaires ambitieux. Il s’agit notamment de l’Alliance Nouvelles voies, un collectif d’entreprises canadiennes spécialisées dans les sables bitumineux, ainsi que de nombreuses entreprises internationales de pétrole et de gaz. L’Alliance nouvelles voies a tracé un chemin, décennie par décennie, vers la carboneutralité, qui prévoit une réduction des émissions de 22 Mt d’ici 2030. Canadian Natural Resources Limited, l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz du Canada, s’est engagé à réduire ses émissions absolues de 40 % d’ici 2035 par rapport à la situation de référence de 2020Footnote 6. Cenovus s’est récemment engagé à réduire les émissions de méthane de 80 % d’ici 2028 par rapport à la situation de référence de 2019Footnote 7.

Les gouvernements ont un rôle à jouer pour faire en sorte que le secteur soit en mesure de réduire ses émissions au rythme et à l’échelle nécessaires pour parvenir à la carboneutralité d’ici 2050 et qu’il le fasse. Pour atteindre ces objectifs importants, l’industrie et les gouvernements fédéral et provinciaux devront faire preuve de beaucoup d’innovation et de volonté.

Le rôle du secteur pétrolier et gazier dans l’économie canadienne

Le Canada est présentement le quatrième producteur de pétrole et le cinquième producteur de gaz au mondeFootnote 3, fournissant du carburant pour le transport des personnes et des marchandises, ainsi que des sources de chaleur et d’électricité à des fins résidentielles, commerciales et industrielles. Le pétrole et le gaz servent de matières premières pour la production de matériaux et de produits à valeur ajoutée essentiels, notamment les produits pétrochimiques, les engrais, les solvants, les équipements de protection individuelle, les matériaux de construction tels que l’asphalte, et les produits pharmaceutiquesFootnote 4.

Le secteur pétrolier et gazier contribue largement à l’économie nationale et constitue une source importante d’emplois. En 2022, le secteur représentait directement 7,2 % du PIB nominal du Canada et contribuait à hauteur de 217 milliards de dollars aux exportations, soit 30 % de la valeur totale des exportations canadiennesFootnote 3. Il génère également des revenus importants — à travers les impôts sur le revenu et les redevances sur les ressources — pour tous les paliers de gouvernement. De 2017 à 2021, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont reçu en moyenne 12 milliards de dollars par an en revenus du secteurFootnote 3. En 2021, le revenu total de l’industrie canadienne de l’extraction pétrolière et gazière s’élevait à 174 milliards de dollarsFootnote 8.

Le secteur soutient l’emploi dans l’ensemble du pays et a considérablement augmenté les revenus locaux des Canadiens vivant dans les régions rurales et éloignées de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador. En 2022, le secteur employait directement et indirectement 412 600 CanadiensFootnote 3. Le secteur est également l’un des plus gros employeurs privés d’Autochtones au Canada, alors qu’environ 10 800 Autochtones travaillent dans ce secteur en 2022Footnote 3.

En plus de la concentration des emplois dans les provinces productrices de pétrole et de gaz, il existe des milliers d’emplois dans les secteurs de la fabrication, de l’environnement et des services financiers liés à l’industrie pétrolière et gazière dans les provinces du pays. Le Canada a bénéficié, en tant que pays, de générations de canadiens qui ont travaillé dur et qui ont fourni l’énergie nécessaire à notre économie en pleine croissance et à celle de nos partenaires dans le monde entier.

Scénarios de demande mondiale et nationale pour le pétrole et le gaz

Chaque année, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la plus grande autorité mondiale en matière de marchés énergétiques, publie trois prévisions de la demande mondiale de pétrole et de gaz d’ici à 2050, qui tiennent compte de différents niveaux d’ambition climatique internationale, y compris la réalisation d’émissions mondiales carboneutres. C’est dans ce contexte que le ministre Jonathan Wilkinson a chargé la Régie de l’énergie du Canada (REC) de modéliser des prévisions propres au Canada, sur la base de la modélisation de l’AIE. En conséquence, la REC a publié son rapport Avenir énergétique du Canada de juin 2023, qui étudie l’impact de différents niveaux d’ambition climatique canadienne et mondiale sur la production de pétrole et de gaz au Canada.

