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Table régionale sur l’énergie et les ressources de Terre-Neuve-et-Labrador : Cadre de collaboration sur la voie d’un avenir carboneutre

Table des matières

Introduction

Le Canada dispose des ressources naturelles, du talent, de l’expertise et des technologies nécessaires pour s’imposer sur la scène internationale comme fournisseur de choix en matière d’énergie et de technologies propres dans un monde carboneutre. Terre-Neuve-et-Labrador possède une abondance de ressources énergétiques renouvelables, exploitées et inexploitées, ainsi qu’une expérience et une expertise dans ses secteurs technologiques et énergétiques. Cela positionne la province favorablement pour respecter ses engagements en matière de carboneutralité, lutter contre les changements climatiques, créer des emplois dans le domaine de l’énergie propre et favoriser le développement économique.

Par l’intermédiaire des tables régionales sur l’énergie et les ressources (tables régionales), chaque région du Canada sera plus à même de saisir l’occasion historique qui s’offre à elle. Les tables régionales se veulent un processus de collaboration visant à encadrer la façon dont les gouvernements travaillent ensemble, en partenariat avec les peuples autochtones, à la création d’une économie florissante, résiliente et à faibles émissions de carbone.

Avec la participation de partenaires clés, notamment des représentantes et représentants d’organisations syndicales et industrielles régionales, les tables régionales cherchent à exploiter les possibilités les plus prometteuses dans le domaine de l’énergie et des ressources pour stimuler la croissance propre, accélérer la transformation énergétique et soutenir la création d’emplois durables dans toutes les régions du pays.

Depuis le lancement de la Table régionale sur l’énergie et les ressources de Terre-Neuve-et-Labrador le 1er juin 2022, les gouvernements du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador, avec la collaboration initiale et continue des partenaires autochtones, ont axé leurs efforts sur quatre domaines d’opportunités susceptibles de contribuer de manière importante à la création ou à la consolidation des avantages concurrentiels de Terre-Neuve-et-Labrador :

Minéraux critiques

Énergie éolienne et hydrogène

Électrification

 

Captage, utilisation et stockage du carbone

Vision à long terme

Terre-Neuve-et-Labrador s’est engagé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. À ce jour, la province a présenté des plans visant à accroître la mise en valeur et l’utilisation de ses ressources en énergie renouvelable, ainsi que des mesures législatives, des programmes et des initiatives pour soutenir et renforcer les industries, tant existantes que nouvelles, dans un monde carboneutre.

La table régionale a étudié en détail les investissements importants et les efforts stratégiques que doivent consentir les gouvernements provincial et fédéral pour réaliser leurs ambitions communes. Elle s’est également penchée sur l’importance de créer une vision à long terme visant à bâtir une économie inclusive, à faibles émissions de carbone, qui soit prospère pour l’ensemble de la population de la province. Pour atteindre les objectifs de la table régionale, il est essentiel de tenir compte des priorités, des connaissances et des perspectives des populations autochtones, notamment en ce qui a trait à la protection de l’environnement pendant la période de transition vers la carboneutralité.

En mai 2016, le gouvernement du Canada s’est engagé à mettre en œuvre et à appuyer sans réserve la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (Déclaration des Nations Unies). Bien que les tables régionales ne soient pas un processus de reconnaissance ou de détermination des droits, elles reconnaissent que le dialogue avec les partenaires autochtones doit éclairer et améliorerait son travail jusqu’à la mise en œuvre.

La collaboration et la mobilisation sont également importantes pour que les entreprises réalisent des investissements dans les secteurs de l’innovation, de la recherche-développement et de l’adoption de technologies. Une certitude réglementaire, par exemple, accélérera la mise en valeur et l’utilisation des ressources énergétiques renouvelables et des minéraux critiques de la province, de manière à réaliser des gains d’efficacité sans contourner les processus d’évaluation. Les gouvernements du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador sont conscients qu’ils évoluent dans un climat d’investissement très concurrentiel et qu’ils doivent s’adapter à cette réalité s’ils veulent tirer profit des avantages économiques naturels de la province. Cette démarche doit se faire sans perdre de vue que le secteur pétrolier et gazier restera un pan important de l’économie provinciale et mondiale.

Au cours de cette phase initiale de la table régionale, les gouvernements du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador ont entamé le dialogue avec des partenaires autochtones et ont sollicité les premières observations des organisations syndicales et d’autres parties prenantes afin d’élaborer le présent cadre de collaboration. Ce document jette les bases d’un partenariat permanent entre les gouvernements et les partenaires autochtones et d’une mobilisation plus exhaustive des différentes parties prenantes provinciales en fonction des objectifs suivants :

  • promouvoir les possibilités d’autodétermination et d’inclusion économique des Autochtones dans les secteurs émergents de l’énergie propre et des ressources;
  • optimiser les ressources hydroélectriques et éoliennes de Terre-Neuve-et-Labrador pour les marchés intérieurs et d’exportation traditionnels et émergents (comme l’hydrogène et d’autres carburants propres) et pour les services, et contribuer à la transition énergétique mondiale;
  • exploiter de façon durable les énergies renouvelables et les ressources minérales de la province afin d’attirer des investissements, de créer des emplois et de maximiser la valeur tout au long de la chaîne d’approvisionnement de l’exploitation minière;
  • faire de la province un chef de file mondial dans la transition vers un avenir carboneutre afin d’attirer des investissements et une expertise, tout en tenant compte des répercussions environnementales;
  • tirer parti de la main-d’œuvre qualifiée de Terre-Neuve-et-Labrador pour contribuer à la transformation des industries existantes et à l’essor des nouvelles.

Ces objectifs guident la collaboration dans le cadre de la table régionale et sont au cœur des travaux menés tout au long de cette initiative.

Pour chaque domaine d’opportunités, une série de mesures ciblées a, dans la mesure du possible, été élaborée conjointement et a fait l’objet de discussions avec les partenaires autochtones. On a également sollicité les perspectives initiales d’un éventail de spécialistes et de parties prenantes. Ce cadre de collaboration servira de pierre angulaire pour faire avancer le travail de transformation au cours des deux prochaines années.

Domaines d’opportunités

Minéraux critiques

Faire de Terre-Neuve-et-Labrador une région stratégique dans le domaine des minéraux critiques pour chacune des étapes du cycle de développement, des géosciences à la fabrication, en passant par l’innovation et la recherche-développement

Énergie éolienne et hydrogène

Faire de Terre-Neuve-et-Labrador un centre d’excellence en énergie propre en mettant en valeur ses ressources éoliennes abondantes et de haute qualité, en établissant une industrie de l’hydrogène propre et en tirant parti de la proximité géographique avec les marchés des États-Unis et de l’Europe

Électrification

Accroître l’électrification de la province pour maximiser la valeur de son énergie renouvelable excédentaire et éliminer les émissions provenant de l’utilisation de combustibles fossiles afin de favoriser l’édification d’une économie durable

Captage, utilisation et stockage du carbone

Mettre en valeur le potentiel du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone pour favoriser la décarbonation de la province et créer de nouveaux débouchés commerciaux qui soutiennent une approche transfrontalière en vue d’une économie prospère et à faibles émissions de carbone

Minéraux critiques

Faire de Terre-Neuve-et-Labrador une région stratégique dans le domaine des minéraux critiques pour chacune des étapes du cycle de développement, des géosciences à la fabrication, en passant par l’innovation et la recherche-développement

La transition vers une économie verte et numérique passe par l’utilisation de minéraux permettant d’exploiter les énergies renouvelables et de mettre au point des technologies propres, comme les batteries, les aimants permanents, les panneaux solaires et les éoliennes. L’augmentation prévue de la demande pour de nombreux minéraux nécessaires à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone est exponentielle et nécessitera à la fois de nouveaux approvisionnements et de nouvelles chaînes d’approvisionnement. Les provinces et territoires riches en minéraux critiques et dotés de capacités d’exploitation importantes bénéficieront d’un avantage stratégique considérable. Sans une production accélérée et accrue de minéraux, la capacité du Canada et du monde à transformer les systèmes énergétiques pour soutenir les objectifs climatiques sera compromise.

Dans le cas des provinces et territoires dont la géologie est favorable aux gisements de minéraux critiques, des mesures d’incitation à l’exploration et à l’exploitation ont été adoptées afin de garantir un approvisionnement essentiel. Des investissements stratégiques opportuns, jumelés au soutien des gouvernements, permettront de révéler le potentiel des minéraux critiques de Terre-Neuve-et-Labrador, d’en accélérer l’exploitation (ou la mise en valeur) et d’entraîner des retombées pour la province et pour le Canada dans son ensemble. À titre d’exemple, en juin 2023, la Banque de l’infrastructure du Canada a annoncé qu’elle collaborerait avec des partenaires d’autres programmes fédéraux, notamment le Fonds pour l’infrastructure des minéraux critiques de Ressources naturelles Canada, doté de 1,5 milliard de dollars, afin de soutenir des projets d’énergie et de transport nécessaires à l’exploitation des gisements de minéraux prioritaires.

La géologie de Terre-Neuve-et-Labrador offre un potentiel intéressant pour la plupart des 31 minéraux critiques que compte le Canada. En plus de sa production actuelle de minéraux critiques, la province compte un certain nombre de projets qui ont fait l’objet d’études économiques avancées, d’estimations de ressources ou, dans certains cas, qui en sont déjà au stade de l’évaluation d’impact. Les terres rares, le cuivre, le tungstène, le molybdène, l’uranium, le vanadium, le zinc et le manganèse font partie des minéraux dont les projets d’exploitation sont à l’étude. La province dispose d’une industrie minière bien établie, dont la production minérale se situe entre 5 et 6 milliards de dollars par an. En outre, les gisements de minéraux critiques connus dans la province font état d’un potentiel minéral à long terme susceptible de constituer un bassin de projets et de possibilités d’investissements stratégiques pour les générations actuelles et futures.

En outre, le minerai de fer contribue de manière considérable à l’industrie minière de la province. Bien qu’il ne soit pas encore désigné comme minéral critique, le minerai à haute teneur en fer et à faible degré d’impureté est indispensable à une économie propre. Le fer propre sera nécessaire pour l’acier vert servant à fabriquer des biens (véhicules électriques, éoliennes et autres) qui sont essentiels à la transition écologique. Le minerai de fer extrait dans la fosse du Labrador a une teneur particulièrement élevée et est faible en impuretés. Il fait l’objet d’une demande croissante, car il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la fabrication de l’acier en aval. L’extraction du minerai de fer au moyen d’énergies renouvelables ferait de la région une source d’approvisionnement stratégique en produits sidérurgiques intermédiaires verts encore plus importante.

