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Le longicorne brun de l’épinette : renseignements supplémentaires

Originaire d’Europe, le longicorne brun de l’épinette (LBE) est un insecte forestier envahissant qui s’attaque aux épinettes. Il est établi en Nouvelle-Écosse depuis 1990. Voici les réponses aux questions fréquemment posées sur le longicorne brun de l’épinette.

Où trouve-t-on le LBE au Canada?

Où trouve-t-on le LBE au Canada?

À ce jour, la Nouvelle-Écosse demeure la seule région de l’Amérique du Nord où le longicorne brun de l’épinette est établi. En 2011, un seul spécimen du LBE a été capturé dans un piège à phéromones de l’Agence canadienne d'inspection des aliments dans le parc Kouchibouguac, au Nouveau-Brunswick. La grande distance entre ce lieu et la zone connue de populations établies du LBE en Nouvelle-Écosse donne à penser que le LBE est arrivé dans le parc par suite du déplacement artificiel de matériel infesté, probablement du bois de chauffage. Des études complémentaires seront menées en 2011 et en 2012 afin de déterminer si ce spécimen représente une population établie de LBE dans le parc ou s’il provient de matériel infesté apporté sur le site.

D’où vient le LBE?

D’où vient le LBE?

Le LBE est originaire du Nord et du Centre de l'Europe, ainsi que de la Sibérie occidentale. En 1998, des chercheurs du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada ont découvert un grand nombre d'arbres morts ou mourants dans le parc Point Pleasant, à Halifax (Nouvelle-Écosse). On a alors déterminé que le LBE était établi en Nouvelle-Écosse depuis 1990, et qu’il était probablement arrivé dans des emballages en bois transportés à bord de navires porte-conteneurs accostés dans le port adjacent au parc. Depuis 2000, le LBE fait l’objet d’un contrôle réglementaire par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, à titre d’organisme de quarantaine. L’agence a également mis en place un programme d’atténuation des risques du LBE.

De quelle manière le LBE menace-t-il les épinettes?

De quelle manière le LBE menace-t-il les épinettes?

Les larves du LBE se nourrissent du phloème frais (écorce vivante), qui transporte les éléments nutritifs du feuillage aux racines de l’arbre. Des galeries larvaires ceinturent l'arbre, ce qui coupe le flux d’éléments nutritifs vers les racines et affaiblit l'arbre. Après avoir infesté un arbre, le LBE s'y attaque année après année jusqu'à ce qu'il le tue, ce qui prend d'un à cinq ans. L'épinette pousse partout au Canada; le LBE pourrait donc se propager dans toute l'aire de distribution de l'épinette rouge, de l'épinette blanche, de l'épinette noire et d'autres essences d'épinettes présentes en Amérique du Nord.

Quel est l'impact du LBE sur nos forêts?

Quel est l'impact du LBE sur nos forêts?

Le Service canadien des forêts (SCF) étudie l'impact du LBE sur les forêts en établissant des parcelles d’étude à long terme pour surveiller les changements dans la mortalité des arbres avec le temps. Ces parcelles sont situées à l'extérieur de la zone de confinement actuelle (où la densité des populations de LBE est plus faible) et à l'intérieur de cette zone (où la densité des populations de LBE est plus élevée). Cette méthode permet d’obtenir une série d'instantanés au fil du temps pour surveiller l'impact des insectes sur les forêts d'épinettes.

Bien que la mortalité récente soit très éparse, les chercheurs ont trouvé que la mortalité des arbres dans les parcelles variait de 0 à 78 %. Des études menées par le Centre de foresterie de l'Atlantique du SCF, indiquent que les épinettes infestées puis tuées par le longicorne brun de l'épinette de 2008 à 2010 dans certaines zones près d’Halifax représentent environ 30 % de la surface terrière des épinettes. Les forêts d’épinettes matures, particulièrement celles qui sont sous l’effet d’un stress causé par une infestation de défoliateurs ou une sécheresse, sont à risque d’être infestées par le LBE et de subir de la mortalité accélérée.

Le LBE attaque-t-il des arbres sains?

Le LBE attaque-t-il des arbres sains?

En Europe, le LBE est un ravageur secondaire qui attaque les arbres déjà affaiblis ou sous l’effet d’un stress causé par la pourriture des racines ou d'autres facteurs.

