Zones riveraines
Maintien de la biodiversité dans les zones riveraines
Les forêts fournissent de nombreux biens et services écosystémiques dont nous dépendons, non seulement des produits forestiers comme le bois d’œuvre et le papier, mais aussi l’eau douce et la biodiversité des plans d’eau à l’intérieur des forêts comme à leur proximité. Les scientifiques et les gestionnaires forestiers tentent continuellement d’améliorer les pratiques de gestion des forêts pour assurer l’approvisionnement en produits forestiers et conserver les autres biens et services écosystémiques qu’elles offrent.
Les écologistes forestiers savent maintenant que l’un des meilleurs moyens de maintenir l'intégrité des écosystèmes forestiers est de les gérer de la même façon que la nature le fait. Les perturbations périodiques des forêts par des événements naturels, comme les feux, les infestations par les insectes et les déracinements par le vent, sont nécessaires pour maintenir les écosystèmes forestiers en bonne santé. Les perturbations naturelles créent un éventail de conditions forestières dans le paysage, et cette complexité fournit un habitat important à de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, contribuant ainsi à la biodiversité.
Les gestionnaires forestiers utilisent de plus en plus les régimes et les calendriers de récolte pour imiter les cycles de perturbations naturelles et créer ainsi une complexité semblable dans les paysages forestiers aménagés.
Toutefois, jusqu’à récemment, cette approche n’avait pas été appliquée aux alentours des plans d’eau forestiers. L’approche conventionnelle de protection des ressources en eau est de maintenir des zones ou bandes tampons riveraines autour de la plupart des plans d’eau. Il devient toutefois évident que les zones tampons riveraines continues créent des types de forêt qui ne sont pas naturels à l’échelle des paysages et conséquemment ne fournissent pas la complexité d’habitats qui résulterait de perturbations et de la régénération naturelles.
Les chercheurs du Service canadien des forêts, avec la collaboration du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, plusieurs partenaires universitaires et l’industrie forestière, comparent les perturbations naturelles qui se produisent dans les zones riveraines de plans d’eau forestiers aux perturbations résultant de l’exploitation forestière. Ces perturbations ajoutent non seulement à la complexité de l’habitat riverain, mais elles entraînent aussi des changements dans les plans d’eau eux-mêmes qui sont importants pour le maintien de la santé des écosystèmes aquatiques. La recherche a révélé que la récolte prudente des arbres peut être effectuée dans certaines zones riveraines pour accroître la complexité de l’habitat riverain tout en minimisant ses effets néfastes sur les plans d’eau.
Les nouveaux règlements régissant l’aménagement forestier en Ontario et ailleurs au Canada commencent à autoriser, et même à encourager, une certaine intensité d’exploitation forestière plus près de l’eau que les bandes tampons riveraines conventionnelles ne le permettaient. Les recherches en cours visent à déterminer quand et où l’on peut exploiter la forêt de façon consciente afin d’assurer que ses effets imiteront de fait les effets des perturbations naturelles tout en protégeant adéquatement les ressources en eau et les habitats aquatiques.
- Dave Kreutzweiser
- Introduction and a theoretical basis for using disturbance by forest management activities to sustain aquatic ecosystems (2012) (en anglais seulement)
- Emulation of natural disturbance (END) for riparian forest management: synthesis and recommendations (2012) (en anglais seulement)
- Forest management practices based on emulation of natural disturbances (END): implications for aquatic ecosystems (2012) (en anglais seulement)
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