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Évaluer les promesses des Solutions énergétiques intégrées pour les collectivités

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Les collectivités canadiennes sont responsables d’environ 60 p. 100 de la consommation énergétique nationale. Depuis 1901, la proportion de Canadiens vivant en milieu urbain est passée de 38 à 80 p. 100, et d’ici à 2020, elle pourrait atteindre 85 p. 100. Entre temps, la population devrait atteindre les 43 millions d’ici à 2050, ce qui occasionnera de plus importantes répercussions sur l’environnement. Dans ce contexte, les Solutions énergétiques intégrées pour les collectivités (SEIC) offrent de grandes possibilités pour améliorer le rendement énergétique des collectivités, tout en améliorant la qualité de vie et en augmentant la compétitivité économique du Canada.

Les Canadiens sont répartis dans plus de 5 400 collectivités. Bien que ces collectivités soient de tailles différentes et de régions très variées, elles ont toutes besoin d’énergie pour le transport, le chauffage, la climatisation et l’éclairage, de même que pour alimenter l’industrie et les commerces locaux.

On estime qu’en 2006, les collectivités accaparaient environ 60 p. 100 de la consommation d’énergie au pays (voir figure 1Note de bas de page 1), la répartition étant relativement égale parmi les quatre principaux secteurs : les habitations résidentielles, les immeubles commerciaux, l’industrie et le transport de personnes. Le profil énergétique des collectivités canadiennes varie beaucoup lorsque l’on établit la consommation par habitant, comme l’illustre la figure 2. L’utilisation d’énergie dans les habitations et les immeubles est généralement constante dans toutes les collectivités, mais il existe d’importantes variations d’utilisation pour le transport et l’industrieNote de bas de page 2.

Consommation dénergie des collectivités, selon le secteur, 2006.
version textuelle - figure 1

Figure 1

Ce diagramme à colonnes illustre la consommation d'énergie au Canada, selon le secteur, en indiquant la consommation d'énergie totale et celle des collectivités. L'axe horizontal représente les secteurs, alors que l'axe vertical représente la consommation d'énergie secondaire, en pétajoules.
Résidentiel : Total 1350 PJ; collectivité 1350 PJ.
Commercial : Total 1090 PJ; collectivité 1090 PJ.
Industriel : Total 3270 PJ; collectivité XX 977.
Transport de voyageurs : Total 1370 PJ; collectivité 1110 PJ.
Transport de marchandises : Total 1020 PJ; collectivité 328 PJ.
Transport hors route : Total 99 PJ; collectivité 0 PJ.
Agriculture : Total 211 PJ; collectivité 0 PJ.

Consommation dénergie de collectivités choisies.
version textuelle - figure 2

Figure 2

Ce diagramme à colonnes illustre la consommation d'énergie de collectivités choisies. L'axe horizontal représente les collectivités, alors que l'axe vertical représente la consommation d'énergie secondaire, en gigajoules par personne. La colonne pour chaque collectivité est divisée pour représenter la consommation d'énergie de chaque secteur.
Toronto, Ontario : Immeubles d'habitation 39 GJ; bâtiments commerciaux 44 GJ; transports 55 GJ; secteur industriel 13 GJ; total 151 GJ
Halifax, Nouvelle-Écosse : Immeubles d'habitation 37 GJ; bâtiments commerciaux 52 GJ; transports 37 GJ; secteur industriel 31 GJ; total 157 GJ
Saskatoon, Saskatchewan : Immeubles d'habitation 42 GJ; bâtiments commerciaux 39 GJ; transports 39 GJ; secteur industriel 110 GJ; total 230 GJ
Whistler, Colombie-Britannique : Immeubles d'habitation 32 GJ; bâtiments commerciaux 45 GJ; transports 36 GJ; secteur industriel 0 GJ; total 113 GJ
Canmore, Alberta : Immeubles d'habitation 55 GJ; bâtiments commerciaux 29 GJ; transports 15 GJ; secteur industriel 5 GJ; total 104 GJ
North Vancouver, Colombie-Britannique : Immeubles d'habitation 42 GJ; bâtiments commerciaux 29 GJ; transports 20 GJ; secteur industriel 1 GJ; total 92 GJ

Tel qu’il est illustré à la figure 3Note de bas de page 4, à ce rythme, et si la tendance actuelle se maintient, on croit que la consommation énergétique de la collectivité pourrait augmenter d’environ 75 p. 100 d’ici à 2050, par rapport à 2006. Ce changement donnerait lieu à une augmentation importante des émissions de gaz à effet de serre (GES), rendant ainsi plus difficile l’atteinte des objectifs de réduction des GES.

