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Stratégie canadienne pour l’hydrogène : Rapport d’étape

Mesurer les progrès et réaliser le potentiel

Avril 2024

Avis de non-responsabilité

Le rapport d’étape sur la Stratégie canadienne pour l’hydrogène (le « rapport d’étape ») présente les points de vue de nombreux intervenants issus des gouvernements, des organisations non gouvernementales et du milieu universitaire. Bien que le gouvernement du Canada ait dirigé l’élaboration du rapport et ait mené de vastes consultations, le rapport d’étape représente un point de vue résumé, et certaines parties peuvent ne pas être approuvées à l’unanimité par toutes les organisations et personnes participantes. Le rapport d’étape est basé sur les meilleures informations disponibles au moment où il a été rédigé, et il est important de reconnaître que l’économie de l’hydrogène à faibles émissions de carbone continue d’évoluer à un rythme rapide au niveau national et international.

Les projets de l’industrie mis en évidence dans le rapport d’étape le sont de cette façon, dans un souci de transparence et de sensibilisation des lecteurs. Leur mention n’exclut pas la possibilité d’une procédure d’approbation gouvernementale ou réglementaire et ne doit pas être interprétée comme indiquant une mesure de soutien ou une approbation gouvernementale dans le cadre d’une telle procédure.

Table des matières

Avant-propos du rapport d’étape

En 2020, le Canada a lancé un appel à l’action pour saisir l’occasion que représente l’hydrogène pour le Canada et les Canadiens. La Stratégie canadienne pour l’hydrogène a établi un cadre qui met l’accent sur l’hydrogène à faibles émissions de carbone en tant qu’outil pour atteindre notre objectif de carboneutralité d’ici 2050, tout en créant des emplois, en faisant croître notre économie, en accroissant les exportations et en assurant la protection de notre environnement.

L’intérêt pour l’hydrogène à faibles émissions de carbone est en plein essor partout au Canada. Environ 80 projets de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone ont été annoncés, ce qui représente une manifestation d’intérêt de plus de 100 milliards de dollars d’investissements potentiels consacrés à l’exploitation de cette énergie propre.

Des projets pilotes sont en cours, mettant en valeur l’ingéniosité canadienne et démontrant comment l’hydrogène peut contribuer à alimenter nos camions, nos autobus et nos trains, à décarboniser nos industries ou à chauffer nos maisons et nos entreprises.

Des carrefours d’hydrogène se forment à Edmonton, à Vancouver et dans le sud de l’Ontario, entre autres, pour harmoniser l’approvisionnement en hydrogène à faibles émissions de carbone avec la demande.

Nous nous engageons à fournir un hydrogène à faibles émissions de carbone compétitif et fiable afin de répondre à l’impératif de sécurité énergétique avec nos amis et alliés et de nous positionner en tant qu’exportateur majeur d’hydrogène, de ses dérivés et des technologies de l’hydrogène sur le marché mondial en pleine croissance. Des acheteurs potentiels d’Europe et d’Asie ont manifesté un vif intérêt pour l’établissement de partenariats avec des producteurs exportateurs canadiens, offrant ainsi des possibilités de création d’emplois verts durables dans les provinces de l’Atlantique et de l’Ouest canadien et de réduction des émissions à l’échelle mondiale.

Les provinces font preuve d’un leadership remarquable en complétant la Stratégie canadienne pour l’hydrogène par leurs propres stratégies provinciales et en dirigeant l’élaboration de programmes et de politiques de financement et de mesures de soutien au niveau provincial.

Depuis 2020, il a été prouvé que l’hydrogène à faibles émissions de carbone peut jouer un rôle de soutien clé, parallèlement à l’électrification pour décarboniser notre économie, et un rôle essentiel pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux dans le contexte de la sécurité énergétique, de la transition énergétique et de la nécessité plus générale de lutter contre le changement climatique.

Ce Rapport d’étape fait le point sur la Stratégie canadienne pour l’hydrogène. Il est le fruit de 3 années de mobilisation et d’analyse impliquant plus d’un millier d’experts et d’intervenants parmi les plus éminents du Canada, tous travaillant en collaboration pour saisir l’occasion que représente l’hydrogène. Il met en lumière les principales évolutions de la chaîne de valeur de l’hydrogène et rend compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans la Stratégie pour l’hydrogène. Il présente également des prévisions sur le rôle potentiel de l’hydrogène dans la réalisation des objectifs climatiques du Canada ainsi qu’une feuille de route sur les prochaines étapes et priorités du Canada dans les années à venir.

Il ne faut pas se méprendre, de nombreux défis restent à relever. Ce Rapport d’étape montre que de grands progrès peuvent être accomplis lorsque nous travaillons tous ensemble à la réalisation d’une vision commune. Il est maintenant temps de poursuivre le parcours et de réaliser l’énorme potentiel de la plus petite molécule de la nature pour aider à établir une économie prospère, durable et propre au Canada pour nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants.

L’honorable Jonathan Wilkinson

Ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Canada

1. Stratégie canadienne pour l’hydrogène : Progrès et évolution du contexte

La Stratégie canadienne pour l’hydrogène a été élaborée à la suite d’un vaste engagement et représente une vision collective d’une stratégie pancanadienne pour l’hydrogène, qui a évalué les possibilités de marché intérieur et d’exportation pour les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible. Cette stratégie proposait une vision du rôle futur de l’hydrogène au Canada et les étapes nécessaires à la réalisation de cette vision. Elle a également donné un aperçu des aspects de base de l’hydrogène, y compris les méthodes de production, les utilisations finales et les avantages potentiels.

Le Canada s’est engagé à publier un Rapport d’étape de la Stratégie canadienne pour l’hydrogène afin de faire le point sur les dernières nouveautés en matière d’hydrogène à faibles émissions de carbone dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada, y compris sur les producteurs et les utilisateurs d’hydrogène.

Au cours des 3 dernières années, le gouvernement du Canada, sous la direction de Ressources naturelles Canada (RNCan), a collaboré avec les provinces et les territoires, des organisations autochtones, l’industrie, le milieu universitaire et des organisations non gouvernementales pour mettre en œuvre les recommandations de la Stratégie canadienne pour l’hydrogène et contribuer à l’élaboration du présent Rapport d’étape. Ce rapport s’appuie sur les contributions de plus d’un millier d’entreprises, d’organisations et de personnes, obtenues dans le cadre de différents forums, discussions bilatérales et études complémentaires. Cela répond également aux recommandations de l’audit de la Stratégie canadienne pour l’hydrogène réalisé en 2022 par le commissaire à l’environnement et au développement durable. 

Comme la Stratégie canadienne pour l’hydrogène, le Rapport d’étape est un document d’orientation stratégique fondé sur les meilleures informations disponibles à ce jour. Des modifications seront apportées en fonction de l’évolution des technologies, de la recherche, des codes et des normes, des projets pilotes, du paysage international de l’hydrogène et des politiques.

1.1 Situation de l’industrie canadienne de l’hydrogène

Le secteur canadien de l’hydrogène et des piles à combustible est reconnu comme un chef de file mondial en matière d’innovation technologique et d’expertise. La demande croissante de produits et de solutions d’énergie propre au niveau national et mondial génère des occasions et des investissements dans un large éventail d’applications, notamment les processus industriels, la production de matières premières, les transports, le stockage d’électricité et le chauffage des bâtiments. Au cours des quelques années qui ont suivi la publication de la stratégie, on a assisté à une augmentation des recherches, des annonces de projets, des politiques et des accords internationaux en matière d’hydrogène.

Aperçu de l’évolution et de la situation de l’industrie canadienne de l’hydrogène à faibles émissions de carbone

Production

Capacité de production de H2 à faibles émissions de carbone déployée

3 450 tonnes de H2par an

80 projets

annoncés, à l’étude ou en cours deNote de bas de page 1

Capacité de production d’H2 à faibles émissions de carbone annoncée ou enNote de bas de page 2

5+ Mt H2 par an

Investissements totaux annoncés pour des projets

>100 milliards de dollars

Voie d’accès au marché

12 accords avec d’autres pays

6 publiées

23 projets d’exportation annoncés

8 carrefours formés ou en cours de formation

Utilisations finales

Transportation

7 camions et autobus

4 trains essais en cours

Codes et normes

22 élaborées

Mélanges H2 - gaz naturel
actuellement en service

3,600 ménages en Ontario

2,100 clients en Alberta

Postes de ravitaillement en hydrogène

8 en cours d’exploitation

21 annoncés

Domaines intersectoriels

CII pour l’hydrogène propre pour fournir

$17,7G$ une production de H2 propreNote de bas de page 3

Participation des Autochtones

13 partenariats pour des projets

Nombre d’emplois (2021)Note de bas de page 4

4 291 (équivalent temps plein)

Revenus des entreprises du secteur H2 du Canada (2021)Note de bas de page 5

527 millions de dollars

Carte récapitulative : Changements survenus dans l’industrie de l’hydrogène au Canada depuis 2020 – Production, utilisation finale, carrefours et stratégies

Version textuelle

Carte du Canada illustrant les projets d'hydrogène au sein de la chaîne de valeur de l’hydrogène depuis 2020. Les provinces sont ombragées selon l'état de la stratégie provinciale en matière de projets : la C.-B., l’Alb., l’Ont., le Qué., le N.-B., et la N.-É. ont des stratégies publiées; le Man. et T.-N. et L. ont des stratégies en cours d'élaboration; la Sask., l'Î.-P.-É. et les territoires n'ont aucune stratégie. Les icônes sur la carte montrent où la production d'hydrogène a lieu et où sont les projets à utilisation finale. Les projets sont classés par taille et par type de production (électrolyse comparativement au reformage du gaz naturel avec captage du carbone) et les icônes d'utilisation finale comprennent les projets relatifs à des flottes de camions ou d’autobus, les projets relatifs à des ports, les projets ferroviaires, les stations de ravitaillement pour véhicules, les projets de mélange, l’industrie lourde et les projets d’électricité. Des groupes d’activités au sein des chaînes de valeur se trouvent en C.-B. (régions de Vancouver et de Prince George); en Alb. (Edmonton, Calgary et centre industriel de l’Alberta); en Ont. (Toronto, Sarnia et district de Bruce); au Qué. (de Montréal à Québec); et le long des côtes du N.-B., de la N.-É. et de T.-N. et L.

Figure 1 : Carte des changements survenus dans l’industrie de l’hydrogène au Canada depuis 2020, dans l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène.

1.2 Principales mises à jour politiques et réglementaires

L’hydrogène à faibles émissions de carbone demeure l’objectif du Canada. Le Canada a mis en place un certain nombre de mesures depuis 2020 pour promouvoir la production et l’utilisation d’hydrogène à faibles émissions de carbone. Si certaines mesures s’appliquent directement aux projets d’hydrogène à faibles émissions de carbone, d’autres ont une portée plus large et sont accessibles aux participants de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène à faibles émissions de carbone. 

Initiatives du gouvernement du Canada

Soutien spécialisé

Dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022, le gouvernement fédéral a annoncé le Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre (CIIHP), un crédit d’impôt remboursable pour les investissements dans la production d’hydrogène propre, basé sur l’intensité carbonique du cycle de vie de l’hydrogène. Cet investissement essentiel dans une source d’énergie croissante contribuera à créer de bonnes carrières pour la classe moyenne, permettra aux entreprises canadiennes de rester compétitives à l’échelle mondiale et encouragera la consommation d’énergie propre pour réduire la pollution.

Le crédit s’appliquera à la fois aux projets d’électrolyse et aux projets de reformage de gaz naturel si les émissions sont réduites au moyen du captage, de l’utilisation et du stockage du carbone (CUSC). Dans l’avenir, le Canada continuera d’examiner l’admissibilité des autres méthodes de production.

Les niveaux de soutien varieront entre 15 et 40 % des coûts admissibles du projet, en fonction des émissions du cycle de vie de l’hydrogène produit. Certaines conditions de travail devraient être remplies pour que les promoteurs puissent accéder à l’intégralité de leur crédit. Le CIIHP s’applique également aux équipements de conversion de l’hydrogène propre en ammoniac, à un taux de crédit de 15 %. Le crédit s’applique à compter du 28 mars 2023 et sera progressivement éliminé d’ici 2035. Le Canada compte présenter un projet de loi sur le CIIHP au Parlement au début de 2024. Le CIIHP devrait apporter 17,7 milliards $ d’incitations fiscales au secteur d’ici 2035 (selon l’utilisation prévue du crédit et ne représente pas une enveloppe ou un objectif de financement).

Outre le CIIHP, plusieurs crédits d’impôt connexes ont été annoncés dans le budget 2023, qui pourraient également soutenir les réductions du coût d’investissement initial des projets d’hydrogène à faibles émissions de carbone :

Le Crédit d’impôt à l’investissement dans l’électricité propre ou le Crédit d’impôt à l’investissement dans les technologies propres

  • Offre un crédit allant jusqu’à 30 % sur les systèmes de production d’électricité, comme l’éolien ou le solaire
  • La production d’hydrogène par électrolyse nécessitant de grandes quantités d’électricité, ces crédits d’impôt pourraient être une source de soutien importante
  • Ils seront disponibles à partir du 28 mars 2023

Le Crédit d’impôt à l’investissement dans la fabrication de technologies propres

  • Disponible à partir du 1er janvier 2024
  • Offre un crédit allant jusqu’à 30 % pour les nouvelles machines de fabrication de technologies, y compris la fabrication des électrolyseurs, ce qui peut réduire les coûts des équipements des projets d’hydrogène fabriqués au Canada

Le Crédit d’impôt à l’investissement pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone

  • Annoncé initialement en août 2022 et est disponible depuis le 1er janvier 2022
  • Il offre un crédit de 37,5 % à 60 % sur les équipements nécessaires pour capter, transporter et stocker les émissions de carbone
    • Les installations produisant de l’hydrogène à partir du gaz naturel en bénéficient

Un soutien plus vaste accessible à la chaîne de valeur de l’hydrogène à faibles émissions de carbone

Plusieurs programmes sont en cours pour soutenir le développement de combustibles à faibles émissions de carbone et des infrastructures connexes nécessaires, qui apportent un soutien aux projets d’hydrogène.

Dans le budget 2021, le gouvernement du Canada s’est engagé à investir 1,5 milliard de dollars dans un Fonds pour les combustibles propres (FCP), avec pour objectif d’augmenter la production nationale de combustibles propres, y compris l’hydrogène et les carburants synthétiques

  • En octobre 2023, le gouvernement avait sélectionné dix projets de production d’hydrogène qui recevront un soutien totalisant plus de 300 millions de dollars
  • De plus, certains des projets soutenus par le FCP peuvent utiliser l’hydrogène comme intermédiaire pour produire d’autres combustibles propres, comme la conversion de la raffinerie de Come By Chance de Terre-Neuve-et-Labrador

Le Fonds stratégique pour l’innovation – Accélérateur net zéro (FSI-ANZ) a annoncé le financement de deux projets d’hydrogène, soit le complexe d’hydrogène à bilan zéro d’Air Products à Edmonton, Alberta (soutien de 300 millions de dollars) et l’installation mondiale de recherche et développement de piles à hydrogène d’AVL Fuel Cell Canada à Burnaby, en Colombie-Britannique (15 millions de dollars)

  • Des projets supplémentaires font l’objet de négociations finales et un soutien financier devrait être annoncé dans les mois à venir

Le Fonds de croissance du Canada (FCC), annoncé dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022, est un fonds de 15 milliards de dollars destiné à compenser certains des risques susceptibles de dissuader les capitaux privés d’investir dans les énergies et les technologies propres

  • L’un des objectifs stratégiques du fonds est d’accélérer le déploiement de l’hydrogène à faibles émissions de carbone
  • Le mandat du FCC est d’investir dans l’agrandissement de projets qui dépassent la phase pilote et de démonstration et qui ont une attente raisonnable de rendement du capital

La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) finance des projets de décarbonisation

  • La BIC a lancé une Initiative d’infrastructures de recharge et de ravitaillement en hydrogène d’un montant de 500 millions de dollars pour contribuer à éliminer les obstacles à l’adoption de véhicules à émission zéro
  • En mars 2023, la BIC a confirmé qu’elle financerait le projet de bioraffinerie et d’électrolyse de l’hydrogène de Varennes à hauteur de 277 millions de dollars
  • La BIC accorde également des prêts pour financer les dépenses d’ingénierie de base des projets de production d’hydrogène dans le cadre de son programme « Accélération de projets »

Le Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro (PIVEZ) fournit un financement de 680 millions de dollars aux propriétaires et aux exploitants d’infrastructures de VEZ, aux organismes de livraison et aux organisations autochtones pour déployer des chargeurs de véhicules électriques et des postes de ravitaillement en hydrogène au Canada

  • Le PIVEZ vise le déploiement de 30 postes de ravitaillement en hydrogène d’ici 2029

Le gouvernement du Canada a mis en place une série de programmes visant à accélérer le transport à zéro émission, en offrant des possibilités de financement pour le déploiement de solutions liées à l’hydrogène.

  • Le Fonds pour le transport en commun à zéro émission (FTCZE) fournit un financement de 2,75 milliards de dollars aux exploitants de transport en commun et d’autobus scolaires au Canada afin d’accélérer l’adoption d’autobus à zéro émission.
  • Le Programme d’incitatifs pour les véhicules moyens et lourds zéro émission (iVMLZE), financé à hauteur de 550 millions de dollars, prévoit jusqu’à 200 000 de dollars par véhicule pour les entreprises et les communautés du pays qui optent pour des véhicules moyens et lourds à zéro émission.
  • Le Programme de camionnage à zéro émission (PCZE) utilisera un financement de 75 millions de dollars pour accélérer le déploiement sécuritaire de véhicules moyens et lourds à zéro émission.
  • Le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités, financé à hauteur de 1 milliard de dollars, peut accorder des subventions allant jusqu’à 500 000 $ aux municipalités pour des projets pilotes de conversion de parcs de véhicules à émission zéro et de véhicules à carburant de remplacement

Un financement est également disponible auprès des Agences de développement régional du Canada, notamment PacifiCan, PrairiesCan, FedDev Ontario et l’Agence de promotion économique du Canada atlantique. Les agences de développement régional du Canada ont fourni plus de 30 millions de dollars à ce jour pour diverses occasions liées à l’hydrogène, y compris des plans de développement de carrefours et des installations de fabrication d’électrolyseurs.

Des mises à jour réglementaires qui peuvent stimuler la demande et réduire les émissions

Le Règlement sur les combustibles propres (RCP) du Canada, publié à la mi-2022, exige que l’intensité carbonique des carburants de transport d’origine fossile soit réduite de 15 % (par rapport à 2016) d’ici 2030. Le règlement établit un marché du crédit pour les parties réglementées (producteurs et importateurs). Les crédits sont proportionnels à l’intensité carbonique de l’hydrogène utilisé.

Les utilisations suivantes de l’hydrogène peuvent créer des crédits du RCP :

  • L’hydrogène utilisé comme combustible ou matière première dans la production de combustibles fossiles liquides
  • L’hydrogène utilisé comme combustible ou matière première dans une installation de production de combustibles à faible intensité carbonique
  • L’hydrogène utilisé comme combustible dans des applications stationnaires (par exemple, hydrogène injecté dans des gazoducs)
    • Cette utilisation de l’hydrogène crée des crédits gazeux, qui ne peuvent être utilisés par les parties réglementées que pour satisfaire jusqu’à 10 % de leur obligation annuelle
  • L’hydrogène fourni pour être utilisé dans les transports (par exemple, pour ravitailler les véhicules à pile à hydrogène)

L’approche du Canada en matière de Tarification de la pollution par le carbone crée une incitation pour les projets qui utilisent de l’hydrogène à faibles émissions de carbone, en particulier dans l’industrie ou les transports. Par exemple, l’hydrogène pourrait soutenir la décarbonisation de l’industrie grâce à des applications de chauffage à haute température (par exemple, la production d’acier et de fer) et comme participant direct dans la valorisation du pétrole lourd et dans le secteur chimique (par exemple, ammoniac pour les engrais).

Le RCP et l’approche du Canada en matière de tarification de la pollution par le carbone incitent les producteurs et les utilisateurs actuels d’hydrogène à forte intensité carbonique, par exemple dans les secteurs du raffinage du pétrole, de la pétrochimie ou des engrais, à réduire l’intensité carbonique de leur hydrogène ou à effectuer une transition vers de l’hydrogène à faibles émissions de carbone.

Le Règlement sur le méthane proposé par le Canada contribuera également à réduire l’intensité carbonique du cycle de vie de l’hydrogène obtenu à partir de gaz naturel. Le règlement permettra de réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier en amont grâce à l’introduction de normes d’émission et de pratiques de travail pour inspecter les chantiers et effectuer des réparations.

Mesures provinciales et territoriales

Des occasions pour l’hydrogène existent dans chaque région de notre pays, exploitant des possibilités et des forces uniques dans diverses administrations, notamment le potentiel d’électricité renouvelable, les réserves de gaz naturel, les formations géologiques naturelles pouvant être utilisées pour le captage et le stockage du carbone, les minéraux essentiels (dont certains jouent un rôle clé dans les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible), la biomasse et les combustibles propres. Les priorités régionales en matière d’hydrogène varient en fonction de la diversité des ressources, des paniers énergétiques et des moteurs économiques des provinces.

Depuis 2020, 6 provinces ont publié des stratégies pour l’hydrogène, identifiant l’hydrogène comme une priorité provinciale en matière d’énergie propre et décrivant les actions et objectifs provinciaux pour réaliser leurs objectifs régionaux en matière d’hydrogène à faibles émissions de carbone. La Colombie-Britannique et l’Alberta ont publié leurs stratégies en 2021, l’Ontario et le Québec en 2022. La Nouvelle-Écosse a publié son plan d’action pour l’hydrogène vert en 2023, et le Nouveau-Brunswick a publié sa feuille de route pour l’hydrogène au début de l’année 2024. Terre-Neuve-et-Labrador est en train d’élaborer un plan d’action pour le développement de l’hydrogène, et le Manitoba travaille également actuellement sur une stratégie provinciale.

Les provinces font progresser les priorités en matière d’hydrogène par le biais de diverses initiatives et divers investissements, comme le bureau de l’hydrogène de la Colombie-Britannique au sein de son bureau des énergies propres et des grands projets, le Hydrogen Centre of Excellence de l’Alberta ou les baux d’énergie éolienne dans la région de l’Atlantique.

L’Annexe II présente une perspective provinciale sur les changements récents dans le domaine de l’hydrogène et fournit des détails supplémentaires sur les mesures provinciales et territoriales.

Partenariats et participation des membres des communautés autochtones

Partenariats autochtones ou projets dirigés par des Autochtones

  • World Energy GH2 et PN Qalipu
  • EverWind Fuels et PN Membertou, Paqtnkek, Potlokek
  • FFI et PN Cris des postes de traite
  • FFI et PN Lheidli-’T’enneh
  • ABO et PN Miawpukek
  • Hydrogen Naturally et PN Fort Nelson
  • Carrefour de transition énergétique de Tse'khene
  • Corridor Wáwátéwák
  • Carrefour d’hydrogène de la région d’Edmonton et PN Cris d’Enoch, Alexander
  • Carrefour Grey Bruce et PN Saugeen
  • Belledune + PN Pabineau, Eel River Bar
  • Kanata et PN Frog Lake

La Stratégie canadienne pour l’hydrogène a montré que l’économie émergente de l’hydrogène pourrait offrir de nouvelles occasions aux groupes et aux communautés autochtones grâce à l’emploi et à la création de nouvelles entreprises. Aujourd’hui, des preuves de ces occasions sont disponibles, avec des exemples de participation autochtone à de grands projets de production et des initiatives de carrefours découlant des premiers liens qui ont commencé à être établis par le secteur canadien de l’hydrogène à faibles émissions de carbone.

