Évaluation de la phase 5 de l’Initiative géoscientifique ciblée (IGC-5)
Direction générale de l’audit et de l’évaluation
Ressources naturelles Canada
Rapport Final − 27 mai 2020
Table des matières
- Liste d’acronymes
- Sommaire
- Recommandations et réponse de la direction
- Introduction
- Objectifs et méthodologie de l’évaluation
- Limites de l’évaluation et stratégies d’atténuation
- Observations : Pertinence
- Observations : Efficacité
- Observations : Efficience
- Conclusion et leçons apprises
- Annexe 1 : Modèle logique de l’IGC-5
- Annexe 2 : Documents clés
- Annexe 3 : Glossaire
Liste d’acronymes
- ACPE
- Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs
- AGI
- Accord géoscientifique intergouvernemental
- CCIM
- Conseil canadien de l’innovation minière
- CDDGC
- Conférence des directeurs de département de géologie du Canada
- CGC
- Commission géologique du Canada
- CGPT
- Commissions géologiques provinciales et territoriales
- CNCG
- Comité national des commissions géologiques
- CT
- Conseil du Trésor
- DGVE
- Direction générale de l’audit et de l’évaluation
- GCI
- Groupe consultatif de l’industrie
- ICM
- Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole
- IGC-4
- Initiative géoscientifique ciblée, Phase 4
- IGC-5
- Initiative géoscientifique ciblée, Phase 5
- PCMM
- Plan canadien pour les minéraux et les métaux
- PHQ
- Personnel hautement qualifié
- RNCan
- Ressources naturelles Canada
- SGSI
- Secteur de la gestion et des services intégrés
- SMA, STM
- Sous ministre adjoint, Secteur des terres et des minéraux
Sommaire
Le présent rapport expose les résultats, les conclusions et les recommandations de l’évaluation de la phase 5 de l’Initiative géoscientifique ciblée (IGC-5), couvrant la période de 2015-2016 à septembre 2019. La date d’expiration de l’IGC-5 est prévue pour mars 2020 : cette évaluation permettra donc d’éclairer la planification, la conception et la mise en œuvre de tout programme qui pourrait lui succéder.
L’évaluation couvre la période de février 2019 à décembre 2019.
L’inauguration du programme IGC a eu lieu en 2000 : il s’agissait à l’origine d'un programme triennal visant à accroître le niveau et la rentabilité de l'exploration des ressources minérales par le secteur privé. Par la suite, il a été renouvelé à quatre reprises.
L’IGC-5 vise à favoriser l’efficacité du secteur en matière de prospection de gisements de minéraux enfouis dans les régions d’exploitation des ressources minérales au Canada, ce qui réduit le risque et renforce la compétitivité du secteur, crée des emplois, soutient les collectivités et génère de la croissance économique. Pour atteindre cet objectif, le programme procède à des recherches collaboratives et accorde des subventions à des chercheurs universitaires afin de soutenir le développement de nouvelles méthodologies ou l’avancement des connaissances en sciences de la Terre de manière à faciliter la localisation par l’industrie minière de gisements minéraux enfouis profondément. Les provinces et l’industrie minière sont engagés dans les projets de l’IGC-5. Le programme est systématiquement arrimé aux priorités gouvernementales et répond aux nouveaux changements à l’échelle mondiale.
L’IGC-5 a reçu environ 23,2 millions de dollars de financement pour un programme de cinq ans (fonds temporaires accordés par le biais d’une présentation au Conseil du Trésor [CT]). Un supplément de 28,9 millions de dollars en fonds pour services votés de RNCan (financement continu) a été affecté au programme. Les fonds temporaires expirent au 31 mars 2020.
Au sein du programme, on a affecté 2,2 millions de dollars en fonds temporaires aux subventions de l’IGC-5. Ces fonds sont alloués sous forme de subventions à des chercheurs universitaires selon les modalités des subventions à l’appui de la géoscience (en tant que subventions de l’IGC-5 avant 2016-2017). En moyenne, l’IGC-5 est mise en œuvre par environ 45 ETP financés par les fonds des services votés et 6 ETP par les fonds temporaires.
L’évaluation vise à estimer la pertinence et l’efficacité de l’IGC-5 et à cerner les leçons apprises ainsi que les pratiques exemplaires pour les programmes qui suivront.
Observations et conclusions
L’industrie a toujours besoin de connaissances en sciences de la Terre, afin det, mieux comprendreles systèmes minéralisés et faciliter la recherche des minéraux enfouis profondément. La pertinence du programme a été réitérée lors des consultations qui ont mené au Plan canadien pour les minéraux et les métaux (PCMM), publié en 2019. Le besoin pour ce programme est reflété dans les orientations stratégiques relatives à la compétitivité économique, la croissance, la science, la technologie et l’innovation.
De plus, les besoins de l’industrie pour un engagement public dans les sciences de la Terre sonten évolution en raison des avancées technologiques telles que les algorithmes d’apprentissage automatique (parfois regroupés sous le terme « intelligence artificielle ») et de la modélisation 3-D.
Le besoin de collecter, d’analyser et diffuser des données se maintiendra, et nécessitera à l’avenir le recours à des programmes publics axés sur les sciences de la Terre prenant avantages des avancées technologiques et s’appuyant sur des ressources humaines disposant des compétences nécessaires et sur une infrastructure technologique moderne.
En soutenant les projets de recherche coopérative visant à établir de nouvelles méthodologies d’exploration et produire des résultats pour les efforts publics en matière de sciences de la Terre, l’IGC-5 répond aux besoins de l’industrie en ce qui concerne des méthodes plus solides d’établissement de la tectonique des systèmes minéralisés, une meilleure compréhension des mécanismes amenant de la source au minerai, des connaissances et des techniques améliorées pour la modélisation et la détection des systèmes minéralisés majeurs et la formation du personnel hautement qualifié (PHQ). Les fonds temporaires expirent au 31 mars 2020.
L’IGC-5 a un rôle particulier pour répondre aux besoins en engagement public dans les sciences de la Terre sur les systèmes minéralisés à l’échelle régionale (c.-à-d. qu’elle n’est pas limitée à une province ou un territoire). L’offre de données et de connaissances scientifiques sur les ressources disponibles au Canada constitue un avantage concurrentiel pour attirer des investissements dans le secteur.
L’évaluation arrive à la conclusion que pour répondre aux besoins de l’industrie et demeurer une perspective d’emploi attrayante pour le PHQ, les programmes qui suivront (et plus généralement la CGC) devront rester à jour en ce qui concerne la collecte, la diffusion, l’utilisation et l’intégration des données en sciences de la Terre. Cela comprend des innovations telles que le recours à des algorithmes d’apprentissage automatique, la modélisation 3-D et l’exploitation des données archivées pour la modélisation. L’environnement public de sciences de la Terre en matière de plateformes, de normes et d’infrastructure de données est important pour les programmes à venir dans la mesure où il sert de base de stockage et de diffusions des données de sciences de la terre pour les groupes d’intervenants de l’IGC-5.
Pour ce qui de l’efficacité, à l’heure actuelle, les résultats clés sont les produits de synthèse de l’IGC-4, ainsi que les fichiers ouverts, les présentations et les articles de journaux de l’IGC-5. Les fichiers ouverts regroupent une grande variété de résultats de recherche comprenant des enquêtes, des conclusions d’études sur certains gisements minéraux précis et des nouveaux modèles. Entre avril 2015 et juin 2019, le programme a généré 508 extrants ou produits. Des études de cas ont permis d’établir que la bande passante et les faibles vitesses de téléchargement des ensembles de données de l’IGC-5 constituaient un facteur externe problématique pour l’accès à l’information par les intervenants externes. L’évaluation a permis de déterminer dans quelle mesure les résultats escomptés de l'IGC-5 ont été atteints.
On est parvenu à la conclusion que le programme avait permis des progrès importants en produisant des résultats à cette étape de la mise en œuvre, malgré l’absence d’objectifs quantitatifs à l’aune desquels les mesurer. Des résultats significatifs restent toutefois à atteindre en 2019-2020, et vraisemblablement en 2020-2021, les activités de recherche étant toujours en cours au moment de l’évaluation. Les entrevues, les études de cas et l’examen des documents ont soulevé le sujet du renforcement de l’engagement des intervenants et de la diffusion des connaissances pour renforcer l’efficacité du programme. Il s’agissait en outre d’une recommandation de l’évaluation de l’IGC-4 qui n’a pas été mise en œuvre de manière adéquate. Bien qu’au cours des dernières années on se soit efforcé, dans le cadre du programme, d’améliorer la communication, on n’a pas dédié de ressources à cette fonction. Les communications constituent une vaste fonction intégrée qui devrait comprendre le renforcement de la sensibilisation des intervenants (traditionnels ou non) aux activités liées à l’IGC.
Le programme était principalement orienté vers la diffusion active (présentations, système courriels comme RSS, etc.) et passive (publications sur des sites Web, GEOSCAN, etc.) des produits de connaissances aux groupes-cibles. Le programme dépendait largement de GEOSCAN, du fil RSS et de l’Entrepôt de données géoscientifiques pour les données géophysiques pour diffuser ses produits de connaissance. Ces approches semblent efficaces, même si la portée de la surveillance pourrait être améliorée (p. ex. les renseignements de téléchargement GEOSCAN sont disponibles mais pas le nombre d’abonnés RSS; pas d’information accessible depuis l’Entrepôt). L’entrepôt de données contient de grands ensembles de données qui nécessitent une infrastructure de la gestion de l'information/Technologie de l'information (GI/TI) appropriée pour permettre aux utilisateurs de télécharger l’information aussi facilement que possible.
L’évaluation est arrivée à la conclusion bien que la conception du programme était efficace, des améliorations restent possibles dans certains domaines. La structure de gestion de programme de l’IGC-5 est minimale : il s’agit du gestionnaire de programme de l’IGC-5, soutenu par deux gestionnaires de projets, qui remplissent également la fonction de gestionnaires de recherche. Elle compte en outre trois instances de gestion : le comité de gestion de l’IGC-5, le groupe consultatif scientifique et le groupe consultatif de l’industrie. Cette nouvelle approche des comités consultatifs aide à mettre les organismes nationaux du secteur à contribution par le biais des comités des sciences de la Terre existants, ce qui permet d’obtenir des commentaires groupés des intervenants de l’industrie. Les décisions de toutes les autres instances font l’objet d’un suivi et sont utilisées comme intrants dans la conception des projets. La mise en œuvre des GCI a été retardée, ce qui a limité l’efficacité du groupe. Néanmoins, les intervenants entendus considéraient que le rôle d’un tel groupe consultatif était d’une importance critique dans le cadre d’un programme public des sciences de la Terre.
Les domaines à améliorer en ce qui concerne la conception du programme comprennent la phase de planification et le cycle de financement. Un changement d’approche a eu lieu tard dans la phase de planification, en passant d’une approche transversale à une approche axée sur les systèmes minéralisés : cette transition a entraîné des retards et un élargissement des efforts des planificateurs. Les domaines qui, selon les intervenants entendus, pourraient être améliorés comprennent le processus de planification et les mesures visant à s’assurer que les procédures d’établissement du budget et de sélection des projets sont claires et transparentes. En ce qui concerne le cycle de financement, la programmation des travaux de recherche selon des cycles de financement quinquennaux n’est pas toujours adaptée. Cette organisation peut entraîner des difficultés d’embauche du PHQ, en particulier dans le cas des doctorants, qui ont besoin de quatre ans pour finir leurs études, et du point de vue du temps nécessaire à la production de résultats par les programmes de recherche.
On a considéré que la gestion du risque était l’un des points forts du programme. En particulier, les personnes entendues ont souvent mis de l’avant la gestion du risque de l’IGC-5 en matières opérationnelle, financière et scientifique par des scientifiques aguerris et au fait de ce type de programme de recherche.
Pour ce qui est du budget et des dépenses, le programme a été mis en œuvre comme prévu dans les limites de variation normales (+/- 10 %). On prévoit que les dépenses en services votés atteindront environ 24,4 millions de dollars, contre 22,3 millions de dollars prévus, ce qui équivaut à 109 %. On prévoit que les dépenses en fonds temporaires atteindront 97,5 % du budget.
Selon les conclusions de l’évaluation, les retards du programme pendant la phase de planification sont dus au changement d’approche. Les retards ainsi occasionnés ont mené à un élargissement des efforts des intervenants comme des scientifiques de l’IGC-5. On a aussi remarqué des difficultés de planification pendant la phase d’évaluation de l’IGC-4.
Pour ce qui est des leçons apprises, pour toutes les sources de données, on note de nombreuses suggestions d’améliorations et de pratiques exemplaires. Parmi les idées les plus souvent évoquées, on peut citer :
- la création du CGI, considéré comme une instance extrêmement importante;
- la conversion des données archivées dans des formats adaptés à la modélisation 3-D, considérée comme une pratique exemplaire;
- la nature multidisciplinaire des projets intégrant plusieurs types de spécialisation (géochronologie, chimie, physique, etc.) et l’approche collaborative aux objectifs clairs;
- l’amélioration de la diffusion de l’information à l’aide de webinaires et de bulletins d’information, l’amélioration de l’utilisation stratégique de réseaux sociaux, la facilitation de l’accès aux articles évalués par les pairs et réalisés grâce aux subventions de l’IGC-5 et la communication auprès de publics inhabituels; et
- la mise à disposition de produits de connaissance tout au long du processus de recherche (progressivement), la documentation des exemples de réussite de l’industrie, le maintien de l’utilisation de formats simples et largement accessibles pour les produits de l’IGC-5 ainsi que de la publication de synthèses et de rapports annuels.
Selon les conclusions de l’évaluation, il est important de reconnaître que l’aspect fondamental de la théorie du programme de l’IGC-5 est de faciliter la découverte de minéraux par l’industrie grâce aux connaissances et aux données générées par le programme. Les partenaires dans l’industrie participant directement aux activités de recherche de l’IGC-5 en sont conscients et peuvent avoir accès aux travaux de recherche qu’ils aident à produire. Ils font partie de l’équipe de recherche. La sensibilisation des intervenants de l’industrie à l’ensemble des connaissances de l’IGC-5 est un enjeu, une partie de ces connaissances pouvant être importante pour leurs propres intérêts. Ainsi, les approches de diffusion actuelles, telles que le recours aux fils RSS et à GEOSCAN, ne sont pas nécessairement les méthodes les plus efficaces de transmettre l’information sur les produits de connaissance disponibles aux partenaires de l’industrie. Il convient que l’IGC-5 soit efficace en matière de mobilisation et de diffusion de l’information dans la mesure où la réussite du programme dépend de l’utilisation des produits de connaissance des sciences de la Terre par les intervenants. Cette expertise doit être reconnue comme une valeur ajoutée.
Recommandations et réponse de la direction
Recommandations
Recommandation sur les besoins et la structure du programme à l’avenir
- Le SMA du STM (Secteur des terres et des minéraux) évalue la demande future pour les technologies émergentes liées à l’information (traduction de données, modélisation 3-D, algorithme d’apprentissage automatique, etc.).
Réponse de la direction
Accord de la direction.
