Qu’est-ce qu’une forêt urbaine?
Dans cet épisode, nous découvrirons le monde fascinant des forêts urbaines et le rôle fondamental qu'elles jouent dans la transformation des jungles de béton en milieu de vie vibrant et verdoyant. Nous avons communiqué avec deux experts du Service canadien des forêts pour discuter de la gestion des forêts urbaines. Cet épisode est également un reportage double. Nos amis chez Statistique Canada qui réalisent le balado Hé-coutez bien! vont discuter de l'ironie des données liées à l'environnement. Les deux conversations portent sur le thème « Pas facile d'être écolo ».
Transcription
Joël Houle : Les forêts urbaines sont fascinantes. Les arbres dans les villes et les localités ne font pas qu'embellir le paysage. Ils améliorent la qualité de l'air, font baisser le mercure et fournissent un écosystème essentiel à un grand nombre d'animaux. La gestion d'une forêt urbaine est complexe. Planter le bon arbre au bon endroit semble assez simple, mais il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte. Nous avons communiqué avec deux experts du Service canadien des forêts pour discuter de la gestion des forêts urbaines. Bonne écoute.
Bienvenue à ce nouvel épisode de La science simplifiée, le balado qui vous parle de l'excellent travail scientifique que font nos experts à Ressources naturelles Canada. Je m'appelle Joël Houle. Nous avons préparé un épisode incroyable pour vous. Nous découvrirons le monde fascinant des forêts urbaines et le rôle fondamental qu'elles jouent dans la transformation des jungles de béton en milieu de vie vibrant et verdoyant. Nous avons également une surprise pour vous. Je suis certain que la plupart de nos auditeurs savent que nous ne sommes pas le seul balado du gouvernement du Canada. Nous avons fait équipe dans le passé avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour le balado Inspecter et protéger, dans le cadre d'une série d'épisodes sur les combats entre insectes.
Si vous souhaitez écouter cet épisode, il a pour titre : « Qui peut bien se mesurer à la tordeuse des bourgeons de l'épinette? » Mais aujourd'hui, nous y allons d'une autre collaboration. Nous unissons nos micros à ceux de nos amis chez Statistique Canada qui réalisent le balado Hé-coutez bien! pour vous offrir deux épisodes en un. Les deux portent sur le thème « Pas facile d'être écolo ». De notre côté, nous nous intéresserons à la complexité des forêts urbaines, tandis que nos amis du balado Hé-coutez bien! se pencheront plutôt sur l'ironie des données liées à l'environnement. Le balado Hé-coutez bien! explore différents sujets à travers le filtre des données, et vous pouvez écouter leur épisode tout de suite après le nôtre.
Accueillons maintenant nos invités pour discuter des forêts urbaines.
Nous avons avec nous aujourd'hui Sarah Yoga et Christian Couture. Sarah et Christian, ça va bien.
Christian Couture : Ça va bien, et vous-même?
Joël : Très bien. Merci.
Sarah Yoga : Bonjour.
Joël : Bonjour. Est-ce qu'on peut commencer par apprendre à vous connaître? Sarah, est-ce que tu peux nous parler de toi?
Sarah : Oui. Bonjour. Je m'appelle Sarah Yoga. Je suis analyste de politiques à Ressources naturelles Canada. Je travaille au Service canadien des forêts au sein de l'Unité de foresterie urbaine. Comme le nom l'indique, je couvre, avec mon équipe, différentes thématiques qui reposent sur la foresterie urbaine.
Christian : Bonjour, je m'appelle Christian Couture. J'ai travaillé plus de dix ans au Service canadien des forêts. Maintenant, je viens à titre de professionnel de politique publique, puisque je suis maintenant à l'emploi d'Infrastructure Canada.
Joël : Super. Merci beaucoup. Le terme forêt urbaine, pour moi, c'est une sorte de paradoxe qui prête un peu à confusion. Qu'entend-on par forêt urbaine?