En Nouvelle-Écosse, le LBE est plus agressif. Il attaque des épinettes apparemment en bonne santé en plus des épinettes moribondes ou récemment tombées. Des recherches récentes ont confirmé que même si le LBE peut infester des épinettes saines, il préfère les épinettes stressées. En l'absence de LBE, l'épinette rouge sous l’effet d’un stress peut survivre de nombreuses années tout en ayant un taux de croissance réduit (causé par des facteurs comme la sécheresse, le vent et la défoliation pendant les pullulations de tordeuse des bourgeons de l'épinette) et reprendre sa croissance normale lorsque les conditions s'améliorent. Cependant, une fois que l’épinette stressée est infestée par le LBE, elle meurt au bout d’une à cinq années.

Comment le LBE se propage-t-il?

Comment le LBE se propage-t-il?

Le longicorne peut se propager de deux façons : soit naturellement, soit par le déplacement artificiel ou d’origine humaine.

Les chercheurs du Service canadien des forêts ont examiné la propagation naturelle du LBE (c'est-à-dire la distance à laquelle le longicorne peut se déplacer par lui-même) en faisant des expériences de laboratoire (appelées « moulinets de vol »), en fixant un dispositif radar de repérage aux insectes, et en menant des expériences de marquage-relâchement-recapture dans les zones forestières infestées. En laboratoire, les LBE ont tendance à faire de nombreux vols courts ou à ne pas voler du tout; certains ont parcouru plus de 10 km en 24 heures, et la distance moyenne parcourue pendant la durée de vie est d'environ 2 kilomètres. Sur le terrain, les vols sont en moyenne de 25 mètres. L’analyse des données d’étude donnent à penser que le taux naturel de propagation vers l'extérieur à partir de la frontière de l'infestation est très lent et que les détections de LBE dans des sites « aberrants » (plus de 80 kilomètres d’Halifax) sont probablement le résultat de déplacements artificiels.

Le déplacement artificiel ou à la suite de l'intervention humaine se produit lorsque le bois infesté est déplacé d'un endroit à un autre. Il peut s’agir de grumes, de copeaux de bois ou même de bois de feu apporté à des terrains de camping. L'Agence canadienne d’inspection des aliments a mis en place des mesures restreignant le déplacement de certains articles.

Comment reconnaît-on le LBE?

Comment reconnaît-on le LBE?

Vous pouvez visiter le site du Service canadien des forêts intitulé Arbres, insectes et maladies des forêts du Canada pour obtenir de l’information sur la façon de reconnaître le LBE ainsi que les signes et symptômes d’une infestation.

Remarque : Il est difficile d'identifier visuellement le LBE sans l'aide d'un microscope, parce que l'insecte ressemble beaucoup au dendroctone indigène (Tetropium cinnamopterum). Si vous soupçonnez une infestation de LBE, veuillez communiquer avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) (en Nouvelle-Écosse, composez le 1 877-868-0622 ou le 902-426-4667; à l’extérieur de la Nouvelle-Écosse, visitez le site Web de l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour trouver le numéro de votre bureau local de l’ACIA).

Comment le LBE est-il détecté dans une forêt?

Comment le LBE est-il détecté dans une forêt?

Le Service canadien des forêts (SCF), l'Agence canadienne d'inspection des aliments et le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse collaborent chaque année à la mise en place de pièges afin de surveiller et de détecter les populations de LBE.

Le SCF a créé un modèle d’analyse des risques du LBE, qui permet aux gestionnaires forestiers de prévoir les zones qui sont plus vulnérables aux infestations de LBE ou plus susceptibles d'héberger des populations existantes. Les chercheurs entrent le type forestier, le lieu où le LBE a été détecté, les endroits où du bois a été déplacé (p. ex. scieries et terrains de camping), les endroits où se trouvent des ports, ainsi que d'autres variables, dans le but de cerner les lieux où l’on risque le plus de trouver le LBE. Ce modèle a beaucoup amélioré la capacité des chercheurs à déterminer où placer les pièges à phéromones en Nouvelle-Écosse.