Deux de ces scénarios, le scénario de carboneutralité à l’échelle mondiale et le scénario de carboneutralité au Canada, explorent les voies menant à la carboneutralité et tous deux supposent que le Canada parvienne à des émissions carboneutres d’ici 2050. Le scénario de carboneutralité à l’échelle mondiale modélise les conditions qui devraient être réunies pour que le monde parvienne à l’objectif carboneutre d’ici à 2050 et que le réchauffement de la planète reste inférieur à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Il suppose que les grands émetteurs mondiaux comme la Chine et l’Inde accélèrent leurs engagements en faveur de la carboneutralité de 10 et 20 ans respectivement, bien qu’aucun des deux pays n’ait manifesté l’intention de le faire.

Le scénario de carboneutralité au Canada suppose que toutes les parties à l’Accord de Paris respectent leurs engagements climatiques actuels. Cela signifie que la quasi-totalité des pays à revenu élevé atteignent la carboneutralité d’ici à 2050, tandis que la Chine et l’Inde atteignent la carboneutralité d’ici à 2060 et 2070 respectivement, comme elles s’y sont déjà engagées.

Il s’agit d’un scénario ambitieux qui suppose que toutes les parties à l’Accord de Paris atteignent les objectifs fixés à ce jour. Ce scénario devrait permettre de limiter le réchauffement à 1,7 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Il prévoit que la production canadienne de pétrole et de gaz atteindra son maximum en 2030, puis diminuera jusqu’en 2050, parallèlement à la demande mondiale.

Dans les deux scénarios de carboneutralité, la demande mondiale de pétrole et de gaz diminuera pour atteindre entre 35 et 75 % des niveaux de production actuels d’ici à 2050. Néanmoins, même dans un avenir carboneutre, il y aura toujours une demande de pétrole et de gaz, plus particulièrement pour les produits non liés à la combustion, les applications de combustion réduite et certaines utilisations résiduelles plus petites qui pourraient ne pas être facilement complètement décarbonisées.

Le troisième scénario de la REC - le scénario des mesures actuelles - suppose que la communauté internationale n’entreprend aucune autre action significative en faveur du climat. Ce scénario verrait des augmentations plus importantes de la hausse des températures moyennes mondiales que ce qui est prévu si les pays respectaient leurs engagements déclarés dans le cadre de l’Accord de Paris. Il s’agit essentiellement d’un scénario qui suppose que le monde n’agira pas pour maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 2 degrés Celsius. Dans ce scénario, au Canada, la production de pétrole atteindrait son maximum au milieu des années 2030 et déclinerait ensuite plus progressivement, tandis que la production de gaz naturel augmenterait jusqu’en 2050.

Selon le dernier rapport de l’AIE sur les perspectives énergétiques mondiales, la demande mondiale de pétrole et de gaz atteindra son maximum avant 2030, même dans le scénario le plus prudent modélisé, dans lequel aucune nouvelle mesure n’est prise pour réduire les émissionsFootnote 9. Dans les scénarios de carboneutralité de l’AIE, la demande mondiale de pétrole et de gaz diminuera jusqu’à atteindre 25 à 50 % des niveaux de production actuels d’ici à 2050. Néanmoins, même dans un avenir carboneutre, il y aura toujours une demande de pétrole et de gaz, tel que noté ci-dessus.

Les modélisations réalisées par de grandes compagnies pétrolières et gazières mondiales, notamment ShellFootnote 10, BPFootnote 11 et EquinorFootnote 12, montrent que la demande mondiale de pétrole et de gaz devrait diminuer dans les scénarios où la communauté internationale respecte ses engagements en matière de réductions des émissions dans le cadre de l’Accord de Paris.