Le STM procédera à une évaluation des futures technologies liées aux données et élaborera un plan pour tirer meilleur parti des technologies innovantes et disruptives comme l’IA, la visualisation 3D et la réalité augmentée. Ce plan prendra en compte les possibilités à l’interne comme à l’externe pour une prestation rentable.
Échéance : 30 juin 2020
De plus, le STM présentera une proposition qui, si elle est retenue, permettra l’élaboration d’un système orienté vers le public fondé sur des mécanismes numériques rendant possible la création de modèles de prévision du potentiel des ressources minérales canadiennes pour des denrées clés, telles que les minéraux d’importance critique pour l’élaboration de technologies propres. Ces technologies liées aux données pourront ainsi être mises à profit pour l’exploration minérale, entre autres décisions d’utilisation des terres. Elles contribueront par ailleurs à l’élaboration et à la mise en œuvre de la Stratégie pancanadienne sur les sciences de la Terre.
Échéance : 31 décembre 2020
Recommandations sur la mobilisation des intervenants et la diffusion de l’information
- Le SMA du STM améliore la mobilisation des intervenants de manière à renforcer leur sensibilisation aux questions relatives à l’accès et à l’utilisation des produits de l’IGC, en se concentrant particulièrement sur les aspects de ces produits ayant trait aux connaissances scientifiques.
Accord de la direction.
Le STM élaborera et mettra en œuvre un plan de mobilisation des intervenants visant à renforcer leur sensibilisation aux questions relatives à l’accès et à l’utilisation des produits de l’IGC, en se concentrant particulièrement sur les aspects de ces produits ayant trait aux connaissances scientifiques. Le STM organisera son travail en fonction de l’élaboration de la Stratégie pancanadienne pour les sciences de la Terre, l’une des initiatives pancanadiennes du Plan canadien pour les minéraux et les métaux approuvées par les ministres des Mines du Canada dans le cadre de la Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines (CMEE) de 2019. Ce plan évaluera et mettra en place les ressources (humaines, financières et autres) nécessaires à la réussite de la mobilisation. (Correspond à la recommandation no 4). Le STM surveillera les efforts de mobilisation et établira des rapports à ce sujet.
Échéance : Les premières mesures de surveillance et d’établissement de rapports concernant le plan de mobilisation des intervenants seront accessibles au 31 décembre 2020, et le resteront à compter de cette date.
- Le SMA du STM et le SMA de la SGSI (Secteur de la gestion et des services intégrés) consultent lesautres programmes de la CGC (Commission géologique du Canada) au sujet de stratégies GI/TI complémentaires (au sujet de la bande passante, de l’entretien de la base de données et de l’utilisation [les licences], etc.) pour s’assurer que les besoins des groupes cibles sont pris en compte.
Accord de la direction.
Le STM préparera un plan d’action en collaboration avec le SMA de la SGSI pour interagir avec d’autres programmes de la CGC sur l’élaboration de stratégies de GI/TI complémentaires. Dans le cadre de ce plan, on définira le détail d’initiatives collaboratives entre le STM de RNCan et les secteurs de la SGSI, ainsi que de mesures d’engagement auprès de SPC et d’autres ministères de S et T de manière à optimiser les ressources de GI/TI existantes.
Échéance : Le plan d’action sera accessible à partir du 31 décembre 2020. Il sera ensuite mis à jour régulièrement.
Recommandation sur la mesure du rendement et l’établissement de rapports
- Le SMA du STM doit renforcer le cadre de mesure du rendement (CMR) du programme dans l’optique de simplifier les résultats, d’obtenir de meilleurs renseignements sur la portée, l’utilisation et l’utilité des produits de connaissance, de surveiller les exemples de réussite de l’industrie issus des travaux de recherche de l’IGC et d’inclure les indicateurs ACS+ (analyse comparative entre les sexes plus) pour la surveillance normale.
Accord de la direction.
On élaborera un plan de mesure du rendement, et on le mettra en œuvre pour renforcer le CMR en simplifiant les résultats, en créant de meilleurs indicateurs pour l’information sur la portée, l’utilisation et l’utilité des produits de connaissance. Cela inclura la surveillance des exemples de réussite de l’industrie issus des travaux de recherche de l’IGC et l’élaboration d’indicateurs ACS+. Le profil d'information sur le rendement du programme sera mis à jour conformément à ce plan. On procédera à l’élaboration de rapports en s’appuyant sur les plans et rapports ministériels annuels.
Échéance : Les premiers rapports sur le CMR seront accessibles à compter du 31 mars 2021, puis régulièrement par la suite.
Introduction
Le présent rapport expose les résultats, les conclusions et les recommandations de l’évaluation de la phase 5 de l’Initiative géoscientifique ciblée (IGC-5), couvrant la période de 2015-2016 à septembre 2019. La date d’expiration de l’IGC-5 est prévue pour mars 2020 : cette évaluation permettra donc d’éclairer la planification, la conception et la mise en œuvre de tout programme qui pourrait lui succéder.
La direction générale de l’audit et de l’évaluation (DAE) de Ressources naturelles Canada (RNCan) a procédé à l’évaluation entre février 2019 et décembre 2019. Sa réalisation était conforme à la Politique sur les résultats du CT de 2016 et correspondait aux engagements du CT concernant l’évaluation du programme d’ici mars 2020.
Information sur le programme
La connaissance des sciences de la Terre, fournie par les organismes gouvernementaux canadiens d’inventaire géologique à titre de bien public est un élément clé permettant un développement responsable du secteur de l’exploitation minière. Les organismes gouvernementaux canadiens d’inventaire géologique comprennent la CGC, chargée de l’administration de l’IGC-5 et d’autres programmes, ainsi que les commissions géologiques provinciales et territoriales (CGPT).
Qu’est-ce que les connaissances publiques des sciences de la Terre? Les connaissances publiques des sciences de la Terre correspondent à tous les types de connaissance, notamment les données et les cartes des secteurs géologique, géophysique et géochimique. Elles peuvent être diffusées par le biais des systèmes d’information sur les références spatiales et sont fournies à titre de bien public. Les connaissances publiques des sciences de la Terre aident les entreprises d’exploration à prendre des décisions avisées en ce qui concerne leurs plans, et leur permettent de se concentrer sur les domaines à fort potentiel. L’accès aux données et aux connaissances des sciences de la Terre limite les risques liés à l’exploration minière et renforce l’attractivité du Canada comme destination d’investissement.
Source : Plan canadien pour les minéraux et les métaux
Les connaissances des sciences de la Terre sont essentielles pour une partie importante de l’économie et soutiennent de nombreuses collectivités. Récemment, le Canada a vu ses réserves de métaux diminuer. Ce déclins’explique en partie par l’épuisement de gisements peu abondants connus, ainsi que par le ralentissement de la découverte de nouveaux gisements.
L’inauguration du programme IGC a eu lieu en 2000 : il s’agissait à l’origine d’un programme de trois ans, dont l’objectif était de renforcer l’exploration des ressources minières par le secteur privé, ainsi que sa rentabilité. Par la suite, il a été renouvelé à quatre reprises.
L’IGC-5 vise à favoriser l’efficacité du secteur en matière de prospection de gisements de minéraux enfouis dans les régions d’exploitation des ressources minérales au Canada, ce qui a pour effet de réduire le risque et de renforcer la compétitivité du secteur, de créer des emplois, de soutenir les collectivités et de générer de la croissance économique. Pour atteindre à cet objectif, le programme procède à des recherches collaboratives et accorde des subventions à chercheurs universitaires. Ces activités soutiennent le développement de nouvelles méthodologies ou l’avancement des connaissances des sciences de la Terre de manière à faciliter la localisation par l’industrie minière de gisements minéraux enfouis profondément.
L’IGC-5 contribue à l’élaboration de nouvelles techniques fondées sur les sciences de la Terre pour la découverte de gisements minéraux profonds grâce à une approche axée sur les systèmes minéralisés. Le programme comprend cinq projets (voir Tableau 1) fonctionnant dans le cadre de l’accord géoscientifique intergouvernemental (AGI), qui définit les rôles complémentaires des différentes commissions géologiques canadiennes, ainsi que les mécanismes de coopération et de collaboration.
Les projets de l’IGC-5 sont assurés en partenariat avec les provinces, le monde universitaire et l’industrie de l’exploitation minière. Ces cinq projets sont par ailleurs répartis en sous-projets (10) et éléments de projets (27) correspondant à des activités de recherche.
Projets de l’IGC-5 | Sous projets |
---|---|
Systèmes minéralisés d’uranium | Voies de migration des fluides uranifères |
Processus métasomatiques profonds riches en uranium | |
Systèmes minéralisateurs porphyriques | Systèmes porphyriques associés à des arcs à travers l’espace et le temps |
Minéraux marqueurs des processus porphyriques | |
Systèmes aurifères | Contrôles des systèmes sur l’or à travers l’espace et le temps |
Influences de la tectonique sur l’or | |
Systèmes de nickel-cuivre-ÉGP-chrome | Contrôles à l’échelle des systèmes et à l’échelle des gisements sur la minéralisation dans des zones cratoniques et à leurs marges |
Architecture magmatique de systèmes minéralisés chromifères | |
Systèmes volcaniques et sédimentaires | Dépôt du minerai sur le fond marin dans l’espace et le temps |
Sources de métaux communs et processus de minéralisation |
Une théorie de programme concernant le recueil des connaissances et des données des sciences de la Terre et la facilitation de leur accès, ainsi que le soutien au développement du PHQ sous-tend le modèle logique de l’IGC-5 (voir Annexe 1). Ces orientations aident quant à elles l’industrie à mieux cibler ses activités d’exploration. Le modèle logique de l’IGC-5 reflète cette théorie. Il comprend les résultats prévus suivants :
Résultats immédiats
- Le secteur de l’exploration minérale peut avoir facilement accès à des méthodologies ou des connaissances publiques récentes ou nouvelles en matière de sciences de la Terre pertinentes pour la découverte de nouvelles ressources minérales.
- Les groupes de recherche collaboratifs sur les sciences de la Terre qui mobilisent les étudiants sont créés pour mettre à contribution l’expertise et les capacités nécessaires pour résoudre efficacement les questions de recherche relatives à la genèse des systèmes minéralisés.
Résultats intermédiaires
- L’industrie commence à adopter des approches méthodologiques novatrices pour l’identification et l’établissement des limites des gisements.
- Le secteur de l’exploration commence à intégrer les nouvelles connaissances publiques en matière de sciences de la Terre à ses pratiques d’exploration des principaux types de gisements minéraux au Canada.
Résultats à long terme
- Les nouveaux modèles, connaissances et méthodologies renforcent les capacités de l’industrie à détecter des gisements enfouis.
- Les connaissances scientifiques intégrées et multi-échelles des formations de gisements minéraux accessibles et faisant autorité soutiennent l’innovation des approches d’exploration de l’industrie.
- Un bassin renouvelé de PHQ, fort des connaissances à la fine pointe de la spécialité, est prêt à l’embauche dans l’industrie de l’exploration minière.
La CGC administre l’IGC-5, qui emploie de nombreux mécanismes et environnements d’échange pour la mobilisation des intervenants, notamment :
- Groupe consultatif scientifique de la CGC
- un groupe scientifique représentatif à l’interne qui élabore les orientations scientifiques des projets de l’IGC-5 et offre des conseils à ce sujet;
- le comité national des commissions géologiques (CNCG) (continu, officiellement semestriel), composé des commissions géologiques provinciales et territoriales (CGPT) et de la CGC
- échange d’information et de conseils avec les CGPT sous les auspices de l’AGI;
- complétées par des discussions bilatérales des CGPT.
Figure 1 : Zone de projets de l’IGC-5
- Groupe consultatif de l’industrie (GCI)
- Il s’agit d’une instance précise de l’IGC-5 qui fournit les conseils techniques de l’industrie au programme par le biais de représentants des trois associations nationales canadiennes de l’industrie de l’exploration, à savoir l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (ACPE), le Conseil canadien de l’innovation minière (CCIM) et l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM).
- Complétée par des groupes de travail ad hoc, des discussions bilatérales, un engagement auprès des associations régionales de l’industrie.
- Le monde universitaire
- Propositions émanant du monde universitaire reçues par l’IGC-5 dans le cadre d’appels de demandes de subvention.
- collaboration continue avec l’aide des étudiants sous supervision commune.
- Conférence des directeurs de département de géologie du Canada (CDDGC) (annuelle).
L’IGC-5 a reçu environ 23,2 millions de dollars de financement pour un programme de cinq ans (fonds temporaires). Un supplément de 28,9 millions de dollars en fonds pour services votés de RNCan (financement continu) a été affecté au programme. Les fonds temporaires expirent au 31 mars 2020.
Au sein du programme, on a affecté 2,2 millions de dollars en fonds temporaires aux subventions de l’IGC-5. Ces fonds sont alloués sous forme de subventions à des chercheurs universitaires selon les modalités des subventions à l’appui de la géoscience (en tant que subventions de l’IGC-5 avant 2016-2017). Les fonds temporaires restants ont été affectés aux F&M et aux coûts salariaux. En moyenne, l’IGC-5 est mise en œuvre é par environ 45 ETP financés par les fonds des services votés et 6 ETP temporaires.
Objectifs et méthodologie de l’évaluation
L’objectif de cette évaluation est l’estimation de la pertinence (c.-à-d. le besoin d’alignement sur les priorités et les responsabilités à l’échelle fédérale et à celle de RNCan en continu) et du rendement (c.-à-d. de l’efficacité) de l’IGC-5, ainsi que la définition des leçons apprises et des pratiques exemplaires pour les programmes à venir.
On a appliqué la perspective d’une ACS+ pendant la planification du projet. Les sciences de la Terre et la communauté de l’exploration sont des domaines à prédominance masculine, alors que le corps étudiant et la communauté universitaire des sciences de la Terre sont plus équitablement répartis entre les genres. Dans le cadre du processus de recueil des données de l’évaluation, un risque d’exclusion des voix féminines existait, notamment en ce qui concerne les entrevues. Pour cette raison, l’équipe d’évaluation s’est efforcée d’inclure une représentation féminine dans les entrevues.
L’évaluation a fait appel à trois types de données, comprenant des données qualitatives et quantitatives :
Examen de la documentation et de la littérature
On a procédé à un examen des documents relatifs au programme, ainsi que des documents stratégiques et ministériels de RNCan, du gouvernement fédéral et de l’IGC-5. Ce processus comprenait l’examen d’un corpus limité (5 articles) et de données quantitatives relatives à la diffusion de l’information. Étant donné que le renouvellement du programme était incertain, l’examen des documents s’est concentré sur la documentation du programme au plus haut niveau et s’est appuyé sur les renseignements relatifs au projet présentés dans la synthèse réalisée par le bureau de coordination de l’IGC-5, ainsi que dans les rapports d’examens de milieu et de fin d’année. L’examen des documents liés au projet visait avant tout à confirmer que les présentations des rapports d’examens de milieu et de fin d’année comportaient les principaux renseignements relatifs aux projets. On n’a procédé à aucune analyse en profondeur ni compilation des renseignements relatifs aux projets.
Entrevues des principaux répondants
On a procédé à trente et une (31) entrevues (10 avec des représentants de RNCan et 21 avec des intervenants externes de l’industrie, des provinces et des territoires, ainsi que du monde universitaire).
