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La lutte biologique avec le Bacillus thuringiensis (B.t.)

Bacillus thuringiensis (B.t.) est une bactérie sporulée. Elle est présente à l’état naturel partout dans les sols. Quand la spore est prête et mûre, il s’y développe un cristal de protéine toxique qui devient une source d’infection pour les lépidoptères comme la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Lorsqu’une larve d’insecte a ingéré la bactérie B.t., sa paroi intestinale est détruite et l’insecte cesse de s’alimenter et meurt en quelques jours.

Produire du B.t. en vue de l’application à grande échelle

Une photo montrant de l'épandage aérien

Une photo montrant de l'épandage aérien

D’abord isolé au Japon en 1901, le B.t. a été décrit scientifiquement en 1911 par un chercheur dans la région de Thuringe en Allemagne, d’où vient son nom scientifique thuringiensis. Dans les années 1950, le B.t. avait été homologué pour utilisation agricole aux États-Unis, mais il n’avait pas encore été testé pour utilisation forestière.

Au début des années 1970, des scientifiques du Service canadien des forêts (SCF) ont mené des recherches intensives pour trouver une façon d’utiliser le B.t. dans les forêts. À cette époque, l’application de B.t. coûtait 20 fois plus cher que celle d’insecticides chimiques. De plus, il y avait plusieurs obstacles à surmonter, entre autres comment faire adhérer le B.t. au feuillage et à quelle dose doit-il être appliqué?

Dès 1980, des chercheurs du SCF avaient déjà mis au point une formule pour l’application du B.t. qui serait efficace et économique — une solution de rechange viable aux vaporisations de produits chimiques de synthèse. Un constituant clé de la formule était le sorbitol, un type de sirop de maïs, qui a réglé plusieurs problèmes. Cela a diminué l’évaporation pendant la vaporisation par un avion rapide et volant à haute altitude, en plus d’avoir aidé à faire adhérer le B.t. aux aiguilles sur les arbres vaporisés. Le sorbitol a également protégé la formule contre la contamination et la fermentation de spores.

Au milieu des années 1980, le Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Btk) a remplacé les insecticides chimiques lors de pulvérisations aériennes contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette et d’autres insectes du même genre.

Amélioration continue

Depuis 1985, près de 8 millions d’hectares de forêts infestées par des insectes ont été traités au B.t. C’est aujourd’hui l’outil le plus efficace contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette et le produit commercial connaissant le plus grand succès contre les ravageurs forestiers. Il est largement utilisé dans les programmes de pulvérisation aérienne visant à protéger les forêts au Canada et dans le monde entier. De plus, l’efficacité du B.t. en milieu forestier et sa remarquable innocuité pour l’environnement ont soulevé un grand intérêt dans le monde entier, en vue de la production commerciale du biopesticide pour l’agriculture et d’autres marchés.

Par ailleurs, les recherches du SCF portant sur le mode d’action du B.t. à l’échelle de l’organisme et de la population ont contribué à l’élaboration de méthodes de pulvérisation améliorées. L’utilisation de ces outils avec d’autres outils d’aide à la décision permettra de mieux planifier la pulvérisation, d’appliquer le produit de manière plus précise et de mieux cibler le dépôt des gouttelettes. Ces outils aideront les aménagistes à employer le B.t. plus efficacement, et en moins grande quantité, pour protéger les forêts contre les infestations courantes et à venir de tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Personnes-ressources du Service canadien des forêts

Vince Nealis, Spécialiste, écologie des insectes
Nicholas Conder, Technicien, lutte biologique contre les insectes défoliateurs

Pour en savoir davantage
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