Pour réaliser le plein potentiel de Terre-Neuve-et-Labrador en matière de minéraux critiques, il faudra tirer parti de nos atouts et attirer davantage d’investissements (géosciences, exploration), en plus d’améliorer la recherche-développement, la transformation et la fabrication en aval, l’élaboration des infrastructures (régionales) et les possibilités d’éducation et de formation. Certains groupes autochtones ont indiqué vouloir tirer parti des possibilités liées aux géosciences et à l’exploration. Ces possibilités peuvent ouvrir la voie à la participation des peuples autochtones aux premières étapes de la mise en valeur des minéraux.

Il sera également nécessaire de poursuivre le dialogue avec les groupes autochtones qui, tout en reconnaissant les retombées économiques d’une exploitation accrue du secteur des minéraux critiques, ont fait remarquer qu’il fallait tenir compte des terres et de la faune, notamment le caribou.

La province a élaboré le Plan pour les minéraux critiques (PDF, 7.9 MB, en anglais seulement) pour déterminer les occasions permettant une réalisation du plein potentiel des minéraux critiques de Terre-Neuve-et-Labrador. Le plan énumère les points forts à exploiter et les difficultés potentielles qui peuvent être résolues par des mesures et par la collaboration avec les parties prenantes et les partenaires. Les parties prenantes ont commencé à prendre part au processus au printemps 2023, et la publication du plan a eu lieu en novembre 2023. Ce cadre de collaboration appuiera le plan de la province pour les minéraux critiques.

Explorer le potentiel des géosciences

La géologie de Terre-Neuve-et-Labrador présente un réel potentiel pour les minéraux critiques, comme le montrent les gisements de nickel de classe mondiale dans le nord du Labrador, le cuivre exploité depuis plus d’un siècle dans le centre de Terre-Neuve, le district minier de spath fluor dans la péninsule de Burin et les ressources en terres rares en cours d’exploitation dans le sud-est du Labrador. On ne connaît pas encore parfaitement l’étendue de ce potentiel minéral, comme en témoigne la récente découverte de lithium dans le sud-ouest de Terre-Neuve. Cette découverte a abouti à plusieurs projets d’exploration de lithium qui, jusqu’à récemment, n’était pas anticipée dans la région. Malgré ce potentiel, on ne dispose pas, dans de vastes régions de la province, des données géoscientifiques de base nécessaires pour stimuler l’exploration et réduire les risques associés à l’investissement, en particulier dans les régions les plus éloignées où les coûts d’exploration sont plus élevés. La création accélérée d’une cartographie de base pourrait stimuler l’investissement dans le secteur minier. Des analyses géoscientifiques plus poussées, réalisées par exemple à partir de levés aériens, sont nécessaires pour favoriser de nouveaux investissements dans des zones prometteuses telles que le nord du Labrador, le sud-est du Labrador et la côte méridionale de Terre-Neuve.

Les partenaires autochtones ont exprimé le souhait de participer aux travaux dans des secteurs prioritaires tels que les levés aériens, la cartographie et les possibilités d’exploration. Ces travaux viseront à poursuivre et consolider les efforts de collaboration en cours dans ce domaine, tel que le financement d’initiatives axées sur les géosciences annoncé récemment par l’Agence de promotion économique du Canada atlantique et le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador.

L’examen et l’application de méthodes nouvelles et innovantes pour accélérer la collecte de données géoscientifiques et les convertir en une forme utilisable par l’industrie peuvent contribuer à mettre en valeur le potentiel minéral de la province. Les nouvelles technologies de télédétection et de traitement des données, telles que l’intelligence artificielle et l’apprentissage machine, peuvent renforcer les efforts déployés dans le domaine des géosciences publiques et aider à déterminer des cibles d’exploration potentielles. Des investissements stratégiques seront nécessaires, ainsi que la collaboration avec des partenaires. En outre, en proposant aux Autochtones des occasions de participer aux activités géoscientifiques fondamentales, il sera plus facile d’assurer l’intégration des connaissances autochtones et le développement économique dans leurs collectivités.

Collaboration ciblée à court terme

  • Travailler en collaboration pour réaliser des investissements stratégiques dans les géosciences au sein de régions présentant le plus grand potentiel.
  • Travailler en collaboration pour soutenir des approches nouvelles et innovantes dans le domaine de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage machine pour la collecte de données géoscientifiques et l’interprétation des données afin de déterminer plus rapidement les cibles d’exploration et les investissements.

Initiatives et réussites connexes

  • En 2022, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a accordé près de 1 million de dollars supplémentaires pour les géosciences publiques en ciblant le Labrador. La géologie du Labrador est très prometteuse pour les minéraux critiques, et la région est nettement sous-explorée.
  • Le gouvernement du Canada s’est engagé à verser 79,2 millions de dollars dans le cadre de l’initiative Géosciences et données sur les minéraux critiques pour améliorer la qualité et la disponibilité des données et des technologies numériques à l’appui des géosciences et de la cartographie qui accéléreront le développement efficient et efficace des chaînes de valeur des minéraux critiques canadiens, notamment par la détection des gisements de minéraux critiques et la création de voies d’accès pour l’exploitation durable des minéraux.

Aide à l’exploration

Le potentiel minéral de Terre-Neuve-et-Labrador et les programmes de soutien existants contribuent à attirer des investissements en exploration minière dans la province. Les activités des prospecteurs et des petites sociétés d’exploration ont permis de maintenir la contribution importante de l’industrie minière dans la province et le pays. L’accélération de ces investissements privés permettrait de garantir l’approvisionnement en minéraux critiques et de créer des avantages concurrentiels pour le développement des chaînes d’approvisionnement.

Il est possible d’investir par le biais de mécanismes de programmation existants pour stimuler l’exploration de minéraux critiques et soutenir le développement de nouvelles chaînes d’approvisionnement.

Collaboration ciblée à court terme

  • Améliorer les programmes d’aide à l’exploration pour les minéraux critiques afin de relever les défis qui leur sont propres.
  • Mobiliser les collectivités autochtones pour cerner et relever les défis qui peuvent limiter leur participation à la prospection et à l’exploration des minéraux critiques.

Initiatives et réussites connexes

  • En 2022, l’Agence de promotion économique du Canada atlantique a accordé 5,2 millions de dollars sur trois ans pour soutenir le gouvernement provincial dans la mise en œuvre de deux initiatives sur les minéraux critiques axées sur les activités géoscientifiques et d’exploration. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a également confirmé une contribution de 4,6 millions de dollars sur trois ans par l’intermédiaire du Programme d’aide aux petites sociétés d’exploration (Junior Exploration Assistance) de la province et d’aides en nature. Ce financement soutient le programme de levés géophysiques de Terre-Neuve-et-Labrador et l’assistance ciblée du Programme d’aide aux petites sociétés d’exploration pour les projets d’exploration de minéraux critiques.
  • En 2022, le gouvernement du Canada a présenté un nouveau crédit d’impôt de 30 % pour l’exploration de minéraux critiques afin de favoriser leur exploration et de soutenir certaines dépenses en travaux d’exploration engagées au Canada. Ce crédit d’impôt s’applique à des minéraux critiques particuliers, notamment le nickel, le lithium, le cobalt, le graphite, le cuivre, les éléments des terres rares, le vanadium et l’uranium.

Priorité à la recherche, au développement et à l’innovation

De nombreux minéraux critiques n’ont pas fait l’objet d’activités d’exploration et d’extraction dans le passé ou n’ont été exploités qu’en tant que sous-produits dans le cadre d’autres efforts d’extraction. L’obtention de la pleine valeur de ces minéraux critiques a été en outre entravée par les faibles niveaux de récupération, l’absence d’une technologie de traitement viable et même l’élimination de ces minéraux dans les flux de déchets. Le renforcement des capacités de recherche-développement dans la province permettrait de relever ces défis et d’obtenir des avantages économiques considérables. Terre-Neuve-et-Labrador dispose d’une base solide pour bâtir une expertise. Des établissements d’enseignement, tels que l’Université Memorial et le Collège de l’Atlantique Nord, ont une grande expérience en matière de caractérisation des minéraux critiques, d’optimisation des processus, de déchets miniers ainsi que d’analyse et de balayage hyperspectraux.

Il faut accroître cette capacité institutionnelle de recherche-développement, ce qui peut être réalisé grâce à une collaboration entre le gouvernement fédéral, la province et les partenaires autochtones.

Il est également possible de renforcer les partenariats avec l’industrie, les universités et les infrastructures fédérales de recherche-développement dans le secteur minier afin de renforcer les capacités institutionnelles en matière de recherche-développement tout au long de la chaîne de valeur.

Collaboration ciblée à court terme

  • Travailler en collaboration afin d’offrir le financement et le soutien nécessaires pour améliorer les capacités de recherche-développement liées aux minéraux critiques et aux chaînes de valeur qui y sont rattachées dans la province.
  • Travailler avec des partenaires industriels et universitaires à l’optimisation des capacités de recherche-développement existantes et nouvelles afin de créer un centre de recherche destiné à faire progresser la production de minéraux critiques.

Initiatives et réussites connexes

  • L’Agence de promotion économique du Canada atlantique a accordé 1,25 million de dollars à la société Tacora Resources Inc. pour déterminer la faisabilité de la mise en œuvre d’une technologie de traitement des minéraux dans une usine qui serait construite près du site de la mine Scully à Wabush, pour traiter le manganèse, l’un des 31 minéraux critiques du Canada.

Évaluation et maximisation de la chaîne de valeur

La transition vers la carboneutralité augmentera la demande de minéraux critiques et nécessitera de nouvelles chaînes d’approvisionnement qui créeront des débouchés commerciaux en aval. Les provinces et territoires qui disposent d’un approvisionnement sûr en minéraux critiques auront un avantage stratégique grâce à l’intégration de la chaîne d’approvisionnement.

La mine de la baie de Voisey, exploitée par la société Vale, à Terre-Neuve-et-Labrador, et l’usine de traitement hydrométallurgique du nickel de Long Harbour démontrent qu’il existe des possibilités de traitement liées à l’approvisionnement minier. Ce modèle, qui consiste à tirer parti d’un gisement minéral économique pour soutenir les investissements en aval, combiné à l’accès à un réseau électrique propre, a permis à la province de produire du nickel fini certifié à faibles émissions de carbone.

Pour tirer pleinement parti des minéraux critiques de la province, les gouvernements de Terre-Neuve-et-Labrador et du Canada vont déterminer où se situent les meilleurs débouchés commerciaux, cerner les obstacles et les mesures à prendre, former des partenariats stratégiques et faciliter les investissements en fonction des aspects économiques de la recherche actuelle et des analyses de rentabilisation individuelles.