L’impératif de décarboniser le secteur pétrolier et gazier du Canada

Alors que la production du secteur pétrolier et gazier du Canada continue d’augmenter depuis 2014, l’emploi a atteint un sommet cette année-là, au moment où les investissements en capital dans le secteur ont également atteint leur apogée. À l’échelle mondiale, le secteur pétrolier et gazier a été particulièrement touché pendant la pandémie, même si la demande est maintenant plus élevée qu’avant la pandémie, alors que les niveaux d’emploi n’ont que partiellement récupéré. Les employeurs ont éprouvé des difficultés à recruter du personnel en raison de la nature cyclique de l’industrie et du fait que les compétences des travailleurs du secteur pétrolier et gazier sont très recherchées par d’autres parties du secteur de l’énergie.

Les défis devraient persister à mesure que le monde se tourne vers un avenir carboneutre et que la demande de pétrole et de gaz commence à diminuer, par exemple avec le déploiement sur nos routes d’un plus grand nombre de véhicules à zéro émission (VZE). Comme indiqué précédemment, l’AIE prévoit maintenant qu’un tel déclin commencera à se produire plus tard dans la décennie. Plus précisément, dans un monde où la demande diminue et où l’offre reste largement constante, ces marchés deviendront plus compétitifs et les producteurs devront de plus en plus réduire l’intensité de leurs émissions, ainsi que leurs coûts, afin d’être compétitifs.

Les pays qui s’orientent vers la carboneutralité pourraient valoriser de plus en plus le pétrole et le gaz à faible intensité de carbone. Par exemple, le mécanisme d’ajustement à la frontière pour le carbone de l’Union européenne pourrait être étendu au pétrole et au gaz. D’autres pays étudient également les ajustements à la frontière pour le carbone, y compris les États-Unis, auxquels le Canada exporte environ 97 % de son pétroleFootnote 3.

Les marchés financiers mondiaux, les institutions financières et les investisseurs institutionnels se concentrent également de plus en plus sur les actifs qui seront performants dans un monde à faibles émissions de carbone et délaissent ceux qui ne le seront pas. Lors de la COP26, par exemple, la Glasgow Financial Alliance for Net-Zero (GFANZ) a été formée, rassemblant plus de 500 institutions financières qui se sont engagées à accélérer le passage vers la carboneutralitéFootnote 13. En outre, BlackRock, le plus grand investisseur institutionnel au monde avec plus de 8 000 milliards de dollars US d’actifs, a demandé aux entreprises dans lesquelles il investit de montrer qu’elles ont des plans crédibles pour parvenir à la carboneutralité d’ici à 2050Footnote 14.

Par conséquent, pour que le secteur pétrolier et gazier du Canada continue d’être un moteur économique important qui fournit des emplois bien rémunérés aux Canadiens, il doit réduire énergiquement les émissions pour veiller à ce que ses produits soient hautement compétitifs dans un avenir à faibles émissions de carbone.

En mettant l’accent sur la décarbonisation, le secteur du pétrole et du gaz du Canada peut renforcer sa compétitivité mondiale et continuer à soutenir des emplois durables et bien rémunérés pour les travailleurs dans tout le pays.

Positionner l’industrie pétrolière et gazière du Canada pour qu’elle réussisse dans un monde à faibles émissions de carbone

La réduction des émissions de méthane est un exemple clair de la manière dont la décarbonisation peut stimuler l’innovation et les emplois et créer des possibilités économiques. Les réglementations sur le méthane mises en œuvre par les gouvernements fédéral et provinciaux ont stimulé un écosystème d’innovation en Alberta et dans d’autres provinces productrices. Il existe aujourd’hui plus de 170 entreprises proposant des solutions de gestion du méthaneFootnote 15. Ces entreprises aident le secteur pétrolier et gazier du Canada à réduire les émissions de méthane tout en exportant des solutions vers les entreprises pétrolières et gazières d’autres parties du monde.