Études de cas
Dans le cadre de l’évaluation, on a réalisé quatre études visant à interpréter les résultats, les pratiques exemplaires et les leçons apprises selon les thèmes suivants : les données relatives aux sciences de la Terre, la mobilisation des intervenants, la diffusion des connaissances et le projet sur les systèmes aurifères.
Limites de l’évaluation et stratégies d’atténuation
Dans le cadre de l’évaluation, on a eu recours à plusieurs sources de données pour contourner les limites de chacune des méthodes. On est ainsi parvenu à la triangulation des preuves entre plusieurs sources de données pour cerner les conclusions valides ayant trait aux questions d’évaluation. Néanmoins, les limites définies plus bas doivent être prises en compte dans le cadre de l’examen des conclusions de cette évaluation.
Pour ce qui est de l’examen des documents, les extrants scientifiques ont été examinés uniquement dans la mesure où ils pouvaient présenter des preuves de collaboration et d’influence sur les méthodes d’exploration de l’industrie. Ni la qualité du processus scientifique ni la pertinence des études sur les objectifs globaux du programme de l’IGC-5 n’ont été évaluées. Cette limite a été atténuée par l’examen des documents contenant des renseignements spécifiques au projet et aux sous-projets menés par le groupe consultatif de l’industrie, le groupe consultatif scientifique et le comité de direction de l’IGC-5.
Sur les 34 entrevues prévues, 31 ont eu lieu : il s’agissait d’entrevues d’évaluation générales et d’entrevues d’études de cas. Bien que ce nombre soit inférieur à ce qui était prévu, chaque groupe était suffisamment représenté pour atteindre la saturation thématique. L’atténuation de cette limite a été complétée par la triangulation des conclusions avec d’autres sources de données.
Observations :
Pertinence
Quel besoin justifie un programme public de sciences de la Terre? Ce besoin a-t-il changé? Si oui, comment?
Dans quelle mesure l’objectif de l’IGC-5 est-il aligné sur les priorités du gouvernement fédéral et de RNCan?
Le rôle de RNCan/du GC est-il légitime? Adapté? Nécessaire?
Observations : Pertinence
Résumé : Le besoin de connaissances en sciences de la Terre de l’industrie existe toujours, motivé par la nécessité d’une meilleure compréhension des systèmes minéralisés pour aider les intervenants de l’industrie à trouver des minéraux enfouis profondément. Ce besoin a aussi été réitéré lors des consultations qui ont mené au développement du Plan canadien pour les minéraux et les métaux (PCMM), publié en 2019. On peut le constater dans les orientations stratégiques pour la compétitivité économique, la croissance, la science, la technologie et l’innovation. Les besoins de l’industrie pour un engagement public dans les sciences de la Terre sont également en évolution en raison des avancées technologiques telles que les algorithmes d’apprentissage automatique (parfois regroupés sous le terme « intelligence artificielle ») et de la modélisation 3-D. Le besoin de collecte, d’analyse et de diffusion des données se maintiendra, et il sera à l’avenir nécessaire d’avoir recours à des programmes publics axés sur les sciences de la Terre pour rester au fait des avancées technologiques en s’appuyant sur les ressources humaines disposant des compétences nécessaires et sur une infrastructure technologique moderne.
En soutenant les projets de recherche collaborative visant à établir de nouvelles méthodologies d’exploration et produire des résultats accessibles à tous en matière de sciences de la Terre, l’IGC-5 répond aux besoins de l’industrie pour des méthodes plus robustes d’établissement de la tectonique des systèmes minéralisés, une meilleure compréhension des mécanismes amenant de la source au minerai, des connaissances et des techniques améliorées pour la modélisation et la détection des systèmes minéralisés majeurs et la formation du PHQ.
L’IGC-5 a un rôle particulier pour satisfaire les besoins en engagement public dans les sciences de la Terre sur les systèmes minéralisés à l’échelle régionale (c.-à-d. qu’elle n’est pas limitée à une province ou un territoire). L’offre de données et de connaissances scientifiques sur les ressources disponibles au Canada constitue un avantage concurrentiel pour attirer des investissements dans le secteur.
Conclusion : Pour suivre les évolutions de l’industrie, répondre à ses besoins et demeurer une perspective d’emploi attrayante pour le PHQ, les programmes qui suivront (et plus généralement la CGC) devront rester à jour en ce qui concerne la collecte, la diffusion, l’utilisation et l’intégration des données en sciences de la Terre. Cela comprend des innovations telles que le recours à des algorithmes d’apprentissage automatique, la modélisation 3-D et l’exploitation des données archivées pour la modélisation. L’environnement public de sciences de la Terre en matière de plateformes, de normes et d’infrastructure de données est important pour les programmes à venir dans la mesure où il sert de base de stockage et de diffusion des données de sciences de la terre pour les groupes d’intervenants de l’IGC-5.
Recommandations :
- Le SMA du STM évalue la demande future pour les technologies émergentes liées à l’information (traduction de données, modélisation 3-D, algorithme d’apprentissage automatique, etc.).
- Le SMA du STM et le SMA de la SSCR consultent les autres programmes de la CGC au sujet de stratégies GI/TI complémentaires (au sujet de la bande passante, de l’entretien de la base de données et de l’utilisation [les licences], etc.) pour s’assurer que les besoins des groupes-cibles sont pris en compte.
Le besoin de programmes publics de sciences de la terre au canada se maintient
Des données probantes robustes issues de RNCan, de l’industrie, des commissions géologiques provinciales et de la littérature indiquent l’existence continue au sein de l’industrie d’un besoin d’efforts publics dans le domaine des sciences de la Terre sur les systèmes minéralisés propres à soutenir la compréhension des gisements profondément enfouis et à réduire les risques liés à leur exploration. C’est d’autant plus vrai au fur et à mesure que les régions canadiennes accessibles accueillent des camps miniers matures et que l’on découvre des gisements à des profondeurs plus importantes, la plupart des découvertes récentes concernant des profondeurs supérieures à 200 mètres. Avec le perfectionnement des technologies et des méthodes d’exploration, le besoin d’élaboration de meilleures méthodes de modélisation en sous-sol s’accentue.
L’IGC-5, et auparavant l’IGC-4, se sont concentrées sur l’élaboration de meilleurs modèles conceptuels de systèmes minéralisés décrivant le processus de minéralisation qui pourraient être utilisés par l’industrie pour élaborer de meilleurs modèles d’exploration.
- Le secteur minier contribue au PIB du Canada à hauteur de 97 milliards de dollars, soit 5 % du total.
- 200 mines et 7 000 carrières et puits actifs.
- Le secteur emploie plus de 426 000 travailleurs directement et 206 000 personnes indirectement.
- Il se place en deuxième position pour l’emploi des Autochtones dans le secteur privé canadien.
Source : Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (https://www.pdac.ca/communications/infographics
Les documents et la littérature examinés suggèrent que les coûts de l’exploration minérale ont augmenté alors que la fréquence des découvertes a diminué. Les stratégies d’exploration traditionnelles doivent changer. Les efforts publics en matière de sciences de la Terre permettent de réduire les risques liés à l’exploration : en effet, les connaissances en la matière facilitent la définition des zones où prospecter.
Les petites sociétés minières effectuent la majeure partie des activités d’exploration. Selon un rapport du Comité permanent des ressources naturelles (2017, p. 17), les « activités d’exploration deviennent plus coûteuses et risquées, en particulier pour les petites sociétés, qui réalisent environ 70 % des découvertes au Canada et dont les retours sur investissement sont presque 30 % supérieurs à ceux des grandes entreprises minières ». La probabilité qu’un projet d’exploration débouche sur une découverte est faible, et les coûts de fonctionnement sont en augmentation. Le même rapport arrive à la conclusion que, par conséquent, il est nécessaire de soutenir les activités d’exploration des petites entreprises.
L’IGC-5 répond aux besoins de l’industrie pour des méthodes plus solides d’établissement de la tectonique des systèmes minéralisés, une meilleure compréhension des mécanismes amenant de la source au minerai, des connaissances et des techniques améliorées pour la modélisation et la détection des systèmes minéralisés majeurs et la formation du PHQ.
Les entrevues effectuées auprès de tous les groupes d’intervenants ont permis de souligner le rôle niche de l’IGC-5 pour ce qui est des besoins en engagement public dans les sciences de la Terre sur le sujet des systèmes minéralisés à l’échelle régionale (c.-à-d. qui n’est pas limité à une province ou un territoire). L’offre de données et de connaissances scientifiques sur les ressources disponibles au Canada constitue un avantage concurrentiel susceptible d’attirer de futurs investissements.
Le secteur de l’exploitation minière est un contributeur important de l’économie canadienne
Le rôle du gouvernement en matière de soutien à l’industrie minière par le biais de programmes tels que l’IGC-5 est adapté. Le secteur de l’exploitation minière contribue largement au PIB du Canada. Ces activités sont effectuées dans tout le pays étant donné que les systèmes minéralisés dépassent les frontières provinciales. Il s’agit d’un secteur d’emploi important pour les Autochtones.
Figure 2 : Le secteur minier est présent partout au Canada
Version texte
L’illustration montre deux miniers dans un puits de mine. La production minérale totale s’élevait à 44 milliards de dollars en 2017.
Les statistiques de la production minérale pour chaque province et territoire du Canada sont illustrées ci-dessous.
Colombie-Britannique : 8 836 M$
Alberta : 2 444 M$
Saskatchewan : 5 718 M$
Manitoba : 1 656 M$
Ontario : 9 862 M$
Québec : 8 609 M$
Yukon : 301 M$
Nouveau-Brunswick : 393 M$
Île-du-Prince-Édouard : 6 M$
Nouvelle-Écosse : 237 M$
Terre-Neuve-et-Labrador : 2 927 M$
Territoires du Nord-Ouest : 2 070 M$
Nunavut : 844 M$
Selon un rapport élaboré par le CNCG pour la Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines (2017), entre 2003 et 2012, le secteur minier a versé plus de 71 milliards de dollars aux gouvernements canadiens sous forme de taxes et de redevances. Selon le Plan canadien pour les minéraux et les métaux (PCMM, 2019), en 2017, la production minérale s’élevait à environ 44 milliards de dollars. Le Canada exploite 60 types de minéraux et de métaux dans 200 mines et 7 000 carrières et puits actifs. Le secteur minier est actif dans l’ensemble du Canada.
Les données probantes issues de la documentation et de la littérature indiquent que les investissements publics dans le domaine des sciences de la Terre créent des retours favorables sur la croissance du secteur minier et les dépenses d’exploration futures et fournissent un avantage concurrentiel au secteur canadien de l’exploitation minière.
Le besoin d’efforts publics dans le domaine des sciences de la Terre est en évolution en raison des avancées technologiques.
Selon les documents examinés, l’IGC-5, et auparavant l’IGC-4 se sont concentrées sur l’élaboration de nouveaux modèles conceptuels décrivant le processus de minéralisation permettant à l’industrie de créer de meilleurs modèles d’exploration.
Plus récemment, l’apparition de nouvelles technologies, telles que la modélisation 3-D et les algorithmes d’apprentissage automatique (parfois appelés « intelligence artificielle »), a permis des progrès scientifiques. Les entrevues effectuées dans le cadre de l’IGC-5 avec des représentants de l’industrie et du monde universitaire indiquent que cette évolution entraîne l’apparition de nouveaux besoins, tels que la possibilité de télécharger et de manipuler les données sources et de les intégrer dans de nouveaux ensembles de données, ainsi que la capacité à diffuser cette information rapidement. Le nouveau besoin concerne le renforcement et l’exploitation de ces connaissances pour créer des mécanismes de production de cartes en 3 dimensions permettant de guider les efforts d’exploration du sous-sol. Les études de cas ont permis de mettre de l’avant l’importance de la création de mécanismes multiples et formels de collaboration avec les intervenants de l’industrie afin de répondre à leurs besoins, non seulement en matière d’efforts publics pour faire avancer les sciences de la Terre, mais aussi en ce qui concerne les nouveaux besoins découlant des avancées technologiques.
Toutes les sources de données ont souligné le besoin continu, croissant et en évolution de l’industrie en collecte, analyse et diffusion de données ainsi qu’en connaissances des sciences de la Terre livrées en temps opportun.
La phase 5 de l’initiative géoscientifique ciblée (IGC-5) correspond aux priorités, aux rôles et aux responsabilités du gouvernement fédéral et de RNCan
Le rôle de la CGC
La CGC est chargée de fournir une large base de connaissances au gouvernement du Canada propre à contribuer à la croissance économique, à la sécurité publique et à la protection de l’environnement. Pour ce faire, elle recueille, interprète et diffuse l’information relative aux sciences de la Terre. La CGC assure des programmes, généralement thématiques et de portée et d’importance nationale, dans l’ensemble des provinces et territoires.
Source : Accord géoscientifique intergouvernemental (2017, page 4)
L’IGC-5 correspond à l’objectif et au mandat généraux de RNCan. Elle est conforme à l’architecture d’harmonisation de programmes (AHP), 13.2 « Investissements dans les secteurs des ressources naturelles ». On travaille actuellement à sa conformité à la responsabilité essentielle « Science des ressources naturelles et atténuation des risques » de RNCan, comme présenté dans le Cadre ministériel des résultats. Cet aspect est adapté étant donné que les connaissances et données publiques des sciences de la Terre facilitent les activités d’exploration de l’industrie, ce qui contribue à l’atténuation des risques. L’IGC-5 est par ailleurs clairement définie dans le plan stratégique de la Commission géologique du Canada (2013-2018). Le budget 2015 a financé le programme dans le cadre de la partie sur le développement responsable des ressources. L’IGC-5 tire la légitimité de son rôle de la Loi sur les levés et l’inventaire des ressources naturelles L.R.S. (1985) (article 3, alinéas a à f), ainsi que de la Loi sur le ministère des Ressources naturelles, L.C. (1994) (alinéa 5c), qui confèrent au ministre des Ressources naturelles le droit et le devoir de procéder à des études, notamment dans les domaines de la chimie, de la mécanique et de la métallurgie. Le programme de l’IGC-5 est cohérent avec le rôle de la CGC décrit dans l’Accord intergouvernemental (AGI; 2012).
En outre, les entrevues suggèrent que le rôle de l’IGC-5 est légitime étant donné le mandat ministériel et le rôle traditionnel des commissions géologiques dans la collecte des connaissances publiques des sciences de la Terre. Selon la quasi-totalité des personnes reçues en entrevue, le rôle de la CGC est adapté et nécessaire. La CGC joue un rôle qu’elle seule peut remplir en apportant un point de vue régional pancanadien, en conservant les connaissances et les données, en assurant un accès libre aux connaissances sur la masse terrestre et en couvrant de nombreux éléments utiles.
L’étude de cas sur la mobilisation des intervenants menée dans le cadre de l’évaluation a mis en évidence la reconnaissance mutuelle de l’importance de la collaboration entre les intervenants de l’industrie et le gouvernement dans le cadre des programmes sur les sciences de la Terre. La participation active des intervenants de l’industrie à l’IGC-5 par le biais du GCI démontre la nécessité et l’adéquation du rôle du programme. L’IGC-5 utilise aussi d’autres mécanismes de mobilisation des intervenants, notamment le Comité national des commissions géologiques (CNCG) pour les provinces et les territoires, établi par l’AGI, et la Conférence des directeurs de département de géologie du Canada pour le monde universitaire.