Christian : On peut prendre différentes perspectives. C'est un terme, un concept qui peut être flexible selon les organisations et selon la perspective qu'on prend. Si on veut être simple, on peut dire c'est le couvert forestier au sein d'un territoire, d'une municipalité, d'une MRC (municipalité régionale de comté), d'une autorité régionale ou quoi que ce soit. Si on veut parler de forêt périurbaine, ça peut inclure les arbres, ça peut inclure les arbustes, les parcs urbains, les arbres sur les terrains privés et institutionnels qui appartiennent au gouvernement ou à un organisme public. Évidemment, la FAO, la Food and Agriculture Organization des Nations Unies, peut avoir une définition. Les différents gouvernements étrangers, les différentes juridictions peuvent avoir aussi une définition qui leur est propre. C'est comme ça qu'on peut approcher ça. Sarah, est-ce que tu as des vues sur la définition?
Sarah : Oui. Effectivement, quand on parle en fait d'un milieu urbain, on va sûrement penser aux buildings, on va sûrement penser aux voitures, on va sûrement penser aux routes, mais les arbres, ils ont aussi leur place au sein de notre environnement urbain et un rôle à jouer. Lorsque l'on parle de foresterie urbaine, on peut penser à tous les arbres, donc les arbres le long des routes, le long des chemins, les arbres dans les parcs, les arbres dans les espaces naturels qui se trouvent donc au sein d'une ville, d'un village et aux alentours. Tout ça est désigné par le terme foresterie urbaine. Aussi, lorsque l'on parle de foresterie urbaine, il faut aussi inclure un plan de gestion ou un plan d'entretien, un plan de conservation de ces arbres.
Joël : Pourquoi les forêts urbaines sont-elles si importantes?
Sarah : C'est une très bonne question. Les forêts urbaines sont très importantes parce que déjà, elles façonnent notre environnement et aussi l'on peut tirer différents bénéfices de ces forêts. Par exemple, les arbres ont la capacité d'absorber le carbone ou encore d'absorber d'autres particules dans l'atmosphère, ce qui permet de purifier l'air. Ça permet également de diminuer la température. Aussi, la forme des arbres ou leur composition nous permet d'avoir des avantages en termes d’ombrage. C'est quelque chose que nous apprécions fort pendant l'été.
Les arbres créent également de l'emploi. Nous pouvons penser à tous les métiers au niveau de l'arboriculture, tous les professionnels qui permettent de couper, de tailler, d'améliorer les arbres. Les arbres aussi, en forêt, contribuent à la biodiversité. Il y a certaines espèces faunistiques et floristiques qui cohabitent avec les arbres, qui coexistent avec les arbres. Avoir des arbres en milieu urbain permet de rapporter cette biodiversité à notre portée.
Christian : Je peux compléter. C'est vrai que lorsqu'on parle de l'importance des forêts urbaines au Canada, au Québec, en Ontario, entre les provinces, il faut aller au-delà de la considération esthétique. Évidemment, c'est beau un arbre sur un terrain d'une maison, un arbre majestueux qui surplombe la maison et le voisinage. Comme Sarah le dit, les forêts urbaines ou les couverts forestiers – au sein de territoires, de municipalités ou des autorités régionales, d'administrations régionales – génèrent beaucoup de services écologiques, environnementaux et économiques également.
Des arbres qui sont à proximité d'édifices ou de résidences ou de maisons génèrent de l'ombre, donc on fait baisser notre facture d'électricité. En cause, on peut mettre la climatisation. C'est un exemple parmi tant d'autres. Également, des couverts forestiers, des végétations dans des secteurs minéralisés, comme Sarah l'a dit, ça génère des services en matière de santé publique à l'effet que les arbres apportent de l’ombre aux secteurs où il y a des îlots de chaleur. Les gens peuvent avoir des maladies, aussi cardio, mais respiratoires. Je ne suis pas médecin, je ne veux pas m'aventurer dans des termes médicaux, mais ça atténue les impacts des îlots de chaleur en milieu urbain.
Sarah : Aussi, un autre bienfait des arbres, c'est qu'ils jouent un rôle important dans notre santé, notre bien-être. Faire une marche dans la forêt, c'est tout à fait bénéfique. On se sent ressourcé, donc cela démontre l'importance des arbres.