De même, le développement et le déploiement de technologies de gestion du carbone devraient créer des milliers d’emplois bien rémunérés qui permettront au secteur de se décarboniser. Aujourd’hui, le Canada abrite 8 des 41 installations commerciales mondiales de captage du carbone, dont cinq projets de gestion du carbone à l’échelle commerciale et trois centres de transport et de stockage du carbone. De nombreux chefs de file mondiaux de la gestion du carbone sont également établis au Canada. Par exemple, la société Svante Inc., établie à Burnaby, met au point une nouvelle technologie de captage ponctuel du carbone à faible coût pour les sites industriels et construit un centre d’excellence sur le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC) avec l’aide de plusieurs millions de dollars du gouvernement canadien. Grâce à des entreprises comme Svante, le Canada contribue aux efforts de décarbonisation du pétrole et du gaz au pays et à l’étranger.

Globalement, on estime que les investissements dans la décarbonisation du secteur pourraient générer des milliers d’emplois dans les provinces productrices de pétrole et de gaz.

Au-delà des possibilités offertes au secteur pétrolier et gazier d’améliorer sa compétitivité grâce à la production de pétrole et de gaz à faible teneur en carbone, il existe d’énormes possibilités adjacentes pour le secteur que de nombreuses organisations sont déjà en train de saisir. Celles-ci incluraient :

  • Hydrogène dérivé du gaz naturel avec captage du carbone : une voie prometteuse à faibles émissions pour produire de l’hydrogène, ce qui est essentiel pour décarboniser des secteurs difficiles à réduire comme l’acier et le transport maritime à longue distance. Les compagnies pétrolières et gazières sont déjà partenaires d’un tiers des projets de production d’hydrogène à partir de gaz naturel avec captage du carbone dans le monde, et ce chiffre pourrait augmenter à mesure que la demande mondiale d’hydrogène à faibles émissions croît pour atteindre entre 250 et 415 Mt par an dans le monde d’ici à 2050Footnote 16.
  • Biocarburants à faible teneur en carbone : cette production fait appel à un grand nombre de compétences et d’expertises similaires à celles de l’extraction du pétrole et du gaz, ce qui facilite grandement la transition pour les travailleurs du secteur. Conscientes de ce potentiel, de nombreuses entreprises pétrolières et gazières ont investi dans la production de biocarburants. Il s’agit notamment de l’installation de diesel renouvelable de l’Impériale dans la région d’Edmonton, d’une valeur de 720 millions de dollars, qui a été annoncée plus tôt cette annéeFootnote 17.
  • Énergies renouvelables, incluant l’électricité renouvelable : cette production d’énergie représente une occasion d’investissement lucrative pour les compagnies pétrolières et gazières, étant donné qu’il s’agit d’un secteur en pleine expansion, en particulier dans la province productrice de pétrole et de gaz qu’est l’Alberta. L’Alberta représentait 75 % de l’augmentation de la production d’énergie solaire et éolienne au Canada en 2022, en grande partie grâce à l’abondance de ses ressources solaires et éoliennesFootnote 18.
  • Minéraux critiques : l’extraction de ces minéraux, qui est essentielle à la fabrication de nombreuses technologies propres, est un domaine que les compagnies pétrolières et gazières explorent en tant que source de richesse durable à long terme. Les champs pétrolifères de Leduc, au Canada, ont été identifié comme un site potentiel pour l’extraction de saumure de lithiumFootnote 19.
  • Infrastructure de recharge des véhicules électriques : certaines compagnies pétrolières et gazières investissent dans des bornes de recharge pour véhicules électriques, un besoin croissant étant donné que les automobilistes se tournent rapidement vers les véhicules électriques et délaissent les véhicules à moteur à combustion interne. Par exemple, Petro-Canada a ouvert un réseau de bornes de recharge rapide pour véhicules électriques d’un océan à l’autre en 2019Footnote 20.

Dans l’ensemble, un récent rapport de l’AIE indique qu’environ 30 % de l’énergie consommée dans un système carboneutre devrait provenir de combustibles et de technologies à faibles émissions qui bénéficieraient des compétences et des ressources de l’industrie du pétrole et du gaz. Il existe une possibilité d’investissement annuel de 350 à 500 milliards de dollars US dans les technologies d’énergie propre en 2030 qui sont adaptées aux compétences et à l’expertise de l’industrie pétrolière et gazièreFootnote 16.