À la connaissance de RNCan, il existe actuellement environ 13 accords de partenariat ou protocoles d’entente entre des promoteurs de projets d’hydrogène et des groupes, communautés ou organisations autochtones, en plus de la participation et de la coprésidence autochtones du carrefour d’hydrogène de la région d’Edmonton et de la participation au carrefour d’hydrogène proposé pour Grey Bruce.

Contexte international, exportations et compétitivité

Depuis 2020, des événements géopolitiques majeurs ont touché le marché mondial de l’énergie. La guerre d’agression injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, qui a débuté en février 2022, a bouleversé le paysage énergétique de l’Europe. Elle a entraîné une flambée des prix des produits de base pour les consommateurs et a mis en évidence la dépendance à l’égard des combustibles fossiles et les risques d’un approvisionnement énergétique non diversifié. Ces facteurs ont renforcé l’importance de la sécurité énergétique, certains pays cherchant à investir dans les infrastructures énergétiques, à diversifier les fournisseurs d’énergie, à produire plus d’énergie localement grâce aux énergies renouvelables et à réorienter les importations vers des partenaires fiables et politiquement stables.

En guise de réponse, des pays élaborent des politiques et effectuent des investissements pour accélérer la transition énergétique. L’Inflation Reduction Act des États-Unis, le plan REPowerEU de la Commission européenne, le programme Hydrogen Headstart de l’Australie et l’initiative GX (Green Transformation) du Japon en sont des exemples. Ces mesures et d’autres augmentent les possibilités pour l’hydrogène à faibles émissions de carbone, car les pays importateurs cherchent à renforcer la sécurité énergétique et la diversification des approvisionnements énergétiques, et les pays riches en matières premières à base d’hydrogène sont en concurrence pour des accords d’enlèvement.

Le Canada vise également à devenir un acteur clé du marché mondial naissant de l’hydrogène et de l’ammoniac propres. En tirant parti de ses matières premières abondantes, de son environnement géopolitique stable et de son engagement en faveur d’une économie propre, le Canada est bien placé pour fournir de l’ammoniac à faibles émissions de carbone aux marchés mondiaux à des prix compétitifs, en tant que vecteur à court terme de l’hydrogène. Les 23 projets d’exportation d’hydrogène propre du Canada constituent la majorité des investissements potentiels dans de nouveaux projets de production.

À l’Est, les ressources éoliennes abondantes et inexploitées du Canada atlantique et la proximité immédiate des routes maritimes de l’Atlantique permettront aux projets d’électrolyse de transformation du vent en hydrogène de devenir des fournisseurs fiables d’hydrogène propre pour l’Allemagne et d’autres marchés européens. L’Allemagne a annoncé son intention d’importer, d’ici 2030, jusqu’à 50 à 70 % de l’hydrogène dont il a besoin (environ 3 à 4 millions de tonnes d’hydrogène par année) pour décarboniser les secteurs industriels dont les émissions sont difficiles à éliminer et qu’il est impossible d’électrifier et pour s’affranchir de sa dépendance aux énergies fossiles importées de la Russie. À l’Ouest, les projets d’exportation permettant d’obtenir de l’ammoniac à partir de gaz naturel cherchent à exporter vers le Japon, la Corée du Sud et les marchés asiatiques, en grande partie pour réduire les émissions des centrales au charbon.

Afin de favoriser la possibilité d’exporter de l’hydrogène propre, le Canada s’engage activement auprès de ses alliés et signe des engagements pour soutenir la sécurité énergétique par la production et l’exportation d’hydrogène et de ses dérivés, notamment :

  • le protocole d’entente de 2021 entre le Canada et les Pays-Bas sur la coopération dans le domaine de l’énergie hydrogène, qui vise à faire progresser le développement de corridors d’exportation et d’importation et à renforcer la coopération sur des sujets tels que les normes, la certification, l’investissement, le commerce et les technologies. Le Canada et les Pays-Bas se sont depuis engagés dans une collaboration sur les ports et une étude sur la chaîne d’approvisionnement
  • le protocole d’entente de 2021 entre Ressources naturelles Canada et le ministère de l’Énergie des États-Unis sur la coopération énergétique, qui vise à identifier conjointement les corridors verts et les carrefours d’hydrogène transfrontaliers et à accélérer les efforts d’élaboration et de normalisation d’une méthodologie mondiale commune pour l’intensité carbonique. Cette collaboration a progressé grâce à la mobilisation en vertu de la déclaration du Sommet des leaders nord-américains
  • la déclaration d’intention conjointe d’août 2022 visant à établir un Partenariat énergétique Canada-Allemagne, qui cherche à créer une chaîne d’approvisionnement transatlantique pour l’hydrogène avant 2030. Les réalisations accomplies depuis la formation du partenariat comprennent un groupe de travail, une analyse de la chaîne d’approvisionnement et une réflexion en cours sur les mécanismes de cofinancement, notamment le protocole d’entente signé en mars 2024
  • le protocole d’entente de mai 2023 avec la Corée du Sud sur la coopération dans les chaînes d’approvisionnement de minéraux essentiels, la transition vers les énergies propres et la sécurité énergétique, qui présente l’hydrogène, ses dérivés et les technologies habilitantes comme l’un des principaux domaines de coopération
  • le Dialogue Canada-Japon sur les politiques énergétiques, actif depuis 2019, qui a signé un plan d’action mis à jour pour 2023 à 2025 où l’ammoniac a été ajouté au pilier de l’hydrogène. Dans le cadre de ce forum, le Canada et le Japon visent à explorer les débouchés et les moyens de renforcer la coopération, notamment en ce qui concerne l’exportation d’ammoniac à faibles émissions de carbone du Canada vers le Japon afin de contribuer à la décarbonisation du secteur japonais de l’énergie
  • l’inclusion de l’hydrogène dans les Dialogues de haut niveau sur l’énergie entre le Canada et l’UE, actif depuis 2007, dans le cadre duquel le Canada et l’UE collaborent sur des objectifs mutuels de sécurité énergétique et de transition vers les énergies propres. Un plan d’action sur l’hydrogène a été signé en mars 2023 pour favoriser la coopération sur des analyses de chaîne d’approvisionnement et des missions commerciales et d’investissement auprès des membres de l’UE

Assurer un accès anticipé au marché allemand

S’appuyant sur sa déclaration d’intention conjointe avec l’Allemagne, le Canada et l’Allemagne ont signé en mars 2024 un protocole d’entente pour établir un programme unique en son genre visant à établir un guichet bilatéral dédié par l’intermédiaire de la fondation allemande H2Global. Le programme soutiendra les transactions commerciales entre les producteurs d’hydrogène du Canada et les secteurs de la fabrication industrielle et de la distribution d’énergie de l’Allemagne. Accélérer le commerce de l’hydrogène à l’échelle commerciale entre le Canada et l’Allemagne en garantissant un accès rapide aux producteurs canadiens d’hydrogène propre sur le marché allemand renforcera les efforts des deux pays pour lutter contre les changements climatique et améliorer la sécurité énergétique.

Ces ententes s’appuient sur le cadre stratégique adopté par le Canada pour soutenir l’hydrogène à faible teneur en carbone tout au long de la chaîne de valeur, depuis le soutien de la production grâce à nos crédits d’impôt à l’investissement dans l’économie propre jusqu’à la création d’un environnement qui incite aux efforts de décarbonisation par le biais de la tarification du carbone et des règlements sur les combustibles propres. Une analyse réalisée par un tiers, la société d’experts-conseils Wood Mackenzie, confirme que le Canada s’est déjà imposé comme un marché de premier plan pour les exportations d’hydrogène à faible teneur en carbone, soutenu par l’un des états les plus avancés en matière de préparation des politiques sur l’hydrogène.

Le Canada est bien placé pour fournir de l’ammoniac à faible teneur en carbone aux marchés mondiaux à des prix compétitifs, en tant que vecteur à court terme de l’hydrogène, et continuera à s’appuyer sur cette position dans les années à venir, en tirant parti de ses matières premières abondantes, de son environnement géopolitique stable et de son engagement en faveur d’une économie propre.

Des ministres du Canada et de l’Allemagne signent un protocole d’entente à la Chambre de commerce de Hambourg

Figure 2: Le Canada et l’Allemagne signent un protocole d’entente pour améliorer l’accès au marché à Hambourg, 2024. Source : Chambre de commerce de Hambourg

2. Progrès du secteur et statut des recommandations

2.1 Progrès du secteur

Production d’hydrogène

Il existe 13 installations de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone en exploitation au Canada, dont 6 installations électrolytiques et 7 projets qui ont adopté le captage du carbone pour réduire les émissions liées à la production d’hydrogène traditionnellement à forte intensité carbonique. L’électrolyseur de 20 MW d’Air Liquide à Bécancour, au Québec, est entré en exploitation en 2021 et était alors la plus grande centrale d’électrolyse au monde.

Environ 80 projets de production ont été annoncés depuis la publication de la Stratégie pour l’hydrogène en 2020 et sont à diverses étapes de développement. Ensemble, ces 80 projets présentent une capacité annuelle potentielle de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone de 5 millions de tonnes s’ils devenaient tous entièrement opérationnels, ce qui représente un investissement potentiel de plus de 100 milliards de dollars.

La plupart de ces projets produiront de l’hydrogène à faibles émissions de carbone par électrolyse ou reformage du gaz naturel (par vaporisation du méthane ou reformage autothermique) avec captage et stockage du carbone (CSC). Quelques projets qui en sont à leurs balbutiements développent l’utilisation de la technologie de la pyrolyse, et certains prévoient l’utilisation de la gazéification de la biomasse avec le CSC. Les projets visent un large éventail d’utilisations finales, notamment le raffinage du pétrole et du gaz, les matières premières industrielles, le mélange de gaz naturel, le transport et plusieurs projets axés sur la production d’ammoniac pour l’exportation.

L’Annexe I présente les grandes lignes d’importants projets de production au Canada.

Version textuelle

Graphique à barres illustrant le nombre de projets d’hydrogène annoncés par étape de projet, avec le type de production et le montant total de production d’hydrogène prévue par étape de projet. Cinq projets dans la catégorie Préfaisabilité totalisant environ une production de 0,5 million de tonnes par année (Mt/a), 59 projets sont aux étapes de Faisabilité/Planification totalisant près de 3,5 Mt/a, 8 projets sont en Cours d’élaboration totalisant près de 0,8 Mt/a et 6 projets sont à l’étape d’Élaboration avancée totalisant près de 0,2 Mt/a.

Figure 3 : Statut et capacité estimée en hydrogène des projets de production, par méthode de production.

Source : Compilée par RNCan, sur la base d’informations divulguées publiquement et provenant de diverses sources, ainsi que d’informations divulguées à titre confidentiel. Les données sont fournies sous forme agrégée afin de préserver la confidentialité. La production n’est pas représentative de tous les projets en raison des lacunes dans les données et des limites de celles-ci. Les estimations peuvent inclure la construction potentielle complète d’usines proposées, dont certaines composantes peuvent se trouver à des stades de développement plus précoces. Les projets dont le statut est inconnu sont exclus. Statut du projet attribué au mieux des connaissances de RNCan.

Définitions :

  • Développement avancé – En cours de construction
  • Développement – Certains permis, approbations ou processus réglementaires et autres travaux préparatoires sont en cours, mais les travaux de construction n’ont pas encore commencé
  • Planification/faisabilité – Planification active en cours, qui peut comprendre des études de faisabilité, des travaux d’ingénierie de base, des travaux précédant l’ingénierie de base et d’autres activités de projet
  • Préfaisabilité – Plans ou entente annoncés, mais activités de planification et de faisabilité limitées ou inconnues

Utilisation finale et carrefours de l’hydrogène

Du côté de la demande, des projets sont en cours pour chacune des utilisations finales potentielles de l’hydrogène à faible teneur en carbone qui ont été identifiées dans la Stratégie canadienne pour l’hydrogène, montrant le potentiel de l’hydrogène en tant qu’occasion de décarbonisation dans les domaines du transport, de l’industrie, des bâtiments ou du chauffage (mélange avec du gaz naturel), ainsi que de la production et du stockage de l’électricité. Des carrefours d’hydrogène se forment dans de nombreuses régions où des projets de production et d’utilisation finale ont été annoncés.

Les projets d’utilisation finale de l’hydrogène et les projets de carrefours, ainsi que les résultats mis à jour depuis 2020 liés à chaque utilisation finale, sont décrits ci-dessous.

Transport

Ravitaillement des véhicules

Des réseaux de ravitaillement en hydrogène se développent en Colombie-Britannique, au Québec, en Ontario et en Alberta, ce qui permettra une adoption plus généralisée des véhicules électriques à pile à combustible (VEPC), y compris à des fins commerciales.

  • HTEC a créé un réseau de 5 postes de ravitaillement en hydrogène opérationnels pour véhicules légers en Colombie-Britannique, et la construction d’autres postes est prévue
  • Le projet « Trans-Québec 1 » d’Hydrolux comprend le développement de 7 postes de ravitaillement en hydrogène équipés d’électrolyseurs de 5 MW
  • Air Products prévoit de construire le premier poste de ravitaillement commercial de l’Alberta à proximité de son complexe de production d’hydrogène Net-Zero, pour les camions lourds et les voitures légères.
  • L’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto collabore avec Carlsun Energy pour développer le premier poste public de ravitaillement en hydrogène de l’Ontario à l’aéroport Pearson de Toronto grâce à un financement de 1 million de dollars du PIVEZ de RNCan
Camionnage et transport de marchandises

Les groupes motopropulseurs à hydrogène, qu’ils soient basés sur des piles à combustible ou sur la combustion, constituent la meilleure solution pour les camions plus lourds qui ont besoin de l’autonomie importante, de la densité énergétique plus élevée et des temps de ravitaillement plus rapides de l’hydrogène. De nouveaux modèles d’affaires et de camions utilisant la plateforme de l’hydrogène sont en cours d’élaboration et des projets de démonstration préliminaire ont déjà été annoncés ou sont planifiés.

  • Le Projet de collaboration en électrification de camions à émission zéro de l’Alberta (AZETEC) implique la démonstration de 2 camions électriques lourds à pile à combustible de classe 8 qui assureront le transport de marchandises entre Edmonton et Calgary tout au long de l’année
  • L’Alberta Motor Transport Association a lancé un « spectacle de véhicules à hydrogène » pour déployer des véhicules à hydrogène dans les parcs automobiles de ses entreprises membres afin de sensibiliser aux véhicules à hydrogène et de favoriser le confort et l’intérêt envers ceux-ci
  • La société britanno-colombienne Hydra Energy a reçu des commandes pour plus de 80 de ses systèmes de conversion à double carburant hydrogène-diesel, qui utilisent jusqu’à 40 % d’hydrogène, et apportera également son soutien au déploiement lors de la construction de la plus grande station-service à hydrogène du monde, qui sera mise en service en 2024
  • La société HTEC, basée en Colombie-Britannique, reçoit 16,5 millions de dollars de la part de la province dans le cadre de son programme pilote de camions à hydrogène afin d’acquérir six camions lourds à pile à combustible et de procéder à la mise à jour d’un poste de ravitaillement en hydrogène à Tsawwassen et d’une installation d’entretien à Abbotsford
Transport en commun

Les autobus à pile à hydrogène (APH) sont bien adaptés aux itinéraires plus longs, tels que le service rapide par bus et les voies suburbaines ou régionales, et alors que les autobus électriques à batterie ont une autonomie réduite de 23 % en hiver, les APH offrent le même intervalle de fonctionnement tout au long de l’année. Plus de 4 000 APH ont été déployés dans le monde entier.

  • Edmonton Transit et le comté voisin, Strathcona, mènent un essai pilote de deux autobus à hydrogène (les autobus sont actuellement en service)
  • Dans le cadre de son programme Transition to Zero Emission, Winnipeg Transit prévoit de déployer 33 autobus d’ici 2027, avec un objectif de huit autobus à pile à combustible d’ici 2024
  • Mississauga étudie la possibilité de financer le projet pilote d’APH MiWay Hydrogen pour tester 10 autobus
  • Brampton prévoit de se doter de 2 autobus de démonstration d’ici 2025 dans le cadre de son étude sur les autobus à émission zéro
  • Halifax Transit envisage de rénover ses gares d’autobus afin de convertir 40 à 60 autobus à l’hydrogèn
Trains

Le cycle de service à forte intensité énergétique et les longs trajets du secteur ferroviaire le rendent particulièrement difficile à électrifier. Des projets pilotes sont en cours et fourniront des informations sur les performances et les possibilités des trains à hydrogène au Canada.

  • Au Québec, Alstom a piloté un train à hydrogène Coradia iLint des chutes Montmorency à Baie-Saint Paul au cours de l’été 2023, transportant plus de 10 000 passagers sur 130 trajets, économisant 8 400 litres de diesel et évitant 22 tonnes d’émissions de CO2
  • En Colombie-Britannique et en Alberta, Canadian Pacific Kansas City (CPKC) et Southern Railways modernisent leurs locomotives diesel tandis qu’ATCO construit des électrolyseurs de 1 MW dans des dépôts de rails de Calgary et d’Edmonton
Aviation

L’hydrogène peut permettre la décarbonisation des activités aéroportuaires grâce au déploiement des VEPC et peut également contribuer à la décarbonisation de l’aviation grâce à l’utilisation d’avions à pile à combustible et à l’utilisation de l’hydrogène comme solution alternative à faible teneur en carbone ou dans la production de carburant d’aviation durable.

  • L’Aéroport international d’Edmonton prévoit de convertir à l’hydrogène certains de ses véhicules utilisés pour les activités aéroportuaires, notamment des camions et des autobus, et commence à étudier la possibilité de mettre en place une infrastructure pour des aéronefs fonctionnant à l’hydrogène (il a ajouté 100 VEPC à hydrogène Toyota Mirai à son parc automobile en juin 2023)
  • DeHavilland et ZeroAvia ont signé un protocole d’entente en 2022 pour collaborer sur un aéronef Dash 8 alimenté par pile à hydrogène
  • Avmax AirCraft a commandé 20 aéronefs à turbopropulseur à hydrogène régionaux et du carburant à Universal Hydrogen
Opérations portuaires

Des projets sont en cours pour faire la démonstration de l’hydrogène dans les opérations portuaires par le biais de camions à tracteur de terminal, de triage et de factage de classe 8.

  • La Colombie-Britannique accorde 4 millions de dollars au projet BC Hydrogen Ports, par l’intermédiaire de ses programmes Commercial Vehicle Pilots et Advanced Research and Commercialization, pour faire la démonstration de l’hydrogène au Port de Vancouver, sous la direction d’un consortium d’entreprises dirigé par HTEC
  • Le Port de Montréal a pris livraison en juin 2022 de 2 prototypes d’équipement fonctionnant à l’hydrogène, dont un tracteur de terminal, afin de piloter le déploiement au Port

Industrie lourde

Raffinage du pétrole et produits pétrochimiques

Des projets sont annoncés et opérationnels pour capter le carbone provenant de la production d’hydrogène (à forte intensité de carbone) dans des installations existantes. De nouveaux changements pourraient permettre d’atteindre des taux de captage allant jusqu’à 98 % lorsqu’ils sont associés à un reformage autothermique.

  • L’usine de valorisation de Scotford de Shell a capté 77 % de ses émissions de carbone en 2022 en produisant de l’hydrogène utilisé pour valoriser le bitume afin de produire du pétrole synthétique, dépassant 7,7 millions de tonnes de CO2 injectées depuis le lancement du projet
  • La raffinerie Redwater Sturgeon et les usines d’engrais de Nutrien ont mis en œuvre le CUSC en utilisant l’Alberta Carbon Trunk Line, transportant 1,6 Mt de CO2 annuellement à des fins de stockage et d’utilisation
  • En 2021, DOW a annoncé son intention de construire la première usine mondiale de polyéthylène carboneutre en Alberta, qui utiliserait un craqueur d’éthylène alimenté à l’hydrogène
Acier

Le secteur de l’aciérage estime qu’il faut 3 $ CAN par kilogramme d’hydrogène, soit l’équivalent de 3 à 4 fois ce que l’industrie paie actuellement pour le gaz naturel, pour que l’hydrogène soit rentable en tant que combustible de chauffage ou réducteur.

  • En Ontario, ArcelorMittal Dofasco prévoit de mettre fin à l’utilisation du charbon dans ses usines en installant une usine de fer de réduction directe et un four électrique à arc
    • Le processus de réduction directe fonctionnera au gaz naturel dans un premier temps, mais sera compatible avec l’hydrogène afin de permettre la transition vers un combustible à base d’hydrogène à faible teneur en carbone dès qu’un approvisionnement concurrentiel sur le plan des coûts sera disponible
  • Dans son aciérie de Contrecœur, au Québec, ArcelorMittal a mis à l’essai avec succès le remplacement de 6,8 % de gaz naturel par de l’hydrogène à faible teneur en carbone pendant une période de 24 heures pour produire du fer de réduction directe, contribuant ainsi à une réduction mesurable des émissions de CO2
    • Il s’agit d’un pas en avant, car le processus de réduction du minerai de fer contribue pour plus de 75 % aux émissions globales de CO2 d’ArcelorMittal
Production de biocarburant

L’hydrogène peut servir de matière première pour la production de carburants synthétiques et de biocarburants, notamment le e-méthane, le e-essence, le carburant d’aviation durable et le e-méthanol, qui gagne du terrain en tant que carburant marin à faible teneur en carbone pour le transport maritime.

  • Le projet de bioraffinerie et d’électrolyse de l’hydrogène de Varennes produira des biocarburants à partir de déchets (bois et matériaux non recyclés) et comprendra un électrolyseur Cummins de 90 MW
    • Il bénéficie d’un financement de 277 millions de dollars de la part de la Banque de l’infrastructure du Canada
  • La raffinerie Strathcona d’Imperial Oil, en Alberta, prévoit de combiner l’hydrogène provenant du gaz naturel, le captage du carbone et une matière première biologique conjuguée à un catalyseur exclusif pour produire du diesel renouvelable à faible teneur en carbone
  • Tidewater Renewables, à la raffinerie de Prince George, en Colombie-Britannique, est la première raffinerie de diesel renouvelable indépendante du Canada, dont les travaux de construction viennent de s’achever et qui commencera bientôt à produire de l’hydrogène à faibles émissions de carbone
  • Braya Renewable Fuels s’associe à ABO Wind pour alimenter la raffinerie Come By Chance à Terre-Neuve-et-Labrador avec de l’hydrogène à faibles émissions de carbone d’ici 2027 et pour commencer à exporter des biocarburants vers des marchés étrangers d’ici 2028
    • Le projet a bénéficié d’un financement de 37 millions de dollars du Fonds pour les combustibles propres et de 49 millions de dollars du Fonds stratégique pour l’innovation

Mélange et stockage d’énergie

Mélange de gaz naturel

Des projets pilotes de mélange et des études de faisabilité sont en cours partout au Canada. L’Association canadienne de normalisation a reconnu que le mélange de jusqu’à 5 % d’hydrogène en volume est couvert dans le cadre des certifications actuelles pour les appareils.