Joël : C'est la santé physique, mais aussi la santé mentale.
Sarah : Effectivement.
Christian : Ce sont des composantes essentielles et importantes pour la résilience des communautés. La résilience est un concept très élastique, mais une population en santé qui a accès à des espaces verts pour diverses activités, que ce soit récréatives ou simplement pour prendre l'air, ça fait des citoyens productifs, donc ça a des bons impacts économiques éventuellement également.
Joël : Où est notre science, ici à Ressources naturelles Canada, entre-t-elle en jeu lorsqu'il s'agit de la gestion des forêts urbaines?
Christian : On peut dire que notre science peut contribuer à identifier les bons arbres, à planter au bon endroit au bon moment selon les zones climatiques. Les zones de rusticité, je crois. C'est la carte des zones de rusticité. Tu peux me corriger, Sarah? On a élaboré une application pour téléphone intelligent il y a quelques années qui s'appelle Mon Arbre, qui offre aux Canadiens des informations sur les zones climatiques et une sélection d'arbres, des essences indigènes (je pense que c'est comme ça qu'on dit en français), des espèces indigènes canadiennes et exotiques à considérer pour planter dans ces zones climatiques, qui ont un bon potentiel de survie. Ce n'est pas un guide de plantation. C'est seulement un guide indicatif pour les Canadiens et Canadiennes qui désirent planter des arbres.
Sarah : Oui, effectivement. Ce que je pourrais ajouter – Christian nous a parlé des cartes de rusticité des arbres – c’est que nous sommes en train de les actualiser. Ces cartes nous indiquent les limites géographiques de croissance d'une certaine espèce, donc ça nous permet de savoir où planter quelle espèce et à quel moment. Nous sommes contents de pouvoir les réactualiser, pour pouvoir prendre en considération des nouvelles données climatiques. Ces produits seront disponibles au courant de 2024. Un autre élément qu’apporte Ressources naturelles Canada en ce qui concerne la foresterie urbaine, c’est le plan de 2 milliards d'arbres où le Ministère a une enveloppe d'à peu près 10 % de son budget qui est consacrée à la plantation des arbres en milieu urbain. C’est une bonne nouvelle pour la forêt.
Joël : Vous avez mentionné le climat. On s'attend à ce que le changement climatique ait un impact sur les forêts canadiennes. Certains arbres ont tendance à prospérer dans un climat spécifique. Si le climat change, cela peut avoir un impact sur l'ensemble du paysage forestier, quel sera l'impact du changement climatique sur les forêts urbaines?
Sarah : C'est une très bonne question. C'est vrai que d'une manière générale avec les changements climatiques, on peut s'attendre à certains endroits à des hivers un peu plus doux ou à d'autres endroits avoir des étés beaucoup plus chauds et beaucoup plus secs. Il est important de noter que les arbres sont quand même des espèces assez résilientes, donc on ne verra pas immédiatement les effets des changements climatiques sur les arbres. Par contre, à long terme, ces changements climatiques créent des stress au niveau des arbres, donc amènent une certaine vulnérabilité à ces arbres. On peut notamment penser à des invasions biologiques de certaines espèces, certains insectes ou certains envahisseurs qui vont détruire nos arbres. Je pourrais aussi ajouter que le froid est une sorte de barrière naturelle, qui a un effet protecteur sur les arbres. L'absence de ce froid va augmenter la vulnérabilité de nos arbres.
Christian : Je pourrais compléter le propos de Sarah en disant que les changements climatiques à moyen et long terme vont provoquer éventuellement, tout dépendant de la volonté des administrations municipales, de diversifier les espèces en milieux urbains. On a tous entendu parler des ravages de l'agrile du frêne. Pourquoi ça a causé tant de ravages? C'est parce que la variété d'espèces était limitée, c'est-à-dire que les villes ont planté beaucoup de frênes pour toutes sortes de considérations. De plus en plus, on réclame d’accroître la mixité ou la variété des espèces en milieu urbain pour rendre les forêts urbaines plus résilientes face aux pressions générées, notamment par les espèces envahissantes, les ravageurs forestiers et autres pressions générées par les changements climatiques.