Observations :
Efficience
Dans quelle mesure les activités de l’IGC-5 ont-elles débouché sur les extrants prévus?
Dans quelle mesure le programme a-t-il permis de progresser vers la réalisation des résultats escomptés?
Quels sont les facteurs internes ou externes qui ont eu une influence sur l’atteinte des résultats? De quelles façons?
Observations : Efficacité
Résumé :
À l’heure actuelle, les résultats clés sont les produits de synthèse de l’IGC-4, ainsi que les fichiers ouverts, les présentations et les articles de journaux de l’IGC-5. Les fichiers ouverts regroupent une grande variété des résultats de recherche comprenant des enquêtes, des conclusions d’études sur certains gisements minéraux précis et des nouveaux modèles. Entre avril 2015 et juin 2019, le programme a produit 508 extrants ou produits de connaissance. Des études de cas ont permis d’établir que la bande passante et les faibles vitesses de téléchargement des ensembles de données de l’IGC-5 constituaient un facteur externe problématique pour l’accès à l’information des intervenants externes.
Vous trouverez ci-dessous une estimation de l’atteinte des objectifs de l’IGC-5 :
Résultats immédiats
- Le secteur de l’exploration minérale peut avoir facilement accès à des méthodologies ou des connaissances publiques récentes ou nouvelles en matière de sciences de la Terre pertinentes pour la découverte de nouvelles ressources minérales – Progrès solides vers l’objectif des améliorations sont possibles.
- Des groupes de recherche collaboratifs sur les sciences de la Terre qui mobilisent les étudiants sont créés pour mettre à contribution l’expertise et les capacités nécessaires pour résoudre efficacement les questions de recherche relatives à la genèse des systèmes minéralisés – Progrès très bons à excellents.
Résultats intermédiaires
- L’industrie adopte des approches méthodologiques novatrices pour l’identification et l’établissement des limites des gisements – Certains progrès observés : il est encore trop tôt pour comprendre l’ensemble des résultats du programme.
- Le secteur de l’exploration commence à intégrer les nouvelles connaissances publiques en matière de sciences de la Terre à ses pratiques d’exploration des principaux types de gisements minéraux au Canada – Certains progrès observés : il est encore trop tôt pour comprendre l’ensemble des résultats du programme.
Résultats à long terme
- Les nouveaux modèles, connaissances et méthodologies renforcent les capacités de l’industrie à détecter des gisements enfouis – Trop tôt pour évaluer les résultats, mais certains indicateurs laissent penser que des progrès ont été faits.
- Les connaissances scientifiques intégrées et multi-échelles des formations de gisements minéraux accessibles et faisant autorité soutiennent l’innovation des approches d’exploration de l’industrie – Trop tôt pour évaluer les résultats, mais certains indicateurs laissent penser que des progrès ont été faits.
- Un bassin renouvelé de PHQ, fort des connaissances à la fine pointe de la spécialité, est prêt à l’embauche dans l’industrie de l’exploration minière – Excellents progrès vers le résultat souhaité.
Conclusion :
Les données probantes employées dans le cadre de l’évaluation ont mené à la conclusion que le programme avait permis des progrès importants en produisant des résultats à cette étape de la mise en œuvre, malgré l’absence d’objectifs quantitatifs à l’aune desquels les mesurer. Des résultats significatifs restent toutefois à atteindre en 2019-2020, et vraisemblablement en 2020-2021, les activités de recherche étant toujours en cours au moment de l’évaluation. Les entrevues, les études de cas et l’examen des documents ont soulevé le sujet du renforcement de l’engagement des intervenants et de la diffusion des connaissances pour renforcer l’efficacité du programme. Au cours des dernières années, on s’est efforcé dans le cadre du programme d’améliorer la communication, malgré l’absence de ressources allouées à cette fonction. La communication constitue une vaste fonction intégrée qui devrait comprendre le renforcement de la sensibilisation des intervenants (traditionnels ou non) aux activités liées à l’IGC.
Le programme était principalement orienté vers la diffusion active (présentations, système courriels comme RSS, etc.) et passive (publications sur des sites Web, GEOSCAN, etc.) des produits de connaissances aux groupes-cibles. Le programme dépendait largement de GEOSCAN, du fil RSS et de l’Entrepôt de données géoscientifiques pour les données géophysiques pour diffuser ses produits de connaissance. Ces approches semblent efficaces, même si la portée de la surveillance pourrait être améliorée (p. ex. les renseignements de téléchargement GEOSCAN sont disponibles mais pas le nombre d’abonnés RSS; pas d’information accessible depuis l’Entrepôt). L’entrepôt de données contient de grands ensembles de données qui nécessitent l’infrastructure GI/TI appropriée pour permettre aux utilisateurs de télécharger l’information aussi facilement que possible.
Recommandations
- Le SMA du STM accroit la mobilisation des intervenants de manière à renforcer leur sensibilisation aux questions relatives à l’accès et à l’utilisation des produits de l’IGC, en se concentrant particulièrement sur les aspects de ces produits ayant trait aux connaissances scientifiques.
- Le SMA du STM et le SMA de la SSCR consultent d’autres programmes de la CGC au sujet de stratégies GI/TI complémentaires (au sujet de la bande passante, de l’entretien de la base de données et de l’utilisation [les licences], etc.) pour s’assurer que les besoins des groupes-cibles sont pris en compte.
La phase 5 de l’initiative géoscientifique ciblée (IGC-5) a atteint les résultats prévus
Le programme n’élabore pas de manière systématique un rapport annuel sur l’état des activités et des extrants prévus du projet : il établit des rapports de haut niveau sur les principales activités, les documents publiés, les statistiques relatives aux téléchargements, les certifications de l’industrie et le PHQ mobilisé dans le cadre des présentations de milieu et de fin d’année. La portée de cette évaluation ne comprenait pas d’examen exhaustif des documents de planification et d’établissement de rapports visant à évaluer la mesure dans laquelle les extrants prévus ont été produits. Néanmoins, les entrevues, l’examen de la documentation et l’étude de cas sur l’or révèlent qu’une planification des projets est présente et que l’IGC-5 a permis de produire un nombre d’extrants considérables.
Le nombre d’extrants est un critère de mesure imparfait pour comparer les programmes de l’IGC-4 et de l’IGC-5 : en effet, les ressources, les efforts et le temps nécessaire pour la production d’un extrant donné peuvent varier grandement. À un moment comparable dans le déroulement du programme de l’IGC-4. L’IGC-5 a produit 508 extrants entre son lancement en avril 2015 et juin 2019. On s’attend à ce que plus d’extrants soient produits en 2019-2020. Étant donné le rendement observé précédemment, on peut raisonnablement s’attendre à ce que certains extrants dérivés des activités de l’IGC-5 ne soient achevés qu’après la fin du programme en mars 2020.
Type de publication | Nombre |
---|---|
Dossier ouvert | 353 |
Publication de recherche | 3 |
Carte géoscientifique du Canada | 3 |
Article de journal | 101 |
Présentation scientifique | 46 |
Publication des commissions géologiques provinciales | 2 |
Total | 508 |
Projet | |
Systèmes aurifères | 96 |
Mafique ultramafique* | 39 |
Nickel-cuivre-ÉGP-chrome | 19 |
Porphyre | 101 |
Uranium | 96 |
Volcanique et sédimentaire | 100 |
Terres rares | 1 |
Élaboration de méthodologies* | 22 |
Coordination de l’IGC-5 | 26 |
Autres | 8 |
Total | 508 |
*Le lancement de ces projets a eu lieu durant l’IGC-4. Ils n’ont pas été poursuivis pendant l’IGC-5. Ces extrants et d’autres, généralement produits dans le cadre des divers projets sur les systèmes minéralisés s’inscrivant dans les activités de l’IGC-4, sont environ au nombre de 150.
Figure 3 : Exemple d’extrant de l’IGC-5 – Carte géologique
L’étude de cas sur le projet sur l’or présente des éléments probants de planification et de surveillance des activités des projets et des budgets. Les examens de milieu et de fin d’année fournissent des preuves documentées des activités entreprises, des progrès réalisés dans le cadre des études et des analyses en laboratoire.
Les personnes reçues en entrevue à l’interne indiquent que le projet sur l’or est mis en œuvre comme prévu. Concernant ce projet, on rapporte la production de 96 extrants entre avril 2015 et le 11 juin 2019 (sur un total de 508 pour l’IGC, soit 19 %), dont 19 étaient liés aux activités de recherche de l’IGC-4. Selon les personnes reçues en entrevue, les extrants sont un assortiment d’articles scientifiques, de rapports, de thèses, de présentations et d’affiches provenant de tous les échelons (provincial, national, international).
L’IGC-4 a introduit le concept du rapport de synthèse : il s’agit d’une compilation des travaux de recherche effectués au sujet d’un système minéralisé donné sur toute la durée du programme. Selon les personnes reçues en entrevue et les documents, les volumes des documents de synthèse ont été approuvés par les représentants de l’industrie comme par les autres intervenants : depuis leur publication en mars 2019, on a recensé 36 000 téléchargements. Le rapport de synthèse du projet sur l’or de l’IGC-4 (2015) a fait l’objet d’une évaluation favorable de la part de la Society of Economic Geologists (Economic Geology, vol. 111, pp. 7950797, 201), dans laquelle on affirmait qu’il présentait les meilleurs produits sur le sujet de l’or de la décennie précédente.
L’IGC-5 continuera la publication des rapports de synthèse (prévue après la fin du programme en mars 2020) et a également créé un rapport annuel des activités. Il présente un résumé des activités dans le cadre de chacun des 10 sous-projets. Le volume de 2018 contient 35 articles.
Un mot sur le rôle des efforts publics pour les sciences de la Terre et le cycle des projets miniers
Le rôle de l’IGC-5 et des efforts publics pour les sciences de la Terre doit être placé dans le contexte du cycle des projets miniers (voir graphique ci-contre). On qualifie souvent les efforts publics pour les sciences de la Terre d’activités géoscientifiques préconcurrentielles. Il s’agit d’un bien public, accessible à tous. Le graphique ci-contre représente le cycle des projets d’exploitation minière : les efforts publics pour les sciences de la Terre sont la première étape. Il est difficile d’attribuer des éléments issus des efforts publics en sciences de la Terre à des mines en activité, dans la mesure ou la décision d’ouvrir une mine peut être influencée par divers facteurs tels que l’emplacement et les prix des éléments utiles. Par ailleurs, les délais entre le moment de l’exploration et la mise en fonctionnement de la mine peuvent dépasser les 20 ans.
Figure 4 : Cycle des projets miniers
Le Plan canadien pour les minéraux et les métaux (PCMM) comprend plusieurs dimensions, aussi bien en matière de financement, d’infrastructure et d’environnements réglementaires. Comme le graphique ci-dessous le montre, le PCMM prévoit six objectifs pour l’industrie minière, dont un implique que l’IGC-5 contribue à des efforts « publics novateurs et de classe mondiale pour les sciences de la Terre ». Cet élément met de l’avant le lien entre les objectifs de l’IGC-5 et les réussites de l’industrie dans son ensemble, qui dépendent à leur tour du financement, des systèmes fiscaux, de la réglementation, de l’accès aux terrains et de leur utilisation, ainsi que de l’infrastructure.
Figure 5 : Éléments de réussite du PCMM
Ces éléments permettent de replacer l’IGC-5 dans le contexte plus large de l’industrie minière et de définir des attentes réalistes quant aux objectifs réalisables dans le cadre d’un projet quinquennal dans le domaine des sciences de la terre.
On a fait des progrès vers les objectifs immédiats du programme, mais les résultats à plus long terme prendront plus de temps
Énoncé de résultat immédiat no 1 : Le secteur de l’exploration minérale peut avoir facilement accès à des méthodologies ou des connaissances publiques récentes ou nouvelles en matière de sciences de la Terre pertinentes pour la découverte de nouvelles ressources minérales.
Conclusion : On a fait des progrès en ce qui concerne la diffusion des nouvelles données et connaissances. On a identifié des domaines à améliorer.
On a fait des progrès en ce qui concerne la diffusion des nouvelles données et connaissances, mais certains aspects doivent encore être améliorés. Pour l’IGC-5, la réussite du programme dépend de la sensibilisation des intervenants de l’industrie aux nouvelles connaissances et méthodologies en matière de sciences de la Terre, et de leur propension à les consulter. C’est pourquoi l’évaluation de l’IGC-4 comportait la recommandation que l’on élabore une stratégie de communication et de diffusion de l’information dans le cadre du programme. On a fait des progrès vers cet objectif, mais certains domaines doivent encore être améliorés pour optimiser les résultats du programme grâce à une meilleure diffusion de l’information et une mobilisation accrue des intervenants. Les évaluateurs font une distinction entre ces deux fonctions. Le domaine de la communication désigne une large fonction ministérielle qui peut contribuer à la mobilisation des intervenants et au renforcement de la sensibilisation à l’IGC-5 et à ses extrants. Le terme « transfert des connaissances » désigne la diffusion de l’information. Il s’agit d’un cadre, employé de manière extensive dans le secteur des soins de santé, mais applicable à n’importe quel programme axé sur des domaines scientifiques.
Trois éléments sont utilisés pour évaluer la réussite du cadre de transfert des connaissances d’un programme à vocation scientifique. Tout d’abord, la portée : il s’agit de l’amplitude et de la saturation des produits diffusés. Le deuxième élément est l’utilité : on la définit comme la pertinence et la qualité des produits diffusés et la satisfaction des utilisateurs. Le dernier élément est l’utilisation, autrement dit l’usage qui est fait des connaissances réunies grâce au produit diffusé, et le changement observé. Dans le cas de l’IGC-5, un exemple de changement pourrait concerner les modèles d’exploration utilisés dans l’industrie, ou bien de nouvelles méthodologies d’analyse de données.
En ce qui concerne la portée, selon les personnes reçues en entrevue, la documentation et les études de cas, on a diffusé les extrants du programme (soit les produits de connaissance) de manière passive (publications sur GEOSCAN) et active (par le biais de présentations ou du fil RSS). Dans le cas de la diffusion passive, on a observé les statistiques de téléchargement suivantes des extrants de l’IGC-5 : plus de 36 000 téléchargements des volumes de synthèse de l’IGC-4 et plus de 8 000 téléchargements des extrants de l’IGC-5 à compter de mars 2019. Il est difficile d’estimer l’exactitude de ces chiffres. On n’a recueilli aucun renseignement sur les téléchargements dans le cadre de l’IGC-4 : aucune comparaison n’est par conséquent disponible. Cependant, la Fédération canadienne des sciences de la Terre estime qu’environ 20 000 scientifiques travaillent dans le domaine des sciences de la Terre au Canada, répartis dans plusieurs secteurs d’activité. Étant donné qu’une partie seulement de cet effectif travaillerait dans le domaine de l’exploration minérale et minière, les chiffres de téléchargement semblent raisonnables, voire importants.
La diffusion active de l’information concerne avant tout des présentations à des conférences (entre avril 2015 et mai 2019 : 66 évènements). Selon le programme, les intervenants de l’industrie, des provinces et territoires reçus en entrevue et les études de cas, les conférences et les journées portes ouvertes jouent un rôle important dans la diffusion des connaissances.