  • Le projet de conversion d’électricité en gaz de 2,5 MW et de mélange avec du gaz naturel d’Enbridge à Markham, en Ontario, dessert actuellement 3 600 ménages avec un mélange allant jusqu’à 2 % d’hydrogène dans son gaz naturel, réduisant ainsi les émissions de GES de 117 tonnes par an
    • Le projet a bénéficié d’un financement de 882 000 dollars de Technologies du développement durable Canada et de 1,8 million de dollars du Fonds pour l’innovation relative à l’hydrogène de l’Ontario
  • En octobre 2022, en Alberta, ATCO a commencé à livrer un mélange de gaz naturel contenant 5 % d’hydrogène en volume à Fort Saskatchewan, desservant en toute sécurité 2 100 clients
    • Leur Centre d’opérations sera le premier bâtiment commercial d’Amérique du Nord chauffé à 100 % à l’hydrogène lorsqu’il sera opérationnel en 2024 et fera la démonstration d’appareils et d’équipements à l’hydrogène pur
  • ATCO et Qualico étudient actuellement la logistique, les exigences technologiques et d’autres aspects à prendre en compte pour développer de manière sécuritaire et abordable une communauté à 100 % d’hydrogène pur dans la Communauté à 100 % d’hydrogène de Bremner qui est proposée à Strathcona, en Alberta
  • En 2023, ATCO et Certarus se sont associés pour alimenter le Centre des congrès d’Edmonton, en Alberta, avec un mélange d’hydrogène à 20 % lorsqu’il a accueilli la Convention canadienne sur l’hydrogène de 2023
  • Au Québec, le projet d’électrolyse Masson de 20 MW d’Evolugen et Gazifière à Gatineau produira environ 425 000 GJ d’hydrogène à faibles émissions de carbone qui sera injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel de Gazifière, réduisant ainsi les émissions de GES d’environ 15 000 tonnes par an
  • FortisBC étudie les possibilités d’ajouter de l’hydrogène au système de gaz naturel de la Colombie-Britannique et réalise une étude technique sur le mélange en collaboration avec Enbridge
Électricité et stockage de l’énergie

Les projets en cours ou à l’étude démontrent que l’hydrogène peut décarboniser d’anciennes centrales électriques au charbon ou au gaz naturel ou fournir un stockage d’énergie à moyen terme, une stabilisation du réseau ou un stockage à court terme pour éviter la réduction de l’excédent d’énergies renouvelables.

  • En juillet 2022, Heartland Generation, en Alberta, a annoncé la conversion de la centrale électrique de Battle River, une ancienne usine de charbon, pour qu’elle fonctionne avec de l’hydrogène 100 % propre produit à l’aide d’une technologie de reformage autothermique avec un taux de captage du carbone de 98 %
    • Associé à un carrefour de captage du carbone à libre accès, le projet pourrait réduire les émissions de GES de 5 millions de tonnes par an s’il était pleinement utilisé
  • Le Niagara Hydrogen Centre, qui sera construit, détenu et exploité par Atura Power, sera la plus grande usine de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone de l’Ontario
    • Elle déploiera un électrolyseur de 20 MW dans la ville de Niagara Falls, en Ontario, pour produire de l’hydrogène à faibles émissions de carbone tout en soutenant la centrale hydroélectrique Sir Adam Beck pour la fourniture de services de régulation du réseau électrique de l’Ontario
  • Triple Point envisage un grand projet de stockage de dômes de sel près de Stephenville, à Terre-Neuve-et-Labrador, avec un potentiel de stockage de plus de 35 millions de mètres cubes, soit l’équivalent de 180 000 tonnes d’hydrogène, qui pourrait être utilisé pour stocker de l’hydrogène destiné à l’exportation ou pour stocker de l’électricité produite de façon renouvelable sous forme d’air comprimé
  Carrefours d’hydrogène

Des carrefours d’hydrogène (réseaux régionaux de producteurs, de consommateurs et d’experts de l’hydrogène, liés par une infrastructure connective) se développent partout au pays.

  • Le Carrefour d’hydrogène de la région d’Edmonton comprend plus de 25 projets sur l’ensemble de la chaîne de valeur
    • Il est coprésidé par des Autochtones et a reçu plus de 2 millions de dollars de financement public
    • Il a lancé le défi « 5,000 Hydrogen Vehicle », une initiative visant à mettre en circulation dans l’ouest du Canada 5 000 véhicules fonctionnant à l’hydrogène, tels que des autobus, des camions ou des équipements agricoles, d’ici 5 ans
  • La région de Vancouver est une plaque tournante importante de l’innovation en matière d’hydrogène, de piles à combustible et d’entreprises manufacturières au Canada et possède la plus grande concentration d’infrastructures de ravitaillement en hydrogène opérationnelles
    • L’Université Simon-Fraser et l’Université de la Colombie-Britannique sont toutes deux à la tête d’initiatives de carrefours d’hydrogène pour la production, l’innovation et les bancs d’essai technologiques
  • La Colombie-Britannique considère le carrefour de Prince George comme un emplacement idéal pour un carrefour central, compte tenu des infrastructures existantes, et réalise une étude avec la ville pour faire avancer le développement
  • Sarnia-Lambton a présenté une proposition de carrefour d’hydrogène, prévoyant que la demande d’hydrogène augmentera jusqu’à 1 Mt par an annuellement d’ici 2050
    • Ce carrefour servirait au raffinage du pétrole et à la production d’ammoniac pour les engrais et tirerait parti des cavernes de sel situées à proximité pour le stockage des réservoirs et les liens avec les marchés américains
  • L’usine de production d’hydrogène Air Liquide à Bécancour fera partie de la Vallée de la transition énergétique du Québec annoncée en mai 2023, fournissant un approvisionnement en hydrogène propre à 7 projets d’énergie propre, d’innovation et de décarbonisation industrielle qui bénéficient d’un financement de plus de 8 millions de dollars de la part du gouvernement du Québec
  • Des carrefours sont envisagés à Calgary (Alberta), à Selkirk (Manitoba) et à Grey-Bruce (Ontario)

2.2 Cadre de mise en œuvre – Résultats

Le cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène a été établi au début de 2021 afin de maintenir l’élan vers la mise en place de l’économie de l’hydrogène au Canada et de donner suite aux 32 recommandations de la Stratégie. Dirigé par RNCan, le cadre de mise en œuvre se compose de 16 groupes de travail thématiques couvrant des sujets et des domaines particuliers qui touchent tous les aspects de la chaîne de valeur de l’hydrogène.

Les membres du groupe de travail sont diversifiés et représentent plus de 1 000 personnes issues du gouvernement, de l’industrie, du milieu universitaire et d’organisations non gouvernementales. La supervision a été assurée par un comité directeur stratégique, soutenu par un groupe de travail interministériel et un groupe de travail fédéral-provincial-territorial. Chaque groupe était coprésidé par un représentant du gouvernement et un représentant de l’industrie.

Plus de 80 réunions de groupes de travail ont eu lieu afin d’approfondir la connaissance des défis et des occasions du secteur et de créer des réseaux de collaboration entre l’industrie, les gouvernements, les services publics et le milieu universitaire.

Les groupes de travail ont fourni l’analyse qui sous-tend le présent Rapport d’étape et ont produit 9 rapports stratégiques, notamment :

  • une étude sur les exportations visant à mieux comprendre les marchés d’exportation mondiaux pour les exportations d’hydrogène à faibles émissions de carbone du Canada, qui a analysé les coûts de différentes méthodes d’exportation
  • une analyse technico-économique des ports, qui a souligné qu’un certain nombre de ports existants du Canada atlantique sont bien placés pour envisager les modernisations nécessaires des infrastructures pour exporter vers les ports d’importation européens
  • des évaluations techniques de la production d’hydrogène à partir d’électricité renouvelable et d’électricité nucléaire
  • une étude sur le potentiel de l’hydrogène pour décarboniser l’aciérage, qui a révélé que l’hydrogène pourrait ouvrir la voie à une production d’acier sans émissions si les coûts de l’hydrogène à faibles émissions de carbone étaient moins élevés
  • 4 rapports analysant le rôle de l’hydrogène découlant du gaz naturel, notamment pour répondre à la demande future, analyser la faisabilité technique du mélange, les considérations relatives à un seuil d’intensité des émissions et la certification des appareils électroménagers fonctionnant au gaz naturel

Élaboration de codes et de normes

Les travaux du groupe de travail sur les codes et les normes ont également joué un rôle essentiel dans la réalisation du cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène. Il est essentiel d’harmoniser les codes et les normes en vigueur et de combler les lacunes pour permettre l’adoption et le déploiement de l’hydrogène.

Le Canada s’est engagé à verser 50 millions de dollars de 2021 à 2026 pour soutenir l’habilitation de la recherche et du développement de nouveaux codes et de nouvelles normes.

Le groupe de travail sur les codes et les normes de la Stratégie pour l’hydrogène achèvera une feuille de route sur les codes et les normes en 2024. Au-delà de l’identification des lacunes existantes, la feuille de route classera les différents codes et normes par ordre de priorité en fonction de leur importance pour la chaîne de valeur de l’hydrogène. Il devrait identifier les priorités à court terme dans les domaines de la production, de la livraison et du stockage, ainsi que les utilisations finales telles que le transport par autobus ou camion ou la production d’acier.

Le groupe de travail comprend des représentants des organisations qui élaborent officiellement des codes et des normes en vigueur au Canada et prend en charge leurs travaux.

Les codes et normes en matière d’hydrogène sont élaborés au Canada par des organismes d’élaboration de normes (OEN) accrédités, tels que l’Association canadienne de normalisation (opérant sous le nom de Groupe CSA), le Bureau de normalisation du Québec ou la Compressed Gas Association, avec le soutien et l’expertise des gouvernements, des associations de l’industrie, des entreprises, des autorités de réglementation, des consommateurs et des utilisateurs finaux.

Les OEN ont travaillé activement avec les intervenants pour modifier, mettre à jour ou élaborer de nouveaux codes et de nouvelles normes pour l’hydrogène dans l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène :

  • Le Groupe CSA a soutenu l’élaboration de 22 codes, normes et spécifications techniques de l’ACN couvrant la chaîne de valeur de l’hydrogène
    • En outre, plus de 80 normes de l’ACN ont été affectées par une récente « demande d’interprétation », dans laquelle le Groupe CSA a précisé que le gaz naturel contenant jusqu’à 5 % d’hydrogène est déjà couvert par les exigences existantes des normes. Ainsi, les certificats conformes à ces normes resteraient valables pour ces niveaux de mélange.
  • En 2022, le Bureau de normalisation du Québec (organisme accrédité d’élaboration de normes nationales) a mis à jour le Code canadien d’installation de l’hydrogène
    • Ce code, qui a été élaboré en conformité avec les exigences du Conseil canadien des normes, définit les exigences d’installation des équipements de production d’hydrogène pour les équipements d’utilisation finale de l’hydrogène non liée à la transformation, les équipements de distribution d’hydrogène, les réservoirs de stockage d’hydrogène, les systèmes de conduites d’hydrogène et leurs accessoires connexesNote de bas de page 6

Le Canada a également contribué à faire progresser les codes et les normes en vigueur au niveau international, ainsi que la certification qui favorisera le commerce mondial de l’hydrogène à faible teneur en carbone et de ses dérivés. Lors de la COP 28, le Canada a signé une déclaration d’intention sur la reconnaissance mutuelle des systèmes de certification de l’hydrogène et des dérivés de l’hydrogène renouvelables et à faible teneur en carbone. Grâce à sa participation au Partenariat international pour l’hydrogène et les piles à combustible dans l’économie, le Canada a également contribué à l’élaboration de la norme ISO/TS 19870, une méthodologie internationale de détermination des émissions de GES associées à l’hydrogène.   

2.3 Recommandations

La Stratégie pour l’hydrogène a élaboré 32 recommandations adressées à tous les paliers de gouvernement, à l’industrie, aux services publics, au milieu universitaire, aux organisations non gouvernementales et aux organismes d’élaboration de normes afin de progresser sur la voie de l’hydrogène. Les recommandations s’articulaient autour de 8 piliers.

Le présent Rapport d’étape est le premier rapport d’étape sur ces recommandations. Le Canada respecte les objectifs fixés pour 13 des recommandations, progresse pour 16 d’entre elles et les progrès réalisés pour 3 d’entre elles sont limités.

Des progrès ont été réalisés en ce qui concerne les recommandations liées aux partenariats stratégiques, aux codes et aux normes et à la création d’un écosystème de politiques et de règlements favorables à la réduction des risques d’investissement. À preuve, la mise en place de mesures telles que le Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre, des programmes de financement tels que le Fonds pour les combustibles propres et le Fonds stratégique pour l’innovation – Accélérateur net zéro, ainsi que l’élaboration de 22 codes et normes.

Les actions recommandées dans le cadre du pilier des plans directeurs régionaux et des marchés internationaux ont également bien progressé, comme en témoigne la création de huit carrefours d’hydrogène régionaux envisagée dans l’ensemble du Canada. Sur les marchés internationaux, le Canada a réussi à développer une marque canadienne forte, comme en témoignent les multiples ententes internationales, telles que le Partenariat énergétique Canada-Allemagne ou les ententes visant les marchés asiatiques. Toutefois, les infrastructures d’exportation n’ont pas encore été déployées.

En ce qui concerne l’innovation, des progrès ont été réalisés grâce à des rapports sur la recherche et le développement, au financement fédéral, entre autres, par l’entremise du programme d’innovation énergétique de RNCan ou à la création de centres de recherche tels que le Hydrogen Centre of Excellence de l’Alberta. Mais à ce jour, il existe peu de sources de financement dédiées ou durables pour la recherche, le développement et l’innovation dans le domaine de l’hydrogène. Les progrès concernant les recommandations et les actions de sensibilisation telles que les campagnes de sensibilisation ou le développement d’outils et de ressources pour aider à évaluer quantitativement l’hydrogène en tant qu’option ont été limités.

Des détails sur l’état des recommandations et les progrès accomplis figurent à l’Annexe III.

2.4 Modélisation des projections du rôle de l’hydrogène à faibles émissions de carbone dans la carboneutralité d’ici 2050

La modélisation soutenant la Stratégie pour l’hydrogène a été axée sur la compréhension dans son entièreté du rôle potentiel de l’hydrogène à faibles émissions de carbone dans le système énergétique du Canada. Depuis lors, plusieurs initiatives de modélisation ont permis d’approfondir l’analyse et les prévisions du rôle futur de l’hydrogène à faibles émissions de carbone dans l’ensemble du système énergétique canadien, y compris des scénarios dans lesquels le Canada atteint la carboneutralité d’ici 2050.

Pour ce Rapport d’étape, le Canada a examiné six initiatives nationales récentes de modélisation émanant de diverses organisations et présente l’éventail des résultats possibles pour la consommation, la production et les exportations d’hydrogène à l’avenir. Les 6 initiatives de modélisation étaient :

  • Régie de l’énergie du Canada (REC) – Avenir énergétique du Canada en 2023
  • ESMIA Consultants (ESMIA) – Modélisation du potentiel de l’hydrogène dans plusieurs secteurs de l’économie canadienne, préparé pour le compte de RNCan
  • Environnement et changement climatique Canada (ECCC) – Explorer les approches pour la transition du Canada vers la carboneutralité
  • Institut climatique du Canada (ICC) – Vers un Canada carboneutre
  • Navius Research (Navius) – Tableau de bord de l’énergie au Canada
  • Institut Trottier (Trottier) – Perspectives énergétiques canadiennes, Explorateur de trajectoires

La projection du système énergétique et du rôle de l’hydrogène implique nécessairement des hypothèses spéculatives sur l’évolution future des politiques, des technologies et des marchés mondiaux. Il en résulte un large éventail de résultats et d’incertitudes.

Les initiatives de modélisation examinées dans le présent rapport comportent les limites suivantes :

  • Aucune initiative de modélisation n’est une prévision de marché – à l’exception de certains scénarios de « mesures actuelles », elles représentent ce à quoi le système énergétique pourrait ressembler dans des scénarios où le Canada atteindrait la carboneutralité d’ici 2050
  • Aucun des scénarios n’inclut le Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre (CIIHP) dans ses hypothèses sous-jacentes, car les détails de conception initiaux n’étaient pas disponibles lorsque la modélisation a été complétée
  • Les projections de carboneutralité limitent invariablement le mélange de l’hydrogène et du gaz naturel, car les scénarios de carboneutralité s’orientent vers des voies où l’utilisation continue des combustibles fossiles est limitée, plutôt que vers des possibilités de réduction à court terme telles que celles offertes par le mélange d’hydrogène dans les systèmes de distribution de gaz naturel
  • Si certains scénarios supposent un certain niveau d’exportation d’hydrogène à partir du Canada, le potentiel d’exportation ne repose pas sur une évaluation approfondie de la demande mondiale future et du rôle potentiel du Canada. Les projections de carboneutralité limitent également la prise en compte adéquate des avantages de l’exportation d’hydrogène. Bien qu’il ne contribue pas aussi directement à l’atteinte de la carboneutralité par le Canada, l’hydrogène à faibles émissions de carbone produit pour l’exportation au Canada contribuera à la création d’emplois verts durables, à la sécurité énergétique internationale et à la réduction des émissions à l’échelle mondiale

En utilisant différentes approches de modélisation et en élaborant des scénarios fondés sur diverses hypothèses technologiques, économiques et politiques, ces initiatives de modélisation ont produit une série de résultats qui donnent un aperçu de la manière dont le secteur canadien de l’hydrogène pourrait évoluer lorsqu’il est soumis à différentes contraintes ou différents catalyseurs, alors que le Canada s’efforce de mettre en place un système d’énergie carboneutre d’ici 2050.

En présentant les résultats de 6 initiatives de modélisation, ce Rapport d’étape fournit un portrait transparent et complet de l’état des prévisions du rôle de l’hydrogène au Canada. En fin de compte, les résultats montrent un alignement raisonnable sur le rôle que l’hydrogène à faibles émissions de carbone pourrait jouer dans les efforts du Canada pour atteindre la carboneutralité, y compris une plus grande certitude quant à un rôle potentiel dans les transports et l’industrie lourde.

Principales constatations

  1. Dans l’ensemble, jusqu’à 18 % de la consommation d’énergie totale du Canada pourrait être assurée par l’hydrogène à faibles émissions de carbone d’ici 2050. La plupart des prévisions se situent dans un intervalle de 3 à 12 %. Les scénarios qui supposent des politiques de soutien ou des réductions de coûts pourraient être considérés comme une approximation de l’inclusion du CIIHP. Ces scénarios se situent dans un intervalle de 12 à 18 %.
  2. La plupart des scénarios prévoient que l’hydrogène à faibles émissions de carbone sera une option de décarbonisation valable et rentable dans les secteurs difficiles à décarboniser tels que les transports moyens et lourds (camions, autobus) ou l’industrie lourde (raffinage, produits pétrochimiques, acier). L’hydrogène utilisé dans les transports pourrait représenter de 12 à 35 % de la consommation d’énergie du secteur en 2050 et jusqu’à 18 % de la consommation d’énergie dans l’industrie.
  3. La majorité des scénarios prévoient une production totale d’hydrogène à faibles émissions de carbone comprise entre 6 et 20 millions de tonnes par an, mais les modèles diffèrent quant à savoir si cette production proviendrait généralement de l’électrolyse, du gaz naturel avec captage du carbone ou de la biomasse avec captage du carbone.
  4. Les exportations d’hydrogène pourraient jouer un rôle important en stimulant la croissance du secteur, les scénarios axés sur l’estimation des exportations potentielles prévoyant les niveaux les plus élevés d’emplois et d’avantages économiques potentiels. Les scénarios n’ont tous pas pris en compte les exportations et, pour ceux qui l’ont fait, aucune prévision de la croissance future du marché mondial de l’hydrogène à faible teneur en carbone n’est disponible pour faciliter l’analyse.
  5. Peu d’initiatives de modélisation ont été expressément conçues pour estimer les réductions d’émissions résultant de l’adoption de l’hydrogène à faible teneur en carbone. L’intervalle général des résultats en matière de réduction des émissions en 2050 allait de 17 Mt à 69 Mt pour les réductions nationales (ou jusqu’à 109 Mt pour les réductions mondiales si l’on tient compte des exportations). Le point médian de cet intervalle correspondrait à environ 6 % des émissions du Canada en 2020, conformément au scénario de carboneutralité à l’échelle mondiale de l’Agence internationale de l’énergie, selon lequel 6 % des réductions cumulées des émissions mondiales entre 2021 et 2050 devraient provenir du remplacement des combustibles fossiles par l’hydrogène à faibles émissions de carbone.

Les détails des prévisions de modélisation se trouvent à l’Annexe IV.

Version textuelle

Graphique à barres illustrant les projections de consommation d’hydrogène en million de tonnes (Mt) au Canada en 2050 selon 26 modèles. Aussi illustré, le pourcentage de consommation finale d’énergie. Les barres sont distribuées de gauche à droite, de la projection la plus faible à la plus élevée, de près de 0 Mt à près de 13 Mt, et 18 %.

Figure 4 : Consommation nationale d’hydrogène à faibles émissions de carbone et part de l’utilisation finale au Canada en 2050.

Remarque : Aucun des scénarios, y compris ceux décrits comme étant pour des « mesures actuelles », n’inclut le CIIHTAll.

Version textuelle

Graphique à barres illustrant les projections de production d’hydrogène totale, par source de production selon 13 modèles, en pétajoules (échelle de gauche) et en Mt d’hydrogène (échelle de droite). Les projections sont distribuées de gauche à droite, de la plus faible à la plus élevée. Trois projections plus faibles, à gauche, projets produisant moins de 1 Mt à partir de gaz naturel avec CSC. Les projections les plus élevées sur la droite avec plus de 20 Mt, desquelles la majorité de l'hydrogène est produit par électrolyse, environ 7 Mt produit à partir de gaz naturel avec CSC et le reste produit à partir de biomasse.

Figure 5 : Production d’hydrogène à faibles émissions de carbone en 2050, par source.

Remarque : Aucun des scénarios, y compris ceux décrits comme étant pour des « mesures actuelles », n’inclut le CIIHT.

3. Quelles sont les prochaines étapes? Priorités et actions

Priorités stratégiques du Canada pour la prochaine période de référence (2024 à 2026)

Afin de concentrer les ressources dans les domaines qui seront les plus efficaces, et sur la base de la mobilisation des membres du cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène, les priorités stratégiques suivantes ont été identifiées pour orienter les actions collectives au cours de la prochaine période de référence (2024 à 2026).

1. Réduire les risques des projets de production à impact élevé d’hydrogène à faibles émissions de carbone

Les premiers projets de production, comme les électrolyseurs d’Air Liquide (20 MW) ou d’Enbridge (2,5 MW) à Markham, sont opérationnels et d’autres grands projets ont reçu des approbations environnementales ou sont en cours de construction. Toutefois, d’autres projets sont encore en cours de développement. Même si ces projets proposés devraient faire appel au futur Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre ou à d’autres mesures de soutien identifiées dans le présent Rapport d’étape, il reste un long chemin à parcourir pour de nombreux projets avant les approbations réglementaires, les décisions finales d’investissement et l’achèvement de la construction. Les risques en cours comprennent la conclusion d’accords d’enlèvement ou une confiance suffisante dans la demande future, ainsi que la gestion d’éventuelles contraintes liées à la main-d’œuvre ou à la chaîne d’approvisionnement lors de la construction du projet. 