Dans certaines villes, il y a beaucoup, par exemple, d'érables de Norvège ou certains types d'érables qui ont été considérés pour soit des considérations budgétaires ou c'est facile à entretenir, mais comme je le disais, plusieurs spécialistes qui plaident pour une plus grande variété des espèces au sein des agglomérations.
Joël : Comment décide-t-on du type d'arbre à planter et où? Comment serait la compatibilité avec l'environnement dans lequel ils sont plantés et respecter les écosystèmes existants?
Christian : Les éléments à considérer avant de planter un arbre : il faut s'assurer que le sol est adéquat, puisse accueillir l'arbre, une luminosité adéquate. Il faut décider si l'arbre est capable de tolérer l'ombre ou de tolérer énormément d'ensoleillement. Évidemment, la zone climatique. Est-ce que votre arbre peut tolérer les variations de température et de climat? Si vous êtes dans la bonne zone, vous pouvez télécharger l'application Mon Arbre produite par le Service canadien des forêts et RNCan. Également, la hauteur maximale de l'arbre, ainsi que la largeur du feuillage pour éviter qu'il touche, par exemple, les fils électriques, une question de sécurité également et les autres édifices. D'abord et avant tout, il faut s'assurer qu'on trouve les bonnes informations pour trouver le bon arbre au bon endroit qui correspond au bon écosystème auprès de votre pépinière préférée dans votre localité. Ce sont les experts.
Sarah : Voilà, effectivement, il faut connaitre le milieu, savoir quel est le milieu dans lequel on veut planter les arbres, comme Christian l'a bien décrit. Il faut aussi connaitre les spécificités de l'arbre. Qu'est-ce qu'on veut planter? Qu'est-ce qu'il préfère? Qu'est-ce qu'il ne préfère pas et voir si les deux se marient pour pouvoir optimiser la plantation de ces arbres? Je pourrais également ajouter qu'il faudrait favoriser la diversité des arbres, donc éviter de planter en monoculture.
Joël : Je vois, c'est beaucoup d'informations, mais peut-être que ce qu'on peut faire, c'est avoir un lien à l'application Mon Arbre (c'est ça?), Mon Arbre dans la description de notre balado. Que pouvons-nous faire, moi-même et nos auditeurs, pour aider les forêts urbaines à prospérer?
Sarah : Une chose que nous pouvons faire, c'est d'être de bons citoyens et de vérifier, regarder nos arbres, s'assurer qu'ils sont en bonne santé. Si un arbre, par exemple, perd des feuilles de manière anormale ou que les feuilles ont certaines tâches qui sont anormales, prévenir les services compétents. Une autre chose également que nous pouvons faire, c'est éviter tout ce qui est graffiti ou gravure sur les arbres. Je sais que c'est joli de noter un petit message d'amour, les initiales sur les arbres, mais malheureusement, ça fragilise les arbres.
Christian : Oui, tout à fait. Également, lorsqu'on prend une décision de planter un arbre, premièrement, il faut respecter son budget. Deuxièmement, choisir une essence appropriée, parce que chaque arbre compte. Évidemment, c'est pour les citoyens privés qui veulent planter un arbre sur leur terrain ou leur cour arrière. Si les gens se sentent engagés au niveau communautaire, gardez un œil sur nos administrations municipales, à savoir si les budgets des administrations municipales sont suffisants ou sont appelés à être réduits. En ces temps d'inflation, les infrastructures tombent un peu partout, les administrations municipales font des choix. Être un citoyen attentif qui observe les mairies et les hôtels de ville, parce que souvent, les questions forestières ne sont pas mises de côté, mais souvent entre la réfection d'un égout, un trottoir et planter un arbre, parfois, les choix peuvent être peu déchirants, donc il faut être un citoyen, un contribuable aussi, éclairé.