Comme on l’a indiqué, l’évaluation de l’IGC-4 comportait la recommandation que l’on élabore une stratégie de communication et de diffusion de l’information. Selon l’étude de cas sur la diffusion de l’information réalisée dans le cadre de cette évaluation, on a noté une réaction partielle du programme à cette recommandation, sous la forme d’une stratégie de communication pour 2015-2016. Selon les personnes reçues en entrevue, la mise en œuvre de la stratégie a pâti d’un manque de ressources. L’embauche d’un agent contractuel aurait pu être utile. Aucune stratégie de diffusion de l’information n’a été élaborée. Toutefois, les études de cas ont fait état des difficultés en la matière. Ces difficultés comprenaient les obstacles à la publication d’articles dans des revues scientifiques à comité de lecture dus aux frais connexes, ainsi que le manque de promotion des articles rédigés par des universitaires grâce à des subventions de l’IGC-5 par le biais des fils RSS qui limite leur visibilité auprès des membres de l’industrie.
Des suggestions pour l’amélioration de la diffusion de l’information issue des documents, des entrevues externes et des études de cas incluent des webinaires et des bulletins d’information, l’amélioration de l’utilisation stratégique de réseaux sociaux, la facilitation de l’accès aux articles évalués par les pairs et réalisés grâce aux subventions de l’IGC-5 et la communication auprès de publics inhabituels (c.-à-d. au-delà des secteurs de l’exploration et de l’exploitation minières);
L’IGC-5 reçoit des renseignements concernant l’utilité de ses produits par le biais de certifications de l’industrie. Toutefois, une évaluation plus régulière de l’utilité constituerait une amélioration.
Énoncé de résultat immédiat no 2 : Des groupes de recherche collaboratifs sur les sciences de la Terre qui mobilisent les étudiants sont créés pour mettre à contribution l’expertise et les capacités nécessaires pour résoudre efficacement les questions de recherche relatives à la genèse des systèmes minéralisés.
Conclusion : On a fait des progrès très bons à excellents dans le domaine de la création de groupes de recherche et de la mobilisation des étudiants.
Les données probantes de l’évaluation issues des entrevues et des documents du programme indiquent que l’IGC-5 soutient les groupes de recherche et d’autres types de collaboration par trois voies principales.
- Il accorde des financements aux chercheurs universitaires. En plus de quatre ans, elle a fourni 25 subventions d’une valeur totale d’environ 2 millions de dollars à 16 universités.
- Les projets de l’IGC-5 facilitent des collaborations larges entre le programme, les provinces et territoires, l’industrie et le monde universitaire. Au total, le programme a recensé 167 « collaborations ».
- Il établit directement des contrats avec des étudiants : en tout, des contrats ont été établis avec 54 étudiants : 11 étudiants de premier cycle (B.Sc.), 19 étudiants de deuxième cycle (M.Sc.), 15 étudiants de troisième cycle (Ph.D.) et 9 boursiers de recherches postdoctorales.
La création de réseaux de recherche collaborative, formels et informels, a été mise de l’avant par les personnes reçues en entrevue et l’étude de cas sur l’or. Les personnes reçues en entrevue indiquent que ces réseaux sont souvent informels, et que les relations établies se poursuivent souvent une fois le projet achevé. Les étudiants jouent un rôle important dans le processus de dotation en personnel et pour combler les lacunes de spécialisation.
Les documents présentent les mécanismes de collaboration (p. ex. protocoles d’entente (PE), lettres d’entente, etc.) qui peuvent être utilisés pour établir des relations formelles avec les partenaires de l’industrie et du monde universitaire. L’examen des documents a révélé des lettres d’entente avec 40 entreprises dans le cadre de l’IGC-5. Les PE avec Terre de métaux ont défini des domaines d’intérêts communs. Terre de métaux est un programme d’exploration minérale de 104 millions de dollars dirigé par l’Université Laurentienne et financé par le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada. Étant donné le niveau de financement et le domaine de recherche de Terre de métaux, la coordination des activités entre l’organisme et l’IGC-5 est importante. Les autres ententes formelles comprennent des accords avec le monde universitaire et des contrats avec des étudiants. En règle générale, les ententes avec les provinces et les territoires sont plus informelles, dans la mesure où les relations sont déjà couvertes par l’Accord géoscientifique intergouvernemental et le CNCG.
Les réseaux de recherche peuvent être étendus. Par exemple, dans le cadre du projet sur l’or, une activité regroupe 31 chercheurs, dont cinq étudiants. Parmi les domaines à améliorer, on peut citer les efforts pour s’assurer que les doctorants avec lesquels l’IGC-5 a établi des contrats disposent de suffisamment de temps (au moins quatre ans) pour achever leur travail dans le cadre d’un projet, ce qui peut exiger un engagement plus précoce ou un cycle de projet plus long. Cet aspect a été mentionné par les personnes interviewés à l’interne et à l’externe.
Énoncé de résultat intermédiaire no 1 : L’industrie commence à adopter des approches méthodologiques novatrices pour l’identification et l’établissement des limites des gisements.
Énoncé de résultat intermédiaire no 2 : Le secteur de l’exploration commence à intégrer les nouvelles connaissances publiques en matière de sciences de la Terre à ses pratiques d’exploration des principaux types de gisements minéraux au Canada.
Conclusion : Bien que des progrès ait été faits, il est trop tôt dans le processus pour que l’industrie ait déjà adopté de nouvelles approches méthodologiques élaborées par l’IGC-5 et pour que l’on observe une intégration des nouvelles connaissances des sciences de la Terre.
Les entrevues et les études de cas indiquent qu’il est trop tôt pour établir l’ampleur de l’adoption des méthodologies et des nouvelles connaissances des sciences de la Terre par l’industrie, bien que les indicateurs soient en hausse. Trois facteurs permettent d’expliquer cette incertitude : tout d’abord, l’IGC-5 n’a pas produit l’intégralité de ses extrants. Certains produits importants sont encore en attente de la fin des activités de recherche en 2019-2020 et de la publication qui suivra. Ensuite, les personnes reçues en entrevue font part d’un retard systématique dans l’adoption des nouvelles recherches, en particulier dans le cas d’approches méthodologiques. Troisièmement, d’autres facteurs peuvent influencer l’adoption des résultats des efforts publics pour les sciences de la Terre.
Par exemple, il est possible qu’un gisement découvert récemment se trouve dans une région isolée, mal desservie pour les routes et autres infrastructures. Les aspects économiques d’un projet sont donc un sujet de préoccupation de premier plan, quels que soient les nouveaux modèles d’exploration qui ont contribué à identifier ce gisement. L’exploitation de ce gisement peut être impossible pour des raisons financières. Parmi les autres facteurs de risque, on peut citer les prix des éléments utiles, les intérêts des actionnaires et les exigences réglementaires.
Néanmoins, des exemples existent, dans lesquels les membres de l’industrie ont adopté des nouvelles méthodologies à la suite de projets auxquels ils collaboraient directement. Selon les personnes interrogées, ces exemples comprenaient l’adoption d’une nouvelle méthode d’établissement d’un profil sismique par forage, de nouvelles techniques d’analyse en laboratoire, et l’intégration d’études sismiques actives et passives.
« Les efforts publics pour les sciences de la Terre sont le nerf de l’exploration. »
Source : Citation de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs dans le Plan canadien pour les minéraux et les métaux (mars 2019), p. 11.
De nombreuses personnes interrogées, parmi tous les groupes, ont souligné que la validation des recherches prend du temps, en particulier dans le cas des systèmes minéralisés. Par exemple, une personne reçue en entrevue externe a formulé des commentaires selon lesquels les travaux sur la modélisation des écoulements de fluide dans le bassin d’Athabasca dans le cadre de l’IGC-4 fournissaient des perspectives précieuses dans le cas de cette région et intéressaient désormais les intervenants de l’industrie.
Les exemples de réussite compilés dans le cadre du programme ont révélé d’autres exemples d’adoption de nouvelles approches méthodologiques par l’industrie, ou tout au moins de possibilités de telles adoptions. On peut notamment citer :
- Les essais de nouvelles technologies géophysiques dans la ceinture de feu. La CGC, en collaboration avec Fugro, une entreprise de services, a élaboré de nouvelles techniques de traitement des images à haute précision. Par la suite, la société Macdonald Mines a modifié son approche de l’exploration en y intégrant de nouvelles méthodes de traitement des données géophysiques pour établir les limites d’un nouveau gisement de chromite dans la région de la ceinture de feu.
- L’adoption de méthodes de traitement des données géophysiques et de techniques intégrées d’analyse en laboratoire élaborées dans le cadre de l’IGC-5 par des entreprises de services canadiennes (Fugro, Bell Geospace, Overburden Drilling, RadonEX).
- Le transfert de nouveaux procédés de laboratoire élaborés pour l’analyse d’indicateurs géochimiques, jusqu’alors là inédits (p. ex. les mesures à haute résolution spatiale ou les vecteurs biogéochimiques organiques) pour les minéraux indicateurs aux membres de l’industrie, désormais offerts comme procédures analytiques normales pour l’évaluation de la minéralisation.
- L’intégration d’études sismiques actives (ondes P et S) et passives (interférométrie) utilisant des méthodes améliorées de modélisation 3-D des gisements enfouis pour établir leurs profils sans avoir recours à des détonations de prospection sismique et pour des coûts moindres.
- Les méthodes de cartographie par spectroscopie à plasma induit par laser ont fait l’objet d’essais de terrain pour démontrer la détection directe d’or. On a élaboré des logiciels ouverts utilisant l’apprentissage automatique pour établir des catégories de minéralogie d’altération sur des transects de plusieurs mesures ponctuelles par spectroscopie à plasma induit par laser.
Les exemples ci-dessus concernaient des approches méthodologiques. Le recours aux produits de connaissance des sciences de la Terre de l’IGC-5 (p. ex. les données des enquêtes, les cartes, etc.) est plus évident que l’adoption d’approches méthodologiques. L’utilisation des données issues des enquêtes, par exemple, ne présente pas les mêmes risques que l’adoption de nouvelles méthodologies. Les exemples de réussite compilés ont aussi présenté des cas représentatifs du renforcement des connaissances des sciences de la Terre recueillies par l’IGC-5. Par exemple :
- Les connaissances publiques des sciences de la Terre relatives à la région de Kivalliq dans le Nunavut ont permis la création du dernier district minier aurifère en date au Canada. Ainsi, les possibilités de prospection sont étendues au-delà des gisements de Meadowbank et de Meliadine, déjà en cours d’exploitation et qui fournissent des emplois aux résidents des collectivités de Kivalliq dans les secteurs du bâtiment et de l’exploitation minière.
- Un projet de l’IGC-5 en cours dans la région de Patterson Creek du bassin d’Athabasca, auquel participent des membres de la commission géologique de la Saskatchewan et des individus issus de l’industrie et du monde universitaire (7 entreprises et 3 universités), met à jour le modèle de genèse des systèmes minéralisés de la région. Les résultats initiaux révèlent un nouveau type de genèse des gisements uranifères, distinct du modèle observé ailleurs dans la région d’Athabasca. Ce nouveau modèle a le potentiel pour ouvrir la porte à l’exploration des gisements d’uranium dans de nouvelles régions.
Ces exemples montrent la manière dont les nouvelles connaissances apparaissent progressivement, en venant s’ajouter aux connaissances des sciences de la Terre existantes.
Recueil progressif des connaissances
Dans un article publié par l’entreprise minière Agnico-Eagle et intitulé Amaruq : A new gold discovery in Nunavut (« Amaruq : découverte d’un nouveau gisement aurifère dans le Nunavut » [2015]), l’entreprise présente sa découverte à Amaruq. Les références fournies comprennent 14 documents de recherche, dont trois proviennent de la CGC et sont datés respectivement de 1981, 1996 et 2005. L’article comportait également une annexe contenant 43 autres documents de la CGC auxquels il était fait référence et qui ont facilité l’élaboration du programme d’exploration d’Agnico Eagle, et dont les dates allaient de 1981 à 2015.
Les rapports de résultats ministériels de RNCan ont inclus des rapports des membres de l’industrie sur leur propre utilisation des renseignements de l’IGC-5 (cinq entreprises en 2015-2016 et 10 entreprises en 2016-2017).
Selon l’étude de cas sur l’or, malgré la difficulté à faire correspondre un extrant à son utilisation au sein de l’industrie, le programme a permis de recueillir des garanties que les connaissances générées par l’IGC-5 sont mises à profit pour les activités d’exploration de l’industrie, et que ces connaissances sont intégrées au corpus existant. Selon un représentant de l’industrie reçu en entrevue, les renseignements recueillis sont généralement intégrés aux modèles d’exploration utilisés. Les exemples cités par les personnes entendues concernaient les sites d’Amaruq au Nunavut et de Rackla dans le Yukon.
En outre, tous les groupes reçus en entrevue confirment que l’industrie met à profit les renseignements du domaine des sciences de la Terre recueillis. Les représentants de l’industrie mettaient particulièrement de l’avant l’utilisation des renseignements des enquêtes de l’IGC-5 (dans les domaines sismique et magnétique, ainsi que de la gravimétrie aérienne).
L’industrie souhaite avoir accès aux données
Un intérêt croissant dans l’industrie pour l’accès aux données réelles sous-tendant les extrants de l’IGC-5 soutient les résultats déjà établis quant à la pertinence. Selon les entrevues, les membres de l’industrie et les autres intervenants accèdent aux données par le biais de l’Entrepôt de données géoscientifiques pour les données géophysiques du gouvernement du Canada. L’examen des documents confirme cette observation. Les fils RSS et GEOSCAN utilisent souvent des liens directs vers l’Entrepôt de données.
L’étude de cas sur les données a permis de définir deux voies de collecte et de diffusion des données des sciences de la Terre, à savoir : i) de nouvelles méthodes et technologies permettant de nouvelles analyses des données archivées aux fins d’obtention de nouveaux renseignements (forage de données), et ii) l’interprétation de ces données dans de nouveaux formats de modélisation en 3-D, qui peut aussi permettre de nouvelles analyses. L’IGC-5 a mené un projet d’interprétation de données de ce type dans la région de Flin-Flon du Manitoba : ses résultats ont été démontrés par des évaluateurs dans un contexte de réalité augmentée faisant appel à la technologie HoloLens (il s’agit du matériel de réalité virtuelle de Microsoft, employé par la CGC) pour afficher le modèle.
Selon les études de cas sur les données et la diffusion de l’information, l’utilisation de technologies non traditionnelles, telles que l’IA, deviendra importante pour créer un cadre de référence commun à partir des ensembles de données. Par ailleurs, sous l’influence de l’IA, entre autres technologies, les méthodes employées pour assurer l’interopérabilité sont en évolution. L’Union internationale des sciences géologiques (UISG) a établi la Commission pour la gestion et l’application de l’information géoscientifique, qui observe l’interopérabilité et les échanges d’information. Cela comprend les normes et les questions de langage, à savoir GeoSciML. Un représentant de la CGC participe à l’UISG et à l’élaboration de GeoSciML.