Collaboration ciblée à court terme

  • Déterminer conjointement les secteurs dans lesquels un soutien est nécessaire pour accélérer la commercialisation des projets de minéraux critiques, notamment les possibilités d’extraction, de traitement et de fabrication.
  • Évaluer les projets avancés pour déterminer le potentiel de transformation en aval dans la province, en tenant compte des aspects réglementaires, techniques et environnementaux, et déterminer les mesures à prendre.
  • Travailler en collaboration pour soutenir les investissements visant à accélérer les projets viables de transformation et de fabrication.

Initiatives et réussites connexes

  • Le nouveau crédit d’impôt à l’investissement du gouvernement du Canada pour la fabrication de technologies propres, qui vise à stimuler l’expansion de l’exploitation minière et de la transformation des minéraux critiques au Canada, pourra être accordé aux projets admissibles.
  • Dans le cadre du budget de 2022, le gouvernement du Canada a annoncé un financement ciblé de 1,5 milliard de dollars par l’intermédiaire du Fonds stratégique pour l’innovation afin d’accélérer les investissements dans les projets de minéraux critiques. Le fonds soutiendra le traitement, la fabrication et le recyclage des minéraux critiques, ainsi que les projets miniers qui présentent des avantages exceptionnels en matière d’innovation et une forte intégration verticale permettant de développer les chaînes de valeur du pays.

Infrastructures stratégiques

La plupart des projets d’exploitation minière et de développement industriel nécessitent des investissements importants, assortis de risques élevés et de rendements lents. À titre d’exemple, il peut s’écouler de 5 à 25 ans avant qu’un projet minier ne soit mis en œuvre, sans recettes avant le début de la production.

Terre-Neuve-et-Labrador compte des régions dotées d’un potentiel exceptionnel en matière de minéraux critiques. Cependant, la province ne peut compter sur une énergie renouvelable accessible et n’a que peu d’infrastructures de transport. Ces défis peuvent retarder des projets prometteurs ou les empêcher de se concrétiser. L’évaluation et la réalisation de possibilités d’investissement dans des infrastructures stratégiques pourraient avoir l’effet d’accélérer l’exploitation de minéraux critiques.

L’évaluation des besoins en matière d’électrification de la région du Labrador Ouest est en cours de planification. Cette région dispose d’un important potentiel de minéraux critiques et produit du minerai de fer de haute qualité qui se traduit par une réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la fabrication d’acier en aval. Il existe des possibilités de réduire sur place les émissions au moyen de l’énergie propre, pourvu qu’elle soit accessible, ce qui renforcerait davantage l’avantage concurrentiel de la région. Ces projets peuvent nécessiter de nouvelles infrastructures de transport pour avoir accès à l’énergie hydroélectrique du Labrador. Si de nouvelles infrastructures de transmission sont nécessaires, les travaux seront menés en consultation avec les organisations autochtones dont les droits établis ou revendiqués peuvent être touchés de manière négative. L’augmentation prévue de la demande pour les minéraux critiques, combinée aux efforts déployés pour assurer la transition des projets d’exploitation minière vers la carboneutralité, nécessite de garantir l’accès à une énergie propre, notamment pour les mines éloignées.

Les lacunes en matière d’infrastructures (par exemple, les routes et les ports) peuvent entraver l’exploitation des ressources. La province, soutenue par des fonds de Transports Canada, étudie la viabilité de la construction d’une route sur la côte nord du Labrador, de Happy Valley-Goose Bay à Nain, et consulte les groupes autochtones dans le cadre de ce travail. Les investissements dans les infrastructures stratégiques peuvent favoriser le développement de projets et procurer des retombées pour la collectivité, et constituer un catalyseur important pour l’exploration et les possibilités économiques dans la région.

Collaboration ciblée à court terme

  • Travailler avec la province pour soutenir la création d’infrastructures stratégiques dans les régions à fort potentiel minéral et où les installations multi-utilisateurs soutiennent et accélèrent l’exploitation des minéraux critiques.
  • Entreprendre et, si possible, accélérer l’évaluation des lacunes en matière d’infrastructures dans les zones d’intérêt cernées, notamment en réalisant des travaux de préfaisabilité qui incluraient les liaisons nécessaires pour le transport routier, portuaire et ferroviaire; le transport et la production d’énergie; et d’autres formes d’énergie verte pour l’exploitation minière.

Initiatives et réussites connexes

  • En 2024, le gouvernement du Canada a accordé 18,1 millions de dollars à la Compagnie minière IOC de Rio Tinto dans le cadre du Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone afin de soutenir la décarbonation des activités de traitement du minerai de fer de l’entreprise dans la région du Labrador Ouest.
  • Dans le cadre du budget de 2023, le gouvernement du Canada a mis en place le Fonds pour l’infrastructure des minéraux critiques, doté d’un montant de 1,5 milliard de dollars et administré par Ressources naturelles Canada, afin de financer des projets dans les domaines de l’énergie et des transports visant à exploiter les gisements de minéraux prioritaires.
  • Les investissements de la Banque de l’infrastructure du Canada dans les minéraux critiques faciliteront la construction d’infrastructures habilitantes et de soutien comme les routes, la production et le transport d’énergie propre ainsi que les installations de gestion des eaux usées dans les régions éloignées du Canada. La Banque de l’infrastructure du Canada ciblera des investissements d’au moins 100 millions de dollars, à l’exception des projets appartenant aux collectivités autochtones, et travaillera en complémentarité avec d’autres programmes fédéraux, notamment le Fonds pour l’infrastructure des minéraux critiques de 1,5 milliard de dollars de Ressources naturelles Canada.

Énergie éolienne et hydrogène

Faire de Terre-Neuve-et-Labrador un centre d’excellence en énergie propre en mettant en valeur ses ressources éoliennes abondantes et de haute qualité, en établissant une industrie de l’hydrogène propre et en tirant parti de la proximité géographique avec les marchés des États-Unis et de l’Europe

Terre-Neuve-et-Labrador possède de nombreuses ressources qui lui permettront de produire et d’exporter de l’hydrogène et de l’ammoniac verts. Ces avantages comprennent les vitesses de vent les plus élevées et les plus constantes en Amérique du Nord pour la production d’électricité éolienne; environ 350 000 kilomètres carrés de terres publiques à faible densité de population pouvant être exploitées; et une réserve d’eau douce facilement accessible. En outre, la province est idéalement située le long des voies de navigation transcontinentales. Actuellement, plus de 90 % de l’électricité de la province est produite à partir de ressources énergétiques renouvelables. On estime qu’avec l’achèvement du projet hydroélectrique le plus récent de la province, 3,2 térawattheures d’énergie par an viendront s’ajouter pour combler les besoins actuels de la province en matière d’électricité, énergie qui sera disponible principalement pendant les mois d’été.

Outre l’utilisation des lignes de transmission pour exporter de l’électricité produite à partir de sources renouvelables, une autre nouvelle possibilité d’exportation consiste à utiliser l’énergie renouvelable, comme le vent, pour créer d’autres produits, dont l’hydrogène et l’ammoniac verts, qui peuvent être exportés par bateau pour répondre à la demande mondiale croissante de carburants à faible teneur en carbone. Il existe des possibilités d’exporter de l’hydrogène propre pour remplacer l’hydrogène actuel produit à partir de combustibles fossiles (comme dans le raffinage du pétrole et la production d’engrais). Il est aussi possible d’exporter de l’hydrogène sur des marchés nouveaux et émergents, comme celui des carburants pour véhicules, des systèmes de chauffage et des applications énergétiques à faible teneur en carbone ainsi que du stockage de l’énergie.

Selon une étude (en anglais seulement), la mise en œuvre d’une industrie de production d’hydrogène à Terre-Neuve-et-Labrador pourrait déboucher sur un secteur évalué à 11 milliards de dollars par an d’ici 2050, bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour confirmer le potentiel économique.

Reconnaissant les possibilités de développement économique liées aux sources d’énergie renouvelable de la province et à ses avantages concurrentiels, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a publié le Renewable Energy Plan (en anglais seulement), son plan pour l’énergie renouvelable, afin de s’assurer que ses sources d’énergie renouvelable sont exploitées et utilisées d’une manière qui augmente au maximum les retombées pour les habitantes et habitants de la province. En 2022, la province a également lancé un ambitieux processus de désignation des terres publiques et d’appel d’offres pour les projets d’énergie éolienne afin de garantir un processus équitable et transparent pour la mise en valeur des ressources éoliennes terrestres de la province, notamment pour l’exportation de la production propre d’hydrogène et d’ammoniac.

En outre, en août 2023, la province a annoncé l’achèvement de l’appel d’offres pour des projets visant la production d’hydrogène à partir d’électricité éolienne dans la province. À l’issue de ce processus, les sociétés EverWind NL Company, Exploits Valley Renewable Energy Corporation, Toqlukuti’k Wind and Hydrogen Ltd et World Energy GH2 Inc. ont reçu des lettres de recommandation pour leur demande relative à l’énergie éolienne, ce qui leur donne le droit de poursuivre l’exécution de leur projet et leur permet de passer par le processus de demande et d’approbation des terres publiques du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Avant que les terres publiques ne soient définitivement attribuées, les sociétés doivent déposer une demande d’évaluation environnementale auprès de la province. Une évaluation environnementale sera requise pour chacun de ces quatre projets.

Ces efforts et le potentiel prometteur de la province ont attiré l’attention du monde entier. Parmi les exemples, citons l’alliance Canada-Allemagne pour l’hydrogène, signée à Stephenville en 2022, ainsi que la lettre d’intention signée par la province avec la ville de Hambourg en 2022 et son protocole d’entente avec le port de Rotterdam, aux Pays-Bas, en 2023. Chaque accord vise à faciliter la mise en valeur de l’hydrogène propre à Terre-Neuve-et-Labrador afin d’approvisionner les marchés européens. Certains groupes autochtones ont également manifesté leur intérêt à travailler en partenariat dans le cadre de projets de production d’hydrogène vert dans la province.

Enfin, la province poursuit des objectifs ambitieux visant à établir une industrie éolienne extracôtière (ou en mer) concurrentielle qui lui permettra d’atteindre ses objectifs en matière de mise en valeur des énergies renouvelables.

Cartographie des ressources et des infrastructures

Sur la base des travaux actuels de la province, il serait possible d’élargir la cartographie des ressources en énergies renouvelables (comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne, la biomasse et l’énergie solaire) et d’ajouter des données essentielles aux décisions relatives aux projets, comme les ports et les installations d’exportation, les points d’accès à l’eau douce et les terres publiques faisant l’objet de procédures d’appel d’offres pour les terres publiques et d’autres processus relatifs aux terres publiques et aux évaluations environnementales. Ces travaux soutiendraient la mise en valeur durable de ces ressources et renforceraient l’attrait de la province pour des secteurs tels que l’hydrogène, tout en aidant le gouvernement et les investisseurs à prendre des décisions éclairées. Les travaux en cours permettront de dresser un tableau plus précis des possibilités et des lacunes de la filière énergétique de la province et permettront d’établir des renvois aux conditions favorables pour maximiser les ressources de façon durable.