Sarah : Un autre élément que je pourrais également rajouter, c'est de laisser suffisamment de place à l'arbre pour qu'il puisse croître. Avant d'ériger une clôture ou dans les travaux de construction, il faut vraiment penser à l'arbre, qu'il a besoin de croître, qu'il a besoin de s'étendre de manière naturelle. Il a besoin de cet espace, donc ce serait bon de prendre ça en considération également.
Joël : Christian et Sarah, merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir jaser avec nous aujourd'hui.
Sarah : Merci.
Christian : Merci, ça me fait plaisir.
Joël : Merci, Sarah et Christian, pour cette conversation forte intéressante. Nous sommes vraiment choyés de pouvoir nous entretenir avec autant d'experts et d'avoir accès à leur incroyable bagage de connaissances. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous à notre chaîne. Vous pouvez aussi nous envoyer des commentaires ou partager l'épisode sur les médias sociaux. La science simplifiée a aussi un site web et une chaîne YouTube que je vous recommande fortement de visiter. Nous avons des articles et des vidéos intéressants sur le travail scientifique exceptionnel qui se fait ici à Ressources naturelles Canada. Le lien se trouve dans la description de notre épisode. Restez à l'écoute, l'épisode du balado, Hé-coutez bien! de Statistique Canada suit dans quelques instants. Merci de votre écoute, ne ratez pas le prochain épisode.
Traduction en anglais
Joël:
Urban forests are fascinating! Those trees that you find in your city or town do more than just beautify the place. They improve the air quality, reduce heat, and provide a vital ecosystem for so many animals.
There’s a lot that comes into play when managing an urban forest. The concept of planting the right tree in the right location seems simple enough, but there are so many factors to consider.
We reached out to a couple of experts from the Canadian Forest Service to talk about the ins and outs of urban forest management. Stay tuned to hear our conversation…
Musique
Joël:
Welcome to another episode of Simply Science, the podcast about the great science being done by our experts at Natural Resources Canada. My name is Joël Houle.
We’ve got a fantastic episode for you today. We’ll be sitting down with two experts from the Canadian Forest Service. Together, we’re going to explore the world of urban forests and uncover their pivotal role in transforming concrete jungles into vibrant, livable spaces.
We also have a surprise for you! I’m sure most people are aware that we are not the only Government of Canada podcast out there. We partnered a while back with the Canadian Food Inspection Agency podcast Inspect and Protect on a series of episodes looking at real-life bug battles. Our episode was called "Who can take on the spruce budworm?" if you’re interested in listening to it. But today, we’re doing another collaboration of sorts.
We are teaming up with our friends from Statistics Canada’s podcast Eh Sayers to give you two episodes in one. Both episodes share a common theme - "it’s not easy being green".
We’ll be taking a look at the intricacies of urban forests, and Eh Sayers will discuss the ironies of data when it comes to the environment.
Eh Sayers explores the stories behind the numbers. And you can listen to their episode following our episode. With that out of the way, let’s move onto our interview on urban forests.
We have with us today Sarah Yoga and Christian Couture. Sarah and Christian, how are you?
Christian Couture: Fine, and how are you?
Joël: Very well. Thank you.
Sarah Yoga: Hello.
Joël: Hello. Shall we start by getting to know you? Sarah, can you tell us a little bit about yourself?
Sarah: Yes. Hi. My name is Sarah Yoga. I’m a policy analyst at Natural Resources Canada. I work for the Canadian Forest Service in the Urban Forestry Unit. As the name suggests, my team and I cover a range of themes based on urban forestry.
Christian: Hello, my name is Christian Couture. I’ve worked for the Canadian Forest Service for over ten years. Now I’m here as a public policy professional since I’m now employed by Infrastructure Canada.
Joël: Great. Thank you very much. For me, the term urban forest is a bit paradoxical and confusing. What do we mean by urban forest?