Les formats de données et d’échange communs sont des aspects importants des efforts publics pour les sciences de la Terre au Canada, dans la mesure où ils permettent la compilation et l’intégration des données pour toutes les commissions géologiques canadiennes. Ils peuvent aussi être utile dans le cadre de projet d’envergure internationale, par exemple dans le cas de systèmes minéralisés transfrontaliers partagés avec les États-Unis ou pour le partage de renseignements sur des gisements ou des systèmes minéralisés similaires avec d’autres pays, comme cela a été le cas avec l’Afrique du Sud. Dans l’intervalle, l’utilisation de formats communs simples, tels que des fichiers PDF et Excel, doit se poursuivre.
Les domaines à améliorer concernant l’enrichissement des méthodologies et des connaissances des sciences de la Terre, définis dans le cadre des entrevues et des études de cas, concernent la diffusion de l’information et les approches de mobilisation qu’il serait potentiellement nécessaire d’adapter au public cible.
Énoncé de résultat à long terme no 1 : Les nouveaux modèles, connaissances et méthodologies renforcent les capacités de l’industrie à détecter des gisements enfouis.
Énoncé de résultat à long terme no 2 : Les connaissances scientifiques intégrées et multi-échelles des formations de gisements minéraux accessibles et faisant autorité soutiennent l’innovation des approches d’exploration de l’industrie.
Conclusion : On observe des indices de progrès. Toutefois, dans l’ensemble, il est trop tôt pour évaluer les effets bénéfiques du programme sur les capacités de l’industrie à déceler la présence de gisements minéraux dans leurs activités d’exploration.
Le programme de l’IGC-5 compte deux exemples dans le cadre desquels les représentants de l’industrie ont affirmé que la découverte de nouveaux gisements lors de leurs activités d’exploration peut au moins en partie être attribuée aux travaux de l’IGC-5. Un de ces exemples, déjà présenté dans ce rapport, concerne le gisement d’Amaruq, dans le Nunavut, découvert par Agnico Eagle. Selon Agnico Eagle (Cote-Mantha et al., 2017), ils « ont connu des réussites importantes en matière d’exploration depuis le début de ces activités dans la propriété d’Amaruq il y a quatre ans, ce qui en fait l’une des découvertes d’or en zone verte les plus notables du Canada ». Cette déclaration d’Agnico Eagle indiquait en outre : « C’est la raison pour laquelle… Agnico Eagle a largement contribué aux activités de la CGC, en particulier dans le cadre du projet sur l’or de l’IGC-5, qui a été l’occasion d’un vaste partage de données et de connaissances ».
Un autre exemple présenté dans le cadre d’un des exemples de réussite choisi par le programme concernait le travail de l’IGC-5 en collaboration avec la commission géologique de Colombie-Britannique, au cours duquel de nouveaux renseignements sur le terrain ont permis la découverte d’un nouveau gisement de carbonatite (métal du groupe de terres rares) dans le centre de la province.
La plupart du temps, comme les déclarations et les entrevues des intervenants de l’industrie l’ont souligné, les progrès de l’exploration sont tributaires de l’analyse et de la collecte l de données issues de sources diverses. L’étude de cas sur l’or a permis d’illustrer les difficultés d’attribution : en effet, l’IGC-5 représente une des sources d’information, d’autres données et nouvelles connaissances étant recueillies par d’autres intervenants. Ces différents renseignements sont combinés pour favoriser la compréhension d’un gisement ou pour établir les possibilités de prospection.
Les entrevues ont par ailleurs mis de l’avant la dépendance de l’utilisation de ces renseignements à de nombreux autres facteurs, notamment les intérêts des actionnaires, les risques et les profits de l’entreprise, qui peuvent évoluer avec le temps. L’utilisation de ces renseignements ne mène pas nécessairement à la découverte de gisements. Comme on l’a fait remarquer précédemment dans ce rapport (voir référence au cycle des projets miniers à la figure 4), les efforts publics pour les sciences de la Terre représentent seulement la première étape du cycle des projets miniers. La mise en œuvre des étapes suivantes dépend de nombreux facteurs externes.
Énoncé de résultat à long terme no 3 : Un bassin renouvelé de PHQ, fort des connaissances à la fine pointe de la spécialité, est prêt à l’embauche dans l’industrie de l’exploration minière.
Conclusion : Excellents progrès en matière de contribution au renouvellement du bassin de PHQ.
Les progrès réalisés vers cet objectif dans le cadre de l’IGC-5 sont excellents. Selon les documents du programme, au total, 54 étudiants ont été formés : 11 étudiants de premier cycle (B.Sc.), 19 étudiants de deuxième cycle (M.Sc.), 15 étudiants de troisième cycle (Ph.D.) et 9 boursiers de recherches postdoctorales. Parmi ces 54 étudiants, 19 étaient des femmes (35 %).
Il est ressorti des entrevues que le soutien de l’IGC-5 au PHQ répond à un besoin important. Les personnes entendues ont fourni des exemples d’anciens PHQ qui ont participé aux projets de l’IGC-5 avant d’être embauchés dans l’industrie ou de poursuivre leur carrière universitaire. Toutefois, le programme n’effectue pas de suivi formel de la carrière des anciens étudiants. Selon la direction de l’IGC, le programme a créé les bourses Alice Wilson, dont l’objectif exprès est la promotion de la formation et de la participation aux projets des chercheuses.
Des facteurs internes et externes influencent l’atteinte des objectifs du programme
Les différentes sources de données ont permis de définir un grand nombre de facteurs. Les conclusions présentées ici sont un résumé de ceux cités le plus souvent.
Les facteurs établis pendant les entrevues et l’examen des documents comprenaient la bonne qualité des relations avec les membres de l’industrie, l’approche de planification itérative et flexible, l’approche collaborative de la recherche, et le programme de recherche postdoctorale qui contribue à combler les lacunes dans les connaissances. Tous ces facteurs doivent être maintenus.
Quelques personnes interrogées et une étude de cas ont mentionné le problème de la charge administrative pour le personnel scientifique. Cela comprend le temps passé à des tâches administratives, telles que l’établissement des contrats, mais aussi le temps et l’énergie nécessaires au processus de planification. Lors des entrevues et de l’examen des documents, on a en outre remarqué que la mobilisation des Autochtones peut être considérée comme un facteur externe influençant la planification interne. Veuillez noter que l’IGC-5 a accès aux propriétés de l’industrie qui ont déjà fait l’objet de négociations avec les groupes autochtones concernés le cas échéant. Cependant, la pratique habituelle veut que l’IGC-5 fasse parvenir une lettre concernant les travaux à effectuer aux groupes autochtones avec le soutien des membres de l’industrie. Les groupes autochtones peuvent indiquer que des activités d’exploitation minière ne sont pas avantageuses à un emplacement donné. Bien que ce cas de figure soit rare en ce qui concerne l’IGC-5, le programme respecte les décisions prises pendant le processus de mobilisation.
Le domaine placé au deuxième rang des sujets les plus souvent cités parmi les sources de données concernait la diffusion de l’information, notamment les limitations budgétaires aux déplacements. Chaque groupe d’intervenants considérait que la participation aux conférences était un élément central de la diffusion de l’information. Les scientifiques de l’IGC-5 effectuent souvent des présentations lors de journées portes ouvertes et d’autres grands évènements de l’industrie, par exemple à l’occasion de la conférence de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs (ACPE). Les limitations des possibilités de déplacement ont eu des effets considérables sur la diffusion de l’information à l’industrie.
L’attribution de licences aux logiciels de manipulation de données dans l’entrepôt constituait aussi un obstacle qui limitait l’efficacité des données pour certains utilisateurs. Dans un cas, la licence GOCad expirait en juin 2019, et des retards dans son renouvellement auprès de Services partagés Canada ont entraîné des difficultés d’accès à certaines des données 3-D de l’entrepôt pour certains utilisateurs.
Parmi les facteurs externes qui pourraient nécessiter des mesures d’atténuation, on peut citer la bande passante pour l’accès aux données vers la CGC. Selon les commentaires de certains membres de l’industrie et intervenants reçus en entrevue par l’IGC-5, la bande passante est limitée, ce qui peut entraîner des vitesses de téléchargement très réduites pour les grands ensembles de données.
Les commentaires formulés par les membres de l’industrie concernant les facteurs d’influence tournaient plutôt autour du fonctionnement. Comme on l’a déjà noté dans ce rapport, leur influence peut se faire sentir dans l’adoption des approches méthodologiques et des produits de connaissances de l’IGC-5. Parmi les facteurs de ce type cités par les intervenants interrogés, on peut citer les inquiétudes de certaines entreprises relatives à la protection des données dans le cas de certaines de leurs propriétés, de leurs politiques, des aspects économiques de leurs projets, du prix des éléments utiles, ainsi que de l’approvisionnement sur les marchés étrangers.
Facteurs internes
Facteurs externes
- Approches collaboratives et scientifiques expérimentés
- Flexibilité de l’élaboration des projets pour s’adapter aux nouvelles priorités (planification itérative)
- Capacité à utiliser le programme de recherche postdoctorale (PRP) pour atténuer les problèmes liés aux possibilités scientifiques
- Bonnes relations avec l’industrie, les provinces et le monde universitaire
- Approche itérative de l’industrie, utilisant et réinterprétant les données existantes en même temps que les nouvelles données
- Charge administrative du personnel scientifique
- Modification de l’approche de planification au cours de la première année de l’IGC-5
- Infrastructure vieillissante de la CGC impliquant des périodes d’arrêt des laboratoires
- Bande passante de la CGC pour l’accès aux données des utilisateurs
- Le cycle de financement n’est pas aligné sur le cycle de recherche
- Coordination des calendriers des partenaires pour les collaborations
- La mobilisation des Autochtones peut avoir une influence sur la planification interne
- Nombreux facteurs du côté de l’industrie, par exemple le prix des éléments utiles et la tolérance aux risques
- Exigences de confidentialité des entreprises
- Bande passante dans les régions isolées pour accéder aux données et les télécharger
Observations :
Efficience
Dans quelle mesure la conception du programme a-t-elle influencé l’efficacité?
Est-il possible de répondre aux besoins plus efficacement?
Observations : Efficacité
Résumé :
La conception du programme est efficace, mais certains aspects doivent être améliorés. La structure de gestion de programme de l’IGC-5 est minimale : il s’agit du gestionnaire de recherche de l’IGC-5, soutenu par deux gestionnaires de projets, qui remplissent également la fonction de chercheurs. Elle compte en outre trois instances de gestion : le comité de gestion de l’IGC-5, le groupe consultatif scientifique et le groupe consultatif de l’industrie. Les décisions de toutes les instances font l’objet d’un suivi et sont utilisées comme intrants dans la conception des projets. La mise en œuvre des GCI a été retardée, ce qui a limité l’efficacité du groupe. Néanmoins, les intervenants entendus considéraient que le rôle d’un tel groupe consultatif était d’une importance critique dans le cadre d’un programme public des sciences de la Terre.
Les domaines à améliorer en ce qui concerne la conception du programme comprennent la phase de planification et le cycle de financement. Un changement d’approche a eu lieu tard dans la phase de planification, en passant d’une approche transversale à une approche axée sur les systèmes minéralisés : cette transition a entraîné des retards et un élargissement des efforts des planificateurs. Les domaines qui, selon les intervenants entendus, pourraient être améliorés comprennent le processus de planification et les mesures visant à s’assurer que les procédures d’établissement du budget et de sélection des projets sont claires et transparentes. En ce qui concerne le cycle de financement, la programmation des travaux de recherche selon des cycles de financement quinquennaux n’est pas toujours adaptée. Cette organisation peut entraîner des difficultés d’embauche du PHQ, en particulier dans le cas des doctorants, qui ont besoin de quatre ans pour finir leurs études, et du point de vue du temps nécessaire à la production de résultats par les programmes de recherche.
On a considéré que la gestion du risque était l’un des points forts du programme. En particulier, les personnes entendues ont souvent mis de l’avant la gestion du risque de l’IGC-5 en matières opérationnelle, financière et scientifique par des scientifiques aguerris et au fait de ce type de programme de recherche.
Pour ce qui est du budget et des dépenses, le programme a été mis en œuvre comme prévu dans les limites de variation normales (+/- 10 %). On prévoit que les dépenses en services votés atteindront environ 24,4 millions de dollars, contre 22,3 millions de dollars prévus, ce qui équivaut à 109 %. On prévoit que les dépenses en fonds temporaires atteindront 97,5 % du budget.
Aucun cadre consolidé de mesure du rendement n’existe pour le programme, ce qui a mené à des incohérences dans l’établissement de rapports sur les résultats. L’intégration et la surveillance de données ventilées selon les genres et au sujet des minorités visibles constituent aussi des domaines à améliorer.
Conclusion :
On a observé des retards du programme pendant la phase de planification dus à un changement d’approche. Les retards ainsi occasionnés ont mené à un élargissement des efforts des intervenants comme des scientifiques de l’IGC-5. On a aussi remarqué des difficultés de planification pendant la phase d’évaluation de l’IGC-4. Certains facteurs ont contribué à ces difficultés de planification :
- On note l’existence d’une perception selon laquelle il serait nécessaire de créer de nouveaux thèmes tous les cinq ans pour des cycles de financement renouvelés. Le caractère « ciblé » de l’IGC-5 fait partie de son succès : il convient de conserver cet aspect. Hélas, les cycles de financement et de planification soumettent le programme à une pression inutile. La recherche en sciences de la Terre est un processus continu, en constante évolution. Cette évolution est néanmoins plus lente qu’elle ne l’était cinq cycles de planification auparavant. L’organisation d’un programme de recherche financé par des fonds temporaires selon un plan quinquennal pousse ce programme à se réinventer tous les cinq ans, ce qui constitue une source de pression.
- De la même manière que pour le premier point, la planification a lieu pendant la dernière année du cycle de financement, quand on arrive au point culminant de plusieurs années de travail. Une nouvelle fois, cette organisation met beaucoup de pression sur le programme.
- Les documents de planification sont exhaustifs. Des efforts importants sont nécessaires pour les remplir.
Recommandations :
- Le SMA du STM doit envisager d’autres durées de programme de manière à les harmoniser avec les calendriers des études de sciences de la Terre et avec les objectifs futurs du programme.
- Le SMA du STM doit renforcer le CMR du programme dans l’optique de simplifier les résultats, d’obtenir de meilleurs renseignements sur la portée, l’utilisation et l’utilité des produits de connaissance, de surveiller les réussites de l’industrie issues des travaux de recherche de l’IGC et d’inclure les indicateurs ACS+ pour la surveillance normale.
Malgré les difficultés, le programme est géré avec efficacité
Cette partie aborde la gestion financière du programme (budget c. dépenses), la gestion et les structures du programme, ainsi que la conception du programme.
Dépenses gérées conformément au budget
Selon l’examen des documents, le budget en fonds pour services votés alloué au programme était environ 6,6 millions de dollars, moins que ce qui était prévu dans les présentations au CT (22,3 millions de dollars c. 28,9 millions de dollars). Aucune explication n’a été fournie pour expliquer cet écart outre les réaffectations internes de RNCan. Toutefois, on prévoit que les dépenses en services votés atteindront environ 24,4 millions de dollars, contre 22,3 millions de dollars prévus, ce qui équivaut à 109 %. Ce changement ramène la réduction totale du budget en fonds votés à 5,5 millions de dollars c. 6,6 millions de dollars. Le budget en fonds temporaires a aussi été revu et fixé à 25 millions de dollars.