Pour réaliser le potentiel du Canada, il est essentiel de réduire les risques liés aux projets de production à impact élevé afin de pouvoir les mener à bien. Cela est important pour les projets qui permettent de réduire les émissions de GES au niveau national ou qui ont des retombées économiques importantes, telles que la création d’emplois ou les exportations. Cela est également important pour les projets ayant des retombées régionales ou ceux qui ont le potentiel d’établir de nouvelles chaînes d’approvisionnement ou de stimuler l’innovation technologique. Le maintien d’un cadre stratégique compétitif sera une action importante du Canada pour réduire les risques liés aux projets de production à impact élevé.

D’autres actions comprennent l’allègement réglementaire (le cas échéant), les contrats sur différence pour le carbone, le soutien continu de l’innovation pour réduire le coût des technologies clés, le déblocage des infrastructures ou des considérations de sécurité (comme le transport de l’ammoniac par train-bloc) et la mise en œuvre du Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre. Dans les régions sans ressources éoliennes ou renouvelables inexploitées, les projets d’électrolyse nécessiteront que le Canada poursuive la décarbonisation de son réseau électrique et l’accroissement de la production d’électricité propre, conformément à la future stratégie du Canada en matière d’électricité et aux objectifs d’électrification.

Au fur et à mesure que ces projets initiaux de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone avanceront, ils soutiendront l’objectif à long terme du Canada, comme il a été précisé dans la Stratégie pour l’hydrogène, qui consiste à continuer à réduire l’intensité carbonique du cycle de vie des projets de production d’hydrogène afin de maximiser le potentiel de décarbonisation de l’hydrogène et de sécurité énergétique internationale.

2. Réaliser des carrefours évolutifs et des corridors stratégiques, en ciblant les utilisations finales les plus prometteuses

Les carrefours d’hydrogène, qui sont des réseaux régionaux de producteurs et de consommateurs d’hydrogène liés par une infrastructure connective, se développent dans tout le Canada, mais nombre d’entre eux n’en sont qu’à leurs débuts. Il peut également s’agir d’environnements régionaux favorables, comme la coordination en cours dans le Canada atlantique sur les projets et infrastructures d’exportation de l’énergie éolienne et de l’hydrogène. Les carrefours bénéficieront d’un soutien pour comprendre le marché et les possibilités de réduction des GES dans leur zone régionale et pour continuer à établir des liens entre les projets d’offre et de demande afin de devenir autosuffisants et d’atteindre l’échelle nécessaire pour réduire efficacement les coûts. Les corridors stratégiques pour l’hydrogène, ainsi que les carrefours, peuvent constituer l’épine dorsale du futur secteur de l’hydrogène. Les corridors peuvent être terrestres, comme entre Prince George et Vancouver ou le corridor de transport de marchandises Windsor-Montréal, ou maritimes, comme les corridors d’exportation et de commerce entre les ports et d’autres carrefours nationaux ou internationaux. En 2024, le Canada commencera à élaborer une stratégie sur les carrefours et les corridors qui analysera les zones et les régions les plus prometteuses pour l’investissement dans les carrefours et les corridors de l’hydrogène.

La Stratégie canadienne pour l’hydrogène décrit tous les domaines et toutes les utilisations finales où l’hydrogène à faibles émissions de carbone pourrait jouer un rôle potentiel dans les efforts de décarbonisation du Canada. Aujourd’hui, les marchés potentiels d’utilisation finale du Canada sont plus clairs. L’hydrogène jouera un rôle clé dans la décarbonisation des secteurs difficiles à décarboniser, en particulier lorsque les solutions alternatives sont non disponibles ou limitées. Ces preuves indiquent que certaines utilisations finales de l’hydrogène à faibles émissions de carbone sont plus mûres ou plus prometteuses que d’autres, notamment dans le secteur des véhicules moyens et lourds (par exemple, le transport de marchandises sur de longues distances et le transport en commun), l’industrie lourde (par exemple, l’acier, les produits chimiques et le raffinage) et le mélange, en particulier lorsque le mélange pourrait ouvrir la voie au remplacement intégral du gaz naturel par l’hydrogène, le cas échéant. En se concentrant sur le déploiement à court terme de l’hydrogène dans ces applications, en particulier dans le cadre des carrefours et des corridors, on apportera un soutien à la création d’un marché national et on montrera comment l’hydrogène peut permettre de réduire les émissions de GES dans des zones dont la décarbonisation serait autrement coûteuse.

3. Codes et normes

L’élaboration de codes et de normes reste importante pour le déploiement des technologies de l’hydrogène, des piles à combustible et des infrastructures de ravitaillement, car elle apporte une certitude aux investisseurs tout au long de la chaîne de valeur. Il sera également important d’approfondir la compréhension des fuites d’hydrogène en rapport avec les codes et les normes afin de garantir les avantages nets de l’utilisation de l’hydrogène en termes d’émissions de GES et d’encourager les meilleures pratiques.

L’élaboration de codes et de normes dans l’ensemble de la chaîne de valeur vaste et variée de l’hydrogène est un processus pluriannuel mené par des organisations largement indépendantes des gouvernements. Il s’agit d’un processus exigeant qui nécessite de la persévérance et une coordination entre les différents paliers de gouvernement, l’industrie et les services publics, ainsi qu’une coordination internationale, afin de garantir que les normes canadiennes sont bel et bien harmonisées avec les exigences internationales en matière de sécurité, de rendement et de fiabilité. Le groupe de travail des codes et normes publiera la feuille de route du Canada sur les codes et les normes en matière d’hydrogène en 2024, préparant ainsi le terrain pour les prochaines étapes de l’élaboration de codes et de normes en matière d’hydrogène à faibles émissions de carbone. 

4. Sensibilisation et données du marché

Lorsque la Stratégie canadienne pour l’hydrogène a été publiée en décembre 2020, elle se voulait un appel à l’action lancé à tous les intervenants de la chaîne de valeur de l’hydrogène sur l’occasion que représente l’hydrogène. Cet appel a été entendu après le lancement du cadre de mise en œuvre et la mobilisation qui s’en est suivie dans divers sous-secteurs de l’économie. Cependant, le citoyen ordinaire comprend très peu le potentiel de l’hydrogène en tant qu’énergie à faibles émissions de carbone pour décarboniser et soutenir la croissance économique des ménages au Canada. Ce manque de sensibilisation peut se traduire par une faible confiance envers la sécurité et le potentiel transformateur de l’hydrogène. Le paysage entourant l’hydrogène est complexe, et le fait de s’assurer que l’hydrogène est largement compris et adopté facilitera un déploiement rapide une fois que tous les cadres législatifs nécessaires auront été mis en place. Tout retard dans la sensibilisation à l’hydrogène deviendra inévitablement un obstacle à l’acceptation sociale. Bien qu’un grand nombre de rapports et d’études aient été produits ces dernières années, notamment par les groupes de travail dans le cadre de la Stratégie pour l’hydrogène, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour assurer une large diffusion de leurs conclusions.

Les gouvernements, le milieu universitaire et l’industrie doivent activement sensibiliser le public pour faciliter son acceptation de l’hydrogène à faibles émissions de carbone, en particulier dans les domaines considérés comme des priorités stratégiques, tels que la réduction des risques liés à la production, l’utilisation finale et les projets de carrefours. Parmi les exemples réussis, on peut citer les séances d’information organisées par les commissions de transport qui présentent des autobus à pile à combustible pour permettre aux citoyens de s’informer sur les piles à combustible à hydrogène, ou encore le soutien apporté aux projets de mélange d’hydrogène en tant que forme de décarbonisation passive nécessitant une adaptation limitée du public

Un moyen d’accroître la sensibilisation pourrait être la création d’un forum virtuel régulier sur l’énergie hydrogène, réunissant les intervenants de l’hydrogène, où les priorités stratégiques récentes établies dans le présent Rapport d’étape pourraient être discutées et où des groupes de travail pourraient rendre compte de l’avancement ou des principales conclusions des études. Les attentes continuent également de croître en ce qui concerne l’amélioration des données du marché, de l’expertise, des prévisions, de l’analyse et de la connaissance de l’hydrogène à faibles émissions de carbone, en particulier à mesure que l’examen de son rôle potentiel dans la décarbonisation s’intensifie ou que d’autres mécanismes de politiques sont pris en considération. Les prévisions de modélisation doivent être continuellement affinées et mises à jour afin de prendre en compte les changements du marché et les innovations technologiques au fur et à mesure qu’ils se produisent.

Alors qu’une nouvelle enquête de Statistique Canada rendra compte de la production d’hydrogène à faibles émissions de carbone et sera disponible d’ici 2025, il restera prioritaire pour les gouvernements et l’industrie de veiller à ce que les données et les connaissances sur le marché de l’hydrogène à faibles émissions de carbone soient approfondies et solides, et à ce que la nouvelle modélisation gouvernementale s’améliore continuellement, notamment pour inclure la granularité provinciale, les prévisions du marché économique en dehors d’un scénario de carboneutralité et l’incorporation adéquate de l’impact des mesures récemment annoncées, comme le Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre et d’autres mesures.

Prochaines étapes de la mise en œuvre de la Stratégie canadienne pour l’hydrogène

Les 3 dernières années de collaboration au sein des groupes de travail du cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène ont donné lieu à une multitude de discussions, de recherches, d’analyses et de conseils qui ont permis au Canada de progresser dans la mise en œuvre des 32 recommandations de la Stratégie pour l’hydrogène et de soutenir les informations fournies dans le présent Rapport d’étape.

Dans l’avenir, le Canada cherchera à améliorer le fonctionnement du cadre de mise en œuvre, en s’attachant à garantir un partage efficace des informations, une meilleure communication et une plus grande transparence publique, et à faire en sorte qu’il reflète les priorités stratégiques et l’évolution du marché du secteur de l’hydrogène à faibles émissions de carbone. Pour y arriver, il serait possible de créer un forum virtuel régulier sur l’énergie hydrogène, réunissant les intervenants de l’hydrogène, où les priorités stratégiques récentes établies dans le présent Rapport d’étape pourraient être discutées et où des groupes de travail pourraient rendre compte de l’avancement ou des principales conclusions des études. En 2024, le comité directeur du cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène mettra à jour la structure des groupes de travail et d’étude de la stratégie, en veillant à ce que le cadre en place puisse s’appuyer sur les leçons apprises depuis 2020 et à faire progresser les priorités stratégiques identifiées dans le présent Rapport d’étape. 

Conclusion

Ce Rapport d’étape confirme que l’hydrogène a toujours un rôle à jouer pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux dans le contexte de la sécurité énergétique, de la transition énergétique et de l’impératif climatique au sens large. L’hydrogène à faibles émissions de carbone produit pour l’exportation au Canada contribuera à la création d’emplois verts durables, à la sécurité énergétique internationale et à la réduction des émissions à l’échelle mondiale. Dans le cadre des objectifs climatiques de carboneutralité du Canada, l’hydrogène à faibles émissions de carbone complétera l’électrification et d’autres approches d’atténuation du carbone en aidant à décarboniser les secteurs difficiles à décarboniser où l’électrification seule serait moins économique ou techniquement irréalisable.

Les travaux des dernières années ont permis à l’écosystème canadien de l’hydrogène à faibles émissions de carbone de progresser dans de nombreux domaines et ont contribué à mettre en évidence les domaines qui requièrent une attention particulière dans les années à venir. Dans l’avenir, les gouvernements, l’industrie, les organisations non gouvernementales et le milieu universitaire du Canada devraient poursuivre les travaux visant à concrétiser la vision exposée dans la Stratégie pour l’hydrogène.

Annexes

I. Faits saillants des projets de production d’hydrogène

Avec jusqu’à 80 projets de production à faibles émissions de carbone annoncés partout au Canada depuis 2020, l’intérêt pour le développement de ce carburant énergétique propre est important.

Cette annexe présente les projets connus de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone au Canada qui sont d’importance régionale ou nationale. Ensemble, ils brossent un tableau de l’innovation technologique, des atouts régionaux, de la participation des Autochtones et de la manière dont les diverses matières premières abondantes du Canada influencent le développement du marché.

Les projets de production d’hydrogène annoncés ou connus ne sont pas tous énumérés; les projets dans le cadre desquels l’hydrogène à faibles émissions de carbone serait fourni pour une utilisation finale précise, par exemple pour un établissement industriel, une raffinerie de biocarburants, le ravitaillement des transports ou une centrale électrique, se trouvent dans la section décrivant les projets d’utilisation finale.

Canada atlantique

Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard

EverWind Fuels : Projet de production et d’exportation d’hydrogène et d’ammoniac à Point Tupper

Un projet d’usine de production d’électrolytes situé sur un site industriel existant à Point Tupper, en Nouvelle-Écosse, qui offre le terminal d’expédition libre de glaces le plus profond de la côte atlantique nord-américaine. L’usine produirait environ 1 million de tonnes par an d’ammoniac à faible teneur en carbone (converti à partir d’hydrogène) pour l’exportation vers les marchés mondiaux d’ici 2026, et serait alimentée par de nouvelles ressources éoliennes et solaires terrestres, la production initiale étant prévue en 2025. Une expansion accrue avec des ressources éoliennes extracôtières pourrait permettre de décupler la production dans le futur. EverWind Fuels a établi des partenariats avec les Premières Nations Membertou, Paqtnkek et Potlotek.

  • État actuel : Évaluation environnementale provinciale accordée, sous conditions, en février 2023; ingénierie préliminaire de la phase 1 du projet terminée
  • Financement : prêt de 125 millions de $ US d’Exportation et développement Canada
World Energy GH2: Projet Nujio’qonik

Le développement prévu d’une usine de production d’hydrogène électrolytique à Stephenville et de deux parcs éoliens à Port au Port et Codroy, à Terre-Neuve-et-Labrador. Grâce à une approche de développement par étapes, le projet Nujio'qonik (prononcé « nou-djio-ho-nik ») prévoit d’atteindre la production initiale d’ici 2026, avec un potentiel d’expansion à plus de 3 GW de capacité de production d’énergie éolienne terrestre pour alimenter la production de jusqu’à 250 000 tonnes par an d’hydrogène, à convertir en ammoniac pour l’exportation au niveau mondial.

Le projet a un protocole d’entente avec la Première Nation Qalipu, qui travaille avec le partenaire du projet, la DOB Academy des Pays-Bas, pour mettre en place un institut de formation proposant des programmes sur les énergies renouvelables avec le Collège de l’Atlantique Nord afin d’offrir des possibilités aux membres de la bande. Le projet a bénéficié d’un investissement de 50 millions de dollars de la part de la société sud-coréenne SK Ecoplant. World Energy GH2 a acquis le port d’accès en eau profonde de Stephenville pour soutenir le projet.

  • État actuel : Sélectionné pour des droits exclusifs sur des terres de la Couronne; évaluation environnementale provinciale en cours accordée
  • Financement : prêt de 95 millions de $ US d’Exportation et développement Canada
ABO, Braya Renewables : Usine de production d’énergie éolienne et d’hydrogène et parc éolien de Toqlukuti'k

Un partenariat entre ABO, Braya Renewables et la Première Nation Miawpukek pour le développement d’un parc éolien terrestre dans la région de l’isthme de Terre-Neuve-et-Labrador afin de soutenir la production d’hydrogène à faibles émissions de carbone, initialement pour l’utilisation dans la raffinerie de biocarburants de Braya à Come by Chance et par la suite pour l’exportation. Le projet vise le développement d’une capacité éolienne de 5 000 MW. La première phase, soutenue par la demande d’hydrogène de Braya, devrait être opérationnelle en 2027 à 2029, avec une mise à l’échelle de la production jusqu’en 2028 à 2029 pour soutenir l’exportation.

  • État actuel : Sélectionné pour des droits exclusifs sur des terres de la Couronne; en attente d’une évaluation environnementale provinciale
  • Financement : 49 millions de dollars du Fonds stratégique pour l’innovation et 37 millions de dollars du Fonds pour les combustibles propres
Nu:Ionic

Un partenariat entre Liberty Utilities et Nu:Ionic pour le développement d’un système de production d’hydrogène de 2,4 tonnes par jour utilisant les reformeurs catalytiques à micro-ondes exclusifs de Nu:ionic, situés au Nouveau-Brunswick. Le projet marque la première application de la technologie utilisant l’énergie micro-onde pour décarboniser le gaz naturel avec un reformage électrifié. La technologie comprend un système de captage du carbone pour produire du dioxyde de carbone liquide à des fins de réutilisation ou de captage. Liberty utilisera l’usine pour piloter le mélange d’hydrogène et de gaz naturel. L’hydrogène produit sera également utilisé dans les secteurs du transport par véhicules lourds et du transport public.

  • État actuel : Protocole d’entente signé en août 2023
Port de Belledune : Carrefour de production d’hydrogène et d’ammoniac verts

Développement projeté d’une installation de production d’électrolyse de 200 MW, avec une expansion planifiée dans le futur pour soutenir l’exportation au niveau mondial. Le projet fait partie du carrefour d’énergie verte prévu du port de Belledune, qui devrait être un moteur de l’économie verte dans le nord du Nouveau-Brunswick. La mise en service de l’usine pourrait avoir lieu dès 2027. Dans le cadre de ce plan, le port et Cross River étudient la possibilité d’utiliser des petits réacteurs modulaires avancés d’ARC Clean Technology afin de fournir une source d’énergie pour la production accrue d’hydrogène et pour d’autres industries du port. Le port a signé des protocoles d’entente avec les ports de Niedersachsen à Wilhemshaven, en Allemagne, et le port d’Hambourg afin de collaborer sur les expéditions de combustibles propres et de produits verts. Il a également conclu un protocole de relation, de mobilisation et de consultation avec les Premières Nations de Pabineau et d’Eel River Bar (Ugpi'ganjig) et avec Mi'gmawe'l Tplu'taqnn Inc. (MTI).

  • État actuel : Entente de principe conclue entre le port de Belledune et Cross River Infrastructure en août 2022

Centre du Canada

Manitoba, Ontario, Québec

Air Liquide : Bécancour

L’électrolyseur à membrane échangeuse de protons d’Air Liquide, d’une capacité de 20 MW, situé à Bécancour, au Québec, a commencé à fonctionner en janvier 2021, et constituait alors la plus grande usine d’électrolyse au monde. Il produit 3 000 tonnes d’hydrogène à faibles émissions de carbone annuellement et, par rapport aux procédés traditionnels de production d’hydrogène, permet d’éviter 27 000 tonnes d’émissions de GES par année. L’installation utilise quatre unités HyLYZER 1000-30 de 5 MW développées par la société canadienne Hydrogenics et bénéficie de l’électricité propre fournie par Hydro-Québec et de la proximité des marchés de l’industrie et des transports.

  • État actuel : Opérationnel à partir de janvier 2021
Hy2Gen/Yara/EPC : Courant

Un projet d’électrolyseur de 300 MW est à l’étude, en collaboration avec le Port de Baie-Comeau, au Québec, ainsi que les plans du port pour explorer la consommation d’énergie verte dans sa zone industrielle. L’hydrogène à faibles émissions de carbone produit dans le cadre du projet sera utilisé au niveau national pour produire du nitrate d’ammonium destiné au marché des explosif.

  • État actuel : L’objectif est d’être en activité d’ici 2028
TES Canada : Projet Mauricie

Un projet d’électrolyseur de 1 000 MW, d’une valeur de 4 milliards de dollars, utilisant de l’énergie éolienne et solaire dédiée située dans la Vallée de la transition énergétique, qui pourrait produire 70 000 tonnes d’hydrogène à faibles émissions de carbone par année. Il visera à réduire les émissions annuelles de GES de 800 000 tonnes, en consacrant un tiers de son hydrogène à la décarbonisation du transport sur de longues distances, le reste étant produit à partir de gaz naturel renouvelable électrique.

  • État actuel : L’objectif est d’être en activité d’ici 2028
Bruce Power : Production d’hydrogène à partir d’énergie excédentaire

Exploration prévue des possibilités d’utiliser l’énergie excédentaire de la centrale nucléaire de Bruce, en Ontario, pour produire de l’hydrogène. Le projet sera mené en partenariat avec le Hydrogen Business Council et s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Ontario en matière d’hydrogène à faibles émissions de carbone.

  • État actuel : Une étude de faisabilité est en cours dans les entreprises de la région « Clean Energy Frontier » des comtés de Bruce, Grey et Huron
Charbone : Selkirk

La ville de Selkirk, au Manitoba, a signé un protocole d’entente avec Charbone pour un projet d’usine d’électrolyse qui serait alimentée par de l’énergie renouvelable et qui pourrait fournir jusqu’à 200 kg d’hydrogène à faibles émissions de carbone au Manitoba et au-delà dès 2023. Charbone a loué 4,6 acres de terrain à l’ouest de l’usine de traitement des eaux usées déclassée de Selkirk pour y installer l’usine d’électrolyse.

  • État actuel : Délivrance de permis, planification et faisabilité environnementales

Ouest du Canada

Alberta, Colombie-Britannique, Saskatchewan

Air Products : Complexe énergétique à hydrogène carboneutre

Air Products construit actuellement à Edmonton, en Alberta, un complexe énergétique à hydrogène carboneutre d’une valeur de 1,6 milliard de dollars qui utilise la technologie de reformage autothermique (ATR) pour produire 140 000 tonnes d’hydrogène par an à partir de gaz naturel et un processus de captage du carbone avec un taux de captage du carbone supérieur à 90 %. L’usine devrait être mise en service en 2024 et servir d’ancrage pour l’approvisionnement en hydrogène à faibles émissions de carbone à des projets d’utilisation finale dans l’ensemble du carrefour d’hydrogène de la région d’Edmonton, ainsi que pour la production de diesel renouvelable. L’usine prévoit la liquéfaction de 35 tonnes par jour d’hydrogène, qui sera utilisé dans le marché des transports, un poste de ravitaillement à grande échelle et une unité de production électrique entièrement alimentée par hydrogène, capable de fournir un excédent d’électricité au réseau de l’Alberta.

  • État actuel : Travaux de construction en cours
  • Financement : 300 millions de dollars du Fonds stratégique pour l’innovation – Accélérateur net zéro, 160 millions de dollars du programme Alberta Petrochemicals Incentive et 15 millions de dollars du défi Shovel-Ready d’Emissions Reduction Alberta
Ekona : Réacteur à pyrolyse de méthane

Ekona développe une nouvelle solution à base de pyrolyse du méthane qui convertit le gaz naturel en hydrogène et en carbone solide, réduisant ainsi considérablement les émissions de GES. La technologie brevetée d’Ekona est peu coûteuse, évolutive et résout les problèmes d’encrassement du carbone typiques de la plupart des plateformes de pyrolyse de méthane. Ekona développe son réacteur à pyrolyse de méthane dans son usine d’essai de Burnaby, en Colombie-Britannique, et déploiera une usine pilote d’une tonne par jour en Alberta en 2024 pour une démonstration sur le terrain et des essais opérationnels.

  • État actuel : Planification et faisabilité
Bande indienne de McLeod Lake : Carrefour de transition énergétique de Tse'khene

Un carrefour de transition énergétique de 7 milliards de dollars dirigé par des Autochtones, qui comprendra des projets de production d’électrolyse et d’hydrogène à partir de gaz naturel avec captage du carbone, situé à 80 à 90 kilomètres au nord de Prince George, dans la réserve indienne de Kerry Lake East. Une fois entièrement développé, il comprendra également une usine de chevauchement et sera l’un des plus grands projets énergétiques autochtones au Canada.

