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Rencontre avec Ranjana Sharma, scientifique principale de Ressources naturelles Canada

En grandissant, Ranjana Sharma lisait tout ce qui lui tombait sous la main dans la petite bibliothèque de sa famille. Elle était loin de se douter que les mots et les images inspirants qu’elle trouvait dans ces livres et magazines captivants la conduiraient un jour à une carrière fascinante. Aujourd’hui, Mme Sharma, scientifique principale à Ressources naturelles Canada (RNCan), se trouve au centre de « tout ce qui est science » et trouve encore l’énergie nécessaire pour soutenir les femmes et les jeunes dans les domaines des sciences, technologie, ingénierie et mathématiques par un changement de culture.

Mars 2023

En grandissant, Ranjana Sharma était curieuse et a rapidement appris à tout remettre en question. C’est une pratique qui résonne encore en elle en tant que scientifique principale de RNCan. Elle doit lire rapidement, absorber beaucoup d’informations et établir des liens. Ces compétences sont importantes pour tout le monde, mais elles sont particulièrement précieuses pour Mme Sharma, qui est la plus haute autorité scientifique de RNCan, un ministère à la fine pointe de la science et de la technologie.

Son bureau est un lieu où se croisent la politique scientifique et la prise de décision fondée sur des preuves. C’est là qu’elle supervise l’intégration de la politique scientifique pour un ministère qui compte plus de 2 000 scientifiques et techniciens dans diverses spécialités allant de l’efficacité énergétique à la recherche sur les ravageurs forestiers en passant par les catastrophes naturelles, comme les inondations et les tremblements de terre.

Un collage de personnes.

Madame Sharma visite les bureaux et les laboratoires du Centre de foresterie des Laurentides, au Québec. Photos : Nathalie Chaperon

 

Trouver de l’énergie à chaque interaction

Ses journées sont remplies de discussions de haut niveau sur l’avenir de la science. Elle répond à des défis et saisit des occasions très complexes à l’échelle mondiale, notamment les changements climatiques et la bioéconomie circulaire qui met l’accent sur les ressources renouvelables tout en minimisant les déchets. Bien qu’elle soit stimulée par la réflexion globale, Mme Sharma est une biologiste moléculaire expérimentée qui est tout aussi stimulée par les visites de laboratoires. « Ce qui m’inspire, c’est d’entendre les scientifiques me parler directement de leur travail pour créer ce qui pourrait être de petites, mais puissantes innovations, dit-elle. C’est là qu’on peut voir comment leur travail a un impact sur la société ou sur RNCan en tant que ministère. »

Elle était récemment au Québec, où elle a visité les installations de RNCan à Québec et Sherbrooke, ainsi que CanmetÉNERGIE à Varennes, en banlieue de Montréal, où l’on travaille à la mise au point de sciences et de technologies efficaces pour un avenir à faible émission de carbone. Elle a rencontré des chercheurs qui traquent les nouveaux ravageurs, comme la tenthrède en zigzag de l’orme, et d’autres qui cartographient les changements dans les forêts canadiennes grâce à la science spatiale. Ce sont des spécialistes qui mesurent et surveillent les aspects physiques de la surface de la Terre — les montagnes, les vallées, les déserts, les océans. « C’est une source d’inspiration d’apprendre des scientifiques comment ils collaborent au niveau extra-muros et avec d’autres ministères à vocation scientifique pour aborder le continuum des questions scientifiques », dit-elle.

Un « tuyau percé » reconnu de longue date

L’une de ses principales priorités est d’aider à établir la parité dans le domaine scientifique par un changement de culture. Elle s’engage à lutter contre toutes les formes de racisme et encourage activement les femmes et les jeunes à rester engagés dans la science. « Il est reconnu depuis longtemps que de nombreuses femmes entrent dans les programmes de STIM, mais peu d’entre elles parviennent aux plus hauts niveaux de la science et de la gestion scientifique, explique-t-elle. Il est nécessaire de supprimer les barrières systémiques afin que les femmes occupant des postes scientifiques de premier échelon aient les moyens de poursuivre leur passion et de réussir. »