Les tableaux suivants présentent le budget original et les chiffres des dépenses. On note que dans le cas de 2019-2020, il s’agit de prévision des dépenses.
Source de financement | 2015-16 | 2016-17 | 2017-18 | 2018-19 | 2019-20 | Total |
---|---|---|---|---|---|---|
Fonds votés | 5 248 174 | 5 500 156 | 5 757 253 | 6 249 238 | 6 208 148 | 28 962 969 |
Fonds temporaires | 2 698 370 | 4 399 503 | 6 949 661 | 6 860 728 | 4 091 738 | 25 000 000 |
Total | 7 946 544 | 9 899 659 | 12 706 914 | 13 109 966 | 10 299 886 | 53 962 969 |
Fonds temporaires | Budget original | Ajusté | Dépenses réelles |
---|---|---|---|
Vote 1 | 1 997 491 | - | - |
Personnel | 17 220 800 | 1 952 912 | 1 950 860 |
Autres coûts de fonctionnement | 399 499 | 17 151 198 | 16 757 638 |
RPE (20 %) | 19 617 790 | 390 582 | 390 172 |
Total, vote 1 | - | 19 494 692 | 19 098 671 |
Vote 5 - Capital | 1 450 000 | - | - |
Total, vote 5 | - | 1 467 588 | 1 459 429 |
Vote 10 - Subventions | - | - | - |
Total, vote 10 | 2 200 000 | 2 200 469 | 2 144 303 |
Total cumulatif, votes, fonds temporaires | 23 267 790 | 23 162 749 | 22 702 403 |
Fonds votés | Budget original | Ajusté | Dépenses réelles |
---|---|---|---|
Vote 1 | - | - | - |
Personnel | 18 657 472 | 20 829 159 | 20 408 042 |
Autres coûts de fonctionnement | - | - | - |
RPE (20 %) | 3 731 494 | 4 165 832 | 4 081 608 |
Total, vote 1 | 22 388 966 | 24 994 991 | 24 489 651 |
Vote 5 – Capital | - | - | - |
Total, vote 5 | 0 | 0 | 0 |
Vote 10 - Subventions | - | - | - |
Total, vote 10 | 0 | 0 | 0 |
Total cumulatif, votes, fonds votés | 22 388 966 | 24 994 991 | 24 489 651 |
Total, fonds votés + fonds temporaires | 45 656 756 | 48 157 740 | 47 192 053 |
En résumé, le programme gère les dépenses en fonction de ses budgets. On prévoit que les dépenses atteindront environ 103 % du montant des budgets et 98 % du budget ajusté.
La planification, ainsi que la gestion et les structures du programme, sont des domaines à améliorer
Selon les conclusions des entrevues, les risques financiers, scientifiques, et de fonctionnement sont bien gérés dans le cadre du programme. Ils sont gérés par des scientifiques expérimentés et habitués à ce type de programme de recherche, ainsi qu’aux risques inhérents.
La structure de gestion de programme de l’IGC-5 est relativement réduite : il s’agit du gestionnaire de programme de l’IGC-5, responsable devant le directeur de la CGC de la région centrale du Canada, et soutenu par deux gestionnaires de projets, qui remplissent également la fonction de gestionnaires de recherche.
Selon l’examen des documents, le programme compte trois instances de gestion principales : le comité de gestion de l’IGC-5, le groupe consultatif scientifique (GCS) et le groupe consultatif de l’industrie (GCI). Cette nouvelle approche des comités consultatifs aide à mettre les organismes nationaux du secteur à contribution par le biais des comités des sciences de la Terre existants, ce qui permet d’obtenir des commentaires groupés des intervenants de l’industrie. Les décisions et les commentaires de toutes ces instances font l’objet d’un suivi et sont pris en compte dans la conception de chaque projet.
Selon les entrevues et les études de cas, le retard du lancement du GCI a empêché une optimisation de l’efficacité de ce groupe. Le groupe s’est réuni pour la première fois en juillet 2016, plus d’un an après le lancement de l’IGC-5. La direction de l’IGC-5 avait indiqué le changement d’approche de planification effectué au cours de la première année comme raison pour le retard du lancement du GCI. Malgré ce retard, les personnes reçues en entrevue interne comme externe considéraient que le rôle d’un groupe consultatif de ce type dans le cadre d’un programme de sciences de la Terre était d’une importance critique dans la mesure où il offre une plateforme formelle et organisée pour le dialogue sur les besoins de l’industrie, ainsi que les objectifs et les priorités du programme. Le GCI s’est réuni à huit reprises, soit tous les quatre mois en moyenne. Cet écart était toutefois variable. La première réunion a eu lieu en juillet 2016. La fréquentation de chaque réunion était relativement bonne, avec 4,6 membres présents sur les 6 en moyenne, et une moyenne de 2,6 suppléants ou observateurs. À partir de janvier 2018, des représentants de Terre de métaux ont commencé à participer à titre d’observateurs. Étant donné le financement du programme de recherche de Terre de métaux et ses domaines d’étude, il est important de maintenir une collaboration étroite entre l’IGC-5 et cet organisme. L’inclusion de Terre de métaux à titre d’organisme observateur contribue à cette collaboration. L’IGC-5 siège également au sein de l’organisme consultatif de Terre de métaux.
On a conclu que les coûts du GCI étaient faibles. Les coûts de déplacement des membres leur ont été remboursés, conformément aux politiques sur les déplacements du GC, et la moitié des réunions seulement ont nécessité d’effectuer des déplacements. Les autres ont eu lieu par téléconférence.
La conception du programme présente des domaines à améliorer
On a souvent remarqué, tant dans le cadre des études de cas que des entrevues d’ordre général, que les procédés de conception représentaient un domaine à améliorer : cela comprend la planification, l’établissement des budgets et la sélection des projets. Pendant la phase de planification de l’IGC-5, on a d’abord opté pour une approche transversale plutôt que pour l’approche axée sur les systèmes minéralisés plus traditionnelle employée dans le cadre de l’IGC-4. Pendant la première année du programme, on est repassé à une approche axée sur les systèmes minéralisés. Les retards ainsi occasionnés ont mené à un élargissement des efforts de la part des planificateurs du projet. Le processus de planification lui-même était exhaustif : les carnets de travail remplis pour chaque sous-projet comprenaient des éléments du projet. Ce travail a souvent été réalisé en même temps que les produits de synthèse de l’IGC-4.
Certaines des personnes reçues en entrevue dans le cadre de l’IGC-5 ont affirmé que la programmation des travaux de recherche selon des cycles de financement quinquennaux n’est pas toujours adaptée. Cette organisation peut entraîner des difficultés d’embauche du PHQ, en particulier dans le cas des doctorants, qui ont besoin de quatre ans pour finir leurs études et réaliser les produits de recherche finaux. Veuillez noter que tous les produits de synthèse de l’IGC-4 ont été produits après la fin du programme de l’IGC-4. Cela a aussi représenté une charge de travail importante pour le personnel en ce qui concerne la transition de la fin d’un programme à la planification du programme suivant. Comme on l’a noté dans l’évaluation de l’IGC-4, un cycle de financement quinquennal est insuffisant pour parvenir aux résultats attendus du programme de recherche. Dans le cas du programme de l’IGC-4, les extrants de recherche n’ont été produits qu’après la fin du programme. On s’attend à ce que cette situation se répète pour l’IGC-5. Étant donné la nature des efforts publics pour les sciences de la Terre et de l’exploration minérale, qui s’inscrivent sur le long terme, l’adoption des extrants demande du temps. Pour ces raisons, à l’avenir, il sera nécessaire de revoir les cycles de financement quinquennaux des programmes.
Dans une certaine mesure, le programme rattrape les tendances technologiques comme la modélisation 3-D. Au vu du maintien et l’évolution du besoin de visualisation et d’intégration des données de l’industrie, l’IGC-5 devra poursuivre l’intégration à son travail de normes, de produits de données et d’un formatage des données adaptés. Il sera aussi nécessaire de soutenir l’acquisition de cette expérience par le PHQ pour se maintenir à jour.
Outre les éléments mentionnés plus haut, le domaine à améliorer le plus souvent cité pendant les entrevues concernait la diffusion de l’information. Cet aspect a été identifié dans les entrevues et deux études de cas sur quatre. Dans le cadre du programme, on a fait des tentatives pour mieux diffuser l’information. Leurs résultats ont été inégaux. Les entrevues suggèrent que les présentations aux évènements de l’industrie et à l’occasion de conférences et de journées portes ouvertes, ainsi que GEOSCAN sont les méthodes les plus efficaces. Les commentaires étaient souvent axés sur la sensibilisation des publics cibles aux produits de l’IGC-5 ainsi qu’à la question de la diffusion de l’information. Les suggestions d’amélioration comprenaient l’embauche d’un spécialiste de la mobilisation des intervenants, le recours à des webinaires, l’organisation d’évènements spéciaux et l’amélioration de l’usage des médias sociaux. Consultez les recommandations antérieures.
Le cadre de mesure du rendement et des résultats peut être amélioré
L’examen des documents a révélé que le programme ne dispose pas d’un cadre consolidé de mesure du rendement pouvant être directement relié à un modèle logique. On retrouve des éléments d’un cadre de mesure du rendement dans divers documents de planification et d’établissement de rapports, notamment le modèle logique du profil d’information du programme (PIP) du STM de RNCan et les rapports de résultats ministériels, ainsi que dans d’autres documents du programme. Par conséquent, l’établissement des rapports sur les résultats est décousu et incohérent. L’intégration et la surveillance de données ventilées selon les genres et au sujet des minorités visibles constituent aussi des domaines à améliorer. Par exemple, on pourrait recueillir des données sur le PHQ embauché et les subventions de recherche allouées.
L’évaluation de la conformité entre les différents cadres de référence est difficile. Sur la quinzaine d’indicateurs, il est prouvé que 12 indicateurs font l’objet d’un suivi. Les objectifs sont inclus uniquement dans le PIP du STM, qui comprend aussi cinq éléments. L’attribution des objectifs dans le cadre de l’IGC-5 n’est pas claire. Le rapport de résultats ministériel indique que les objectifs de l’IGC-5 ont été atteints ou dépassés pour deux indicateurs pour chacune des trois années (présentations à l’industrie, et connaissances ou méthodologies adoptées par l’industrie).
Des éléments probants indiquent que divers outils sont employés pour le recueil des renseignements relatifs aux indicateurs. Ils comprennent les tableaux de bord (tableau de bord de l’IGC-5, janvier 2018) et les feuilles de suivi des collaborations et des présentations. Les renseignements présentés dans les rapports de milieu et de fin d’année comprennent des indicateurs de rendement tels que les chiffres relatifs aux téléchargements, aux publications, ainsi que le suivi du PHQ et des certifications de l’industrie.
On n’a observé aucun suivi du rendement pour ces trois indicateurs (dans le cas des documents du programme, on les appelait des critères de mesure du rendement) :
- nombre d’activités s’efforçant d’intégrer les connaissances des Autochtones (PIP du STM);
- recours au soutien en nature par l’IGC-5 par le biais de collaborations stratégiques avec les provinces, les territoires, l’industrie et le monde universitaire; et
- embauche de PHQ dans l’industrie à hauteur des activités d’exploration.
Observations :
Conclusions et leçons apprises
Quelles pratiques exemplaires pourraient être appliquées aux programmes à l’avenir? Comment et pourquoi?
Quelles particularités devrait-on envisager d’intégrer aux programmes à l’avenir?
Conclusions : leçons apprises
Résumé
Pour toutes les sources de données, on note de nombreuses suggestions d’améliorations et de pratiques exemplaires. Parmi les idées les plus souvent évoquées, on peut citer les suivantes :
- La création du CGI, était justifiée : les personnes reçues en entrevue considèrent que cette instance est extrêmement importante. On aura la possibilité d’évaluer son efficacité totale pendant la période de planification suivante pour le programme qui succédera à l’IGC-5;
- La conversion des données archivées dans des formats adaptés à la modélisation 3-D est considérée comme une pratique exemplaire; Certaines personnes reçues en entrevue ont considéré que la mise à disposition des données et leur présentation dans des modélisations 3-D (comme dans le cas du modèle 3-D utilisé pour la région de Flin-Flon, par exemple) représentaient de la valeur ajoutée;
- Étant donné la structure de gestion réduite utilisée pour l’IGC-5, la continuité d’occupation du poste de gestionnaire de programme est nécessaire. Les pratiques exemplaires mises de l’avant en matière de gestion des programmes comprenaient l’aspect multidisciplinaire des projets intégrant plusieurs types de spécialisation (géochronologie, chimie, physique, etc.) et l’approche collaborative aux objectifs clairs;
- Des domaines à améliorer en matière de mobilisation des intervenants, notamment en ce qui concerne la diffusion de l’information ont été définis tout au long de ce rapport. Les suggestions comprenaient le recours à des webinaires et des bulletins d’information, l’amélioration de l’utilisation stratégique de réseaux sociaux, la facilitation de l’accès aux articles évalués par les pairs et réalisés grâce aux subventions de l’IGC-5 et par le secteur de l’exploration, et la liaison avec la CNCG au sujet de l’élaboration de la Stratégie pancanadienne pour les sciences de la Terre; et
- Les accomplissements du programme relatifs à la diffusion de l’information sont nombreux. On devrait s’efforcer de continuer dans cette voie en publiant des produits de connaissance tout au long du processus de recherche (progressif) et en consignant les exemples de réussite, en continuant à avoir recours à des formats de fichiers simples et largement accessibles pour les produits de l’IGC-5 (p. ex. PDF, Excel, etc.) et en continuant de publier des documents de synthèse et des rapports annuels.
Conclusion :
Il est important de reconnaître que l’aspect fondamental de la théorie du programme de l’IGC-5 est de faciliter la découverte de minéraux par l’industrie grâce aux connaissances et aux données générées par le programme. Les partenaires dans l’industrie participant directement aux activités de recherche de l’IGC-5 en sont conscients et peuvent avoir accès aux travaux de recherche qu’ils aident à produire. Ils font partie de l’équipe de recherche. La sensibilisation des intervenants de l’industrie à l’ensemble des connaissances de l’IGC-5 est un enjeu. Une partie de ces connaissances peut être importante pour leurs propres intérêts. Ainsi, les approches de diffusion actuelles, telles que le recours aux fils RSS et à GEOSCAN, ne sont pas nécessairement les méthodes les plus efficaces de transmettre l’information sur les produits de connaissance disponibles à nos partenaires de l’industrie. Il convient que l’IGC-5 dispose de capacités de mobilisation auxquelles les ressources nécessaires sont allouées, étant donné que la réussite du programme dépend de la capacité des intervenants à accéder aux produits de connaissances sur les sciences de la Terre issus du programme et à les utiliser. Des investissements dans cette expertise doivent être reconnus comme une valeur ajoutée.
