Les projets canadiens de GNL
Contexte
Le marché nord-américain du gaz naturel liquéfié (GNL) a beaucoup changé au cours de la dernière décennie. Durant la première moitié des années 2000, les préoccupations concernant la diminution de l’approvisionnement classique en gaz naturel canadien ont généré des prédictions très optimistes sur la hausse future de la demande de GNL en Amérique du Nord, ce qui a entraîné un boom des investissements pour la construction de nouvelles installations d’importation de GNL.
Vers 2008, le marché nord-américain du gaz naturel a connu de profonds changements dus avant tout au bond de la production de gaz naturel non conventionnelle aux États-Unis (essentiellement à partir des gaz de schiste). Cela a eu pour effet de changer les projections concernant les importations de GNL. La production de gaz naturel a augmenté, les prix du GNL en Amérique du Nord ont chuté de façon significative, et le besoin escompté en GNL importé ne s’est pas réalisé. On a commencé, en fait, à envisager d’exporter du GNL.
Alors que la production de gaz non conventionnelle augmente, les États-Unis deviennent de plus en plus autosuffisants en ce qui concerne le gaz naturel. L'exportation de gaz naturel par pipeline du Canada aux États-Unis est à la baisse. Étant donné la quantité largement suffisante de ressources non classiques, l'industrie se concentre désormais sur l'exportation de GNL à partir de l'Amérique du Nord plutôt que sur l'importation de GNL en Amérique du Nord. L'exportation de GNL pourrait favoriser la croissance de la production de gaz naturel au Canada, et pourrait entraîner des investissements importants, créer des emplois et stimuler la croissance économique.
Les projets canadiens de GNL
Dix-huit installations d’exportation du GNL ont été proposées au Canada – 13 en Colombie-Britannique, deux au Québec et trois en Nouvelle-Écosse – avec une capacité totale proposée de 216 millions de tonnes par année (Mt/a) de GNL (ou approximativement 29 milliards de pieds cubes par jour (Gpi³/j) de gaz naturel). Depuis 2011, 24 projets de GNL ont reçu des permis d’exportation à long terme. Le terminal de regazéification du GNL de Canaport à Saint-John, au Nouveau-Brunswick, est le seul terminal de GNL (terminal d’importation) opérationnel au Canada.
D’après une étude du Conference Board du Canada, qui estime les contributions potentielles des exportations de GNL à l'économie du Canada, une industrie d’exportation de GNL équivalant à 30 Mt/a en Colombie-Britannique pourrait injecter environ 7,4 G$ par année dans l’économie du Canada au cours des 30 prochaines années et créer en moyenne 65 000 emplois au pays. Le gouvernement du Canada collabore étroitement avec la Colombie-Britannique, d'autres provinces et des partenaires de l'industrie pour créer des conditions permettant de soutenir le développement d'une industrie de GNL au Canada.
Projet | Emplacement |
---|---|
Canaport LNG | Saint John, Nouveau-Brunswick |
Installations canadiennes d'importation de GNL et d'exportation proposées
Projet | Permis d’exportation | Volume d’exportations en millions de tonnes par année (Mt/a) - milliards de pieds cubes par jour (Gpi3/j) | Coût du projet (G$) |
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13 terminaux d’exportation sur la côte ouest (Colombie-Britannique) | |||
Kitimat LNG | 20 ans | 10 Mt/a - 1,3 Gpi3/j | 15 $ |
LNG Canada | 40 ans | 26 Mt/a - 3,5 Gpi3/j | 25 $ - 40 $ |
Cedar LNG Project | 25 ans | 6,4 Mt/a - 0,8 Gpi3/j | |
Orca LNG | 25 ans | 24 Mt/a - 3,2 Gpi3/j | |
New Times Energy | 25 ans | 12 Mt/a - 1,6 Gpi3/j | |
Projet Kitsault Energy | 20 ans | 20 Mt/a - 2,7 Gpi3/j | |
Projet d’exportation de GNL Stewart | 25 ans | 30 Mt/a - 4,0 Gpi3/j | |
Triton LNG (en attente) | 25 ans | 2,3 Mt/a - 0,3 Gpi3/j | |