Il est évident que la décarbonisation et la diversification sont une nécessité pour le secteur pétrolier et gazier du Canada et qu’il faut faire davantage. Le secteur dispose de ressources financières en raison des bénéfices records qu’il a générés ces dernières années, et le gouvernement du Canada est un partenaire prêt à s’engager avec des outils tels que l’ensemble des crédits d’impôt à l’investissement qui ont été annoncés dans le budget de 2023. Il existe d’importantes possibilités de maintenir et de créer des emplois et des possibilités économiques dans le secteur. Il nous appartient à tous de travailler ensemble pour saisir ces occasions.

Mesures prises par le Canada pour réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier

Depuis 2015, le gouvernement du Canada élabore et met en œuvre plusieurs mesures importantes axées sur la décarbonisation et qui permet, de ce fait, de renforcer le secteur pétrolier et gazier. Ces mesures peuvent être regroupées en trois grandes catégories : (1) incitatifs, (2) tarification du carbone et règlements, et (3) leadership mondial et national.

  1. Incitatifs

  2. Tarification et règlements
    • Donner un prix à la pollution par le carbone et accroître la prévisibilité du prix du carbone.
    • Améliorer le règlement sur le méthane afin de réduire les émissions de méthane de 75 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2012.
    • En complément de l’amélioration du Règlement sur le méthane, le gouvernement du Canada investit 30 millions de dollars sur cinq ans pour créer un centre d’excellence sur le méthane qui améliorera notre compréhension et notre déclaration des émissions de méthane, en mettant l'accent sur les initiatives de collaboration en matière de données et de mesures.
    • Accélérer l’utilisation de technologies et de carburants propres grâce au Règlement sur les combustibles propres.
    • Mettre en place un système pour plafonner et réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier au rythme et à l’échelle requis pour contribuer à la réalisation des objectifs climatiques du Canada pour 2030, pour parvenir à des émissions de GES carboneutres d’ici 2050 et d’une façon qui permet au secteur d’être compétitif dans l’économie mondiale émergente carboneutre.

  3. Leadership mondial et national
    • Présenter l’approche du Canada en matière d’actions relatives au méthane dans le secteur pétrolier et gazier à l’échelle mondiale par le biais de l’engagement mondial sur le méthane (Global Methane Pledge), et collaborer avec des partenaires nationaux et internationaux afin d’augmenter la mesure, la déclaration, la vérification et l’atténuation des émissions de méthane.
    • Faire preuve de leadership en matière de finance durable en développant, en consultation avec les régulateurs, le secteur financier, l’industrie et des experts indépendants, une taxonomie qui s'aligne sur l'objectif d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
    • Publier une stratégie de gestion du carbone visant à promouvoir un secteur de gestion du carbone compétitif et solide au Canada.
    • Établir le Forum des producteurs carboneutres (Net-Zero Producers Forum), une plateforme pour les pays producteurs de pétrole et de gaz afin de partager les pratiques exemplaires en matière de décarbonisation et de soutenir la mise en œuvre de l’Accord de Paris, notamment grâce à la boîte à outils sur le méthane dévoilée lors de la COP28.
    • Participer au groupe de travail sur le Cadre de mesure, de surveillance, de déclaration et de vérification afin d’harmoniser et de coordonner les systèmes volontaires mondiaux de certification en matière de mesure, de surveillance, de vérification et de déclaration en vue de réduire les émissions tout au long de la chaîne d’approvisionnement en gaz naturel.

Ensemble, ces mesures fédérales visent à soutenir le secteur et les provinces productrices afin d’atteindre nos objectifs communs de carboneutralité d’ici 2050 tout en assurant la compétitivité économique, la prospérité, les bons emplois et la sécurité énergétique pour l’avenir.