  • État actuel : Protocole d’entente signé avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, octobre 2023 (travaux de construction prévus en 2024, mise en service d’ici 2026)
Première nation de Fort Nelson et Hydrogen Naturally : Usine de production Bright Green

La Première Nation de Fort Nelson et Hydrogen Naturally dirigent ce qui pourrait être la première usine de production d’hydrogène par gazéification de la biomasse en Colombie-Britannique. L’usine aurait une capacité de 20 000 tonnes d’hydrogène par année, en utilisant des granulés provenant de fibres contrôlées par la Première Nation de Fort Nelson. Elle transformerait les résidus forestiers riches en carbone et de faible valeur en hydrogène tout en captant le carbone de manière permanente, créant ainsi un producteur de carburant carbonégatif.

  • État actuel : Première étape de planification pré-projet
HTEC : Usines de Burnaby et de North Vancouver

En juin 2023, HTEC a commencé un projet de production de 2 tonnes par jour à Burnaby, qui sera le premier électrolyseur à l’échelle de la province dédié à l’alimentation des VEPC à zéro émission, pour soutenir le mandat de la province en matière de véhicules à zéro émission. HTEC a également annoncé des plans pour la construction d’une usine de liquéfaction de 15 tonnes par jour à North Vancouver pour desservir le secteur des transports moyens et lourds, dont la mise en service est prévue d’ici 2026. Cette usine pourra fournir du carburant à 60 camions à hydrogène lourds ou 4 000 voitures à hydrogène, ce qui pourrait réduire les émissions de carbone de 11 000 tonnes de CO2par an.

  • État actuel : Le projet de Burnaby est en cours de construction et devrait être opérationnel d’ici la fin de 2024
  • Financement : 5 millions de dollars du programme Croissance et productivité des entreprises de PacifiCan; 3 millions de dollars du Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro de RNCan; 16,5 millions de dollars du Bureau des énergies propres et des grands projets de la Colombie-Britannique
Pembina Pipeline : Complexe à faibles émissions de carbone

Pembina Pipeline prévoit une installation de production d’ammoniac à faibles émissions de carbone à côté de son complexe de Redwater, dans l’Alberta Industrial Heartland, près de Fort Saskatchewan, en Alberta. Le projet vise à utiliser le gaz naturel avec CUSC pour produire 85 kilotonnes par an d’hydrogène à faibles émissions de carbone, qui sera converti en ammoniac à faibles émissions de carbone et transporté vers le Japon et les marchés asiatiques.

  • État actuel : Protocole d’entente signé avec Marubeni Corporation en mai 2023 (les travaux précédant l’ingénierie préliminaire devraient être achevés au début de 2024).

II. Progrès provinciaux et territoriaux

Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique est bien placée pour développer son secteur de l’hydrogène afin de répondre à la demande croissante de solutions à faibles émissions de carbone au niveau local et dans le monde entier. Compte tenu de sa proximité avec les marchés d’exportation, de sa main-d’œuvre qualifiée, de son offre abondante de gaz naturel, de ses énergies renouvelables et de ses avantages géologiques, la Colombie-Britannique est bien placée pour fournir au marché mondial une part importante d’hydrogène à faibles émissions de carbone.

La Colombie-Britannique a publié sa stratégie pour l’hydrogène en 2021 et a créé un Bureau de l’hydrogène au sein de son bureau des énergies propres et des grands projets, qui fait office de principale liaison gouvernementale pour les questions provinciales liées à l’énergie propre et aux grands projets, y compris l’hydrogène. En outre, le BC Centre for Innovation and Clean Energy (CICE) a été créé en octobre 2021 pour soutenir le développement de technologies énergétiques en Colombie-Britannique, notamment l’hydrogène à faibles émissions de carbone et le captage, l’utilisation et le stockage du carbone. Le CICE offre des possibilités de financement et de réalisation de projets à un stade précoce.

La norme provinciale sur les combustibles à faible teneur en carbone fixe des objectifs de réduction de l’intensité des émissions pour les combustibles destinés aux transports, qui augmentent chaque année, passant de 20 % en 2023 à 30 % en 2030, de manière linéaire. Les fournisseurs de combustibles reçoivent des crédits lorsqu’ils fournissent des combustibles dont l’intensité carbonique est inférieure aux objectifs et peuvent utiliser ou acheter des crédits pour compenser les combustibles dont l’intensité carbonique est supérieure aux objectifs. Globalement, les crédits et les débits doivent s’additionner pour atteindre zéro, sinon le fournisseur devra payer une pénalité pour non-conformité, qui est passée à 600 $ par tonne à partir de 2023.

Plusieurs initiatives de financement ont été établies dans la province pour soutenir les projets de décarbonisation, notamment CleanBC Industry Fund, qui finance le projet de pyrolyse de méthane de Hazer et FortisBC Energy pour la production d’hydrogène et le fonds Innovative Clean Energy, qui soutiendra l’élaboration de codes et de normes pour l’hydrogène.

Dans le cadre du partenariat Indigenous Clean Energy Opportunities, la province collabore avec le conseil First Nations Energy and Mining afin d’identifier les possibilités de participation des groupes autochtones au secteur de l’hydrogène. Outre les travaux menés par la province avec les groupes autochtones, le gouvernement poursuit les actions prioritaires qui sont essentielles à la croissance du secteur de l’hydrogène en Colombie-Britannique.

La Table régionale sur l’énergie et les ressources de la Colombie-Britannique a été lancée en juin 2022. Dans le cadre de cette table régionale, le gouvernement du Canada, le gouvernement de la Colombie-Britannique et le conseil First Nations Leadership s’engagent à mener un dialogue inclusif afin que les gouvernements et les Premières Nations de la Colombie-Britannique s’entendent sur les possibilités de croissance régionale et sur les mesures à prendre pour les exploiter. Ensemble, les partenaires ont convenu d’accélérer les progrès dans six domaines prometteurs, y compris les combustibles propres et l’hydrogène, ce qui renforcera considérablement l’avantage concurrentiel de la Colombie-Britannique dans les secteurs de l’énergie propre et des ressources naturelles.

En 2023, le rôle de la Régie de l’énergie de la Colombie-Britannique s’est étendu à la fabrication, au stockage et à la distribution d’hydrogène, de méthanol et d’ammoniac, ainsi qu’au captage et au stockage du carbone.

Alberta

L’Alberta a publié sa feuille de route pour l’hydrogène en novembre 2021, dans laquelle elle a souligné l’utilisation de l’hydrogène pour décarboniser plusieurs secteurs, notamment le chauffage des résidences et des commerces, la production et le stockage d’électricité, les processus industriels, les transports et le marché de l’exportation. Dans sa stratégie, les coûts de l’hydrogène produit en Alberta à partir de RMV ou d’ATR avec CSC ont été estimés à moins de 2 $ par kg en 2020 et à un niveau inférieur à la moyenne des coûts mondiaux pour ces procédés.

L’Alberta abrite le Hydrogen Centre of Excellence, dirigé par Alberta Innovates. Le gouvernement de l’Alberta a investi 50 millions de dollars pour créer le centre, qui comprend un programme de financement, des installations d’essai et de service, ainsi qu’un forum destiné à faciliter les partenariats afin de réduire les risques liés au développement de la technologie et de l’innovation dans le domaine de l’hydrogène. Le centre a récemment annoncé l’octroi de plus de 20 millions de dollars, ainsi que de 9,4 millions de dollars de la part de RNCan, pour soutenir 18 nouveaux projets visant à faire progresser l’innovation dans l’utilisation de l’hydrogène partout dans la province. Il s’agit de projets liés à la production, au stockage et au transport de l’hydrogène. Un cycle supplémentaire de financement de 50 millions de dollars (et de 5 millions de dollars de RNCan) par l’intermédiaire d’Alberta Innovates et d’Emissions Reductions Alberta a été annoncé en août 2023 afin de soutenir les chercheurs, les innovateurs, les entreprises et l’industrie pour développer des technologies essentielles à l’avancement de la feuille de route pour l’hydrogène de la province.

En janvier 2023, l’Alberta a reçu un investissement fédéral de 9,74 millions de dollars par l’intermédiaire de Développement économique Canada pour les Prairies afin de développer sa chaîne d’approvisionnement d’hydrogène, 3,74 millions de dollars étant destinés à Edmonton Global. L’organisation accueillera des événements internationaux et d’autres ateliers visant à promouvoir et à soutenir les investissements étrangers dans la chaîne d’approvisionnement locale d’hydrogène, ainsi que pour soutenir le développement du marché du travail. Une partie de ce mandat est mise en œuvre par l’intermédiaire de Hydrogen Innovation Accelerator, qui soutient la croissance des petites et moyennes entreprises. Trois millions de dollars supplémentaires seront consacrés à l’achat d’équipements de ravitaillement pour les camions lourds et un poste de ravitaillement en hydrogène à Calgary. Les trois millions de dollars restants serviront à financer des installations d’essai d’infrastructures de ravitaillement en hydrogène. Le Hydrogen Centre of Excellence a tiré parti de ces 3 millions de dollars en y ajoutant 10,3 millions supplémentaires afin d’améliorer les installations et les services d’essai d’InnoTech Alberta et de C-FER Technologies.

D’un point de vue réglementaire, l’Alberta Utilities Commission a mené une enquête publique sur le mélange d’hydrogène dans les systèmes de distribution de gaz, publiant ses conclusions en juin 2022. La Commission a formulé plusieurs observations, notamment des amendements au Gas Utilities Act et à la Loi sur la distribution du gaz de l’Alberta pour permettre le mélange d’hydrogène, ainsi que l’autorisation d’un seuil de mélange maximal initial de 20 % en volume, mais a également souligné que les projets pilotes devraient commencer à un niveau de mélange plus faible.

La province dispose d’un potentiel important pour le stockage du carbone et de l’hydrogène. Des projets sont en cours pour évaluer les implications du stockage de l’hydrogène dans des cavernes de sel précédemment utilisées pour le gaz naturel. En mars 2022, la province a sélectionné six propositions de projets dans la région du centre industriel de l’Alberta, près d’Edmonton, pour une première évaluation des capacités de stockage géologique du carbone. Le Carrefour de séquestration de carbone Atlas, développé par Shell et ATCO, est l’un des six projets et pourrait avoir une capacité de stockage de 7 à 10 Mt de CO2 par année. Le projet existant de captage et de stockage de carbone Quest a permis d’entreposer 7 Mt de CO2 depuis 2015. En octobre 2022, le gouvernement de l’Alberta a sélectionné 19 propositions supplémentaires pour développer des carrefours de stockage de carbone dans la province.

L’Alberta a mis en œuvre le règlement Technology Innovation and Emissions Reduction (TIER), qui a été modifié début 2023 pour inclure les installations qui importent plus de 10 000 tonnes d’hydrogène par an. En vertu de ce règlement, les grands émetteurs sont soumis à des objectifs de réduction des émissions et à un système de crédits d’émission. Le programme Alberta Petrochemicals Incentive (APIP) soutient la croissance des installations qui utilisent le gaz naturel dans leurs processus de production. Les projets de production d’hydrogène propre à partir de gaz naturel avec captage du carbone peuvent faire l’objet d’une demande de financement dans le cadre du programme. Le complexe d’hydrogène carboneutre d’Air Products s’est récemment qualifié pour une subvention de 161 millions de dollars du programme APIP.

Saskatchewan

En mai 2022, le gouvernement de la Saskatchewan, ainsi que les partenaires industriels Federated Co-operatives Limited (FCL) et Whitecap Resources Inc., ont annoncé leur soutien à L’Accélérateur de transition et au Saskatchewan Research Council pour la réalisation d’une étude sur les fondations d’un carrefour d’hydrogène dans le corridor industriel Regina-Moose Jaw. Le rapport devait être publié avant la fin de 2023.

Whitecap Resources et FCL ont signé un protocole d’entente pour utiliser l’expertise de Whitecap en matière de CUSC afin d’aider FCL à atteindre ses objectifs de réduction des émissions en Saskatchewan. Le protocole d’entente prévoit le captage du CO2par FCL à partir du Co-op Refinery Complex à Regina et du Co-op Ethanol Complex près de Belle Plaine, en Saskatchewan, qui serait ensuite compressé, transporté et séquestré par Whitecap. Le CO2 capté sera séquestré par Whitecap dans le cadre du projet de récupération assistée du pétrole à l’aide de CO2 de l’unité Weyburn ou injecté dans une nouvelle installation de stockage de CO2 salin.

Les travaux de construction d’une nouvelle infrastructure de CO2 en Saskatchewan créeraient un carrefour du carbone dans la zone de Regina-Moose Jaw, permettant la production d’hydrogène à plus faible intensité carbonique pour une utilisation à d’autres fins.

Le gouvernement de la Saskatchewan a mis l’accent sur le soutien de l’infrastructure de CO2 et sur l’avancement et le développement de la technologie de CUSC. La Saskatchewan a publié ses priorités en matière de CUSC en septembre 2021, où des actions clés ont été mises en évidence pour faire progresser les investissements du secteur privé dans le CUSC. Reconnaissant ainsi que l’augmentation de la disponibilité potentielle des carrefours et des installations de CUSC encouragera la poursuite de la décarbonisation et le développement de la production d’hydrogène à faible teneur en carbone.

Manitoba

Le Manitoba élabore actuellement sa propre stratégie de développement économique de l’hydrogène afin de mettre à jour les évaluations préliminaires réalisées en 2003. Le Manitoba dispose d’une abondance naturelle d’hydroélectricité pour la production d’hydrogène à faible teneur en carbone, d’une infrastructure ferroviaire existante qui peut servir pour le transport de l’hydrogène et de ses dérivés, ainsi que d’une capacité d’exportation internationale existante au port de Churchill.

New Flyer Group Inc. est un fabricant de véhicules de transport en commun et d’autocars de renommée internationale établi à Winnipeg. New Flyer développe des autobus à pile à hydrogène de pointe et dispose d’un marché existant dans l’ensemble de l’Amérique du Nord. L’entreprise étudie actuellement une occasion d’expansion concernant le développement d’une infrastructure de postes de ravitaillement pour ses autobus à pile à combustible; l’infrastructure a été un défi majeur dans le déploiement de ces véhicules au Manitoba. En janvier 2023, Winnipeg Transit a passé une commande ferme pour plusieurs autobus à pile à combustible de New Flyer, dont la livraison est prévue pour 2024. Le contrat comprend une option pour 150 autobus supplémentaires et a été soutenu par le Programme d’infrastructure Investir dans le Canada. L’agence de transport prévoit également de lancer un programme pilote pour un électrolyseur et un distributeur d’hydrogène sur place afin d’alimenter les véhicules.

Ontario

L’Ontario a publié en avril 2022 sa Stratégie relative à l’hydrogène bas carbone, qui définit ses objectifs et ses actions pour l’utilisation de l’hydrogène à faibles émissions de carbone. L’Ontario voit d’importantes utilisations de l’hydrogène dans le secteur industriel, le mélange de gaz naturel pour la production d’électricité ou de chaleur et les services de régulation du réseau.

En 2023, la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) de l’Ontario a lancé le Fonds pour l’innovation relative à l’hydrogène, financé à hauteur de 15 millions de dollars, afin d’étudier, d’évaluer et de démontrer comment les technologies de l’hydrogène à faibles émissions de carbone peuvent être intégrées au réseau pour équilibrer et renforcer le système électrique fiable de l’Ontario. La SIERE a annoncé les bénéficiaires en novembre 2023 pour un financement qui se concentrera sur les occasions pour l’hydrogène de servir de carburant de remplacement propre pour le transport et d’autres utilisations finales.

Parmi les projets notables, on peut citer :

  • Emerald Energy from Waste Inc., une entreprise de Brampton, reçoit 3 millions de dollars pour un nouvel établissement qui produira de l’hydrogène à partir de déchets afin de mettre à l’essai sa capacité à fournir des services relativement au réseau électrique et à fournir de l’hydrogène aux véhicules lourds
  • Atura Power reçoit 4,1 millions de dollars pour mélanger jusqu’à 15 % d’hydrogène avec du gaz naturel afin de produire de l’électricité à la centrale électrique Halton Hills (HHGS), ce qui en fait le plus grand projet de mélange d’hydrogène à base d’électricité, raccordé au réseau et à faible teneur en carbone de l’histoire du Canada
  • L’université Western reçoit 0,5 million de dollars pour développer un site de démonstration qui mettra à l’essai l’hydrogène produit par l’énergie solaire et l’hydrogène produit par le biogaz afin d’évaluer les avantages environnementaux de chacun

La SIERE pilote également une structure tarifaire interruptible, qui offrirait aux grands consommateurs d’électricité des tarifs d’électricité réduits en échange d’un engagement à réduire leur consommation lors d’événements liés à la fiabilité du système ou à la fiabilité locale.

De plus, la SIERE devait rendre compte au ministre de l’Énergie, au plus tard le 15 septembre 2023, d’un plan visant à concevoir et à mettre en œuvre un projet pilote de tarifs interruptibles adapté aux producteurs d’hydrogène de l’Ontario qui emploient des électrolyseurs. Cela fait partie du plan de la stratégie visant à évaluer comment les nouvelles structures de tarification de l’électricité pourraient encourager les projets de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone.

Il existe quelques projets de production planifiés et en cours d’analyse dans la province, qui sont situés au même endroit que l’approvisionnement en énergie renouvelable ou que la demande industrielle. Par exemple, le Niagara Hydrogen Centre d’Atura Power utilisera les ressources hydroélectriques excédentaires pour produire de l’hydrogène à faibles émissions de carbone à l’aide d’un électrolyseur de 20 MW. ArcelorMittal Dofasco envisage de recourir à l’hydrogène dans le cadre de la conversion de son usine de production d’acier à Hamilton afin d’abandonner progressivement l’utilisation du charbon.

Enfin, l’hydrogène peut être utilisé dans les transports, par exemple dans les autobus à pile à hydrogène. Deux projets pilotes d’autobus à hydrogène sont en cours de développement à Brampton et à Mississauga. Dans la région de Sarnia-Lambton, la question de l’hydrogène à faibles émissions de carbone est à l’étude pour servir le secteur industriel, notamment pour le raffinage du pétrole et la production d’ammoniac pour les engrais.

Québec

Le Québec a publié sa Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies en 2022. L’hydrogène sera prioritaire lorsque les autres options de décarbonisation seront limitées : remplacement de l’hydrogène à forte teneur en carbone et autres utilisations dans les processus industriels (fer, acier et pétrole), dans la production de dérivés comme le méthanol et les carburants synthétiques, dans l’utilisation de l’hydrogène dans les transports lourds en complément de l’électrification directe et dans le cadre de carrefours régionaux d’énergie propre. Le Québec vise principalement l’utilisation de l’hydrogène pour la décarbonisation nationale, les exportations étant considérées comme un objectif à long terme.

Bien que le Québec dispose d’une abondance d’hydroélectricité propre et abordable, le réseau devra être en mesure de soutenir un nombre croissant de demandes à l’avenir, telles que la recharge des véhicules électriques personnels ou les activités industrielles. En novembre 2023, Hydro-Québec avait reçu de nouvelles demandes d’interconnexion totalisant 30 000 MW. Le nombre élevé de demandes a incité le gouvernement provincial à adopter le Projet de loi no 2, qui prévoyait la réduction de 50 MW à 5 MW de la limite des demandes d’interconnexion qu’Hydro-Québec ne pouvait pas refuser. Le gouvernement conservera le pouvoir de sélectionner des projets d’interconnexion.

Dans ce contexte, le gouvernement examine attentivement les nombreuses demandes de projets d’électrolyse afin de s’assurer que le réseau sera en mesure de supporter ces charges importantes compte tenu des demandes d’interconnexion concurrentes. D’autres cas d’utilisation où l’électrification directe peut s’avérer difficile se trouvent dans le secteur des transports et comprennent les véhicules lourds et les secteurs ferroviaire, maritime et aérien, qu’il s’agisse d’hydrogène pur ou de combustibles dérivés.

Nouveau-Brunswick

Le Nouveau-Brunswick a publié sa feuille de route pour l’hydrogène au début de l'année 2024. La feuille de route est un plan sur cinq ans qui présente 13 mesures clés. Elle s’appuie sur la situation géographique, les ressources naturelles et les capacités existantes de la province pour développer l’industrie de l’hydrogène et faire du Nouveau-Brunswick un chef de file dans la production d’hydrogène destiné à la consommation nationale et internationale.

Au Nouveau-Brunswick, le Plan d’action sur les changements climatiques de la province comprend des actions pour encourager l’adoption de l’hydrogène propre comme voie vers la décarbonisation. À l’automne 2022, le Secrétariat de l’énergie du Nouveau-Brunswick a été créé pour aider à diriger la vision énergétique de la province, et à l’automne 2023, la province a apporté des modifications législatives pour permettre aux grands producteurs d’hydrogène d’avoir accès à de l’électricité propre provenant de producteurs autres que la société de la Couronne, Énergie NB.

L’hydrogène apparaît comme une possibilité de développement à grande échelle pour le Nouveau-Brunswick. Avec l’accélération des activités régionales, la formation de l’Alliance de l’hydrogène de l’Atlantique démontre la nécessité pour le Nouveau-Brunswick de devenir une voix forte dans la région. Bien que les possibilités n’en soient qu’à leurs débuts, on observe d’importants changements dans ce domaine. Grâce aux avantages naturels du Nouveau-Brunswick en matière de leadership de l’industrie énergétique, d’infrastructures de transport et de ports stratégiquement positionnés, le Nouveau-Brunswick est très bien placé pour tirer parti de ce domaine en tant que catalyseur clé pour atteindre les objectifs de 2050 tout en créant un environnement propice aux investissements.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a été très actif dans la promotion et le développement de petits réacteurs nucléaires modulaires et a beaucoup travaillé avec les promoteurs d’éoliennes à grande échelle, tout cela dans le but de fournir aux futures installations de production d’hydrogène des matières premières énergétiques propres. En plus de ces efforts, la province a lancé une table sur l’hydrogène avec RNCan dans le cadre de l’initiative « Tables régionales sur l’énergie et les ressources » de RNCan. La province a également signé un protocole d’entente international avec la République tchèque sur la coopération et l’innovation dans le domaine de l’énergie, qui prévoit une collaboration sur la production et la technologie de l’hydrogène, ainsi que sur les produits et services connexes.Note de bas de page 7

Nouvelle-Écosse

La Nouvelle-Écosse a publié son plan d’action pour l’hydrogène vert en décembre 2023. Le plan comprend 7 objectifs et 23 actions visant à développer le secteur conformément aux objectifs de la province en matière de changements climatiques. Il soutiendra à la fois l’utilisation intérieure et l’exportation d’hydrogène électrolytique, en se concentrant sur la sécurité, une main-d’œuvre forte et qualifiée, la recherche et l’innovation et les possibilités de mobilisation du public.