Collaboration ciblée à court terme

  • Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, les services publics locaux et Ressources naturelles Canada (ainsi que d’autres partenaires fédéraux) collaboreront pour recueillir des données sur les ports et les installations d’exportation, les points d’accès à l’eau douce et les terres publiques, ainsi que d’autres renseignements potentiels. Ces données doivent être accessibles à partir d’un outil interactif, mises à jour régulièrement et tirées d’ensembles de données existants.

Éolien terrestre

Terre-Neuve-et-Labrador dispose d’un important potentiel inexploité pour accroître sa production d’énergie renouvelable à des fins domestiques et exporter tout excédent vers ses voisins de l’Atlantique et la côte est des États-Unis (par les lignes de transmission classiques et l’expédition d’hydrogène et d’ammoniac propres). Cela renforcerait le statut de la province en tant que centre d’excellence et démontrerait son leadership, tout en créant de nouveaux emplois et en stimulant la croissance économique. Pour favoriser l’émergence de possibilités, les gouvernements fédéral et provincial doivent faciliter les projets d’éoliennes terrestres en collaborant dans leurs champs de compétence respectifs.

Collaboration ciblée à court terme

  • Collaborer pour déterminer les lacunes et les obstacles en matière de connaissances, de réglementation et de financement, et pour favoriser la mobilisation.

Initiatives et réussites connexes

  • Ressources naturelles Canada a octroyé 1,43 million de dollars dans le cadre du programme des Partenariats pour les ressources naturelles autochtones afin de soutenir la création de partenariats entre la Première nation de Miawpukek et l’industrie pour l’exploitation de l’énergie éolienne et la production d’hydrogène, ce qui favorisera une plus grande participation de la Première nation dans les secteurs des ressources naturelles et contribuera à l’autosuffisance économique de la collectivité. Le projet soutiendra également les relations entre le Canada et l’Europe en favorisant les possibilités d’exportation d’énergie propre entre les deux continents.

Énergie éolienne extracôtière

Une proposition législative a été présentée pour élargir le mandat de l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers afin d’y inclure la réglementation des énergies renouvelables en mer, dont l’énergie éolienne, en vertu de la Loi de mise en œuvre de l’Accord atlantique Canada–Terre-Neuve-et-Labrador.

En outre, les gouvernements du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador ont lancé une évaluation régionale de l’exploitation de l’énergie éolienne extracôtière en mars 2023. Dirigée par un comité indépendant de cinq personnes, en coordination avec l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, Ressources naturelles Canada et le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, l’évaluation régionale aidera à déterminer les zones appropriées en vue des appels d’offres pour des projets d’exploitation extracôtière. Elle permettra également de cerner les effets négatifs potentiels, ainsi que les mesures d’atténuation et de suivi nécessaires, pour les évaluations d’impact fédérales de futurs projets d’énergie éolienne extracôtière.

Compte tenu du rôle important de la pêche commerciale en tant que moteur économique pour de nombreuses collectivités autochtones et non autochtones, il sera important de prendre en compte les effets potentiels que l’exploitation de l’énergie éolienne extracôtière pourrait avoir sur cette industrie.

Collaboration ciblée à court terme

  • Collaborer avec le gouvernement provincial pour moderniser l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers et élargir son mandat afin d’inclure la réglementation des projets d’énergie renouvelable en mer dans la zone de gestion conjointe du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Promouvoir les possibilités d’accélérer le processus d’examen des projets d’éolien en mer par des mesures telles que les évaluations régionales et la collecte de données destinées à étayer les examens réglementaires des projets.
  • Examiner l’analyse macroéconomique et la modélisation de la chaîne d’approvisionnement pour l’éolien en mer et appuyer les études sur les priorités provinciales en matière de chaîne d’approvisionnement et de main-d’œuvre.

Initiatives et réussites connexes

  • Dans le cadre du budget de 2023, le gouvernement du Canada a prévu d’accorder un financement à Ressources naturelles Canada pour créer de nouveaux investissements dans des activités à caractère scientifique afin de tirer parti du potentiel éolien extracôtier du Canada, en particulier au large des côtes de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Les gouvernements du Canada et de Terre-Neuve-et-Labrador ont signé un protocole d’entente sur l’énergie éolienne en mer qui permettra à la province de définir le cadre réglementaire des projets éoliens réalisés dans ses baies intérieures, favorisant ainsi le développement de projets éoliens en mer capables de stimuler l’économie de Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Le gouvernement du Canada a présenté le projet de loi C-49 visant à modifier les lois de mise en œuvre de l’Accord atlantique pour réglementer les projets d’énergie éolienne extracôtière dans le Canada atlantique afin d’établir un cadre pour l’élaboration et la réglementation des projets d’énergie renouvelable extracôtière à Terre-Neuve-et-Labrador et dans les zones extracôtières. Le projet de loi C-49 est une initiative ambitieuse qui vise à moderniser la réglementation des ressources énergétiques extracôtières. En établissant un cadre réglementaire fédéral-provincial unifié et en introduisant de nouvelles mesures de protection de l’environnement, le projet de loi a pour but de promouvoir le développement durable, de renforcer la coopération et d’assurer une gestion responsable et efficace des ressources.

Production d’hydrogène

Dans le monde entier, les pays et les industries recherchent des possibilités de soutenir une croissance propre dans des secteurs où l’utilisation d’électricité renouvelable est coûteuse ou difficile sur le plan technique. De plus en plus, on se tourne vers l’hydrogène et l’ammoniac propres produits par électrolyse à l’aide d’énergie renouvelable. Terre-Neuve-et-Labrador est bien placée pour saisir cette occasion. Les gouvernements fédéral et provincial s’efforceront de continuer à renforcer la capacité de Terre-Neuve-et-Labrador à déterminer les possibilités de production d’hydrogène qui procurent les retombées les plus importantes à long terme aux résidentes et résidents de la province.

Collaboration ciblée à court terme

  • Tirer parti de la capacité analytique et technique du gouvernement fédéral et évaluer conjointement, s’il y a lieu, les possibilités d’établir une industrie de l’hydrogène qui profite à la province, à la région et au Canada.
  • Élaborer un programme d’investissement pour attirer les promoteurs de projets potentiels. Ce programme pourrait inclure les politiques et les mesures incitatives fédérales et provinciales en vigueur visant à promouvoir l’industrie de l’hydrogène et les avantages uniques d’investir à Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Travailler en collaboration pour évaluer la faisabilité technique, économique et financière des projets d’hydrogène, déterminer leur incidence potentielle sur la croissance et la création d’emplois et élaborer des pratiques exemplaires pour optimiser leurs avantages.
  • Évaluer les lacunes existantes en matière d’infrastructure et de transport (par exemple, le raccordement au réseau et les installations portuaires) et déterminer les leviers provinciaux et fédéraux potentiels, tels que la Banque de l’infrastructure du Canada, pour combler ces lacunes.
  • Dresser une liste des obstacles politiques et réglementaires.
  • Évaluer les besoins en vue d’un secteur de l’hydrogène concurrentiel à Terre-Neuve-et-Labrador (notamment l’effet d’un crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène produit à partir de l’énergie éolienne terrestre). Il s’agirait notamment de déterminer les éventuelles mesures incitatives et de soutien aux programmes, et d’évaluer la possibilité d’exploiter des créneaux dans la chaîne d’approvisionnement en hydrogène, notamment la production de carburants d’aviation.
  • Collaborer à l’élaboration de codes et de normes en matière d’hydrogène pour favoriser la prévisibilité, la certitude et l’harmonisation avec les principaux marchés d’exportation.

Initiatives et réussites connexes

  • Au nom du gouvernement du Canada, Exportation et développement Canada accordera au consortium World Energy GH2 une facilité de crédit de 128 millions de dollars pour soutenir la mise au point du projet Nujio’qonik, la première installation de production d’hydrogène et d’ammoniac verts à l’échelle commerciale du Canada, située sur la côte ouest de Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Le nouveau crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre du gouvernement du Canada pourra être accordé aux projets admissibles qui respectent les valeurs de crédit établies en fonction de l’intensité de carbone, soit entre 15 % et 40 % des dépenses d’investissement admissibles.
  • Ressources naturelles Canada a accordé 150 000 dollars à l’organisme econext pour promouvoir une meilleure sensibilisation aux combustibles propres et aux technologies de combustibles propres au sein des industries, des milieux commerciaux et du grand public au Canada.

Initiatives et réussites connexes – Les combustibles propres

  • L’entreprise Braya Renewable Fuels, une ancienne raffinerie de pétrole située à Come By Chance, s’est vu accorder 86,8 millions de dollars en investissements fédéraux provenant du Fonds stratégique pour l’innovation d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et du Fonds pour les combustibles propres Ressources naturelles Canada. Cette somme servira à financer la conversion des activités de la raffinerie, qui sera reconvertie en installation de production de carburants renouvelables.

Électrification

Accroître l’électrification de la province pour maximiser la valeur de son énergie renouvelable excédentaire et éliminer les émissions provenant de l’utilisation de combustibles fossiles afin de favoriser l’édification d’une économie durable

L’électricité jouera un rôle essentiel dans la transformation économique et énergétique du Canada. Une économie à faibles émissions de carbone dépend non seulement d’un réseau électrique à faibles émissions de carbone, mais aussi de l’électrification des principaux secteurs émetteurs de carbone, notamment les transports, l’industrie et les bâtiments. Par conséquent, on s’attend à ce que la demande d’électricité propre augmente de manière importante.

Terre-Neuve-et-Labrador dispose d’une abondance de ressources énergétiques renouvelables. Plus de 90 % de l’électricité de la province est produite à partir de ressources énergétiques renouvelables. Cet accès à une énergie propre place la province en bonne position pour atteindre son objectif de carboneutralité d’ici 2050, tout en stimulant la croissance économique et en créant des emplois dans le domaine de l’énergie propre. Le Plan pour l’énergie renouvelable de la province, publié en décembre 2021, présente l’occasion offerte par l’électrification et comprend des mesures à court, moyen et long terme. La gestion de la charge (en particulier la capacité de déplacer et de gérer activement la charge électrique pendant les périodes de pointe hivernales) et la démonstration tangible des avantages pour la clientèle et le réseau sont des éléments clés à prendre en compte dans le cadre des initiatives d’électrification.

