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Les voix de la science : quatre femmes inspirantes pour l’avenir de la science

En cette Journée internationale des femmes, La science simplifiée rend hommage aux réalisations, aux recherches et à l’exemplarité des femmes de science de Ressources naturelles Canada (RNCan) qui travaillent dans le domaine du développement durable des ressources naturelles. Les femmes de notre ministère remplissent des fonctions importantes pour la conciliation des dimensions sociales, environnementales et économiques de la durabilité.

Voici quatre de ces femmes de tête et un aperçu de leurs idées sur l’avenir de la science à RNCan.

Photomontage de quatre femmes regardant la caméra.

Doreen Churchill est directrice du centre de recherche de Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador, qui fait partie du Centre de foresterie de l’Atlantique du Service canadien des forêts.

Dawn Kellett est chercheuse à la division Atlantique de la Commission géologique du Canada.

Tabitha Takeda, ingénieure de l’environnement et ingénieure en mécanique, est directrice du Groupe Production de chaleur et d’électricité à partir des énergies renouvelables de CanmetÉNERGIE à Ottawa.

Solange Nadeau est sociologue forestière principale au Centre de foresterie des Laurentides du Service canadien des forêts.

À propos de vos travaux de recherche ou de votre carrière, pouvez-vous nous raconter une anecdote mémorable qui a marqué un tournant pour vous?

Doreen : Au secondaire, je n’aimais pas beaucoup les sciences, alors j’ai décidé de poursuivre mes études en arts. Toujours est-il que je devais obligatoirement suivre un cours optionnel en sciences, et le cours de chimie était le seul que je pouvais caser dans mon horaire. J’étais loin d’être emballée. Pourtant, pendant cette première année d’université, je me suis surprise à apprécier vraiment ce cours de chimie – surtout grâce au professeur, qui a remarqué mes résultats en classe et m’a demandé de travailler comme assistante de recherche dans son laboratoire. J’ai tout de suite pris goût à la recherche en chimie, ce qui m’a amenée à changer de programme pour obtenir un diplôme en chimie environnementale.

Photo de cinq femmes portant des gilets de haute visibilité sur une corniche rocheuse près d’un lac.

Dawn Kellett (à droite), de la division CGC-Atlantique, avec son équipe de recherche sur le terrain.

Dawn : L’été dernier, j’ai dirigé une équipe de recherche sur le terrain composée uniquement de femmes. Nous travaillions dans des coins reculés du sud du Yukon et du nord-ouest de la Colombie-Britannique. Ma journée la plus mémorable est celle où nous avons eu la chance de voler avec une femme pilote pour un trajet d’une journée. Nous avons toutes immédiatement réalisé que c’était la première fois que nous nous trouvions à bord d’un hélicoptère ne transportant que des femmes!

Tabitha : J’ai consacré la majeure partie de ma carrière à la R D sur l’atténuation des changements climatiques, où les résultats sont lents et les contributions individuelles passent souvent inaperçues. C’est en travaillant à la protection des mammifères marins, dans le but d’éviter les collisions avec les navires et de réduire le bruit des navires, que j’ai eu pour la première fois le sentiment d’être véritablement au service du public, car enfin mon travail avait un impact immédiat et visible.

Photo d’une femme debout donnant une présentation devant une salle de classe.

Solange Nadeau lors d’un atelier organisé par les Premières Nations de Cold Lake en 2017.

Solange : Ma première conférence scientifique est incontestablement un moment mémorable. Je terminais ma maîtrise, je savais que je ne pousserais pas plus loin mes études en économie. Je croyais aussi que mon parcours d’études supérieures s’arrêterait là. Mais à la conférence, j’ai rencontré celui qui allait devenir un de mes mentors. Il venait d’emménager en Alberta pour devenir le premier sociologue forestier du Service canadien des forêts. Ça m’avait pris tout mon courage pour l’aborder à la dernière journée de la conférence. L’anglais n’était pas ma force, et poser des questions à des chercheurs non plus! Les travaux qu’il avait présentés et les discussions à la conférence m’avaient trop intriguée. Alors, je lui ai expliqué mon parcours, je lui ai dit que j’avais atteint mes limites comme économiste, mais que j’aimerais en apprendre davantage sur la sociologie. Il m’a dit de lui écrire si j’avais des questions. C’est ainsi que nous avons commencé à échanger sur la recherche et les sciences sociales en foresterie. Ces échanges durent depuis une trentaine d’années!