Au fil du temps, elle a été une championne de la diversité et de l’inclusion. « Si nous apportons de petits changements en faveur de l’inclusion, nous sommes tous gagnants à long terme! »

Tout remettre en question

« L’inclusion… est la clé de la croissance. » Révérend Jesse Jackson, Activiste américain, ministre baptiste et homme politique

Aux jeunes filles — ou à n’importe qui d’autre d’ailleurs — Mme Sharma donne ce conseil : « Remettez tout en question. Voyez les choses sous autant d’angles différents que possible. Posez-vous la question suivante : comment résoudre un problème de manière non conventionnelle? Il n’y a pas de chemin unique et direct. Si tout le monde aborde un problème d’une certaine façon, regardez-le sous un autre angle. Qui sait ce que vous pourriez découvrir? »

Il s’agit d’une approche pratique et efficace sur laquelle les gouvernements et les scientifiques se sont appuyés pour faire face à la pandémie de COVID-19. « C’est une période vraiment passionnante pour la science; l’après-pandémie a offert un ensemble de possibilités que nous n’aurions jamais imaginées, dit-elle. Pendant la pandémie, on n’a pas eu le temps de dire : ‘on n’a jamais fait comme ça avant’. »

Contribuer à RNCan

Et c’est une sensibilité qu’elle voit à l’œuvre tous les jours à RNCan, une sensibilité qui permet à chacun d’être innovateur en prenant des risques calculés lorsque cela est possible. « Nous pensons davantage à la bioéconomie circulaire, souligne-t-elle. Nous disposons de vastes ressources naturelles, mais nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons ajouter de la valeur, de sorte que nous ne nous contentons pas de rechercher des ressources matérielles, mais apportons des changements à la valeur de ces opérations, de la découverte à l’adoption. » Elle ajoute qu’il est également important de poursuivre les recherches afin de trouver des approches et des processus plus efficaces pour gérer nos vastes ressources naturelles.

Les nouvelles solutions doivent être encouragées et nourries, dit-elle. Et cela signifie qu’il faut envisager les choses sous des angles nouveaux et différents, notamment en intégrant les technologies émergentes. L’intelligence artificielle, la technologie quantique et la communication scientifique sur la plateforme ouverte de données scientifiques de RNCan — ces éléments fondateurs et d’autres nouveautés passionnantes de l’ère numérique changent la façon dont la science est menée, et Mme Sharma est au centre de tout cela. « Je n’arrête pas de penser, comment puis-je amener ces éléments à être intégrés? Parce que c’est l’avenir de la science. »

Voir la nature dans la vie de tous les jours

Elle a franchi un long chemin depuis son enfance. Elle se souviendra toujours de l’endroit où sa curiosité a été stimulée. « J’ai été captivée dès mon plus jeune âge. Je parcourais ces livres, j’allais dehors, et ensuite je regardais la nature avec des yeux complètement différents. Je posais des questions : pourquoi cette fleur pousse-t-elle en été et non en hiver? Pourquoi ceci, et pourquoi pas cela? J’ai toujours été curieuse, et je cherchais à établir un lien entre la nature et ma vie quotidienne. »

Avant d’entrer à la fonction publique en 2003, elle a mené une carrière réussie en tant que biologiste moléculaire, travaillant dans différents domaines scientifiques, de la recherche sur le cancer à l’agriculture. Plus récemment, Mme Sharma travaillait à Services publics et Approvisionnement Canada, au sein du programme Laboratoires Canada, dont les activités soutiennent l’ambition de penser à l’avenir de la science de manière transformationnelle. « J’ai travaillé dans une équipe formidable avec des dirigeants tout aussi ambitieux, ce qui nous a permis de voir l’interface de la politique et de la science sous l’angle pratique. »

Mme Sharma apporte désormais son expérience de vie, son point de vue unique et ses talents professionnels au poste de scientifique principale. Elle est enthousiaste à l’idée de jouer un rôle actif dans la recherche scientifique de pointe menée à RNCan, et qui est d’une importance majeure pour la génération en cours.

Pour plus de renseignements :

Centres de recherche CanmetÉNERGIE

Plateforme de sciences et de données ouvertes

Science et données — RNCan

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