Croissance prévue de la consommation dénergie dans les collectivités.
version textuelle - figure 3

Figure 3

Ce diagramme à colonnes illustre la croissance prévue de la consommation d'énergie dans les collectivités. L'axe horizontal représente l'année, alors que l'axe vertical représente la consommation d'énergie secondaire, en pétajoules. La colonne pour chaque année est divisée pour représenter la consommation d'énergie de chaque secteur.
En 2006, la consommation d'énergie dans les collectivités totalisait 8 400 pétajoules. De ce total, 1 300 pétajoules étaient attribuables au secteur résidentiel, 1 100 pétajoules étaient attribuables au secteur commercial, 3 300 pétajoules étaient attribuables à l'industrie, 2 500 pétajoules étaient attribuables aux transports et 200 pétajoules étaient attribuables à l'agriculture.
La consommation d'énergie prévue dans les collectivités en 2020 est de 10 300 pétajoules. De ce total, 1 600 pétajoules seront attribuables au secteur résidentiel, 1 400 pétajoules seront attribuables au secteur commercial, 3 600 pétajoules seront attribuables à l'industrie, 3 600 pétajoules seront attribuables aux transports et 200 pétajoules seront attribuables à l'agriculture.
La consommation d'énergie prévue dans les collectivités en 2050 est de 14 300 pétajoules. De ce total, 2 300 pétajoules seront attribuables au secteur résidentiel, 2 300 pétajoules seront attribuables au secteur commercial, 4 500 pétajoules seront attribuables à l'industrie, 5 000 pétajoules seront attribuables aux transports et 200 pétajoules seront attribuables à l'agriculture.

On considère que les SEIC représentent d’importantes occasions de réduire les émissions de GES. Toutefois, très peu d’études ont été menées pour quantifier le plein potentiel associé à ces solutions. Afin de pallier ce problème, le réseau de collaboration QUEST (systèmes d’énergie de qualité pour les villes de demain ou Quality Urban Energy Systems of Tomorrow), a commandé une étude dans laquelle on a appliqué l’approche de modélisation de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie utilisée dans l’étude intitulée D’ici 2050Note de bas de page 5 afin d’évaluer le potentiel des SEIC pour atteindre les objectifs fixés concernant les changements climatiques. Les résultats, bien que préliminaires, laissent entendre que les économies d’énergie potentielles et les réductions d’émissions de GES liées aux SEIC sont prometteuses, et qu’une « politique rigoureuse en matière d’utilisation du sol visant à encourager la densification, notamment par des restrictions sur l’évolution géographique des villes, des spécifications sur les corridors de densification dotés de systèmes de transport en commun rapides et fiables, et une réforme du système d’impôt foncier pour refléter les coûts marginaux liés à la construction des bâtiments et à leur entretien, permettrait de réduire les émissions urbaines directes et indirectes d’environ 40 à 50 p. 100 à long termeNote de bas de page 6 ».

L’analyse de QUEST a été appuyée par une analyse documentaire, afin d’évaluer le potentiel des SEIC au Canada. On a relevé trois études canadiennes où l’on a estimé le potentiel des réductions des GES dans les collectivités découlant des SEIC à environ 43Note de bas de page 7, 47Note de bas de page 8 et 50 p. 100Note de bas de page 9 du total des émissions. Les résultats de ces études, et d’autres comprises dans l’analyse documentaire, révèlent également que la réduction des émissions pourrait s’avérer plus importante en utilisant les déchets, l’eau et la chaleur résiduelle comme sources d’énergie.

Voici une photographie d'une petite usine énergétique de quartier, de Lonsdale Energy Corporation, située à North Vancouver, en Colombie-Britannique.

De petites usines énergétiques de quartier, intégrées à certains immeubles, sont ajoutées tandis que le réseau s'étend. (Lonsdale Energy Corporation, North Vancouver, Colombie-Britannique)

Les études menées sur les collectivités appuient ces résultats. À titre d’exemple, la Ville de North Vancouver, en Colombie-Britannique, a terminé, en 2008, sa réflexion intitulée 100 Year Sustainability Vision (vision pour 100 ans de durabilité). Cette initiative a permis d’évaluer la faisabilité d’une réduction des émissions de GES de la collectivité de 80 p. 100 d’ici à 2050, par rapport au niveau de 2007, et de leur élimination d’ici à 2107. Ce processus public, mené par des intervenants, intégrait des options relatives aux bâtiments, aux transports, aux infrastructures et à la technologie. L’une des principales constatations fut que près du tiers des objectifs de réduction fixés par habitant pourraient être atteints uniquement par des décisions en rapport avec la morphologie urbaine. L’étude démontre que la réalisation complète pourrait se faire à l’aide de politiques complémentaires, d’investissements dans la technologie et d’une plus grande collaboration entre les gouvernements régionaux, provinciaux et fédéral.

Les conclusions à ces études laissent prévoir un très grand potentiel. Bien qu’on travaille toujours à mieux quantifier et réaliser ce potentiel, le message est clair : les SEIC pourraient faire partie intégrante de l’avenir du rendement énergétique élevé du Canada et de ses stratégies de réduction des émissions de GES.

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