Quels changements avez-vous observés en tant que femme de science au cours de votre carrière et quels autres changements souhaiteriez-vous voir se produire?

Dawn : Au début de ma carrière, il y a 15 à 20 ans, j’ai eu l’impression que mes collègues chercheurs étaient de plus en plus majoritairement des hommes au fur et à mesure que je passais du baccalauréat aux cycles supérieurs, puis au postdoctorat et ensuite à mon poste de chercheuse. Je pense qu’à cause de cela, je marchais sur des œufs dans le milieu de la recherche, espérant que personne ne remarquerait que je n’étais pas un homme, que personne ne déciderait que je n’étais pas à ma place ou que je ne pouvais peut-être pas assumer des responsabilités sur le terrain ou dans le domaine de la recherche. J’ai essayé de faire en sorte que ma « féminitude » ne dérange personne. Ma première grossesse m’a obligée à revoir cette approche (oups!). Quand j’y repense, je n’en reviens pas d’avoir eu cette attitude. Aujourd’hui, je me sens soutenue à RNCan dans ma volonté d’être moi-même dans ma carrière scientifique.

Photo d’une femme debout sur une colline dans l’herbe avec en arrière-plan un porte-conteneurs et d’autres navires sur l’eau en face d’Halifax.

Tabitha Takeda dans les Maritimes, l’un des endroits où son travail d’ingénierie sur les navires océaniques a eu un impact.

Tabitha : Au début de ma carrière, je voyais moins de femmes que d’hommes dans des fonctions scientifiques (du moins dans les groupes au sein desquels je travaillais). Souvent j’étais la seule femme et généralement la plus jeune personne du groupe. Depuis que je suis gestionnaire d’embauche, je constate avec soulagement qu’il y a de plus en plus de candidatures féminines. Mais je pense qu’il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers, car il y a encore des équipes scientifiques sans aucune femme et il manque clairement de femmes aux postes de direction. Je suis heureuse d’avoir eu l’occasion d’en intégrer cinq dans mon équipe.

Solange : Ma carrière de femme scientifique, je la dois d’abord et avant tout aux femmes de ma famille qui m’ont toujours encouragée à faire ce que j’aimais. Aux femmes qui, à l’école primaire, m’ont appris à aimer apprendre, et à deux professeures de chimie et de mathématiques au secondaire qui m’ont montré pour la première fois que la science pouvait se conjuguer au féminin. J’avais donc de précieux acquis quand je me suis aventurée hors des sentiers battus dans le monde de la recherche forestière. J’y ai rencontré des hommes qui ont été d’excellents mentors et alliés dans ma carrière. Je crois que l’ouverture d’esprit et la bienveillance sont plus présentes maintenant. Je souhaite qu’elles s’enracinent dans la culture scientifique pour renforcer la capacité d’épauler des gens qui sont différents de nous, mais dont nous pouvons influencer le parcours et les réalisations scientifiques.

Y a-t-il un aspect intéressant de votre travail dont vous pourriez nous parler même si vous n’avez pas souvent eu l’occasion de le faire?

Photo d’une femme en sarrau blanc, debout dans un laboratoire et entourée d’équipements.

Doreen Churchill, alors étudiante diplômée, se penchait ici sur l’assainissement des sols. C’est dans un laboratoire de chimie qu’elle a commencé à s’intéresser à la recherche de solutions durables fondées sur la science.

Doreen : La science occupe une place importante dans ma vie. J’y ai consacré toute ma carrière, tour à tour comme étudiante chercheuse diplômée, agente de projet dans un organisme de recherche, agente de recherches pour la province de Terre-Neuve-et-Labrador, agente dans le secteur de la foresterie menant des recherches sur la bioéconomie et, plus récemment, en tant que directrice scientifique à RNCan, au Centre de foresterie de l’Atlantique, qui se trouve dans le centre de recherche de Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador. Au fil des ans, j’ai aimé réaliser mes propres travaux de recherche (j’adore les journées au labo!), mais j’ai également apprécié le simple fait de travailler dans le milieu scientifique.

La science simplifiée tient à remercier Doreen Churchill, Dawn Kellett, Solange Nadeau et Tabitha Takeda d’avoir pris le temps de raconter leurs histoires, et tient à saluer tous les travaux de recherche remarquables menés par des femmes à RNCan. Nous tenons également à souligner le rôle joué par le Bureau de la scientifique principale dans la promotion et la diffusion d’articles sur les travaux scientifiques extraordinaires et variés menés à RNCan.

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