Woodfibre LNG | 25 ans | 2,1 Mt/a - 0,3 Gpi3/j | 1,6 $ |
Terminal maritime de GNL de WesPac | 25 ans | 3 Mt/a - 0,6 Gpi3/j | |
Discovery LNG | 25 ans | 20 Mt/a - 2,6 Gpi3/j | |
Steelhead LNG: Kwispaa LNG | 25 ans | 30 Mt/a - 4,3 Gpi3/j | 30 $ |
Watson Island | |||
5 terminaux d’exportation sur la côte est | |||
Goldboro LNG (Nouvelle-Écosse) |
20 ans | 10 Mt/a - 1,4 Gpi3/j | 8,3 $ |
Bear Head LNG (Nouvelle-Écosse) |
25 ans | 12 Mt/a - 1,6 Gpi3/j | 2 $ - 8 $ |
A C LNG (Nouvelle-Écosse) |
25 ans | 15 Mt/a - 2,1 Gpi3/j | 3 $ |
Énergie Saguenay (Québec) | 25 ans | 11 Mt/a - 1,6 Gpi3/j | 7 $ |
Stolt LNGaz (Québec) | 25 ans | 0,5 Mt/a - 0,7 Gpi3/j | 0,6 $ |
Total | 216 Mt/a - 29 Gpi3/j |
Position du gouvernement du Canada
Le ministre des Ressources naturelles du Canada a déclaré que « Le gouvernement du Canada prend des mesures pour stimuler la croissance économique canadienne, et créer de bons emplois et des débouchés pour les Canadiens et Canadiennes, tout en protégeant l’environnement pour les générations futures. Comme l’a souligné le Premier ministre, nous devons au 21e siècle amener nos ressources au marché d’une manière durable et responsable. Pour tous les projets liés aux ressources naturelles, le gouvernement collabore étroitement avec les provinces et les territoires, les peuples autochtones et d’autres parties intéressées pour s’assurer que les plus hautes normes de sécurité publique et environnementale sont respectées, tout en créant de nouveaux débouchés pour l’exportation des ressources naturelles du Canada. »
Réglementation et permis
Tandis que, dans l'ensemble, l'exploitation permanente des terminaux de GNL est réglementée par les provinces, la plupart des propositions de terminaux de GNL doivent faire l'objet d'évaluations environnementales et de permis fédéraux et provinciaux.
La plupart des installations proposées de GNL exigent de nouveaux pipelines ou l'expansion de pipelines actuels. Les pipelines situés dans les frontières d'une province sont réglementés par cette dernière, tandis que les pipelines qui franchissent des frontières provinciales ou internationales sont réglementés par le gouvernement fédéral. Pour obtenir davantage d'information sur les pipelines, veuillez consulter la Foire aux questions (FAQ) sur les pipelines de pétrole sous réglementation fédérale au Canada.
Pour exporter du GNL depuis le Canada, il faut avoir un permis de la Régie de l’énergie du Canada (la Régie), l'organisme de réglementation fédéral de l'énergie au pays. La Régie étudie les demandes de licence d'exportation, afin de veiller à ce que le volume de gaz qu'on propose d'exporter est excédentaire aux besoins des Canadiens. Depuis 2011, vingt-quatre projets de GNL ont reçu des permis d’exportation à long terme valides entre 20 et 40 ans. Vous trouverez davantage d'information sur les licences d'exportation sur le site Web de la Régie.
Installations de GNL et règlements de sécurité
Les installations de GNL sont classées comme des sites industriels et doivent satisfaire l’ensemble des normes, codes et règlements de sécurité fédéraux, provinciaux et municipaux. Ces règlements sont continuellement mis à jour afin de protéger la santé, la sécurité et la sûreté de l’environnement et du public canadien. L’Association canadienne de normalisation (CSA) a une norme spécifique pour la production, l’entreposage et la manutention de GNL (norme CAN/CSA Z276-01). Cette norme fixe les exigences essentielles pour la conception, l’installation et l’exploitation sécuritaire des installations de GNL.
Liens utiles
Ces sites Web proposent de l'information générale utile sur le GNL et le processus de réglementation du GNL au Canada.
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