Christian: We can look at it from various viewpoints. It’s a flexible term or concept that can vary from one organization to another and from one perspective to another. In simple terms, it’s the forest cover within a territory, a municipality, an MRC (regional county municipality), a regional authority, and so on. If we’re referring to peri-urban forests, this can include trees, shrubs, urban parks, and trees on private and institutional land owned by the government or a public organization. The FAO, the Food and Agriculture Organization of the United Nations, would probably have a definition for the term. Various foreign governments and jurisdictions may also have their own definitions. So that’s how we can look at it. Sarah, do you have any views on the definition?
Sarah: Yes. Of course, when we talk about an urban environment, we’re bound to think of buildings, cars, and roads, but trees also have their place in our urban environment and a role to play. When we talk about urban forestry, we’re talking about all the trees along roads and paths, in parks, and in natural areas in and around towns and villages. All this is referred to as urban forestry. So, when we talk about urban forestry, we also need to include a management or maintenance plan, a conservation plan for these trees.
Joël: Why are urban forests so important?
Sarah: That’s a very good question. Urban forests are very important because they already shape our environment, and we can also derive various benefits from them. For example, trees can absorb carbon and other particles from the atmosphere, helping to purify the air. This also helps lower the temperature. Also, tree shape and composition can provide benefits such as shade. This is something we really appreciate in the summer.
Trees also create jobs. For example, there are all the arboricultural trades, all the professionals involved in cutting, pruning, and improving the condition of trees. Forest trees also contribute to biodiversity. There are certain plant and wildlife species that live in association with trees, which coexist with trees. Having trees in an urban environment brings this biodiversity back within our reach.
Christian: I would like to add something. It’s true that when we talk about the importance of urban forests in Canada, in Quebec, in Ontario, in all the provinces, we have to go beyond aesthetic considerations. Of course, it’s beautiful to have a tree on the grounds of a house, a majestic tree overlooking the house and the neighbourhood. As Sarah pointed out, urban forests or forest cover—within territories, municipalities or regional authorities, regional administrations—generate many ecological, environmental, and economic services too.
Trees close to buildings, residences, or houses provide shade, which means lower electricity bills. For example, you can turn off the air-conditioning. This is just one example among many. Also, forest cover, vegetation in mineralized areas, as Sarah said, generates public health services by providing shade in areas where there are heat islands. People may have health problems, such as heart disease and respiratory illnesses. I’m not a doctor, so I won’t get into medical terminology, but it mitigates the impact of urban heat islands.
Sarah: Another benefit of trees is that they play an important role in our overall health and well-being. Taking a walk in the forest is very therapeutic. We feel rejuvenated, which shows how important trees are.
Joël: This applies not only to physical health, but also to mental health.
Sarah: That’s right.
Christian: These are essential and significant components of community resilience. Resilience is a very elastic concept, but a healthy population that has access to green spaces for various activities, whether recreational or simply for fresh air, makes for productive citizens; so, it also has positive economic impacts in the long run.
Joël: Where does our science, here at Natural Resources Canada, come into play when it comes to urban forest management?
Christian: Basically, our science can help identify the right trees to plant in the right place at the right time, depending on the climatic zone. Plant hardiness zones, I believe. Hardiness zone maps. Is that right, Sarah? We developed a smart phone application a few years ago called My Tree, which provides Canadians with information on climate zones and a selection of trees—native Canadian and exotic species to consider planting in these climate zones—that have good survival potential. This is not a planting guide. It is only a guide for Canadians wishing to plant trees.
Sarah: Yes, that’s right. Another thing I’d like to add — Christian told us about the tree hardiness maps — is that we’re in the process of updating them. These maps show us the geographical limits of growth for a given species, so we know where to plant which species and when. We’re glad that we can now update them to take account of new climatic data. These products will be available in 2024. Another component that Natural Resources Canada brings to urban forestry is the 2 Billion Trees program, under which the department has earmarked roughly 10 percent of its budget for urban tree planting. This is good news for the forest.
Joël: You mentioned climate. Climate change is expected to have an impact on Canadian forests. Certain trees tend to thrive in specific climates. If the climate changes, it could have an impact on the entire forest landscape. What impact will climate change have on urban forests?
