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Une autoroute de l’information mondiale pour relever les défis du fragile écosystème de l’Arctique

par Simon Riopel, conseiller en données géospatiales; Cameron Wilson, gestionnaire; Kristine Hirschkorn, conseillère en politiques et Shannon Denny, analyste de contenu de l’ICDG, tous les quatre de Ressources naturelles Canada

Simon Riopel

Simon Riopel

OTTAWA - Les changements climatiques ont toutes sortes de répercussions sur l’Arctique, dont l’érosion côtière, l’évolution des températures et des courants océaniques, les modifications des habitudes migratoires sur terre et en mer, et le dégel du pergélisol, qui endommage les bâtiments et les routes. Or, ces impacts régionaux ont aussi d’autres répercussions. Par exemple, à la faveur du dégel, le méthane qui se trouvait emprisonné dans le pergélisol depuis des milliers d’années s’échappe dans l’atmosphère, où son pouvoir de réchauffement est 25 fois plus fort que celui du dioxyde de carbone. Les impacts sont alors planétaires.

Pour recenser ces changements et y faire face, on collecte à travers le monde quantité de données issues de diverses sources, dont les réseaux satellites (p. ex. Constellation RADARSAT) et les publications et études scientifiques. Les pays s’attaquent au problème complexe des changements climatiques en fixant des objectifs de réduction du carbone, en œuvrant à la réalisation d’objectifs de développement durable et en évaluant les effets cumulatifs. Le défi est grand, mais clair : comment utiliser et combiner au mieux ces masses de données pour aider les scientifiques, les gestionnaires de ressources, les décideurs et les citoyens à prévoir les changements qui toucheront notre environnement, notre société et notre économie.

Pour l’Arctique, chercheurs et décideurs peuvent compter sur une infrastructure numérique sophistiquée appelée Infrastructure de données spatiales pour l’Arctique (IDS-Arctique).

 

Les utilisateurs de l’IDS-Arctique peuvent créer en quelques clics, sans codage, des cartes interactives dynamiques présentant différentes couches de données, comme celle qui figure ci-dessus.

 

Les utilisateurs de l’IDS-Arctique peuvent créer en quelques clics, sans codage, des cartes interactives dynamiques présentant différentes couches de données, comme celle qui figure ci-dessus.

Une infrastructure invisible, source de données visibles et d’outils révolutionnaires

On peut voir l’IDS-Arctique comme une autoroute de l’information mondiale ultraspécialisée. Elle fournit une structure où les utilisateurs peuvent se connecter à des données géographiques de nombreuses sources pour créer un tout qui sera plus que la somme de ses parties. L’IDS-Arctique permet la circulation planétaire de données diverses qui peuvent être associées et analysées par des pays, des collectivités et des organismes. Comme elle repose sur des normes communes, ses utilisateurs peuvent partager et intégrer diverses couches de données et d’information, p. ex. les toponymes, la topographie, les cours d’eau et lacs, la couverture terrestre, le pergélisol et la biodiversité.

 

L’IDS-Arctique réunit les services de cartographie de huit pays : Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie et Suède.

 

L’IDS-Arctique réunit les services de cartographie de huit pays : Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie et Suède.

Des solutions novatrices axées sur la collaboration

L’IDS pour l’Arctique a été mise au point par les organisations de cartographie nationales de huit états membres du Conseil de l’Arctique, dont le Canada, par l’intermédiaire du Centre canadien de la cartographie et de l’observation de la Terre (CCCOT) de Ressources naturelles Canada (RNCan). Il s’agit d’un bon exemple de diplomatie scientifique et de collaboration technique qui continue d’appuyer les priorités du Conseil de l’Arctique liées aux changements climatiques et au développement durable. Cette infrastructure soutient également des projets de résilience autochtones et communautaires, permettant ainsi de prévoir, de suivre, d’atténuer et de gérer les répercussions des changements climatiques.

Les membres de l’IDS pour l’Arctique ont commencé à collaborer avec d’autres groupes, tels que l’Organisation hydrographique internationale, l’Organisation météorologique mondiale et la plateforme géospatiale fédérale, ainsi qu’avec les principaux ministères fédéraux, pour faire des liens entre les données terrestres, maritimes et météorologiques afin de numériser l’Arctique. Le CCCOT de RNCan dirige le groupe de travail sur les données de l’IDS pour l’Arctique, faisant ainsi office de pont entre les organisations pour veiller à l’accessibilité et à l’utilité des données, tout en mettant à disposition l’expertise canadienne.

L’IDS pour l’Arctique assure la connectivité nécessaire pour alimenter et fournir des données et des cartes au moyen d’un géoportail en ligne semblable aux réseaux électriques sur lesquels nous comptons au quotidien. Le géoportail de l’IDS pour l’Arctique constitue le point d’accès qui permet aux utilisateurs de combiner des données provenant de différentes sources, de créer des cartes thématiques et statistiques personnalisées et de les partager sur leurs propres sites Web sous forme de cartes numériques, interactives et intégrées. Le géoportail donne également accès à un outil de recherche de toponymes qui comprend trois millions de noms de lieux situés en Arctique.

Avant l’arrivée de cette technologie, les données géospatiales étaient à la fois difficiles d’accès et difficiles à combiner en plus de s’avérer coûteuses, et ce, en raison d’un manque au niveau de la diffusion numérique et de la conformité avec les normes internationales. Cette infrastructure de données moderne est beaucoup plus efficace et rentable que ses prédécesseurs et crée des débouchés pour les habitants du Nord.

En offrant un accès de pointe à des connaissances cohérentes et documentées sur l’Arctique, cette infrastructure numérique de base met en valeur la longue tradition de RNCan en matière de cartographie du vaste territoire canadien, tout en proposant de nouvelles approches pour lutter contre les changements climatiques.

 


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