Les pièges sont appâtés avec une phéromone spécifique au LBE, appelée « fuscumol », ainsi qu’avec deux leurres qui émettent des odeurs d'épinettes. Des chercheurs du SCF ont identifié et synthétisé la phéromone sexuelle du LBE, ce qui a augmenté de façon importante la capacité de détecter le LBE sur le terrain. Les relevés élargis effectués en 2007 et en 2008 avec ce piège amélioré ont révélé la présence du LBE dans 26 nouveaux lieux situés au-delà des limites de la zone de confinement établie en mai 2007.

Comment les populations de LBE sont-elles gérées?

Comment les populations de LBE sont-elles gérées?

Les scientifiques du Service canadien des forêts examinent plusieurs options : parasites, prédateurs et contrôle à base de phéromones pour le piégeage de masse et la confusion sexuelle, meilleures pratiques de gestion et atténuation des risques.

Parasites et prédateurs : Deux espèces de guêpes indigènes attaquent en moyenne de 10 à 20 % de la population de LBE. On a également observé que des pics et des trichodes indigènes se nourrissent de cet insecte. En outre, les chercheurs ont trouvé que lorsque le LBE est exposé à ses ennemis naturels, il possède une meilleure chance de survie dans les arbres en santé que dans les arbres affaiblis ou tombés.

Contrôles à base de phéromones pour le piégeage de masse et la confusion sexuelle : La phéromone « fuscumol » est évaluée depuis 2008 comme outil pour le piégeage de masse (la capture directe des femelles avant qu'elles ne pondent leurs œufs sur les arbres) et la confusion sexuelle (l’odeur de la phéromone confond les insectes, les empêchant de trouver un partenaire d’accouplement).

Des expériences de piégeage de masse réalisées en 2008 et 2009 ont permis de constater ce qui suit : lorsque l’on place une densité élevée de pièges appâtés avec du fuscumol et des odeurs d'épinettes (100 pièges par hectare), l'infestation de LBE dans les grumes appâtées est considérablement réduite. Les chercheurs essaient actuellement de déterminer si les populations de LBE sont supprimées par le piégeage de masse en utilisant une densité de pièges plus faible et moins coûteuse, soit 25 par hectare.

Des essais de confusion sexuelle menés de 2008 à 2010 ont indiqué que le traitement généralisé avec du fuscumol sur des Bio-flakes Hercon a réduit considérablement le pourcentage de femelles qui se sont accouplées avec succès et a réduit l'infestation du LBE chez l'épinette.

Meilleures pratiques de gestion : Une brochure sur les meilleures pratiques de gestion du LBE sur les terrains boisés de la Nouvelle-Écosse a été produite grâce à un partenariat entre le Service canadien des forêts, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse et la Nova Scotia Association of Woodlot Owners.

Atténuation des risques: Le Programme d’atténuation des risques associés au longicorne brun de l’épinette de l’Agence canadienne d’inspection des aliments inclut des mesures pour ralentir la propagation de cet insecte.

Comment fait-on pour déterminer que la mortalité des arbres est causée par le LBE et non par le dendroctone de l’épinette, une espèce indigène?

Comment fait-on pour déterminer que la mortalité des arbres est causée par le LBE et non par le dendroctone de l’épinette, une espèce indigène?

Les chercheurs ont examiné et comparé les dommages causés par le LBE et par l’espèce indigène de dendroctone de l'épinette. Ils ont constaté que les arbres touchés par ces deux insectes présentaient des symptômes d'infestation différents.

Le dendroctone de l’épinette creuse dans l’écorce et pond ses œufs dans le phloème de l’arbre. L'épinette réagit en produisant de grandes quantités de résine pour expulser l'insecte. Cette résine forme alors des bouchons, qui sont visibles sur l'écorce : ils sont ronds, en forme de maïs soufflé, et ils font une saillie de 1 à 2 centimètres sur la surface de l'écorce.

Le dendroctone de l’épinette creuse dans l’écorce et pond ses œufs dans le phloème de l’arbre. L'épinette réagit en produisant de grandes quantités de résine pour expulser l'insecte. Cette résine forme alors des bouchons, qui sont visibles sur l'écorce : ils sont ronds, en forme de maïs soufflé, et ils font une saillie de 1 à 2 centimètres sur la surface de l'écorce.

En observant si les arbres présentent des bouchons de résine ou des coulées de résine, les chercheurs sont en mesure de déterminer quels arbres sont morts d’une infestation de dendroctone de l'épinette, et lesquels sont morts d’une infestation de LBE.

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