Depuis 2020, les annonces de projets d’exportation d’hydrogène éolien ont été le principal événement en Nouvelle-Écosse. La Nouvelle-Écosse a participé activement à la mise à jour de son régime réglementaire pour permettre la réalisation de grands projets d’exportation, notamment en adoptant 4 mesures législatives relatives à l’utilisation de l’hydrogène dans la province. La première modifie l’Electricity Act en élargissant la définition d’un client-grossiste (qui ne s’appliquait auparavant qu’à Nova Scotia Power et aux services publics municipaux) pour y inclure les entreprises produisant de l’hydrogène à des fins d’usage intérieur en Nouvelle-Écosse afin de leur permettre d’acheter de l’électricité auprès de n’importe quel fournisseur compétitif. Ce projet de loi a également donné au gouvernement la possibilité de créer un nouveau programme d’innovation dans le domaine de l’hydrogène afin de soutenir l’industrie et de s’assurer qu’il est conforme aux objectifs provinciaux en matière de climat. Le second modifie plusieurs mesures législatives, notamment :

  • l’agrandissement de la portée de l’Underground Hydrocarbons Storage Act afin d’y inclure l’hydrogène, l’ammoniac, la séquestration du carbone et le stockage de l’énergie sous forme d’air comprimé
  • l’inclusion des canalisations construites pour l’hydrogène ou les mélanges d’hydrogène dans le Pipeline Act
  • l’autorisation au Nova Scotia Utility and Review Board de considérer également l’hydrogène comme faisant partie d’un système de distribution de gaz en vertu du Gas Distribution Act

En outre, la Nouvelle-Écosse a apporté des changements aux activités de réglementation de l’évaluation environnementale (EE) afin de simplifier le processus, de réduire la charge administrative et de permettre aux grands projets d’hydrogène de répondre plus rapidement aux critères d’EE. D’autres modifications apportées à l’Electricity Act en mars 2023 permettent et encouragent des types de stockage innovants, ce qui pourrait favoriser les occasions en lien avec l’hydrogène. En outre, des modifications ont été apportées au Construction Projects Labour Relations Act afin d’inclure des projets d’électrolyse d’hydrogène à grande échelle et d’accroître la sécurité des investissements. La province travaille actuellement sur un plan d’investissement propre, qui comprendrait des mesures de soutien pour les projets d’hydrogène.

Deux projets de production d’hydrogène à des fins d’exportation sont à un stade de planification avancé dans la province; ils sont menés par EverWind Fuels et Bear Head Energy. Tous deux prévoient d’utiliser le vent pour produire de l’hydrogène par électrolyse et convertir l’hydrogène en ammoniac pour l’exporter vers le marché européen. EverWind Fuels est le plus avancé dans le processus réglementaire; il a passé l’évaluation environnementale pour la phase 1 (avec conditions) au début de 2023, et EverWind a indiqué pouvoir commencer ses opérations en 2025 ou au début de 2026. Bear Head Energy a reçu une approbation environnementale en avril 2023 et planifie la mise en service de son usine de production d’ammoniac fin 2027. Les deux projets sont situés sur des sites industriels côtiers, avec accès à des ports en eau profonde. En raison notamment de l’énorme potentiel du vent de terre pour fournir une source d’électricité propre à de nombreux projets de production d’hydrogène, le développement de projets à grande échelle supplémentaires visant à produire une variété de dérivés de l’hydrogène pour l’exportation et l’utilisation intérieure continue de susciter un intérêt considérable.

Alors que les promoteurs en sont à leurs débuts avec le vent de mer, ils chercheront à passer au niveau supérieur en utilisant les abondantes ressources éoliennes terrestres au large des côtes de la Nouvelle-Écosse. Pour aider à stimuler le développement, la province s’est fixé pour objectif d’offrir des baux sur les fonds marins pour 5 000 MW d’énergie éolienne terrestre d’ici 2030 dans le cadre de son plan d’action pour l’hydrogène vert.

Terre-Neuve-et-Labrador

Version textuelle

Carte de l’île de Terre-Neuve illustrant les terres publiques choisies pour des projets éoliens dans le cadre du processus provincial de candidature des terres publiques. Les zones choisies se trouvent le long des côtes sud-est, centre nord et sud-ouest.

Figure 6: Zones des soumissionnaires retenus des terres de la Couronne de Terre-Neuve-et-Labrador

Source: Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador

Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a publié son plan en matière d’énergie renouvelable en décembre 2021, qui propose une vision durable à long terme pour Terre-Neuve-et-Labrador afin de maximiser son avenir en matière d’énergies renouvelables. Terre-Neuve-et-Labrador dispose de ressources abondantes et de caractéristiques favorables qui lui permettront de produire et d’exporter de manière compétitive de l’hydrogène à faibles émissions de carbone à partir de l’électrolyse. Il s’agit notamment de l’abondance de vent, d’eau et de terre, d’un réseau hautement renouvelable, d’une main-d’œuvre qualifiée et d’un emplacement stratégique avec de nombreux ports en eau profonde libres de glaces le long des couloirs de navigation transcontinentaux et à proximité de l’Europe et des États-Unis.

Le 23 août 2022, l’Alliance Canada-Allemagne pour l’hydrogène a été signée à Stephenville, Terre-Neuve-et-Labrador. La signature de la déclaration à Stephenville souligne l’important potentiel des ressources en énergies renouvelables de Terre-Neuve-et-Labrador, en particulier de ses ressources éoliennes, et la possibilité de les commercialiser sur le marché mondial.

En septembre 2022, Terre-Neuve-et-Labrador a signé une déclaration d’intention avec Hambourg, en Allemagne, sur la coopération dans le domaine de l’hydrogène vert et des technologies de l’hydrogène. Le 9 mai 2023, lors du Sommet mondial de l’hydrogène, la province a signé un protocole d’entente avec le port de Rotterdam pour encourager la mise en place de chaînes d’approvisionnement d’hydrogène afin de soutenir les exportations d’hydrogène vert de Terre-Neuve-et-Labrador vers les Pays-Bas, puis vers d’autres régions d’Europe. Ces ententes confirment que l’hydrogène destiné à l’exportation représente une occasion économique importante pour la province.

Afin de soutenir l’important intérêt mondial envers les ressources éoliennes de Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement provincial a procédé à l’examen et à la levée de la politique de moratoire sur l’énergie éolienne en avril 2022. Le 26 juillet 2022, la province a lancé une procédure de désignation des terres de la Couronne destinées à des projets d’énergie éolienne. À la suite d’une évaluation détaillée de 31 dossiers de désignation de terres, la province a lancé, le 14 décembre 2022, un appel d’offres sur environ 1,7 million d’hectares de terres de la Couronne pour des projets d’énergie éolienne. L’appel d’offres a pris fin le 23 mars 2023 et 24 soumissions ont été reçues de la part de 19 entreprises. Ces soumissions ont fait l’objet d’un premier examen, y compris des critères tels que l’expérience du soumissionnaire et sa capacité financière à planifier, construire et exploiter le projet proposé. Neuf soumissions de 9 entreprises ont été approuvées pour passer à la deuxième étape de l’examen, qui comprenait un examen plus approfondi de l’expérience du soumissionnaire, du projet proposé et du plan de financement du projet, ainsi que de l’examen d’informations supplémentaires sur les caractéristiques de raccordement au réseau électrique, la mobilisation de la communauté et des Autochtones et les avantages pour la province.

Le 30 août 2023, la province a annoncé la fin de l’appel d’offres. Les quatre entreprises qui ont reçu une lettre de recommandation pour des projets d’énergie éolienne sont EverWind NL Company, Exploits valley Renewable energy Corporation, Toqlukuti'k Wind and Hydrogen Ltd. (ABO) et World Energy GH2 Inc.

Ces 4 entreprises ont désormais le droit de poursuivre le développement de leur projet et peuvent passer par la procédure de demande et d’approbation des terres de la Couronne du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Les phases de construction, d’exploitation et de déclassement de ces quatre projets (d’une durée de 35 à 40 ans) devraient avoir un impact économique global (PIB) de 206,2 milliards de dollars et représenter des recettes de 11,7 milliards de dollars pour la province. Sur la base des plans des quatre projets, le nombre maximal d’emplois est estimé à 11 694 équivalents temps plein pendant les travaux de construction. Les dépenses en capital totales sont estimées à 66,3 milliards de dollars.

Les projets seront tenus d’avoir des plans de retombées avec la province comprenant des engagements en faveur de la juste possibilité ainsi qu’un plan d’équité des genres et de diversité qui présente des mesures proactives pour l’inclusion des femmes et d’autres groupes sous-représentés.

Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut

Dans les Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement territorial envisage de réaliser une étude de faisabilité pour déterminer si les technologies de l’hydrogène existantes pourraient fonctionner dans le climat nordique et pour mieux comprendre les coûts d’infrastructure et les meilleurs moyens d’utiliser l’hydrogène à faibles émissions de carbone. Il est possible d’utiliser l’hydrogène comme vecteur d’énergie dans les piles à combustible pour la production d’énergie propre dans les communautés isolées. Aucun projet, étude ou politique concernant l’hydrogène n’est actuellement envisagé au Yukon ou au Nunavut.

III. État détaillé des recommandations de la stratégie pour l’hydrogène

Cette section fait le point sur les 32 recommandations de la Stratégie pour l’hydrogène. Les 32 recommandations ont été organisées selon huit piliers correspondant aux principaux défis identifiés par la Stratégie pour l’hydrogène, et chaque recommandation s’adressait soit aux gouvernements (y compris les gouvernements fédéral et provinciaux), à l’industrie (y compris les producteurs d’hydrogène et les utilisateurs finaux), aux services publics, aux groupes ou organisations autochtones, au milieu universitaire et aux organisations non gouvernementales. L’état de mise en œuvre et la justification sont basés sur des consultations avec les personnes responsables de la recommandation.

Chacune des recommandations se voit attribuer un état de mise en œuvre actuel d’après les progrès réalisés au cours de la « période de référence », qui s’est échelonnée de janvier 2021 à août 2023. Elles ont été évaluées par les membres du cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène sur la base d’une liste de mesures clés de mise en œuvre. Les états sont :

  • Limitée : La majorité des mesures de la recommandation ont rencontré des obstacles ou des limites au cours de la période de référence.
  • En progression : Les mesures de mise en œuvre sont partiellement atteintes ou les plans/actions sont en cours.
  • En voie d’accomplissement : Des quantités suffisantes ou la majorité des mesures de mise en œuvre sont respectées

Suivi des progrès accomplis dans la mise en œuvre des 32 recommandations de la Stratégie pour l’hydrogène

Partenariats stratégiques

Recommandation 1 : Collaboration entre différents ordres de gouvernement et avec les groupes autochtones dans le cadre d’un groupe de travail fédéral-provincial officiel afin d’établir les domaines prioritaires de déploiement et de partager les connaissances, les pratiques exemplaires et les leçons apprises des premiers projets de déploiement.

  • Responsabilité : Gouvernements, Autochtones
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Dix-neuf groupes de travail (16 sectoriels/thématiques, 3 de surveillance) comprenant des gouvernements, l’industrie, les services publics et le milieu universitaire ont été créés
    • Plus de 80 réunions des groupes de travail
    • Sept rapports et études achevés
    • Réunions intergouvernementales régulières sur les politiques et les programmes
    • Plans de travail sur l’hydrogène dans six tables régionales sur l’énergie et les ressources de RNCan-FPT

Recommandation 2 : Élargissements de partenariats publics-privés en tirant parti des entreprises canadiennes de technologies propres novatrices et de l’expertise de calibre mondial en matière d’hydrogène et de piles à combustible afin d’accélérer les projets de déploiement dans l’ensemble de la chaîne de valeur.

  • Responsabilité : Gouvernements, industrie, services publics, Autochtones
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Nouveaux accords public-privé de haut niveau avec sept gouvernements
    • Neuf protocoles d’entente/lettres d’intention signés, dont trois avec des Premières Nations

Recommandation 3 : Promotion de collaborations intersectorielles au sein des centres de déploiement canadiens afin de montrer les avantages économiques et opérationnels des multiples applications fonctionnant dans le cadre d’un écosystème.

  • Responsabilité : Gouvernements, industrie, services publics, milieu universitaire, Autochtones, ONG
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Création d’un carrefour de l’hydrogène dans la région d’Edmonton, plus de 25 projets
    • Carrefour de l’hydrogène dans la vallée du bas Fraser en Colombie-Britannique >50 % des entreprises d’hydrogène existantes au Canada, deux projets de carrefours universitaires
    • Sept carrefours planifiés dans six provinces
    • Mise à jour du concept des carrefours pour y inclure les corridors

Recommandation 4 : Optimisation des collaborations internationales et poursuite des initiatives internationales synergiques afin d’attirer des investissements étrangers directs et d’accélérer les possibilités pour le Canada sur les marchés mondiaux.

  • Responsabilité : Gouvernements, industrie, milieu universitaire
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Dix-sept projets avec des intervenants internationaux
    • ~1 milliard en investissements en capital proposés et autres fonds
    • Ententes en place pour des investissements étrangers directs dans des projets du Japon et de la Corée du Sud
    • Protocole d’entente entre le Canada et les Pays-Bas
    • Déclaration d’intention conjointe Canada-Allemagne visant à établir une alliance pour l’hydrogène et un corridor énergétique transatlantique, et protocole d’entente pour assurer l’accès rapide au marché
    • L’engagement du Canada et des États-Unis à explorer les carrefours transfrontaliers et les normes régionales

Atténuation des risques liés aux investissements

Recommandation 5 : Mise en œuvre de politiques à long terme qui créent une certitude quant à la demande en hydrogène et atténuent les risques liés aux investissements du secteur privé nécessaires à la mise en place des infrastructures d’approvisionnement et de distribution.

  • Responsabilité : Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Révision de la Contribution déterminée au niveau national
    • Mise en place du Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre
    • Tarification de la pollution par le carbone
    • Ensemble de règlements sur les combustibles propres
    • C.-B. : CleanBC Industry Fund
    • C.-B. : Vente de véhicules à zéro émission seulement d’ici 2035 en vertu du ZeroEmissions Vehicles Act

Recommandation 6 : Établissement de programmes pluriannuels ainsi que d’un cadre réglementaire clair et à long terme pour soutenir les premiers projets de production et d’utilisation finale, y compris un soutien visant à évaluer la faisabilité des projets.

  • Responsabilité : Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Révision de la Contribution déterminée au niveau national
    • Tarification de la pollution par le carbone
    • Ensemble de règlements sur les combustibles propres
    • Mise en place du Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre
    • Investissements de 315 millions de dollars dans le Fonds stratégique pour l’innovation
    • Contributions de 300 millions de dollars du Fonds pour les combustibles propres pour 10 projets de production d’hydrogène
    • Objectif de 45 postes de ravitaillement en hydrogène (PIVEZ/IDIVECR); financement de 22 millions de dollars pour les postes sélectionnés à ce jour
    • L’hydrogène, cible du mandat de 15 milliards de dollars du Fonds de croissance du Canada
    • Publication de deux mises à jour importantes de codes et de normes
    • Seuils d’IC du H2 établis dans le cadre du CIIHT et du FCP
    • C.-B. : Programme Go Electric
    • C.-B. : 474 000 de dollars alloués depuis 2021 à des projets pilotes et de démonstration de l’hydrogène dans le cadre des programmes BC Fast Pilot et Ignite
    • C.-B. : Bureau des énergies propres et des grands projets, 16,5 millions de dollars pour le projet pilote de camionnage de HTEC
    • ON : Fonds pour l’innovation relative à l’hydrogène de 15 millions de dollars
    • Pas d’objectifs de seuil d’intensité carbonique pour l’hydrogène, pas d’objectifs ou de mandats précis pour la production d’hydrogène ou les véhicules

Recommandation 7 : Création de centres de déploiement canadiens pour démontrer, valider et mettre en œuvre des analyses de rentabilité d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur intégrale, de la production et de la distribution à l’utilisation finale.

  • Responsabilité : Gouvernements, industrie
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Deux projets de carrefours et sept plans de carrefours dans six provinces
    • Coprésidence autochtone du carrefour de la région d’Edmonton

Recommandation 8 : Facilitation d’occasions de cofinancement, en tirant parti des différents ordres de gouvernement et du secteur privé.

  • Responsabilité : Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Mise en place du Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre
    • Investissements de 315 millions de dollars dans le Fonds stratégique pour l’innovation
    • Contributions de 300 millions de dollars du Fonds pour les combustibles propres pour 10 projets de production d’hydrogène; disponibilité d’un volet autochtone
    • Objectif de 30 postes d’hydrogène dans le cadre de l’investissement de 680 millions de dollars du PIVEZ et de 15 postes dans le cadre de l’investissement de 96 millions de dollars de l’IDIVECR; 22 millions de dollars ont été sélectionnés à ce jour.
    • L’hydrogène, une cible clé du Fonds de croissance du Canada de 15 milliards de dollars
    • 18 millions de dollars de PacifiCan pour quatre projets en Colombie-Britannique
    • 14 millions de dollars de PrairiesCan dans l’écosystème hydrogénique de l’Alberta
    • AB : Financement du programme APIP et du règlement TIER
    • C.-B. : CleanBC Industry Fund
    • ON : Fonds pour l’innovation relative à l’hydrogène de 15 millions de dollars

Innovation

Recommandation 9 : Élaboration des priorités stratégiques en matière de recherche fondamentale dans lesquelles le Canada peut durablement exceller et apporter une valeur économique; définition des objectifs en matière de rendement technologique et de coûts.

  • Responsabilité : Gouvernements, industrie, milieu universitaire
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Deux annonces d’études majeures dans le milieu universitaire
    • Sept rapports et études achevés grâce à la collaboration du GT
    • C.-B. : Nouveau centre de recherche à l’UBC
    • AB : Création de l’Hydrogen Centre of Excellence
    • AB : 20 millions de dollars pour 18 projets d’innovation

Recommandation 10 : Établissement de fonds réservés pour les initiatives de recherche, de développement et de démonstration (R-D-D) soutenus afin de garantir que le Canada conserve sa position de chef de file dans les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible.

  • Responsabilité : Gouvernements, industrie, services publics, milieu universitaire
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Programme de croissance propre de RNCan de 155 millions de dollars*
    • Financement de 319 millions de dollars* de RNCan pour le CUSC
    • Financement de 53 millions de dollars* de RNCan dans le cadre de Carburants propres et remplacement des combustibles industriels
    • Financement de 50 millions de dollars*/an de RNCan pour les laboratoires fédéraux
    • AB : 20 millions de dollars pour 18 projets d’innovation par l’entremise de l’Hydrogen Centre of Excellence
    • AB : Plus de 106 millions de dollars pour le financement des technologies par l’intermédiaire d’Emissions Reduction Alberta et d’Alberta Innovates
    • C.-B. : 35 millions de dollars* (+70 millions de dollars du gouvernement fédéral) pour le Centre for Innovation and Clean Energy
    • C.-B. : 1,3 million de dollars pour 11 projets d’hydrogène dans le cadre du programme Go Electric Advanced Research & Commercialization
    • C.-B. : 6,9 millions de dollars alloués à des projets et des études sur l’hydrogène par l’intermédiaire des fonds Innovative Clean Energy et BC Knowledge Development
    • ON : Fonds pour l’innovation relative à l’hydrogène de 15 millions de dollars

*Les projets sélectionnés comprennent des projets d’hydrogène

Recommandation 11 : Mise à profit de l’expertise des universités, des laboratoires gouvernementaux et des laboratoires du secteur privé pour créer des centres de recherche régionaux et encourager les approches axées sur les missions en matière de recherche, de développement et de projets pilotes de déploiement.

  • Responsabilité : Industrie
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • AB : Carrefour de la région d’Edmonton actif
    • AB : Carrefour du sud-est de l’Alberta et de la région de Calgary étudié
    • ON : Étude sur le carrefour de Sarnia-Lambton
    • C.-B. : Projets de carrefours de la SFU et de l’UBC
    • AB : 20 millions de dollars pour 18 projets d’innovation

Recommandation 12 : Promotion de la collaboration entre les laboratoires fédéraux, l’industrie et les universités, ainsi qu’avec les partenaires internationaux, en soutenant des projets fondés sur le consensus relativement à la recherche fondamentale et en coordonnant les examens et le partage de renseignements.

  • Responsabilité : Industrie
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Membre de trois programmes de collaboration de l’AIE sur la technologie de l’hydrogène (H2 TCP, Advanced Fuel Cells, Hybrid and Electric Vehicles)
    • Membre de la mission Clean Hydrogen de Mission Innovation
    • AB : 20 millions de dollars pour 18 projets d’innovation

Codes et normes

Recommandation 13 : Mise à jour, harmonisation et reconnaissance de codes et de normes (y compris le Code canadien d’installation de l’hydrogène) afin de permettre les déploiements et de faciliter l’adoption de nouvelles technologies et infrastructures dans les premiers marchés.

  • Responsabilité : Gouvernements, organismes d’élaboration de normes (OEN)
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Mise à jour du Code canadien d’installation de l’hydrogène
    • 22 codes, normes et spécifications techniques élaborés par le Groupe CSA relativement à l’hydrogène
    • 14 projets de recherche et documents de discussion publiés par le Groupe CSA
    • Plus de 80 normes concernées par la décision de la CSA précisant que le mélange de 5 % d’hydrogène avec du gaz naturel est couvert par les essais et certificats existants

Recommandation 14 : Formation de groupes de travail sur les codes et les normes comprenant des représentants des autorités compétentes interprovinciales, afin de partager les leçons apprises et de cerner les lacunes liées aux codes et aux normes.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, services publics, milieu universitaire, OEN
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Création d’un GT sur les codes et les normes et hiérarchisation en cours des lacunes en matière de codes et de normes
    • Publication de la feuille de route canadienne sur les codes et les normes en cours d’élaboration

Recommandation 15 : Élaboration de normes fondées sur le rendement plutôt que prescriptives, et veiller à ce que l’hydrogène ne soit pas exclu des codes, normes et règlements dont la portée est plus large en raison d’un libellé restrictif.

  • Responsabilité: Gouvernements, OEN
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • 50 millions de dollars consacrés à la recherche pour l’élaboration de codes et de normes
    • Norme binationale (Canada et États-Unis) intitulée « Hydrogen Production Intensity Quantification and Verification » en cours d’élaboration par le Groupe CSA et le Bureau de normalisation du Québec

Recommandation 16 : Facilitation du leadership et de la participation du Canada aux efforts visant des normes et des certifications internationales (par exemple, élaboration de mesures de l’intensité carbonique à l’échelle mondiale, niveaux de mélange de l’hydrogène dans les systèmes de gaz naturel) et simplification du commerce international.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, OEN
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Le Canada a contribué à la publication de l’International Partnership for Hydrogen and Fuel Cells (IPHE) et à l’élaboration d’un document initial pour une norme ISO visant à déterminer les émissions de GES liées à la production d’hydrogène
    • Le Canada est membre du comité exécutif du programme de collaboration en matière de technologie de l’hydrogène de l’AIE

Politiques et réglementation habilitantes

Recommandation 17 : Efforts visant à ce que tous les ordres de gouvernement tiennent compte du rôle essentiel de l’hydrogène dans l’avenir énergétique du Canada dans le cadre de l’élaboration de nouvelles politiques, de nouveaux programmes et de nouveaux règlements.

  • Responsabilité: Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Création du Fonds pour les combustibles propres
    • Ensemble de règlements sur les combustibles propres
    • Mise en place du Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre
    • L’hydrogène, une cible clé du Fonds de croissance du Canada de 15 milliards de dollars
    • Publication de 6 stratégies provinciales
    • Publication du plan directeur régional (étude de faisabilité) des Maritimes et élaboration de la feuille de route du Nouveau-Brunswick pour l’hydrogène
    • Plans directeurs régionaux de la Saskatchewan et du Manitoba à l’étude

Recommandation 18 : Encouragement des gouvernements à moderniser et à mettre à jour les politiques, les programmes et la réglementation existants afin de faciliter la croissance de la production et l’utilisation finale de l’hydrogène à l’échelle nationale.

