Étude de la capacité d’un extrait d’algues à accroître la résistance des arbres à la sécheresse
Par Chantal Hunter
Janvier 2016
Ressources naturelles Canada (RNCan) étudie le pouvoir potentiel d’un extrait d’algues liquide à assurer la survie des semis d’arbres utilisés à des fins de reforestation.
La reforestation fructueuse après l’exploitation forestière fait partie intégrante de la préservation de la durabilité des forêts du Canada. Toutefois, l’évolution des conditions climatiques pourrait entraîner des fluctuations des températures et des précipitations.
Des conditions plus arides risquent de mettre en péril les semis nouvellement plantés à des fins de reforestation.
Joanne MacDonald, chercheuse au Centre de foresterie de l’Atlantique (CFA) de RNCan, étudie l’utilisation d’un extrait d’algues liquide appliqué à des semis d’épinette blanche pour garantir leur survie dans le contexte des changements climatiques. Des études précédentes montrent que lorsqu’ils sont utilisés sur certaines plantes, comme le gazon, les extraits d’algues permettent de stimuler la croissance racinaire. Mais c’est la première fois que ce type de recherches est mené afin de déterminer les effets des extraits d’algues sur une espèce d’arbre.
« La croissance de nouvelles racines fournit de l’eau et des éléments nutritifs aux semis d’arbres qui sont très vulnérables dans des conditions plus arides au cours de l’année qui suit la plantation, explique la chercheuse. Une croissance racinaire vigoureuse est essentielle à la survie des semis. »
Méthodologie de recherche liée à l’utilisation d’un extrait d’algues liquide
Joanne MacDonald a récemment terminé une étude sur des semis d’épinette blanche, l’une des principales espèces d’arbres utilisées en reforestation au Canada, à la pépinière de recherche du CFA à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Son objectif était de déterminer si l’application d’un extrait d’algues liquide stimulerait la croissance racinaire de ces semis.
Les semis ont été cultivés dans des contenants remplis de tourbe. À mesure qu’un semis pousse, son système racinaire s’intègre à la tourbe et finit par former ce qu’on appelle une « motte ». À la fin de l’été, on a imbibé les racines des semis avec diverses concentrations d’un extrait d’algues liquide commercial quatre ou huit fois pendant une période de 17 ou de 43 jours, respectivement. Un groupe témoin de semis n’a pas reçu ce traitement.
Après avoir poussé dans des conditions idéales dans la serre du CFA jusqu’au printemps suivant, les semis qui avaient été traités avec l’extrait avaient des mottes d’où émergeaient de nouvelles racines plus nombreuses et plus longues que celles des semis non traités. Plus précisément, le nombre de nouvelles racines était jusqu’à 63 p. 100 supérieur à celui des semis du groupe témoin
« Ces résultats donnent à penser que l’application d’un extrait d’algues liquide en pépinière est susceptible d’augmenter la croissance racinaire après la plantation du printemps sur les terres forestières cultivées », indique Joanne MacDonald.
Prochaines étapes de la recherche sur l’extrait d’algues
Pour la prochaine étape de sa recherche, Joanne travaille à titre de conseillère scientifique et technique pour une pépinière commerciale en Colombie-Britannique qui a récemment reçu du financement dans le cadre du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) afin d’explorer les perspectives de commercialisation du protocole de recherche sur l’extrait d’algues de RNCan. Ce travail sera axé sur les semis d’épinette blanche et de pin tordu latifolié, lesquels sont des essences importantes aux fins de la reforestation en Colombie-Britannique et en Alberta.
Dans une recherche connexe, Joanne détermine les effets du même produit sur les taux de survie et de croissance des semis de cerisiers de Virginie, une espèce d’arbuste qui présente un potentiel pour les projets de remise en état des terres.
« L’utilisation d’un extrait d’algues liquide semble prometteuse comme façon de réduire la vulnérabilité des semis lors de cette première année critique suivant la plantation », souligne Joanne.
Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter le site Web de Ressources naturelles Canada.
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