De plus, le gouvernement du Canada:

  • développe notre système d’électricité propre afin que le secteur de l’électricité puisse fournir de l’énergie et de la chaleur dans tout le pays et jouer un rôle important dans la production de produits à faible teneur en carbone telles que l’acier, le bois, les engrais, le ciment et les minérauxFootnote 21;
  • décarbonise le secteur des transports, investit dans les transports publics électrifiés et améliore l’adoption des VZE en augmentant le soutien financier pour l’achat de VZE, en investissant dans l’infrastructure de recharge et en construisant une chaîne d’approvisionnement canadienne en batteries qui comprend les minéraux critiques et la fabrication;
  • fait passer le parc immobilier du pays à la carboneutralité grâce à l’élaboration de la Stratégie canadienne pour les bâtiments verts et à divers programmes de financement pour la rénovation de bâtiments résidentiels, communautaires et publics et de nouvelles constructions carboneutres pour aider les Canadiens à économiser sur leurs factures d’énergie et à réduire les émissions.

Au-delà des politiques et des règlements mis en œuvre par le gouvernement du Canada, les provinces et les territoires ont également pris plusieurs mesures importantes pour décarboniser l’industrie pétrolière et gazière au Canada, notamment :

  • gérer des systèmes de tarification du carbone, conformément au soutien fédéral prévu par la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, qui donne un signal de prix aux producteurs de pétrole et de gaz pour qu’ils réduisent l’intensité des émissions de leurs activités;
  • utiliser le produit de la tarification du carbone industriel pour investir dans des projets de réduction des émissions dans le secteur du pétrole et du gaz. Par exemple, le fonds TIER (Technology Innovation and Emissions Reduction) du gouvernement de l’Alberta utilise les fonds acquis par le biais de son système de tarification du carbone industriel TIER pour soutenir la réduction des émissions de méthane;
  • mettre en œuvre des accords d’équivalence de réduction des émissions de méthane avec le gouvernement du Canada afin de réduire les émissions de méthane dans le secteur du pétrole et du gaz de 45 % par rapport aux niveaux de 2012 d’ici 2025. L’Alberta, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique ont toutes signé des accords d’équivalence de réduction des émissions de méthane avec le gouvernement du Canada;
  • augmenter les investissements dans les installations de captage, d’utilisation et de stockage du carbone, y compris le programme incitatif de captage du carbone (Carbon Capture Incentive Program) récemment annoncé par l’Alberta, qui accordera jusqu’à 12 % des coûts en capital éligibles aux entreprises qui ajoutent le captage, l’utilisation et le stockage du carbone à leurs projets. Certains fonds du programme TIER de l’Alberta seront utilisés pour soutenir ces investissements.

La voie à suivre

Un plan réfléchi et ambitieux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur pétrolier et gazier sur la voie de la carboneutralité d’ici à 2050 contribuera à garantir la compétitivité à long terme de l’industrie tout en créant des emplois bien rémunérés pour les Canadiens dans l’ensemble du pays. Des milliers de travailleurs qualifiés seront nécessaires pour construire et exploiter les technologies de décarbonisation et les projets d’infrastructure.

Le gouvernement du Canada s’est engagé à travailler avec les provinces et les territoires, les groupes autochtones, l’industrie, les travailleurs et autres pour mettre en œuvre ce plan. Grâce à une collaboration continue, nous pouvons accélérer l’innovation et développer des technologies qui réduisent les émissions, stimulent l’innovation et créent des emplois durables.

Le secteur pétrolier et gazier du Canada est depuis longtemps un innovateur. De plus en plus, les entreprises de l’ensemble du secteur s’engagent à atteindre la carboneutralité d’ici à 2050. Grâce à un partenariat actif avec le gouvernement du Canada, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les peuples autochtones et la société civile, le secteur pétrolier et gazier du Canada peut réussir à la fois sur le plan environnemental et sur le plan économique.

Des choix audacieux et ambitieux aujourd’hui peuvent permettre de réduire les émissions, d’améliorer la compétitivité du secteur pétrolier et gazier du Canada en matière d’émissions de carbone et d’offrir aux travailleurs canadiens de nouveaux emplois bien rémunérés pour les générations à venir.

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