  • Responsabilité: Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Mise à jour du mandat de la Banque de l’infrastructure du Canada
    • ON : Création d’une feuille de route pour la réglementation du CSC
    • C.-B. : Zero-Emission Vehicles Act
    • C.-B. : Mise à jour du règlement sur la réduction des gaz à effet de serre (énergie propre) pour y inclure l’hydrogène
    • C.-B. : Le Clean Industry and Innovation Rate de BC Hydro
    • C.-B. : Le nouveau cadre pour l’énergie a entraîné la création du Bureau des énergies propres et des grands projets afin d’accélérer les investissements dans les énergies propres
    • C.-B. : Étude de cartographie réglementaire, guide de délivrance des permis pour les postes d’hydrogène
    • N.-B. : Modifications de la législation pour permettre aux grands producteurs d’hydrogène d’avoir accès à de l’électricité propre en dehors des sociétés d’État
    • N.-É. : Modifications de la législation sur l’électricité et les pipelines

Recommandation 19 : Efforts visant à ce que l’hydrogène soit intégré aux feuilles de route nationales et provinciales sur l’énergie propre.

  • Responsabilité: Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Inclusion dans le Plan de réduction des émissions
    • Inclusion dans le Plan pour une économie propre du budget 2023
    • Une partie de la Feuille de route vers un béton à zéro émission carbone d’ici 2050
    • Publication de 6 stratégies provinciales
    • Plans de travail sur l’hydrogène dans six tables régionales sur l’énergie et les ressources de RNCan-FPT

Recommandation 20 : Établissement de normes basées sur le rendement et neutres sur le plan technologique afin de définir le seuil de l’intensité carbonique associé à la production de l’hydrogène. Établissement d’exigences à paliers et fondées sur le temps concernant la teneur en hydrogène renouvelable dans les projets soutenus par le gouvernement.

  • Responsabilité: Gouvernements
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Le CIIHT, le FCP et le RCP comprennent chacun des seuils d’intensité carbonique pertinents pour les mécanismes de politiques
    • Inclusion par le FCP et le PIVEZ d’une teneur en hydrogène ciblée dans les programmes
    • C.-B. : Rapport sur l’intensité carbonique des différentes méthodes de production d’hydrogène

Sensibilisation

Recommandation 21 : Soutien de la mobilisation et de la sensibilisation communautaires là où des carrefours de déploiement sont établis.

  • Responsabilité: Industrie, Autochtones
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Première Nation de Qalipu – Accord de formation à l’énergie éolienne terrestre de la DOB Academy
    • Coprésidence autochtone du carrefour de la région d’Edmonton
    • AB : Défi 5000 Hydrogen Vehicle
    • C.-B. : Le partenariat Indigenous Clean Energy Opportunities explore les possibilités de participation des Premières Nations au secteur de l’hydrogène de la Colombie-Britannique
    • « Spectacle de véhicules à hydrogène » de l’Alberta Motor Transport Association

Recommandation 22 : Établissement de campagnes de sensibilisation visant à informer le gouvernement, l’industrie, le public et d’autres influenceurs importants au sujet de la sécurité, de l’utilisation et des avantages de l’hydrogène

  • Responsabilité: Gouvernements, ONG
  • État de mise en œuvre : Limitée
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Initiative de sensibilisation aux véhicules à émission zéro : 5,2 millions de dollars pour 20 initiatives de sensibilisation axées sur l’hydrogène ou incluant l’hydrogène
    • Annonce du développement conceptuel du Centre canadien pour la sécurité de l’hydrogène
    • Séminaire sur la sécurité de l’hydrogène dans les installations de recherche et d’essai pour les fonctionnaires fédéraux
    • Développement par ATCO d’un centre d’exploitation pour faire la démonstration du mélange et des technologies au public
    • C.-B. : Le partenariat Indigenous Clean Energy Opportunities explore les possibilités de participation des Premières Nations au secteur de l’hydrogène de la Colombie-Britannique

Recommandation 23 : Mise au point d’une série d’outils et de ressources destinés aux premiers marchés de l’hydrogène afin d’aider les utilisateurs finaux à évaluer l’hydrogène en tant qu’option de façon quantitative dans le cadre de leurs activités. Héberger les outils et les ressources sur un site Web central géré par le gouvernement.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie
  • État de mise en œuvre : Limitée
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • StatsCan inclura les données sur la production d’hydrogène dans l’Enquête sur les carburants renouvelables à partir de 2024
    • Modèle d’ACV des combustibles développant les intensités carboniques des voies de l’hydrogène
    • Participation du Canada en tant que chef de la sous-tâche de certification de l’hydrogène du programme de collaboration de l’AIE sur la technologie de l’hydrogène
    • H2GO Canada Inc. : Outil d’évaluation de la production d’hydrogène propre en cours de développement
    • C.-B. : Northeast BC Geological Carbon Capture and Storage Atlas
    • T.-N.-L. : Renewable Energy Resources Data Hub
    • Actuellement, il n’y a pas de plans pour un site Web central géré par le gouvernement

Recommandation 24 : Soutien des collaborations entre l’industrie et le milieu universitaire pour élaborer des programmes d’études propres à l’hydrogène afin de renforcer la sensibilisation, de susciter l’intérêt, de perfectionner les aptitudes pour former la prochaine génération de talents et préparer la main-d’œuvre à de nouvelles possibilités.

  • Responsabilité: Industrie, milieu universitaire
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • C.-B. : Nouveau centre de recherche à l’UBC
    • ON : Projet de recherche sur la conversion et le stockage des énergies renouvelables au Lambton College
  • Cours en ligne ouvert à tous et gratuit « Clean Hydrogen : What Canadians Need to Know » du Southern Alberta Institute of Technology

Plans d’action régionaux

Recommandation 25 : Facilitation de l’élaboration de plans d’action régionaux sur l’hydrogène, dans le cadre d’un effort de collaboration à plusieurs ordres de gouvernement, afin de déterminer les possibilités et les plans particuliers pour la production et l’utilisation finale de l’hydrogène. Assurer la participation du gouvernement fédéral afin de tirer parti des synergies avec la Stratégie canadienne pour l’hydrogène.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, services publics, Autochtones
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Publication de 6 stratégies provinciales
    • Deux projets de carrefours et sept plans de carrefours dans six provinces
    • Élaboration de trois plans directeurs régionaux de carrefours d’exportation

Recommandation 26 : Repérage d’occasions relatives à l’établissement de carrefours régionaux, composées de projets dans l’ensemble de la chaîne de valeur.

  • Responsabilité: Milieu universitaire, Autochtones
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Publication de 6 plans directeurs régionaux (stratégies provinciales)
    • Deux projets de carrefours et sept plans de carrefours dans six provinces
    • Élaboration de trois plans directeurs régionaux de carrefours d’exportation
    • Carrefours d’hydrogène proposés par la SFU et l’UBC
    • Coprésidence autochtone du carrefour de la région d’Edmonton

Recommandation 27 : Collaboration avec des intervenants des services publics, d’industries connexes importantes et des entreprises de technologies propres dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre de plans d’action.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, services publics, Autochtones, milieu universitaire
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Services publics, industrie et secteur des technologies propres inclus dans tous les plans de sept carrefours et les projets de carrefours
    • Coprésidence autochtone du carrefour de la région d’Edmonton

Recommandation 28 : Repérage de domaines d’harmonisation avec d’autres provinces ou régions et de domaines pouvant être répliqués par ceux-ci afin de faciliter et d’accélérer l’adoption globale.

  • Responsabilité: Gouvernements, Autochtones
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
  • Les provinces, les carrefours et les régions échangent activement des informations afin de soutenir et d’accélérer le développement de carrefours

Marchés internationaux

Recommandation 29 : Élaboration et consolidation de l’image de marque du Canada, le positionnant comme un fournisseur mondial de premier choix d’hydrogène à faibles émissions de carbone, et des technologies nécessaires à son utilisation.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Protocole d’entente entre le Canada et les Pays-Bas
    • Déclaration d’intention conjointe Canada-Allemagne visant à établir une alliance pour l’hydrogène et un corridor énergétique transatlantique, et protocole d’entente pour assurer l’accès rapide au marché
    • L’engagement du Canada et des États-Unis à explorer les carrefours transfrontaliers et les normes régionales
    • Deux grands projets reçoivent l’approbation de l’évaluation environnementale (EverWind Fuels, Bear Head)
    • Dialogue Canada-Japon sur les politiques énergétiques
    • Dialogues de haut niveau sur l’énergie avec l’UE
    • Le Canada codirige l’Hydrogen Initiative de CEM
    • Protocole d’entente entre le Canada et la Corée du Sud
    • La Corée du Sud investit 50 millions de dollars dans World Energy GH2
    • Cinq protocoles d’entente avec des ports internationaux (Belledune avec Rotterdam, Hambourg, Wilhelmshaven; Halifax-Hambourg; T.-N.-L.-Rotterdam)
    • Déclaration d’intention conjointe entre Terre-Neuve-et-Labrador et Hambourg
    • Protocole d’entente entre le Nouveau-Brunswick et la République tchèque
    • Plusieurs ports canadiens font partie de la coalition Global Ports de CEM
    • Inclusion d’une délégation autochtone dans la mission de RNCan en Allemagne en 2023

Recommandation 30 : Investissement dans l’infrastructure afin de relier l’approvisionnement canadien aux marchés internationaux, comme les actifs de liquéfaction pour le transport de l’hydrogène à forte densité énergétique et les pipelines d’hydrogène de l’Ouest canadien vers les États-Unis.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, services publics
  • État de mise en œuvre : Limitée
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • 71 millions de dollars du Fonds national des corridors commerciaux pour le projet « Berth 2 Beyond Carbon » de Trigon

Recommandation 31 : Établissement de projets phares à l’échelle nationale qui mettent en valeur l’expertise du Canada, attirent des investissements sur le marché intérieur et peuvent être reproduits à l’échelle internationale.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, services publics, milieu universitaire, ONG
  • État de mise en œuvre : En progression
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Deux nouveaux projets d’électrolyseurs opérationnels (20 MW, 2,5 MW)
    • Trois projets ont fait l’objet d’une approbation environnementale
    • Six projets en cours de construction/préparation du terrain
    • >80 projets annoncés ou ayant fait l’objet d’un processus réglementaire

Recommandation 32 : Optimisation de forums internationaux existants (par exemple, l’initiative sur l’hydrogène de la réunion ministérielle sur l’énergie propre, le G20, l’AIE) pour mettre en évidence le leadership du Canada et promouvoir de nouveaux débouchés commerciaux.

  • Responsabilité: Gouvernements, industrie, milieu universitaire
  • État de mise en œuvre : En voie d’accomplissement
  • Justification et faits saillants du projet ou de l’initiative :
    • Le Canada est l’un des cinq codirigeants de l’Initiative sur l’hydrogène de CEM
    • Initiative de carrefours de CEM
    • Pacte du G7 sur l’hydrogène
    • Breakthrough Agenda (Programme de percées) de Glasgow sur l’hydrogène
    • Activité du Canada dans le cadre de l’International Partnership for Hydrogen and Fuel Cells in the Economy
    • Poursuite des activités au G7 et au G20 en vue
    • d’engagements sur l’intégration continentale de l’hydrogène conformément à la déclaration du Sommet des leaders nord-américains (SLNA) Canada-États-Unis-Mexique

IV. Prévisions du rôle de l’hydrogène dans la carboneutralité d’ici 2050

Pour ce Rapport d’étape, le Canada a examiné six initiatives nationales récentes de modélisation émanant de diverses organisations et présente l’éventail des résultats possibles pour la consommation, la production et les exportations d’hydrogène à l’avenir.

Le modèle de chaque organisation de modélisation permet de calculer certains résultats, tels que les niveaux de production et de consommation de différents produits énergétiques dans différents secteurs, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre et les niveaux de coûts d’investissement. Les calculs des modèles sont influencés par certains facteurs, tels que la rigueur des politiques et les coûts technologiques, qui doivent être établis dès le départ. Alors que certains modélisateurs (par exemple, Navius, Trottier, ICC) calculent des valeurs pour toutes les combinaisons possibles de facteurs pour lesquels ils disposent de données, d’autres (par exemple, REC, ESMIA) présélectionnent un nombre plus petit de scénarios qui combinent différents ensembles représentatifs d’hypothèses. Certaines organisations font appel au même modèle de calcul sous-jacent (tel que NATEM ou gTech CGE) pour réaliser leurs projections, mais utilisent des données d’entrée ou des hypothèses différentes pour envisager différents scénarios.

Résultats

Consommation et rôle global dans le système énergétique

Jusqu’à 18 % de la consommation d’énergie totale du Canada pourrait être assurée par l’hydrogène à faibles émissions de carbone d’ici 2050. La plupart des prévisions se situent dans un intervalle de 3 à 12 %. Les scénarios qui estiment des politiques de soutien ou des réductions de coûts pourraient être considérés comme une approximation de l’inclusion du CIIHP – ces scénarios se situent dans un intervalle de 12 à 18 %.

Version texte

Graphique à barres illustrant les projections de consommation d’hydrogène en million de tonnes (Mt) au Canada en 2050 selon 26 modèles. Aussi illustré, le pourcentage de consommation finale d’énergie. Les barres sont distribuées de gauche à droite, de la projection la plus faible à la plus élevée, de près de 0 Mt à près de 13 Mt, et 18 %.

Figure 7 : Consommation nationale d’hydrogène à faibles émissions de carbone et part de l’utilisation finale au Canada en 2050.

Le secteur de l’économie dans lequel les modèles prévoient l’utilisation d’hydrogène à faibles émissions de carbone varie d’un modèle à l’autre. Bien que les différentes organisations de modélisation utilisent des regroupements de secteurs économiques différents (c’est-à-dire, la comparaison secteur par secteur peut ne pas être exacte), les résultats indiquent des rôles différents pour l’hydrogène dans des secteurs clés :

Version texte

Graphique à barres dont chaque barre illustre le pourcentage relatif projeté de consommation d’hydrogène, par projet et par secteur pour 2050. Les secteurs comprennent les matières premières, le pétrole et le raffinage, les transports, l’industrie et les bâtiments. Le graphique compte 15 barres, dont près de la moitié démontre une consommation d’hydrogène principalement par le secteur des transports, alors que deux projets de la catégorie Industrie consomment presque entièrement de l’hydrogène.

Figure 8 : Consommation d’hydrogène en 2050, par secteur.

Transport

Selon des scénarios respectant la neutralité carbone, entre 1,7 Mt et 6 Mt d’hydrogène pourraient être utilisées dans le secteur des transports au Canada en 2050, ce qui représenterait entre 12 et 35 % de la consommation d’énergie du secteur des transports. Cela reflète largement la consommation d’hydrogène dans le transport de marchandises par véhicules moyens et lourds, ainsi que dans les combustibles marin, ferroviaire et éventuellement d’aviation, où les batteries seraient trop volumineuses, trop lourdes et trop longues à charger.

Industrie

De nombreux processus à haute température, tels que la fabrication du ciment, de l’acier ou du verre, qui sont actuellement alimentés au gaz naturel, peuvent être alimentés à l’hydrogène propre; toutefois, l’utilisation continue de gaz naturel avec le CSC ou l’électrification sur place sont également possibles. Certains secteurs industriels, tels que les produits chimiques et les engrais, peuvent passer à l’hydrogène plus propre comme matière première pour leurs processus, et le fer et l’acier peuvent remplacer les matières premières traditionnelles à base de combustibles fossiles par de l’hydrogène.

La viabilité technologique, le coût et l’éventuel soutien stratégique ciblé connexes influenceront la mesure dans laquelle des options concurrentes seront adoptées pour décarboniser l’industrie. Certains scénarios prévoient un rôle modeste, mais toujours spécialisé, pour l’hydrogène dans l’industrie, ce combustible devant répondre à 5 % des besoins énergétiques du secteur en 2050. D’autres scénarios respectant la neutralité carbone prévoient un rôle plus important, de 2,4 à 3 Mt, soit 6,5 % de la consommation d’énergie du secteur. Selon les scénarios fondés sur des mesures politiques précises visant à promouvoir l’utilisation de l’hydrogène, sa consommation dans l’industrie atteindrait 3,6 à 4 Mt, soit jusqu’à 18 % de la demande.

Bâtiments

Le secteur des bâtiments a également le potentiel d’utiliser l’hydrogène pour la décarbonisation. Le gaz naturel représente plus de 40 % de la consommation d’énergie du secteur, principalement pour le chauffage des locaux et de l’eau. Alors que les thermopompes alimentées par de l’électricité propre devraient représenter la plus grande part du chauffage décarboné des locaux dans les immeubles résidentiels, les services publics continuent d’envisager la décarbonisation du réseau de gaz naturel au moyen du mélange ou du remplacement de l’hydrogène à faibles émissions de carbone comme moyen de parvenir à la décarbonisation du chauffage des locaux et/ou de l’eau à l’échelle du système. Les applications peuvent être plus viables dans les systèmes plus vastes utilisés dans les bâtiments commerciaux ou institutionnels, comme on le voit dans certains scénarios respectant la neutralité carbone. Les scénarios de carboneutralité de la REC prévoient qu’un peu plus de 2 % de la demande d’énergie finale dans les secteurs des bâtiments résidentiels et commerciaux sera satisfaite par l’hydrogène en 2050, tandis que l’ICC prévoit que l’utilisation totale d’hydrogène dans les bâtiments pourrait être de 6 % à 7,4 % et entièrement dans les bâtiments commerciaux.

Les scénarios « Favorable » et « Régional » d’ESMIA prévoient que la plus grande quantité absolue d’hydrogène sera utilisée dans le secteur des bâtiments, entre 1,2 Mt et 1,9 Mt en 2050, dont la quasi-totalité dans le secteur commercial. Les villes qui font un effort concerté pour convertir ou construire les infrastructures nécessaires à la livraison et à l’utilisation de l’hydrogène pur en seraient les principales bénéficiaires.

Les scénarios de carboneutralité tendent à supposer un potentiel plus faible pour le mélange d’hydrogène avec le gaz naturel pour le chauffage des bâtiments par rapport à ce que les services publics canadiens pourraient effectivement déployer. Ces scénarios tendent à privilégier des voies où l’utilisation continue des combustibles fossiles est limitée. Certains modèles pourraient ainsi anticiper une baisse des investissements dans les infrastructures de mélange et une diminution des coûts dans ce domaine au fil du temps. L’industrie canadienne de la distribution de gaz naturel envisage d’intégrer un mélange d’au plus 20 % d’hydrogène dans ses infrastructures, comme l’indiquent les rapports rédigés par le groupe de travail sur le gaz naturel du cadre de mise en œuvre de la Stratégie pour l’hydrogène.

Production et exportations

e nombreux modèles supposent que la consommation intérieure est assurée par la production intérieure (et donc égale à celle-ci), ce qui donne une production canadienne variant entre 0,6 Mt et 21 Mt dans les scénarios de carboneutralité. Certains de ces scénarios n’envisagent pas les exportations potentielles, car cela nécessiterait une analyse approfondie des futurs marchés mondiaux de l’hydrogène et dépassait le cadre de ces initiatives.

En revanche, d’autres modèles prennent en compte le potentiel d’exportation. Pour ce faire, on suppose que les prix de l’hydrogène sont plus élevés, ce qui mène à une production canadienne supérieure à la demande intérieure et donc à des exportations. Par exemple, le scénario d’exportation d’ESMIA prévoit une augmentation des prix à 3,50 $ CAN par kilo en 2030 et à 5 $ CAN par kilo en 2050 (alors qu’ils restent à 2 $ CAN par kilo dans le scénario « Neutre sur le plan technologique »). Les niveaux de production atteindraient ainsi de 13,7 à 21,1 Mt en 2050, le Canada exportant entre un tiers et trois quarts de l’hydrogène qu’il produit, soit environ de 5 à 10 Mt.

La figure 9 présente les prévisions de production d’hydrogène à faibles émissions de carbone, y compris la production prévue pour les exportations par rapport à la consommation intérieure, pour les scénarios qui prennent en compte les exportations.

Version texte

Graphique à barres illustrant les projections de production d’hydrogène au Canada d’ici 2050 selon 13 modèles, en pétajoules (échelle de gauche) et en Mt d’hydrogène (échelle de droite). Les barres sont divisées en deux couleurs, selon le lieu de consommation de l’hydrogène, soit au Canada ou sur les marchés mondiaux d’exportation. Seulement neuf des 13 modèles prennent en considération les exportations. Les barres sont distribuées de gauche à droite, de la projection la plus faible à la plus élevée. La plus faible près de 0 et la plus élevée atteignant 2 500 pétajoules, ou près de 21 millions de tonnes, desquelles environ 40 % sont exportées.

Figure 9 : Production nationale d’hydrogène à faibles émissions de carbone en 2050 pour la consommation intérieure ou l’exportation.

Seules trois des six organisations de modélisation ventilent leurs estimations de production par méthode. Dans tous ces scénarios, l’importance relative des méthodes de production dépend dans une large mesure de la conception du modèle et des hypothèses retenues :

  • Les scénarios de Navius privilégient l’hydrogène à base de gaz naturel par rapport à l’hydrogène électrolytique, l’hydrogène à base de gaz naturel représentant entre la moitié et les deux tiers de l’hydrogène produit dans l’un ou l’autre de ses scénarios
    • Cela s’explique par des hypothèses favorables concernant les coûts futurs de la technologie de captage du carbone. Navius n’inclut pas non plus la biomasse comme méthode de production dans son modèle.
  • Les scénarios de la REC privilégient l’hydrogène électrolytique, qui représente la moitié ou plus de la production, suivi de l’hydrogène à base de gaz naturel et d’un peu d’hydrogène issu de la biomasse
    • Ceci s’explique par des hypothèses favorables concernant la disponibilité future (élevée) de l’électricité propre et le coût (faible) de la technologie des électrolyseurs.
  • ESMIA prévoit un rôle important, voire primordial, pour l’hydrogène issu de la biomasse, en particulier dans son scénario « Favorable », dans lequel la biomasse constitue près de 80 % de l’ensemble de l’hydrogène produit. Cela s’explique par le fait que le modèle a besoin d’une source d’émissions négatives nettes (par exemple, l’hydrogène issu de la biomasse) pour compenser les émissions positives nettes dans d’autres secteurs de l’économie
    • Voir Figure 5 : Production d’hydrogène à faibles émissions de carbone en 2050, par source
Revenus et emploi

Beaucoup d’inconnues subsistent quant à l’avenir des marchés de l’hydrogène au Canada et dans le monde, notamment en ce qui concerne les prix et les exigences en matière de main-d’œuvre. Toutefois, des estimations issues de certaines initiatives de modélisation ont été produites pour donner un ordre de grandeur de l’impact potentiel d’un secteur de l’hydrogène en pleine croissance.

En supposant un prix moyen de 2 $ par kilogramme (tous en dollars canadiens), la valeur de la production d’hydrogène au Canada pourrait atteindre jusqu’à 11 milliards de dollars dans les scénarios respectant la neutralité carbone. Dans le cadre de scénarios favorables ou axés sur les exportations, la production pourrait atteindre de 20 milliards à plus de 42 milliards de dollars.

Dans le cas de scénarios respectant la neutralité carbone « moyens », le secteur pourrait employer de 5 500 à plus de 80 000 Canadiens d’ici 2050. Ces niveaux d’emploi pourraient atteindre de 100 000 à plus de 200 000 emplois si le secteur joue un rôle plus important dans certaines régions et/ou pour les exportations. Par exemple, le scénario d’exportation d’ESMIA prévoit 135 000 emplois en 2050.Note de bas de page 8

Réduction des émissions

L’impact de la production et de la consommation de l’hydrogène sur les émissions de gaz à effet de serre du Canada dépend de l’intensité carbonique des carburants que l’hydrogène remplace (généralement le diesel, le gaz naturel ou le charbon) ainsi que de la méthode de production (par exemple, au moyen du gaz naturel, de l’électricité non émettrice ou de la biomasse), de l’utilisation finale ou de l’efficacité du stockage du carbone, le cas échéant.