Le réseau électrique interconnecté de la province dessert 98 % de la clientèle des services publics provinciaux. Cependant, il existe 20 systèmes fonctionnant au diesel qui ne sont pas reliés entre eux ou aux systèmes électriques interconnectés, et qui produisent au total environ 34 mégawatts d’électricité. Ils sont situés dans des collectivités côtières éloignées de la province. L’étude sur les options d’interconnexion au Labrador, réalisée par le consultant externe Hatch pour le compte d’Hydro Terre-Neuve-et-Labrador en 2020, a exploré les options permettant de réduire la dépendance au diesel dans ces collectivités et a confirmé que l’option la moins coûteuse consistait à combiner de nouvelles capacités de production éolienne et le stockage dans des batteries avec l’utilisation actuelle du diesel dans chaque système. Une intégration plus poussée des énergies renouvelables dans ces systèmes dans l’avenir pourrait créer des possibilités d’électrification plus durables.

Véhicules électriques

Le secteur des transports représente 42 % des émissions de gaz à effet de serre de la province, et l’adoption des véhicules électriques à Terre-Neuve-et-Labrador accuse un retard considérable par rapport aux autres provinces canadiennes. En 2022, seuls 4,4 % des nouveaux véhicules immatriculés dans la province étaient hybrides ou électriques.

Les évaluations actuelles montrent qu’il existe un potentiel d’électrification rentable des transports. Les véhicules légers représentent 90 % des véhicules en circulation dans la province, et 89 % d’entre eux sont des véhicules de tourisme et à usage personnel. Le reste est utilisé dans les parcs de véhicules commerciaux et institutionnels.

Les obstacles à l’adoption des véhicules électriques peuvent être éliminés. Ces obstacles comprennent des préoccupations concernant l’accès à l’infrastructure de recharge, les coûts d’investissement initiaux (qui sont généralement plus élevés que ceux des véhicules conventionnels), la perception du public au chapitre des véhicules électriques et les longues listes d’attente pour l’achat de nouveaux véhicules électriques. En outre, il est ressorti de nos discussions avec les partenaires autochtones qu’il est nécessaire d’éliminer des obstacles à l’achat, à la recharge, et à la conduite de véhicules électriques dans certaines collectivités autochtones, compte tenu de la longue distance à parcourir pour atteindre la borne de recharge la plus proche.

Parallèlement, les objectifs fédéraux de vente de nouveaux véhicules à zéro émission entraîneront une augmentation de la demande sur les réseaux provinciaux. Il est important de préparer les réseaux à cette charge accrue. Les programmes de gestion de la charge offrent la possibilité d’atténuer les répercussions des périodes de pointe.

Bien que la société Newfoundland Power utilise déjà des compteurs capables d’effectuer une lecture automatique de compteur, des compteurs d’infrastructure de comptage avancée permettraient d’effectuer des relevés plus fréquents de la consommation et procureraient plusieurs avantages à la clientèle, notamment la mise en œuvre d’initiatives de gestion de la demande, l’amélioration du rendement et la réduction des coûts pour d’autres initiatives de gestion de la demande. Les tarifs dynamiques, tels que les tarifs en fonction de l’heure de consommation ou la tarification en période de pointe, sont un exemple de programme de gestion de la demande qui pourrait être déployé à l’aide de l’infrastructure de comptage avancée.

Selon une analyse coûts-avantages préliminaire, Newfoundland Power estime que l’installation de la technologie d’infrastructure de comptage avancée coûterait environ 140 millions de dollars. Newfoundland Power note que l’on estime que la mise à jour pourrait procurer des retombées de 75 millions de dollars, et qu’il faudrait donc entre 65 et 75 millions de dollars pour soutenir le projet, car les coûts dépassent les bénéfices du point de vue des services publics. Newfoundland Power note également qu’une analyse plus approfondie des coûts et des avantages, qui pourrait inclure d’autres réductions des coûts de fonctionnement, serait nécessaire avant qu’un projet d’infrastructure de comptage avancée n’aille de l’avant.

Collaboration ciblée à court terme

  • Accélérer l’adoption des véhicules légers électriques par des investissements qui complètent les programmes existants et ciblent les lacunes dans les aspects suivants :
    • travailler en collaboration pour maintenir ou augmenter le financement des remises pour l’achat de véhicules électriques;
    • poursuivre le travail effectué dans le cadre du Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro afin d’améliorer l’accès aux bornes de recharge, ce qui comprend l’infrastructure de recharge publique et l’infrastructure de recharge dans les collectivités et réserves autochtones, et des rabais pour la recharge à domicile, ainsi que la formation des techniciens et techniciennes de service;
    • s’attaquer aux problèmes d’approvisionnement, en prévoyant notamment un nombre proportionnel de véhicules électriques dans la province afin d’atteindre les futurs objectifs de vente du gouvernement fédéral;
    • soutenir la sensibilisation et l’éducation de la clientèle résidentielle et commerciale à l’égard des véhicules électriques;
    • appuyer l’élaboration d’un programme pilote visant à évaluer les approches permettant de limiter l’incidence des véhicules électriques sur la demande. Les résultats de ce programme pilote serviront de base aux futures activités de gestion de la demande.
  • Déterminer comment le gouvernement peut aider et soutenir les services publics dans la transition à long terme vers une d’infrastructure de comptage avancée.
  • Explorer les possibilités d’adoption des véhicules électriques dans les collectivités isolées tout en reconnaissant les limites des systèmes actuels de production d’électricité par le diesel.

Initiatives et réussites connexes

  • En 2022, le Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro de Ressources naturelles Canada a annoncé un investissement de 805 000 dollars à Hydro Terre-Neuve-et-Labrador pour l’aider à installer jusqu’à 113 bornes de recharge de véhicules électriques dans la province. En outre, dans le cadre du budget de 2023, le gouvernement provincial de Terre-Neuve-et-Labrador a investi 3 millions de dollars supplémentaires pour soutenir la transition vers les véhicules électriques. Cette mesure fait suite au financement des années précédentes pour encourager l’adoption des véhicules électriques au moyen de rabais, de bornes de recharge et de campagnes d’éducation et de sensibilisation.

Véhicules moyens et lourds électriques

Actuellement, environ 10 % des véhicules à Terre-Neuve-et-Labrador sont des véhicules moyens et lourds, dont la grande majorité (83 %) est des véhicules moyens. La demande demeure limitée pour ce type de véhicule. Les véhicules électriques dans la catégorie des véhicules moyens, des véhicules lourds et des autobus pourraient permettre de réduire considérablement les émissions, mais ces types de véhicules se heurtent à des obstacles particuliers, notamment l’abordabilité, l’entretien, les exigences en matière de recharge et la disponibilité des modèles. Les véhicules moyens et lourds sont généralement plus sujets aux facteurs économiques. L’électrification de ces catégories de véhicules passe donc par un soutien substantiel sous forme de mesures incitatives ou par des changements dans les facteurs économiques du marché. L’éducation des consommatrices et consommateurs, en ce qui concerne la demande de pointe, la recharge et la facturation, est un facteur clé pour la clientèle commerciale.

Collaboration ciblée à court terme

  • Travailler en collaboration sur un programme pilote visant à accélérer l’adoption de véhicules moyens, de véhicules lourds et d’autobus électriques pour les parcs de véhicules commerciaux, municipaux et provinciaux. Cela pourrait comprendre les transports publics (la société de transport Metrobus), les autocars, les autobus scolaires, les véhicules de transport de marchandises, les véhicules de livraison, les véhicules agricoles, les véhicules de construction et les équipements lourds.
  • Étudier et accélérer le financement pour les bornes de recharge destinées aux parcs de véhicules moyens et lourds et la formation des techniciennes et techniciens d’entretien de ces parcs.
  • Déterminer les possibilités de résoudre les problèmes d’approvisionnement des véhicules moyens et lourds.
  • Soutenir la sensibilisation et l’éducation à l’égard des véhicules moyens et lourds électriques.

Chauffage des locaux au mazout

La majorité des foyers de Terre-Neuve-et-Labrador sont chauffés à l’électricité. Cependant, environ 40 000 foyers de la province sont chauffés au mazout. Il existe des obstacles à leur conversion au chauffage électrique, notamment le coût élevé de celle-ci. Les évaluations montrent que des mesures incitatives importantes seront nécessaires, ainsi que des stratégies de soutien, pour réduire le coût de la conversion des générateurs d’air chaud à mazout au chauffage électrique. En outre, les utilisatrices et utilisateurs de mazout domestique ont tendance à être plus âgés, à vivre dans des zones rurales et à avoir des revenus inférieurs à la moyenne provinciale.

Les conversions du chauffage au mazout au chauffage électrique soumettront le réseau à une charge supplémentaire, qui devra être gérée, en particulier pendant les périodes de pointe de l’hiver. Il existe des technologies qui peuvent apporter une aide, comme les accumulateurs thermiques électriques ou d’autres nouvelles technologies. Bien que la technologie des accumulateurs thermiques électriques permette de réduire les pics de consommation, les coûts ainsi que d’autres obstacles font que de nombreux clients et clientes hésitent à l’adopter.

Pour les collectivités isolées qui dépendent de systèmes fonctionnant au diesel, il pourrait être possible d’utiliser des systèmes de chauffage à haut rendement, des systèmes de chauffage au bois et des mesures d’efficacité énergétique pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles.

Certaines usines de fabrication et petites et moyennes entreprises utilisent également des combustibles fossiles pour le chauffage. Jusqu’à présent, les programmes et le financement étaient surtout axés sur la conversion du chauffage des locaux dans les habitations ou les bâtiments publics. Bien qu’il existe des possibilités de remplacement des combustibles par le biais de programmes de financement plus généraux, il est également possible d'envisager de mesures incitatives destinées aux usines de fabrication et aux petites et moyennes entreprises.

Collaboration ciblée à court terme

  • Déterminer des moyens, notamment un financement accru, de convertir le chauffage résidentiel au mazout en chauffage électrique à haut rendement, ce qui comprendrait un financement initial pour les ménages à faible revenu.
  • Travailler en collaboration sur la gestion de la charge pour le chauffage des locaux, notamment par l’intermédiaire :
    • de programmes pilotes pour soutenir les technologies;
    • d’une gestion axée sur la demande;
    • d’activités d’efficacité énergétique.
  • Travailler en collaboration sur une série d’outils, notamment un financement visant à :
    • accroître l’adoption d’options de chauffage à haute efficacité (comme des poêles à bois et des thermopompes) et l’efficacité énergétique dans les collectivités isolées;
    • convertir le chauffage au mazout non résidentiel au chauffage électrique à haut rendement pour les fabricants et les petites et moyennes entreprises;
    • déterminer les options pour soutenir le chauffage électrique à haut rendement dans les nouvelles constructions, comme les thermopompes.