Leçons apprises et pratiques exemplaires
Pour toutes les sources de données, on note de nombreuses suggestions d’améliorations et de pratiques exemplaires. Parmi les concepts les plus souvent évoqués, on peut citer les suivants : le GCI, l’utilisation et la diffusion des données, la gestion des programmes et la diffusion de l’information. On a classé ces éléments parmi les pratiques exemplaires et les leçons apprises, mais ils comportaient aussi souvent des domaines à améliorer.
Toutes les personnes reçues en entrevue dans le cadre de l’étude de cas sur la mobilisation des intervenants ont déclaré que le GCI avait amélioré la collaboration et la communication entre les membres de l’industrie et l’IGC-5. D’autres commentaires laissaient penser qu’un groupe consultatif de l’industrie était d’une importance critique pour une meilleure compréhension des besoins et des points de vue des membres de l’industrie dans le cadre d’un programme public de sciences de la Terre.
Dans le cas des données des sciences de la Terre, on distingue deux voies de collecte et de diffusion : i) de nouvelles méthodes et technologies permettant de nouvelles analyses des données archivées aux fins d’obtention de nouveaux renseignements (forage de données), et ii) l’interprétation de ces données dans de nouveaux formats. Dans le cadre de l’étude de cas sur les données, on a défini comme pratique exemplaire la conversion des données archivées dans des formats adaptés à la modélisation 3-D. Certaines personnes reçues en entrevue ont considéré que la mise à disposition des données et leur présentation dans des modélisations 3-D (comme dans le cas du modèle 3-D utilisé pour la région de Flin-Flon, par exemple) représentaient de la valeur ajoutée.
D’autres pratiques exemplaires citées par tous les groupes d’intervenants avaient trait à l’approche de gestion des programmes de l’IGC-5. Cette approche comprend l’aspect multidisciplinaire des projets incluant des expertises diverses (géochronologie, chimie, physique, etc.), la structure de gestion réduite de l’IGC-5 et l’approche collaborative aux objectifs clairs. Sur un sujet connexe, on a appris des leçons en ce qui concerne la nécessité d’une gestion de projets solide, notamment pour ce qui est de la communication avec les partenaires et la mobilisation des intervenants. On a aussi établi que la mise en œuvre d’approches collaboratives dès la phase de planification était importante pour la réussite des projets.
Malgré la désignation de la diffusion de l’information comme domaine à améliorer tout au long de l’évaluation, on a pu définir certaines pratiques exemplaires. Selon les personnes reçues en entrevue interne comme externe, l’IGC-5 a répondu aux besoins de l’industrie pour une diffusion plus rapide de plus d’information. Les intervenants (principalement issus de l’industrie) n’ont plus besoin d’attendre la fin d’un projet pour obtenir les résultats de recherche : ils sont désormais diffusés au fur et à mesure de leur production, tout au long du processus de recherche. Par exemple, des affiches et des présentations à des conférences annuelles (p. ex. journées portes ouvertes provinciales, conférence de l’ACPE, etc.), y compris celles réalisées par des étudiants, sont offertes au public. Des fichiers ouverts et des résumés annuels sont également disponibles : tous ces documents fournissent des renseignements progressifs menant aux produits de synthèse finaux, qui doivent être créés à la fin du programme.
L’étude de cas sur la diffusion de l’information a permis de repérer d’autres éléments qui ont bien fonctionné et devraient être conservés, notamment :
- la compilation des exemples de réussite;
- les efforts pour faire progresser l’interprétation des données et la modélisation 3-D;
- l’utilisation de formats de fichiers simples et largement accessibles pour les produits de l’IGC-5 (PDF, Excel, etc.);
- la production des documents de synthèse et des rapports annuels; et
- l’expansion et le soutien à la distribution secondaire des produits de l’IGC-5.
Pour finir, on remarque que selon les personnes reçues en entrevue, les occasions de mobilisation directe entre les scientifiques de l’IGC-5 et d’autres intervenants, que ce soit sur le terrain ou dans le cadre de conférences ou de journées portes ouvertes, est importante pour la bonne de diffusion de l’information et l’apprentissage.
Autres domaines à améliorer
Le rapport a présenté des suggestions de domaines à améliorer, notamment :
- la surveillance et le cadre de mesure du rendement du programme, y compris l’intégration des indicateurs ACS+ (p. ex. les données ventilées selon les genres);
- la mobilisation des intervenants;
- la diffusion de l’information;
- les cycles de financement; et
- l’importance de l’infrastructure et des capacités concernant les données des sciences de la Terre.
Par ailleurs, les membres de l’IGC-5 reçus en entrevue ont concentré leurs commentaires sur la gestion des programmes, notamment sur le renforcement de la continuité du poste de gestionnaire de projets. La structure de gestion de programme de l’IGC-5 est relativement réduite : il s’agit du gestionnaire de programme de l’IGC-5, responsable devant le directeur de la CGC de la région centrale du Canada. Le gestionnaire de programmes de l’IGC-5 est soutenu par deux gestionnaires de projets : un qui gère les projets concernant les métaux communs et l’autre qui gère les projets concernant des métaux précieux. Ces deux gestionnaires de projets sont aussi chercheurs, responsables de leurs propres recherches.
Malgré les avantages relatifs aux coûts que présente une structure organisationnelle réduite, considérée comme une pratique exemplaire, elle comporte aussi certains risques, notamment le risque qu’un roulement du personnel trop élevé constitue une entrave à l’avancement du programme. Pendant l’IGC-4, le poste de gestionnaire de projet était pourvu de façon stable. Pendant l’IGC-5, la personne qui occupait ce poste a changé quatre fois (on remarque que l’ancien directeur de la région centrale du Canada et le directeur actuel ont été promus alors qu’ils occupaient ce poste à trois reprises).
Figure 6 : Structure de gestion de l’IGC-5
Enfin, bien qu’une organisation « réduite » ou « minimaliste » puisse être attrayante, il est important de reconnaître que l’aspect fondamental de la théorie du programme de l’IGC-5 était de faciliter la découverte de minéraux par l’industrie grâce aux connaissances et aux données générées par le programme. Par conséquent, il convient que l’IGC-5 dispose d’une instance dotée des ressources suffisantes et chargée de la gestion de la mobilisation des intervenants et de la diffusion de l’information : en effet, la réussite du programme nécessite que les données parviennent aux intervenants. Cette expertise doit être reconnue comme une valeur ajoutée.
Annexe 1 : Modèle logique de l’IGC-5
Résultats finaux | Prospérité économique et possibilités d’emploi Amélioration dans les régions productrices de minéraux du Canada grâce à une augmentation de la découverte et de l’exploitation de ressources minérales. |
Compétitivité mondiale de l’industrie de l’exploration du Canada renforcée grâce à une réduction des coûts et des risques liés à la découverte de minéraux. | |
---|---|---|---|
Résultats à long terme (2000 et au-delà) |
Nouvelles connaissances, méthodes et nouveaux modèles améliorant la capacité de l’industrie de l’exploration à détecter des gisements de minerai enfouis. | Connaissance scientifique intégrée multi-échelle de formation de la source au minerai faisant autorité et résultats accessibles des approches d’exploration innovantes de l’industrie. | Un bassin renouvelé de PHQ équipé de connaissances de pointe prêt à être employé dans l’industrie de l’exploration minérale. |
Résultats intermédiaires (2019) |
Des approches méthodologiques innovantes pour la détection et la délimitation des gisements de minerai commencent à être adoptées par l’industrie. | L’industrie de l’exploration commence à appliquer la nouvelle connaissance géoscientifique publique pour explorer les grands types de gisements de minéraux du Canada. | |
Résultats immédiats (2017) |
L’exploration minérale peut permettre de découvrir efficacement des connaissances et méthodes récentes et émergentes en matière de géoscience publique liées à la découverte de nouvelles ressources minérales. | Groupes de recherche géoscientifique collaboratifs formés pour tirer parti de l’expertise et capacité à résoudre efficacement des questions de recherche à propos de la genèse des systèmes minéralisateurs. | |
Extrants |
Résultats de mise à l’essai des méthodes par validation de principe
|
Produits de connaissance de géoscience publique ouverte
|
Thèses d’étudiants, projets et bases de données abordant des questions géoscientifiques liées aux gisements de minerai. |
Activités |
Élaborer des méthodes visant les marqueurs mesurables des processus de systèmes minéralisateurs (méthodes nouvelles et améliorées)
|
Mener des projets de recherche géoscientifique publique sur les processus des systèmes minéralisateurs (nouvelle connaissance géoscientifique)
|
|
Diffuser la géoscience publique (Géoscience ouverte)
|
Source : Présentation au Conseil du Trésor, octobre 2014
*Depuis l’élaboration du modèle logique original, l’architecture d’alignement du programme a été remplacée par le cadre ministériel des résultats. Depuis 2017-2018, le programme IGC-5 a été aligné sur la responsabilité essentielle de RNCan no 1, Science des ressources naturelles et atténuation des risques.
Annexe 2 : Documents clés
Plan canadien pour les minéraux et les métaux, Mines Canada, mars 2019
Economic Geology, no 111, pp. 7950797, 201
Accord géoscientifique intergouvernemental (AGI) (septembre 2012)
Rapport du Comité permanent des ressources naturelles, James Maloney, président, mars 2017, 42e législature, 1re session
Collaborative Public Geoscience to Support the Junior Mineral Exploration Sector (« Efforts publics pour les sciences de la Terre visant à soutenir les petites entreprises du secteur de l’exploration minérale ») : ce rapport a été rédigé par le Comité national des commissions géologiques pour la Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines en août 2017.
IGC-4 : Contributions to the Understanding of Precambrian Lode Gold Deposits and Implications for Exploration. (« Contributions à la compréhension des filons d’or précambriens et implications pour l’exploration. ») B. Dube et P. Mercier-Langevin, éds. CGC, dossier ouvert 7852, 2015, ION : 0.4095/296624
Côté-Mantha, O. [1], Gosselin, G. [2], Vaillancourt, D. [1], Blackburn, A. The Amaruq Deposits – Building a Customized Toolset and Using a Flexible Geomodel: Optimization from Discovery to Mine Development (« Les gisements d’Amaruq : création d’une trousse à outils sur mesure et utilisation d’un géomodèle flexible: optimisation de la découverte à la création de la mine ») dans « Proceedings of Exploration: Sixth Decennial International Conference on Mineral Exploration » (« Discussions sur l’exploration: sixième conférence internationale décennale sur l’exploration minérale ») publié par V. Tschirhart et M.D. Thomas, 2017, pp. 553 à 567
Annexe 3 : Glossaire
- Découverte
- Selon la définition formelle utilisée par RNCan : « Une découverte consiste en un gisement suffisamment prometteur pour justifier l’affectation de dépenses au calcul de ses ressources et de sa teneur. La date d’une découverte est l’année pendant laquelle des forages au diamant ont permis de constater l’intérêt économique d’un gisement. » Selon une autre définition, une découverte nécessite la concordance de teneurs et d’épaisseurs économiques dans au moins trois ouvertures ou trous de forage.
- Modèle d’exploration
- On définit un modèle d’exploration comme : « un réseau cognitif de renseignements offrant un soutien décisionnel ». Sous sa forme la plus fondamentale, un modèle d’exploration comprend trois éléments essentiels (les nœuds du réseau cognitif, pour ainsi dire) : (1) un modèle de gisement qui décrit les attributs du type de gisement en question, (2) des renseignements sur les caractéristiques géologiques de la région qui, combinés au modèle de gisement, permettent l’évaluation du potentiel minéral, et (3) un ensemble de technologies d’exploration adaptées au type de gisement comme à la région en question.
- Géochimie
- L’étude de la répartition et de la quantité d’éléments chimiques dans les minéraux, les gisements, les roches, les sols, l’eau et l’atmosphère, ainsi que l’étude de la circulation des éléments dans la nature, en fonction des caractéristiques de leurs atomes et ions. Il s’agit en outre de l’étude de la répartition et de l’abondance des isotopes, y compris les problèmes de fréquence et de stabilité nucléaire dans l’univers. L’un des principaux sujets d’étude de la géochimie est l’évaluation synoptique de l’abondance des éléments de la croûte terrestre et des principales classes de roches et de minéraux.
- Exploration géophysique
- L’emploi de techniques géophysiques (électriques, magnétiques, sismiques, thermiques ou par gravité) pour chercher des réserves d’eau ou encore des gisements d’hydrocarbures ou de minéraux ayant une valeur économique, ou bien pour recueillir des renseignements dans le cadre de projets d’ingénierie.
- Fertilité
- Le potentiel d’un environnement géologique donné de contenir des gisements de minerai. Il s’agit fondamentalement d’un synonyme de « potentiel minéral ».
- Modèle de gisement minéral
- Un modèle de gisement comprend « des renseignements organisés de manière systématique décrivant les attributs (caractéristiques) essentiels d’une classe de gisements minéraux » (traduit de Cox et coll., 1986). Ces caractéristiques comprennent généralement le contexte géologique, la forme, la taille et la teneur du gisement, l’aspect minéralogique, les contrôles structuraux, les altérations, les signatures géophysique et géochimique, et autres données de ce type. Certains modèles de gisements comprennent une hypothèse sur le processus de formation des gisements (aussi appelée « modèle génétique »).
- Système minéralisé
- « L’ensemble des facteurs géologiques qui contrôlent la production et la préservation des gisements minéraux et exercent une pression sur les processus présidant à la mobilisation des minéraux à partir d’une source, à leur transport et leur accumulation sous forme plus concentrée et enfin à leur préservation au cours de l’histoire géologique » (traduit de Wyborn et coll., 1994). Ce concept a été inspiré par celui des systèmes pétroliers, fréquemment utilisé dans le domaine de l’exploration pétrolière et gazière. Un système pétrolier comprend aussi bien les éléments géologiques (roche mère mature, voies de migration, roche-magasin et piège géologique) que les processus (création, migration et piégeage d’hydrocarbures) qui doivent être présents pour qu’un gisement de pétrole existe (Magoon 1988).
- Groupe de systèmes minéralisés
- Bien que les systèmes minéralisés soient propres à un endroit, les spécialistes en géologie économique ont recours à des catégories génériques de systèmes minéralisés (p. ex.la catégorie des systèmes de sulfures magmatiques). Geoscience Australia, qui a créé ce concept, définit des « groupes de systèmes minéralisés » en fonction des similarités génétiques des types de gisements connexes. Par exemple, le projet sur le Ni-Cu-PGE-Cr de l’IGC-4 étudie des systèmes qui correspondraient à la catégorie orthomagmatique.
- ÉGP
- Les éléments du groupe platine (ÉGP) constituent un groupe de métaux semblables du point de vue physiochimique. Ils comprennent le platine (Pt), le palladium (Pd) et le rhodium (Rh).
- Porphyres
- Les porphyres se forment quand la lave refroidit très lentement, si de grands cristaux minéraux ont le temps d’apparaître. Ces cristaux produisent de nombreuses roches intrusives au grain grossier, dont la texture est similaire à celle du granit. Certaines de ces roches peuvent produire des cristaux dont la taille est nettement supérieure aux autres et comportant un ou plusieurs minéraux. Quand certains porphyres refroidissent et se cristallisent, ils peuvent produire de grandes quantités de liquides chauds et riches en sels présentant de fortes teneurs en métaux communs tels que le cuivre, le molybdène, le tungstène et l’étain.
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