Des études de modélisation suggèrent que l’hydrogène pourrait jouer un rôle important dans la réduction des émissions nationales et mondiales :

  • ESMIA a constaté que le passage à l’hydrogène à faibles émissions de carbone pourrait entraîner des réductions de GES comprises entre 18 Mt (scénario « Neutre ») et 69 Mt (scénario « Favorable ») en 2050
    • Cela correspond à 3 % et à 10 %, respectivement, des émissions du Canada en 2021. Dans le scénario « Favorable » d’ESMIA, l’hydrogène représentait près de 9 Mt de réductions annuelles des émissions de GES dans le secteur des bâtiments en 2050, 34 Mt dans le secteur industriel, 21 Mt dans les transports et 5 Mt dans la production et le raffinage du pétrole
    • Le scénario d’exportation d’ESMIA prévoit des réductions globales de 109 Mt, dont 94 Mt dans d’autres administrations, car l’hydrogène à faibles émissions de carbone du Canada remplacerait les combustibles fossiles.
  • Dans son rapport « Vers un Canada carboneutre », l’Institut climatique du Canada a constaté que le passage du carburant à l’hydrogène pourrait permettre de réduire les émissions de GES de 17,1 à 47,1 Mt dans le secteur du transport par véhicules moyens et lourds en 2050, de 9,5 Mt dans le secteur industriel et de 3,6 Mt dans le secteur du bâtiment
    • Son modèle prévoit des réductions d’émissions allant jusqu’à 60,4 Mt dans tous les secteurs attribuables à la consommation d’hydrogène à faibles émissions de carbone au Canada, ce qui équivaut à 9 % des émissions du pays en 2021.
  • Aucun des scénarios analysés ne comportait d’estimations concernant la réduction des émissions liées à l’usage d’hydrogène sur les marchés émergents, comme l’aviation, et les prévisions concernant les réductions dans d’autres domaines, comme l’hydrogène utilisé pour la production d’électricité ou les applications marines, étaient limitées
    • Compte tenu des estimations de projets annoncés au Canada seulement, comme l’estimation par Heartland Generation de 5 Mt de réductions annuelles découlant du remplacement du charbon par l’hydrogène a faibles émissions de carbone pour produire de l’électricité à la centrale électrique de Battle River (ainsi que certaines réductions liées à d’autres utilisations du CSC), il pourrait s’agir d’un autre domaine dans lequel les réductions potentielles liées à l’usage de l’hydrogène sont sous-estimées dans les initiatives de modélisation en cours au Canada.
  • L’étude « Avenir énergétique du Canada en 2023 » de la Régie de l’énergie du Canada a évalué les émissions associées à la production d’hydrogène dans ses deux scénarios de carboneutralité
    • On y a constaté que les émissions négatives de l’hydrogène produit à partir de la biomasse finiraient par plus que compenser les émissions résiduelles/non captées de l’hydrogène produit à partir du gaz naturel, c’est-à-dire que la production d’hydrogène deviendrait une activité à émissions négatives nettes
    • Plus précisément, en 2050, les émissions combinées de tous les types de production d’hydrogène (par l’électricité, la biomasse ou le gaz naturel avec captage du carbone) s’élèvent à -21 Mt dans le scénario de carboneutralité à l’échelle mondiale et à -25 Mt dans le scénario de carboneutralité du Canada, ce qui équivaudrait à de 3 à 4 % des émissions du Canada en 2021

Comparaison avec la modélisation réalisée dans le cadre de la Stratégie pour l’hydrogène en 2020

Les résultats de la modélisation présentés dans ce Rapport d’étape diffèrent des résultats de la modélisation entreprise dans le cadre de la Stratégie pour l’hydrogène, qui a été conçue pour explorer le potentiel maximal de l’hydrogène, plutôt que de faire partie de scénarios intégrés de carboneutralité. La modélisation pour 2020 comprenait deux scenarios :

  • Le scénario « graduel » était une modélisation ascendante de la demande agrégée fondée sur le maintien du statu quo
    • Il a utilisé des règlements et des technologies connus, ainsi que des mesures politiques légères, pour tenter de représenter une adoption plus lente et une demande en hydrogène minimale
  • Le scénario « transformateur » était une approche de modélisation audacieuse qui supposait que les règlements futurs, les avancées technologiques et les taux de croissance d’adoption les plus favorables seront en place pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050

En avril 2022, le Commissaire à l’environnement et au développement durable (CEDD) a publié un audit visant à déterminer si Environnement et Changement climatique Canada et Ressources naturelles Canada ont évalué de manière exhaustive le rôle que l’hydrogène devrait jouer en tant que voie pour atteindre les engagements climatiques du Canada. L’audit a permis de constater que la Stratégie pour l’hydrogène privilégiait le scénario transformateur au détriment du scénario graduel, ce qui a mené à des hypothèses trop optimistes susceptibles de compromettre la réalisation des objectifs de la Stratégie pour l’hydrogène.

Les recommandations du CEDD étaient :

  • Que RNCan réalise une modélisation ascendante complète, notamment pour prendre en compte les carburants de remplacement et le déploiement réalisable des technologies et des infrastructures de soutien.
  • Que RNCan publie une feuille de route sur le développement du marché de l’hydrogène afin de suivre les progrès et les résultats du déploiement de l’hydrogène au Canada, en partenariat avec les intervenants intéressés
  • Que le Canada améliore sa cohérence dans l’ensemble des ministères

Ce Rapport d’étape a présenté les résultats de six initiatives de modélisation, fournissant ainsi un portrait transparent et complet de l’état des prévisions du rôle de l’hydrogène au Canada. En fin de compte, les résultats montrent un alignement raisonnable sur le rôle que l’hydrogène à faibles émissions de carbone pourrait jouer dans les efforts du Canada pour atteindre la carboneutralité, y compris une plus grande certitude quant à un rôle potentiel dans certains aspects des transports et de l’industrie lourde. L’éventail des résultats possibles entre les initiatives de modélisation se chevauchent généralement, fournissant une mise à jour importante des prévisions pour informer le développement des marchés, même si certains aspects de la voie de l’hydrogène demeurent incertains ou émergents à ce stade.

Description des initiatives de modélisation

Avenir énergétique du Canada en 2023

Juin 2023

Organisation : Régie de l’énergie du Canada (REC)

« Avenir énergétique du Canada en 2023 » fait partie d’une série explorant les possibilités d’avenir énergétique à long terme pour les Canadiens.

La REC est une agence du gouvernement fédéral dont le mandat comprend à la fois la réglementation des aspects du développement énergétique relevant de la compétence du gouvernement du Canada, tels que les infrastructures interprovinciales, ainsi que la production de statistiques économiques et la réalisation de modélisations économiques afin d’éclairer l’élaboration de politiques énergétiques dans l’ensemble du pays.

Scénarios
Mesures actuelles
Politiques annoncées dans l’ensemble du Canada avant mars 2023 et pour lesquelles suffisamment de détails étaient disponibles à ce moment pour en modéliser les conséquences.
Carboneutralité du Canada
Le Canada adopte des politiques supplémentaires qui lui permettent d’atteindre son objectif de carboneutralité d’ici 2050, mais le rythme d’adoption de mesures de lutte contre les changements climatiques ailleurs dans le monde est plus lent, de sorte que l’augmentation de la température mondiale qui en résulte dépasse le seuil de 1,5 ⁰C. Ce scénario reprend le scénario des engagements annoncés de l’Agence internationale de l’énergie comme indicateur des mesures mondiales de lutte contre les changements climatiques jusqu’en 2050.
Carboneutralité à l’échelle mondiale
Le Canada et le monde entier adoptent des politiques suffisantes pour parvenir à la carboneutralité d’ici 2050, limitant ainsi le réchauffement climatique à 1,5⁰C. Ce scénario prend le scénario de carboneutralité de l’Agence internationale de l’énergie comme indicateur des mesures mondiales de lutte contre les changements climatiques jusqu’en 2050.
Faible utilisation de l’hydrogène
Par rapport à « Carboneutralité à l’échelle mondiale », les coûts des technologies de l’hydrogène diminuent plus lentement, l’hydrogène joue un rôle moindre dans les secteurs du camionnage, du transport maritime et de l’aviation, le mélange avec le gaz naturel n’est que de 5 %, et seulement 2,5 Mt sont produites pour l’exportation.
Forte utilisation de l’hydrogène
Par rapport à la « Carboneutralité à l’échelle mondiale », les coûts des technologies de l’hydrogène diminuent plus rapidement, l’hydrogène joue un rôle plus important dans les secteurs du camionnage, du transport maritime et de l’aviation, le mélange avec le gaz naturel atteint 20 % et 8 Mt sont produites pour l’exportation
Explorer les approches pour la transition du Canada vers la carboneutralité

Octobre 2022

Organisation : Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)

« Explorer les approches pour la transition du Canada vers la carboneutralité » est la présentation de la stratégie à long terme du Canada à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et propose une modélisation approfondie basée sur trois modèles différents. Les trois modèles sont contraints d’atteindre à la fois l’objectif 2030 du Canada, à savoir une réduction de 40 % des émissions dans le cadre de l’Accord de Paris, et l’objectif de carboneutralité d’ici 2050. Ce chapitre présente les résultats du principal scénario « hypothèses actuelles » de chaque modèle.

En tant que principal ministère fédéral chargé des changements climatiques au Canada, ECCC produit des modèles à l’échelle de l’économie pour estimer les effets des politiques climatiques du Canada.

Scénarios
Modèle d’évaluation du changement global (GCAM)
Il s’agit d’un modèle d’équilibre partiel récursif dynamique en source libre géré par le Joint Global Change Research Institute qui capte les interactions clés entre les systèmes économiques, énergétiques, d’utilisation des terres, agricoles, d’eau et climatiques à l’échelle mondiale. Les technologies énergétiques sont en concurrence dans le modèle sur la base de facteurs tels que leur coût, leur efficacité, leur impact sur le climat et le comportement des consommateurs.
Modèle d’évaluation intégrée d’ECCC (IAM)
Ce modèle optimise les voies économiques vers la carboneutralité jusqu’à la fin de ce siècle en intégrant quatre modules : macroéconomique, énergie, climat et dommages climatiques.
Modèle multisectoriel et multirégional (MSMR) d’ECCC
Il s’agit d’un modèle informatique d’équilibre général récursif-dynamique à économie ouverte de l’économie mondiale avec 23 secteurs de production primaire et 17 régions, chacun cherchant à maximiser son bien-être.
Modélisation du potentiel de l’hydrogène dans plusieurs secteurs de l’économie canadienne

Mars 2023

Organisation : RNCan/ESMIA Consultants (ESMIA)

ESMIA a été chargée par RNCan d’effectuer une modélisation pour contribuer à l’élaboration de ce Rapport d’étape, en mettant l’accent sur les questions soulevées par le Commissaire à l’environnement et au développement durable et en se fondant sur un échéancier pour répondre à l’audit de la Stratégie canadienne pour l’hydrogène par le Commissaire.

ESMIA a utilisé son modèle énergétique nord-américain TIMES (NATEM) pour mettre à l’essai l’hydrogène par rapport à d’autres sources d’énergie en vue d’atteindre l’objectif du Canada de parvenir à la carboneutralité d’ici 2050, à l’aide d’un modèle économique qui couvre l’ensemble du système énergétique avec une représentation détaillée des équipements et des processus de production, de transport et de consommation de tous les types d’énergie. Quatre des six scénarios mis à l’essai par ESMIA sont présentés dans cette analyse.

ESMIA Consultants est une société de modélisation canadienne de premier plan spécialisée dans l’énergie, le climat et d’autres ressources et perspectives environnementales.

Scénarios
Neutre

Les paramètres reflètent une approche neutre de l’éventail des valeurs dans la littérature et supposent qu’il n’y a pas de nouvelles politiques de soutien à l’hydrogène :

  • le mélange d’hydrogène est autorisé jusqu’à 13 %; la part de la séquestration de la biomasse dans la production d’hydrogène est illimitée
  • aucune action précise (politique ou technologique) ne réduit les coûts d’investissement de l’hydrogène
  • aucune limite n’est imposée à la croissance du système électrique; le prix réel de l’hydrogène est de 2 $/kg
Favorable

Coûts optimistes tirés de la littérature externe et hypothèse d’actions supplémentaires pour réduire davantage les coûts d’investissement :

  • le mélange est autorisé jusqu’à 20 %; la part de la séquestration de la biomasse dans la production d’hydrogène est limitée à 35 % d’ici 2030 et à 75 % d’ici 2050
  • les coûts d’investissement de l’hydrogène sont réduits pour la production à base de gaz naturel et d’électrolytes
  • réduction de 20 % des coûts des technologies consommant de l’hydrogène; subvention de l’hydrogène à hauteur de 1,5 $/kg
  • limitation de la croissance de la capacité du système électrique à 20 % tous les cinq ans; le prix réel de l’hydrogène est de 2 $/kg
Régional

Explorer les conditions dans lesquelles certaines régions du pays soutiennent expressément l’hydrogène pour le chauffage des bâtiments. Mêmes hypothèses que le scénario « Favorable », à l’exception de ce qui suit :

  • le mélange d’hydrogène avec le gaz naturel est autorisé à hauteur de 20 % sans frais supplémentaires et peut être modernisé pour transporter de l’hydrogène pur en Alberta
  • les coûts d’investissement de l’hydrogène sont réduits pour la production à base de gaz naturel et d’électrolytes
  • la séquestration de la biomasse en tant que part de la production d’hydrogène est illimitée; il n’y a pas de limites à la croissance du système électrique
  • l’utilisation des thermopompes est limitée à 25 % de la demande pour le chauffage des locaux en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.
Exportation

Mettre à l’essai les résultats liés à l’offre et à la demande du marché mondial dans l’hypothèse de prix plus élevés payés pour les exportations canadiennes. Mêmes hypothèses que le scénario neutre, à l’exception de ce qui suit :

  • aucune limite à la croissance du système électrique ou à l’utilisation de thermopompes
  • les prix de l’hydrogène sont élevés (3,50 $/kg en 2030 et 5 $/kg à partir de 2040.
Vers un Canada carboneutre

Février 2021

Organisation : Institut climatique du Canada (ICC)

Le rapport « Vers un Canada carboneutre » de l’ICC a examiné des voies possibles pour que le Canada parvienne à la carboneutralité d’ici 2050. L’ICC a utilisé le modèle informatique d’équilibre général récursif-dynamique gTech de Navius Research pour examiner 62 scénarios qui variaient en fonction de 19 facteurs différents, dont les coûts de plusieurs technologies énergétiques, la rigueur de politiques relatives au climat et à la concurrence et le prix mondial du pétrole. Selon cette modélisation, l’hydrogène reste une inconnue jusqu’en 2050 en raison de l’incertitude qui entoure l’ampleur de la contribution qu’il pourrait apporter à la transition du Canada vers la carboneutralité.

L’Institut climatique du Canada (ICC) a été créé en 2020 avec un mandat quinquennal d’informer les politiques sur les changements climatiques partout au Canada.

Scénarios
Pessimiste
  • D’autres grands pays en font moins en matière de lutte contre les changements climatiques que le Canada
  • ni les technologies artificielles à émissions négatives ni le CUSC avancé ne deviennent viables
  • les coûts de l’électricité propre sont élevés
  • les coûts des véhicules électriques sont mo
Optimiste
  • D’autres grands pays en font moins en matière de lutte contre les changements climatiques que le Canada
  • les technologies artificielles à émissions négatives ne sont pas viables, mais le CUSC avancé l’est
  • les coûts de l’électricité propre sont modérés
  • les coûts des véhicules électriques sont faibles; et les coûts de l’hydrogène sont faibles avec des taux de mélange élevés dans les réseaux de gaz naturel
Euphorique
  • D’autres grands pays en font moins en matière de lutte contre les changements climatiques que le Canada
  • les technologies artificielles à émissions négatives et le CUSC avancé sont viables
  • les coûts de l’électricité propre sont élevés
  • les coûts des véhicules électriques sont modérés
  • les coûts de l’hydrogène sont faibles avec des taux de mélange élevés dans le gaz naturel.
Tableau de bord de l’énergie au Canada

Avril 2023

Organisation : Navius Research

Le Tableau de bord de l’énergie au Canada de Navius Research est un projet parrainé par RNCan qui vise à faciliter l’accès des Canadiens à la modélisation économique de l’énergie. Il utilise son modèle informatique d’équilibre général d’économie de l’énergie gTech pour créer des dizaines d’utilisations finales et des centaines de technologies jusqu’à leur application globale dans les provinces et territoires du Canada, ainsi qu’à leur intégration avec les États-Unis. Sur le tableau de bord, les utilisateurs peuvent sélectionner un contexte « En vigueur » (politiques actuelles) ou « Carboneutralité » dans lequel d’autres variables (les coûts des technologies énergétiques, le prix mondial du pétrole et la disponibilité des compensations d’émissions) sont ajustées, donnant lieu à des résultats différents pour la consommation d’électricité, les émissions des secteurs énergétiques, la composition technologique et les effets économiques. Ces variables produisent plus de trois cents niveaux potentiels pour la production d’hydrogène.

Navius Research est une société de conseil canadienne qui fournit des services de modélisation énergétique, climatique et économique pour les gouvernements, l’industrie et les organismes à but non lucratif partout au Canada.

Scénarios
En vigueur
Politiques fédérales et provinciales légiférées au Canada à partir de janvier 2023, à l’exclusion des politiques annoncées dont la mise en œuvre est encore incertaine.
Carboneutralité
Outre les mesures actuellement prévues par la loi, ces scénarios partent du principe que le Canada parvient à réduire ses émissions de 40 à 45 % d’ici à 2030 et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 en imposant un plafond d’émissions à l’échelle de l’économie. Parmi les autres hypothèses clés, citons l’utilisation de 30 Mt de compensations liées à l’utilisation des terres en 2030 et de 103 Mt de compensations en 2050, ainsi que la mise en œuvre par les États-Unis de politiques respectant la neutralité carbone.
En vigueur ou Carboneutralité – Moyen ou Élevé
Le Tableau de bord de l’énergie au Canada permet aux utilisateurs d’alterner entre diverses données, y compris un environnement politique global (en vigueur ou carboneutralité) et une variété d’autres données, dont les combinaisons génèrent en tout 324 scénarios potentiels. Ce chapitre présente les niveaux moyens et maximaux de consommation et de production d’hydrogène dans tous les scénarios, dans chaque contexte politique général, afin de donner une idée de l’éventail des possibilités
Perspectives énergétiques canadiennes – Explorateur de trajectoires

Juin 2023

Organisation : Institut Trottier

Les perspectives énergétiques canadiennes de Trottier offrent un examen de modélisation complet et détaillé de la manière dont le système énergétique du Canada pourrait évoluer jusqu’au milieu du siècle selon les politiques actuelles ou les trajectoires de politiques de carboneutralité. L’Explorateur de trajectoires est un outil de visualisation en ligne qui, à l’aide du modèle NATEM d’ESMIA, permet aux utilisateurs de voir comment la consommation d’énergie, les investissements et les niveaux d’émission évoluent en fonction de la production d’énergie, de la technologie, de la demande et des hypothèses politiques. Les résultats comprennent un scénario de maintien du statu quo, un scénario de référence pour la carboneutralité et 140 autres scénarios.

L’Institut de l’énergie Trottier est un institut de recherche basé à la Polytechnique de Montréal qui s’efforce de développer une compréhension transdisciplinaire des questions énergétiques au Canada à travers les disciplines de la science, de l’ingénierie et de la politique.

Scénarios
Statu quo
Applique toutes les politiques et mesures existantes et quantifiables actuellement en place, y compris la tarification du carbone qui atteint 170 $ par tonne en 2030.
Carboneutralité
Suppose le même environnement politique que le statu quo (ci-dessus), mais force les émissions nationales à être de zéro d’ici 2050 tout en réduisant au maximum les coûts totaux.
Minimum/Moyenne/Maximale
Il s’agit des valeurs les plus basses, moyennes et les plus élevées pour la consommation d’hydrogène dans les 140 autres scénarios de carboneutralité de l’Explorateur de trajectoires.

Glossaire des termes

ACG
Association canadienne du gaz
ACHPC
Association canadienne de l’hydrogène et des piles à combustible
ACV
Analyse du cycle de vie
AIE
Agence internationale de l’énergie
AMC
Affaires mondiales Canada
APH
Autobus électriques à pile à combustible
ATR
Reformage autothermique – Procédé qui utilise de l’oxygène et du CO2 ou de la vapeur dans une réaction avec le méthane pour former un gaz de synthèse composé d’hydrogène et de monoxyde de carbone
BIC
Banque de l’infrastructure du Canada
C et N
Codes et normes
CCIH
Code canadien d’installation de l’hydrogène
CCN
Conseil canadien des normes
CCNUCC
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
CEM
Clean Energy Ministerial
CII
Crédit d’impôt à l’investissement
CII-CUSC
Crédit d’impôt à l’investissement pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone
CIIHT
Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre
CO2
Dioxyde de carbone
CSA
Association canadienne de normalisation
CUSC
Captage, utilisation et stockage du carbone
DIF
Décision d’investissement finale
ECCC
Environnement et Changement climatique Canada
FCC
Fonds de croissance du Canada
FCM
Fédération canadienne des municipalités
FCP
Fonds pour les combustibles propres
FFI
Fortescue Future Industries
FPT
Fédéral, provincial, territorial
FSI-ANZ
Fonds stratégique pour l’innovation – Accélérateur net zéro
FTCZE
Fonds pour le transport en commun à zéro émission
GES
Gaz à effet de serre
GJ
Gigajoule
GN
Gaz naturel
GT
Groupe de travail
GTAA
Autorité aéroportuaire du Grand Toronto
GW
Gigawatt
H2
Hydrogène
IC
Intensité carbonique
IDIVECR
Initiative pour le déploiement d’infrastructures pour les véhicules électriques et les carburants de remplacement
IPHE
International Partnership for Hydrogen and Fuel Cells in the Economy
ISO
Organisation internationale de normalisation
iVMLZE
Incitatifs pour les véhicules moyens et lourds zéro émission
kg
Kilogramme
kT
Kilotonne
LOI
Lettre d’intention
Mt
Millions de tonnes
Mtpa
Millions de tonnes par an
MW
Mégawatt
OEN
Organisme d’élaboration de normes
ONG
Organisation non gouvernementale
PCR
Plan climatique renforcé (Canada)
PCT
Programme de collaboration technologique
PCZE
Programme de camionnage à zéro émission
PE
Protocole d’entente
PIVEZ
Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro
PJ
Pétajoule
PN
Première Nation
R et D
Recherche et développement
RCP
Règlement sur les combustibles propres
RNCan
Ressources naturelles Canada
SFU
Université Simon-Fraser
SIERE
Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité
TDDC
Technologies du développement durable Canada
TIER
Technology Innovation and Emissions Reduction (Alberta)
TWh
Térawattheure
UBC
Université de la Colombie-Britannique
VEB
Véhicule électrique à batterie
VEPC
Véhicule électrique à pile à combustible
VEZ
Véhicule à émission zéro
VM
Vaporisation du méthane – Procédé par lequel le gaz naturel est mis à réagir à haute température avec de la vapeur d’eau pour produire de l’hydrogène et du dioxyde de carbone.

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