Initiatives et réussites connexes

  • En 2023, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, en collaboration avec Ressources naturelles Canada et Environnement et Changement climatique Canada, a annoncé un peu plus de 157 millions de dollars pour la mise en œuvre de nouveaux programmes d’incitation au remplacement des combustibles et à l’efficacité énergétique au cours des quatre prochains exercices financiers. De cette somme, 102 millions de dollars seront investis dans le remplacement des combustibles dans le secteur résidentiel, et les 55 millions de dollars restants le seront dans d’autres activités de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de l’économie. Le Programme d’incitation à la conversion du pétrole à l’électricité (Oil to Electric Incentive Program), soutenu par le Programme pour la conversion abordable du mazout à la thermopompe du gouvernement fédéral, lequel a été bonifié en décembre 2023, prévoit des mesures incitatives pour les technologies telles que les systèmes mini-biblocs ou multi-biblocs, les thermopompes centrales, les fours électriques et les chaudières électriques, avec des remises allant jusqu’à 22 000 dollars pour les ménages à revenu faible et à revenu modéré afin d’accroître l’accessibilité.
  • Dans le cadre de l’Initiative de foresterie autochtone, Ressources naturelles Canada a consacré 215 000 dollars à un projet pilote visant à créer des emplois, à promouvoir une utilisation accrue de la biomasse et à réduire la dépendance au diesel des collectivités éloignées du Conseil communautaire de NunatuKavuk.
  • Ressources naturelles Canada, l’organisme Conservation Corps of Newfoundland and Labrador et l’Université Dalhousie ont versé 163 000 dollars au Conseil communautaire de NunatuKavuk par l’intermédiaire de l’Initiative de foresterie autochtone pour favoriser la mise en place d’initiatives forestières dirigées par des Autochtones au Labrador. Ce montant servira à fournir du matériel et une formation pour la transformation du bois de chauffage afin de promouvoir une utilisation accrue de la biomasse et de réduire la dépendance au diesel pour le chauffage.
  • Afin de favoriser et d’accélérer les investissements dans l’électricité propre au Canada, le budget de 2023 propose d’instaurer un crédit d’impôt remboursable de 15 % pour les investissements admissibles dans les systèmes de production d’électricité sans émissions, les systèmes de production d’électricité au gaz naturel dont les émissions sont réduites, les systèmes fixes de stockage de l’électricité et l’équipement pour le transport de l’électricité entre les provinces et les territoires. En apportant un soutien à un large éventail d’investissements dans les technologies et les promoteurs de l’électricité propre, nous pouvons accélérer les investissements nécessaires à la production d’une électricité plus durable, plus sûre et plus abordable dans l’ensemble du territoire de Terre-Neuve-et-Labrador.

Électrification portuaire et maritime

Plus de la moitié de l’économie océanique du Canada, qui s’élève à 30 milliards de dollars et compte 350 000 emplois, se situe dans le Canada atlantique. Terre-Neuve-et-Labrador est la plus grande économie océanique du Canada. Dans le secteur public comme dans le secteur privé, de nombreuses industries diverses nécessitent l’utilisation de navires, notamment pour le transport maritime, l’exploitation pétrolière et gazière extracôtière, la défense et la sécurité, la pêche et l’aquaculture, et le tourisme. De nombreux types de navires utilisent les différents ports de la province, notamment les bateaux de pêche, les grands navires de transport, les traversiers, les navires de ravitaillement et de service pour les ressources énergétiques extracôtières, les Forces armées canadiennes, la Garde côtière canadienne, les unités maritimes de la Gendarmerie royale du Canada et de la Force constabulaire royale de Terre-Neuve, les navires de croisière et les autres navires de tourisme.

De nombreux navires font tourner leurs moteurs au ralenti pour maintenir l’alimentation électrique à bord lorsqu’ils sont au port. L’électrification portuaire permet aux navires de se connecter au réseau alors qu’ils se trouvent au port, et d’utiliser l’électricité terrestre, mais elle n’est pas très répandue dans la province. Le port de St. John’s, par exemple, offre un éventail de systèmes d’alimentation à quai dans l’ensemble de ses installations pour répondre aux besoins des navires qui choisissent d’utiliser l’électricité terrestre.

L’électrification des navires constitue une autre occasion de réduire les émissions dans le secteur maritime. Il existe des technologies pour électrifier les moteurs des navires, notamment la propulsion hybride diesel-électrique, les systèmes de propulsion électrique à batterie et les navires entièrement électriques. À plus long terme, il existe des possibilités d’adoption de carburants de remplacement pour le transport maritime, tels que l’ammoniac et l’hydrogène.

Collaboration ciblée à court terme

  • Entreprendre une étude de faisabilité sur l’électrification des ports et des navires. L’étude de faisabilité comprendrait l’examen des répercussions et des possibilités des réseaux d’électricité, notamment dans les collectivités éloignées, et l’évaluation des investissements nécessaires pour faire progresser l’électrification dans le secteur maritime. Un plan d’action sera élaboré sur la base des conclusions de l’étude de faisabilité.

Électrification des mines et de l’industrie lourde

L’expansion de l’industrie lourde — telle que l’exploitation minière dans la région du Labrador Ouest — est une occasion à saisir pour Terre-Neuve-et-Labrador. Bien que les mines de la province utilisent de l’hydroélectricité renouvelable, il serait possible d’accroître considérablement la charge en convertissant à l’électricité certains procédés industriels qui utilisent encore du carburant diesel, ainsi qu’en augmentant les activités d’exploitation minière. Certains groupes autochtones ont exprimé le souhait de voir se poursuivre les discussions sur l’électrification des mines qui soutiennent des pratiques minières responsables et durables en ce qui concerne les terres et la faune. Dans le cadre du budget fédéral de 2023, le gouvernement du Canada a présenté un nouveau crédit d’impôt à l’investissement dans l’électricité propre, qui devrait atteindre 25,7 milliards de dollars d’ici 2034-2035. Le gouvernement a également annoncé un financement d’approximativement 3 milliards de dollars sur 13 ans pour recapitaliser le Programme des énergies renouvelables intelligent et de trajectoires d’électrification, renouveler le Programme des réseaux intelligents, et investir dans des activités à caractère scientifique visant à soutenir l’électricité propre et à accélérer les investissements nécessaires pour accroître la capacité du réseau électrique propre du Canada. Compte tenu de l’ampleur des besoins énergétiques de l’industrie minière du Labrador Ouest, il faut également tenir compte des contraintes liées au réseau de transport et de production, ce que le service public d’électricité de la province, Hydro Terre-Neuve-et-Labrador, a entrepris de faire. Dans le cadre de l’Étude sur la fiabilité et l’adéquation des ressources (Reliability and Resource Adequacy Study), qui est en cours d’examen par la commission des services publics, Hydro Terre-Neuve-et-Labrador a présenté deux scénarios de croissance de la charge au Labrador. La prévision de base reflète les besoins existants et les charges industrielles. La seconde est un scénario de forte croissance et prévoit des besoins de charge supplémentaires pour l’électrification ou l’expansion industrielle et d’autres besoins fermes.

Indépendamment des options de transport étudiées et du surplus d’énergie propre produit annuellement, il sera probablement nécessaire d’assurer une production d’énergie propre supplémentaire pour satisfaire les besoins croissants de l’industrie en période de pointe dans la région du Labrador Ouest. L’Étude sur la fiabilité et l’adéquation des ressources prévoit d’ailleurs que la province pourrait être en déficit de capacité d’ici 2030. L’objectif du gouvernement provincial est de soutenir l’électrification et de veiller à ce que la nouvelle production soit propre et concurrentielle. Les nouvelles options de capacité comprennent une huitième unité de production à la centrale hydroélectrique de la baie d’Espoir, de petites installations hydroélectriques, des améliorations à la centrale hydroélectrique de Churchill Falls et de grands aménagements hydroélectriques comme ceux de Gull Island.

Ces solutions d’électrification soutiendraient l’expansion industrielle et aideraient le Canada à atteindre ses objectifs de carboneutralité en réduisant l’utilisation du diesel. Cependant, il s’agit d’initiatives coûteuses qui nécessiteront probablement le soutien des pouvoirs publics.

Collaboration ciblée à court terme

  • Déterminer comment les outils et les programmes fédéraux peuvent contribuer à faire progresser l’électrification, l’expansion durable des mines existantes et l’exploitation de nouvelles mines.

Captage, utilisation et stockage du carbone

Mettre en valeur le potentiel du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone pour favoriser la décarbonation de la province et créer de nouveaux débouchés commerciaux qui soutiennent une approche transfrontalière en vue d’une économie prospère et à faibles émissions de carbone

Le captage, l’utilisation et le stockage du carbone pourraient représenter une occasion stratégique pour Terre-Neuve-et-Labrador de réduire ses émissions industrielles (comme la production de pétrole et de gaz) à court terme, et de soutenir une croissance économique et une action de lutte contre les changements climatiques importante à plus long terme (comme l’élimination du dioxyde de carbone [CO2] au moyen des énergies renouvelables de Terre-Neuve-et-Labrador).

Il se pourrait, par exemple, que le CO2 puisse être stocké en mer de manière importante, car les données géologiques sous-marines laissent entrevoir la possibilité de ressources de stockage d’envergure mondiale. Une évaluation plus approfondie est nécessaire et pourrait contribuer à susciter un nouvel intérêt et des investissements dans ce secteur émergent. Certains acteurs de l’extérieur de la province se sont même renseignés sur les possibilités de captage, d’utilisation et de stockage du carbone à Terre-Neuve-et-Labrador. Toutefois, la province doit procéder à des modifications législatives et à l’élaboration d’une réglementation avant toute injection de CO2 à des fins de stockage permanent (le captage, l’utilisation et le stockage de carbone ne sont actuellement autorisés que dans le cadre de projets existants où le CO2 est utilisé pour améliorer la récupération du pétrole, et il est régi par les règlements en vigueur en matière de pétrole et de gaz).

Bien que la province soit géographiquement éloignée de la plupart des grands émetteurs de gaz à effet de serre, l’exploration du concept de plaque tournante, semblable à celle que construisent la Norvège (en anglais seulement), le Royaume-Uni (en anglais seulement) et les Pays-Bas (en anglais seulement) dans la mer du Nord pour desservir l’Europe, présente une occasion intéressante pour Terre-Neuve-et-Labrador, puisque la capacité de stockage de la province et les possibilités qui y sont associées pourraient être importantes.