Sarah: That’s a very good question. It’s true that, generally speaking, with climate change, we can expect slightly milder winters in some places and much hotter, drier summers in others. It’s important to note that trees are fairly resilient species, so we won’t immediately see the effects of climate change on them. In the long term, however, these climatic changes create stresses for trees, making them more vulnerable. These include biological invasions by certain insect or invasive species that will destroy our trees. I would also add that the cold provides a kind of natural barrier, which has a protective effect on the trees. The lack of these cold temperatures will increase the vulnerability of our trees.
Christian: I would add to Sarah’s comments that climate change in the medium and long term will eventually, depending on the willingness of municipal authorities, lead to a diversification of species in urban environments. We’ve all heard about the devastating effects of the emerald ash borer. Why did it cause such damage? It’s because the variety of species was limited, i.e., cities planted many ash trees for all kinds of reasons. Increasingly, there are calls for a greater mix or variety of species in urban environments to make urban forests more resilient in the face of pressures generated by invasive species, forest pests, and other stressors generated by climate change.
For example, in some cities, there are many Norway maples or other types of maple that have been considered, either for budgetary reasons or because they’re easy to maintain, but as I was saying, many specialists advocate a greater variety of species in urban areas.
Joël: How do you decide what type of tree to plant and where to plant it? How can we ensure compatibility with the environment in which they are planted and respect for existing ecosystems?
Christian: Things to consider before planting a tree: make sure the soil is suitable for the tree, and that it receives adequate light. You need to decide whether the tree needs shade or can tolerate a lot of sun. Obviously, the climate zone. Can your tree tolerate variations in temperature and climate? If you’re in the right zone, you can download the My Tree application created by the Canadian Forest Service and NRCan. Also, the maximum height of the tree and the width of the foliage to avoid it touching things like electrical wires for safety reasons, as well as buildings. First and foremost, you need to make sure that you go to your local nursery to obtain the right information for the right tree in the right place for the right ecosystem. They’re the experts.
Sarah: That’s right, you need to know the environment, you need to know the environment in which you want to plant the trees, as Christian described so well. You also need to know the tree’s specific characteristics. What do we want to plant? What does it prefer? What does it not like, and can these two factors be combined to optimize the planting of these trees? I would also add that we should encourage tree diversity, and therefore avoid planting monocultures.
Joël: I see, that’s a lot of information, but maybe what we can do is to include a link to the My Tree app in our podcast description. What can our audience and I do to help urban forests thrive?
Sarah: One thing we can do is be good citizens and check our trees, watch over them, and make sure they’re in good health. If a tree, for example, is losing leaves in an abnormal way, or if the leaves have certain stains that are abnormal, notify the appropriate services. Another thing we can do is avoid spraying graffiti on trees and carving into them. I know it’s cute to inscribe a little love message or our initials on trees, but unfortunately, this weakens the trees.
Christian: Yes, absolutely. Also, when you decide to plant a tree, first of all, you have to stay within your budget. Secondly, choose the right species because every tree counts. Obviously, this is for private citizens who want to plant a tree on their property or in their backyard. If people feel engaged at the community level, they should keep an eye on our municipal governments to see if their budgets are adequate or are set to be cut. With inflation on the rise, infrastructure is crumbling everywhere, and municipal governments are having to make choices. Be an attentive citizen who keeps an eye on city and town halls, because often, forestry issues are not put aside; however, between repairing a sewer, a sidewalk, or planting a tree, sometimes the choices made can be a bit heartbreaking. So, you have to be an informed citizen, an informed taxpayer.
Sarah: Another thing I’d add is to leave enough room for the tree to grow. Before putting up a fence or during construction work, you really need to think about the tree, that it needs to grow, that it needs to spread out naturally. It needs this space, so it’s a good idea to also take that into consideration.
Joël: Christian and Sarah, thank you so much for taking the time to chat with us today.
Sarah: Thank you.
Christian: Thank you, it’s been a pleasure.
Joël: What a great conversation! How lucky are we that we get to sit down with so many different experts and pick their brains.
Thank you, Sarah and Christian, for dropping by.
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