L’expertise de l’industrie pétrolière extracôtière de la province, ainsi que son infrastructure connexe, pourrait servir de base pour soutenir l’émergence d’une industrie du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone. L’industrie a déjà élaboré une vaste base de données sismiques extracôtières, qui pourrait aider à déterminer et à évaluer les réservoirs potentiels.

L’industrie et les universités ont également mené des études sur le stockage du CO2 et ses possibles applications dans la province. Étant donné que de nombreuses technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone nécessitent davantage de travaux de recherche, de développement et de démonstration avant leur adoption commerciale, l’augmentation de la capacité en matière de recherche, de développement et de démonstration du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone pourrait apporter de nombreux avantages à l’économie provinciale, dont des emplois à haute valeur ajoutée.

La technologie de captage modulaire du CO2 en mer est une option, mais son développement a pris du retard par rapport aux technologies de captage, d’utilisation et de stockage de carbone en milieu côtier, et elle apporterait probablement son lot de défis dans un environnement hostile comme celui de l’Atlantique Nord. Toutefois, l’élimination de ces obstacles pourrait offrir des possibilités à plus long terme d’exporter cette technologie vers d’autres pays disposant de capacités de stockage en mer et contribuer à faire de la province (et du Canada) un fournisseur de choix de technologies énergétiques propres.

Les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone peuvent également contribuer à créer d’autres débouchés commerciaux pour un avenir carboneutre, telles que la production d’hydrogène et d’ammoniac à faible teneur en carbone, le captage direct dans l’air pour en faire du carburant ou le captage direct dans l’air à des fins de stockage. Il existe également un fort potentiel pour l’altération forcée, qui favoriserait l’élimination du CO2. Les générations futures pourraient voir se concrétiser des projets utilisant des technologies de captage direct dans l’air pour « filtrer » le CO2 de l’atmosphère et le stocker de manière permanente ou l’utiliser dans divers processus et produits, tels que des carburants synthétiques à faible teneur en carbone. Des entreprises technologiques canadiennes ont déjà manifesté leur intérêt pour l’élaboration d’un projet de captage direct dans l’air pour en faire du carburant dans la province.

En octobre 2023, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé le lancement du Défi de l’innovation pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (Carbon Capture, Storage and Utilization Innovation Challenge), doté d’un budget de 6 millions de dollars, qui apportera un soutien financier aux entreprises, aux organisations, et aux établissements postsecondaires pour mener à bien des projets de recherche-développement sur la faisabilité du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. Le programme permettra de réduire les risques liés aux investissements dans les activités de recherche-développement commerciales et non commerciales nécessaires pour évaluer le captage, l’utilisation et le stockage de carbone, et il favorisera une meilleure compréhension des possibilités qui s’offrent à la province.

Pour que ces types de projets progressent à Terre-Neuve-et-Labrador, des travaux supplémentaires sont requis pour déterminer les débouchés commerciaux, les besoins en ressources humaines (compétences et main-d’œuvre) et en infrastructures, le potentiel de participation des peuples autochtones, ainsi que le niveau de soutien et de confiance du public.

Vision et plan d’action en matière de captage, d’utilisation et de stockage du carbone

Une vision des possibilités en matière de captage, d’utilisation et de stockage du carbone, à la fois à court et à long terme, sera formulée par le gouvernement provincial, avec le soutien de Ressources naturelles Canada. L’élaboration d’une vision et d’un plan d’action de haut niveau aidera à cibler les mesures de soutien visant à accélérer la recherche, le développement et la démonstration et à permettre le déploiement des technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone. La formulation d’une vision contribuera également à mieux faire connaître les possibilités et les obstacles liés au captage, à l’utilisation et au stockage du carbone, tandis qu’un plan d’action de haut niveau permettra de déterminer les domaines dans lesquels une attention précoce est nécessaire et les acteurs requis pour garantir l’exploitation responsable, efficace et avantageuse du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone.

Collaboration ciblée à court terme

  • Formuler une vision préliminaire pour faire connaître les possibilités offertes par le captage, l’utilisation et le stockage du carbone et recueillir les points de vue afin de contribuer à l’élaboration d’une vision définitive pour Terre-Neuve-et-Labrador.
  • Faire avancer un plan d’action qui cerne et hiérarchise les lacunes à combler et les mesures prises pour faire progresser la vision provinciale des technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone, notamment en veillant à tenir compte des répercussions sur l’environnement et les collectivités autochtones.

Capacité potentielle de stockage, infrastructure et transport

Terre-Neuve-et-Labrador est considérée comme ayant un potentiel de stockage de classe mondiale, avec des marges continentales extracôtières qui permettraient un stockage de CO2 à l’échelle de la gigatonne; toutefois, des recherches et des analyses supplémentaires sont nécessaires pour confirmer la capacité de stockage. Des recherches supplémentaires sont également nécessaires pour mieux comprendre les obstacles techniques aux projets de captage, d’utilisation et de stockage de carbone au large de Terre-Neuve-et-Labrador, et déterminer les meilleures options en matière de transport et d’autres infrastructures de soutien.

Collaboration ciblée à court terme

  • Consolider les connaissances des lieux présentant un potentiel de stockage de CO2, ainsi que cerner et combler les lacunes dans les données relatives aux différents bassins de stockage (bassin Jeanne d’Arc, bassin Orphan, passe Flamande).
  • Évaluer les lieux de stockage et les infrastructures de transport les plus appropriés, ce qui comprend la méthode de transport (ports, pipelines, plateformes, etc.).

Initiatives et réussites connexes

  • Dans le cadre du budget de 2021, le gouvernement du Canada a annoncé un investissement de 319 millions de dollars sur sept ans dans des activités de recherche-développement et de démonstration afin de faire progresser la viabilité commerciale des technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone. L’appel d’offres pour la recherche-développement sur le captage, l’utilisation et le stockage du carbone pour le stockage et le transport financera des projets qui visent à définir et à mettre au point un système de stockage souterrain permanent et sûr du CO2, ainsi que des technologies qui soutiennent le transport sûr et efficace du CO2 et qui offrent des possibilités de stockage partout au Canada. Ces fonds soutiendront les entreprises, les universités, les organisations à but non lucratif, les gouvernements et les laboratoires fédéraux pour parvenir à la carboneutralité d’ici 2050.

Évaluations technico-économiques et possibilités commerciales à plus long terme

Terre-Neuve-et-Labrador pourrait servir de centre régional de stockage de CO2 pour les provinces de l’Atlantique ainsi que pour les installations de l’Ontario et du Québec qui envisagent des projets de captage du CO2, mais ne disposent pas de réservoirs de stockage appropriés à proximité. La province pourrait également répondre aux besoins internationaux si la capacité de stockage de CO2est aussi importante que prévu et si le transport est économiquement viable. Les évaluations technico-économiques et du cycle de vie ainsi que les analyses de marché peuvent aider à cerner les possibilités en matière de captage, d’utilisation et de stockage du carbone dans la province et ailleurs, à mesure que de nouvelles politiques de réduction des émissions de carbone sont élaborées pour atteindre les objectifs de 2050. Ces travaux permettront de faire progresser et d’ajuster la vision établie plus tôt dans le processus pour orienter l’élaboration de projets et de centres liés au captage, à l’utilisation et au stockage de carbone.

Collaboration ciblée à court terme

  • Évaluer les possibilités commerciales pour les produits générés au moyen du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone, pour l’élimination du CO2 et pour les importations.
  • Évaluer les possibilités d’importation de sources régionales ou internationales de CO2 et procéder à d’autres évaluations technico-économiques axées sur les possibilités commerciales principales du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone.

Cadres réglementaires et délivrance de permis

Une réflexion est en cours sur la voie à suivre pour l’élaboration du cadre réglementaire des procédés de captage, d’utilisation et de stockage du carbone. Le gouvernement fédéral évalue les changements législatifs nécessaires pour permettre l’élaboration d’un régime de réglementation extracôtier pour le captage, l’utilisation et le stockage de carbone. L’urgence accrue dans ce domaine s’explique en partie par l’ampleur de l’occasion présentée et la concurrence mondiale croissante dans le domaine du captage, de l’utilisation et du stockage de carbone, auxquelles s’ajoute l’émergence relativement récente de ce domaine en tant que priorité provinciale et les délais prévus pour l’approbation réglementaire. En outre, pour que ces types de projets dans la province puissent bénéficier du nouveau crédit d’impôt à l’investissement fédéral pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, il est important qu’un règlement soit mis en place dans des délais précis, car les taux de crédit d’impôt sont plus élevés au cours de cette décennie qu’ils ne le seront en 2030-2040 (afin de favoriser des mesures rapides).

Collaboration ciblée à court terme

  • Travailler ensemble pour accélérer les changements législatifs ainsi que l’élaboration ou la modification de la réglementation nécessaire, tant au niveau fédéral que provincial, le cas échéant, afin de répondre aux exigences en matière de délivrance de permis, d’exploitation, de surveillance et de post-fermeture de site de captage, d’utilisation et de stockage du carbone, notamment en ce qui concerne la surveillance et le suivi continus de la formation et la gestion des fuites potentielles dans les infrastructures. Les règlements seront élaborés en tenant compte des pratiques exemplaires et en collaborant avec d’autres organismes de réglementation par l’intermédiaire de réseaux, comme le Forum international de la réglementation.

Emplois durables

Pour assurer un avenir carboneutre prospère dans le cadre duquel on accorde la priorité à la notion de protection de l’environnement, les gouvernements devront s’assurer que la main-d’œuvre suit le rythme de la nature changeante du marché du travail et de la variété des nouvelles compétences qui seront recherchées.

Lorsque les travailleuses et travailleurs envisagent de se réorienter, la sécurité d’emploi et les salaires jouent un rôle prépondérant dans leur décision. Parmi les autres facteurs que les travailleurs et travailleuses prennent en compte, citons la durée de leur nouvelle formation, les prérequis pédagogiques qui pourraient leur être demandés et où ils en sont dans leur carrière. Un autre facteur clé est de savoir si les activités de requalification et de reconversion peuvent avoir lieu à proximité du domicile et répondre aux besoins des petites collectivités, notamment en milieu rural, qui dépendent historiquement d’un seul secteur d’activité.

Le secteur pétrolier, gazier et minier de Terre-Neuve-et-Labrador dispose déjà d’une main-d’œuvre qualifiée, bien adaptée à la transition énergétique. À titre d’exemple, les travailleuses et travailleurs de 70 professions du secteur pétrolier et gazier (notamment les ingénieures électriciennes et ingénieurs électriciens; les opératrices et opérateurs de machinerie lourde; les responsables de l’exploitation et de l’entretien d’installations; les professionnelles et professionnels des relations d’investissement; les techniciennes et techniciens d’entrepôt; et les coordinatrices et coordinateurs logistiques) possèdent un certain niveau de compétences transférables aux industries de la capture du carbone et des énergies propres telles que l’hydrogène, l’éolien, le solaire et la géothermie.

Il convient de noter que la création d’emplois durables liés à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone offre des possibilités de participation à des groupes historiquement sous-représentés dans ce secteur, dont les Autochtones. Les gouvernements doivent collaborer pour soutenir le renforcement des compétences et le recyclage liés aux nouvelles possibilités d’emploi pour les Autochtones et les membres d’autres groupes sous-représentés.

La formation professionnelle financée par l’employeur, les mesures de soutien financier pour le recyclage des travailleuses et travailleurs et la possibilité d’accéder à des emplois exigeant des compétences et des niveaux de qualification similaires sont quelques-unes des stratégies qui pourraient aider à relever les défis liés à la constitution de la main-d’œuvre requise pour assurer un avenir carboneutre. La nature précise de ces compétences et la demande dont elles feront l’objet dépendront des voies de transition empruntées par le Canada.

Bien qu’il existe plusieurs projections nationales concernant les besoins en main-d’œuvre du Canada dans une économie à faibles émissions de carbone, ces projections et analyses représentent des occasions de faire avancer ces travaux au niveau provincial. Lorsqu’il existe de l’information particulière à une région, elle tend à combiner Terre-Neuve-et-Labrador avec le reste du Canada atlantique. Il faut aussi connaître l’ampleur et les possibilités liées à des projets donnés, ainsi que leurs échéanciers, pour prévoir les besoins en main-d’œuvre.

Les premiers travaux effectués par l’intermédiaire de la table régionale de Terre-Neuve-et-Labrador ont confirmé un besoin urgent de mieux comprendre les compétences et la main-d’œuvre nécessaires pour faire progresser les domaines d’opportunités de la province, et les deux ordres de gouvernement ont cerné plusieurs domaines de collaboration immédiate.

À titre d’exemple, comme d’autres provinces de l’Est, Terre-Neuve-et-Labrador est confrontée au vieillissement de sa population et à un décalage entre les compétences de la population en âge de travailler et la demande sur le marché du travail. La province a intensifié ses efforts pour attirer et recruter de nouveaux arrivants et arrivantes, ce qui entraîne des répercussions positives sur le marché du travail. Certains secteurs présentés dans ce cadre de collaboration sont déjà confrontés à un déficit de compétences, notamment l’industrie minière de la province, qui a souligné le besoin de renforcer les capacités de formation dans une variété de compétences et de métiers liés à l’exploitation minière. D’autres domaines d’opportunités, comme le captage, l’utilisation et le stockage de carbone et l’électrification, pourraient ne pas nécessiter de fortes augmentations de la main-d’œuvre globale, mais de nouvelles compétences et certifications pour la main-d’œuvre actuelle afin qu’elle puisse accéder à de nouveaux emplois. Ainsi, l’entretien et l’installation de thermopompes électriques seront différents de l’entretien et de l’installation de générateurs d’air chaud à mazout, et le transport de l’hydrogène nécessitera de nouvelles compétences et certifications pour les conductrices et conducteurs qui livrent actuellement du mazout domestique.

La province a récemment accordé un soutien financier au Collège de l’Atlantique Nord pour élaborer un programme visant à élaborer, à mettre à l’essai et à évaluer des formations spécialisées qui permettront à la main-d’œuvre de la province d’acquérir les compétences et la formation nécessaires pour soutenir l’augmentation des véhicules électriques à Terre-Neuve-et-Labrador. L’objectif est notamment de former les mécaniciennes et mécaniciens de véhicules automobiles à l’entretien des véhicules électriques; de former les électriciennes et électriciens à l’installation et l’entretien des bornes de recharge des véhicules électriques (résidentielles et commerciales); de faire connaître les méthodes d’élimination appropriées (recyclage) des matériaux connexes; et de former les secouristes en cas d’accidents impliquant des véhicules électriques.

Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador s’est en outre engagé à soutenir la formation et l’emploi dans le secteur de l’énergie renouvelable, notamment en publiant le Plan pour l’énergie renouvelable et en créant le Fonds de transition écologique (Green Transition Fund). À ces mesures s’ajoutent de nouveaux programmes de formation visant à répondre aux nouveaux besoins en matière de compétences et une collaboration avec des groupes sectoriels, comme econext, afin de déterminer les lacunes en matière de capacité de la main-d’œuvre et les besoins en formation, de mieux faire connaître les possibilités d’emploi et les exigences, et de soutenir les initiatives d’attraction et de recrutement de la main-d’œuvre. Ces mesures aideront les ministères et d’autres partenaires principaux (notamment des employeurs, des syndicats et des établissements scolaires) à mieux comprendre l’évolution du marché du travail de Terre-Neuve-et-Labrador et à s’y préparer.

Collaboration ciblée à court terme

  • Élaborer un plan pour le marché du travail afin de soutenir les priorités cernées dans la table régionale. Le plan devrait inclure des projections de la main-d’œuvre de Terre-Neuve-et-Labrador à moyen et à long terme, ainsi qu’une analyse de la disponibilité, des écarts de compétences et de l’adéquation de la main-d’œuvre, des possibilités futures, des risques et des obstacles, et de la participation des groupes sous-représentés et des peuples autochtones. La collaboration entre les gouvernements fédéral et provincial, notamment en ce qui concerne le financement des programmes d’emploi et de formation dans les domaines de l’énergie durable et renouvelable et des minéraux critiques, contribuera à faire avancer les efforts visant à répondre aux besoins actuels et émergents.

Initiatives et réussites connexes

  • Dans le cadre de l’Initiative de formation des jeunes sur l’énergie, Ressources naturelles Canada a versé 708 000 dollars pour donner aux jeunes Inuites et Inuits les moyens de diriger des transitions énergétiques durables dans leurs propres collectivités. Ces jeunes bénéficieront de possibilités d’enseignement formel, de formation et d’emploi ultérieur. La formation offerte vise à faire en sorte que les Inuites et Inuits soient les principaux bénéficiaires des politiques, des projets et des programmes mis en œuvre dans le cadre du Plan pour la sécurité énergétique (Energy Security Plan) du gouvernement du Nunatsiavut.
  • En 2023, dans le cadre du Programme de solutions pour la main-d’œuvre sectorielle, le gouvernement du Canada a accordé 27,1 millions de dollars à l’entreprise TechNL pour son programme Renforcer les capacités de la main-d’œuvre de T.-N.-L. : Un projet d’écosystème de formation et de perfectionnement technologique (Strengthening the NL Workforce: A Technology Training and Upskilling Ecosystem), qui vise à renforcer les qualifications de la main-d’œuvre de Terre-Neuve-et-Labrador en créant un écosystème de formation et de perfectionnement axé sur les technologies et en appuyant jusqu’à 2 131 Canadiens et Canadiennes.
  • En 2023, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé la création du programme du Fonds de transition écologique, doté d’un budget de 100 millions de dollars. Le fonds appuie des projets d’entreprises, d’organisations, d’établissements postsecondaires et d’associations industrielles, ainsi que d’autres efforts de collaboration destinés à favoriser le passage à une économie verte dans la province. Le programme vise à rendre plus écologiques les opérations commerciales dans les secteurs traditionnels et à élaborer de nouvelles possibilités liées à la croissance d’une économie verte. Le programme soutient des projets de recherche-développement liés à la transition écologique et à l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement de l’économie verte.

Mise en œuvre et prochaines étapes

Les axes de collaboration précoce désignés dans le présent document représentent des priorités et des mesures initiales qui, une fois réunies, contribueront à insuffler un nouvel élan, à mobiliser les partenaires et à attirer les investissements qui sont essentiels à la prospérité économique de Terre-Neuve-et-Labrador, aujourd’hui et demain.

Ce cadre de collaboration intergouvernemental, qui tient compte des perspectives préliminaires des partenaires autochtones, a été élaboré à partir des observations initiales recueillies auprès de représentantes et représentants des milieux syndicaux et industriels, ainsi qu’auprès de spécialistes et d’autres parties prenantes. La prochaine phase de mobilisation comprendra une collaboration élargie et plus importante avec ces partenaires. L’objectif est d’élaborer une stratégie globale qui nous permette de mieux comprendre les possibilités offertes par les chaînes de valeur dans les secteurs prioritaires de l’énergie et des ressources, les aspects à prendre en compte relativement à la main-d’œuvre, ainsi que les facteurs favorables et les obstacles existants liés aux projets qui transformeront l’économie de la province vers un avenir carboneutre.

Ce cadre de collaboration constitue une base essentielle pour favoriser un dialogue constructif et mener des actions visant à promouvoir une économie à faibles émissions de carbone. Les dialogues se poursuivront et s’élargiront davantage pour refléter les perspectives autochtones, qui sont essentielles à la réussite globale de cette initiative. Certains groupes ont indiqué vouloir établir un moyen d’effectuer des investissements plus stratégiques dans des projets liés aux ressources naturelles et à l’énergie. La participation soutenue des Autochtones favorisera la tenue d’espaces de discussion sur les domaines d’opportunités, ainsi que sur les perspectives et les préoccupations des Autochtones en ce qui concerne la carboneutralité, les pratiques durables et la protection des ressources naturelles et de l’environnement.

Enfin, une collaboration continue se poursuivra afin d’explorer des moyens plus systématiques et efficaces de recenser, de privilégier et de faire progresser les projets d’importance régionale à Terre-Neuve-et-Labrador, notamment en améliorant l’harmonisation et la complémentarité des programmes, en mettant en commun l’expertise technique et en cofinançant des projets stratégiques.

Pendant le déroulement de ces travaux, la mise en œuvre des mesures énumérées dans ce cadre de collaboration, qui comprend une évaluation attentive de leurs répercussions environnementales, sera l’un des principaux objectifs des années à venir. Plusieurs mesures sont déjà en cours, tandis que pour d’autres, il faudra mobiliser les partenaires et saisir les occasions de tirer parti de divers instruments de financement afin de soutenir les priorités et les projets. Les efforts se poursuivront tout au long de l’année pour démontrer et produire des résultats concrets. Le gouvernement fédéral déterminera les sources de financement existantes pour mettre en œuvre un plan et, dans les domaines où des lacunes ont été relevées, il envisagera d’obtenir des ressources supplémentaires. La province peut apporter son soutien dans le cadre de ses ressources existantes, le cas échéant. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Canada et le ministre de l’Industrie, de l’Énergie et de la Technologie de Terre-Neuve-et-Labrador présenteront un rapport d’étape sur les domaines d’opportunités, idéalement dans un délai d’un an; les éléments clés d’une stratégie plus détaillée seront également rendus publics à ce moment.

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