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Le modèle générique du bilan du carbone

Le Modèle générique du bilan du carbone (MGBC) est un cadre de modélisation ouvert spatialement explicite à l’échelle du peuplement et du paysage. Cet outil produit des séries chronologiques d’indicateurs spatiaux et tabulaires du carbone forestier que les utilisateurs peuvent visualiser dans le logiciel de leur choix. Comme il permet aux aménagistes forestiers de prévoir les effets de leurs activités planifiées sur les stocks de carbone forestier et sur les changements dans les stocks, le MGBC peut éventuellement contribuer à une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le mot-symbole officiel du MGBC
Le MGBC et sa formation autoguidée (en anglais seulement) sont téléchargeables gratuitement

Le MGBC est conforme aux méthodes d’estimation du carbone décrites dans le rapport de 2003 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) intitulé Recommandations en matière de bonnes pratiques pour le secteur de l’utilisation des terres, changements d’affectation des terres et foresterie, ainsi que dans les Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Il offre la possibilité de simuler la dynamique de tous les types de stocks de carbone forestier exigés en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, soit :

  • la biomasse aérienne;
  • la biomasse souterraine;
  • la litière;
  • le bois mort;
  • le carbone organique du sol.

À l’aide du MGBC, les utilisateurs se servent de leurs propres données de gestion forestière à l’échelle du peuplement ou du paysage pour calculer les stocks de carbone et les changements dans ces stocks, qu’ils soient passés (suivi) ou futurs (projection). Les utilisateurs peuvent aussi créer, simuler et comparer divers scénarios d’aménagement forestier afin d’en évaluer les effets sur le carbone.

Bien que les paramètres écologiques par défaut du modèle s’appliquent au Canada, les utilisateurs peuvent les régler pour adapter l’outil aux réalités d’autres pays.

Contrairement au Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC-SFC3), le MGBC contient des modules qui permettent aux utilisateurs de faire le suivi et de rendre compte de la quantité de carbone dans les tourbières et les mousses.

Comparaison entre les données d’entrée et de sortie du Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC-SFC3) et celles du Modèle générique du bilan du carbone (MGBC).
Diagramme de comparaison entre les données d’entrée et de sortie du MBC-SFC3 et celles du MGBC.
Version texte

Afin de créer un projet, le MBC-SFC3 et le MGBC exigent tous deux que les données d’inventaire, les données sur les activités et les courbes de croissance soient fournies par l’utilisateur. Le MBC-SFC3 exige que ces données soient sous forme tabulaire, tandis que le MGBC exige que les données d’inventaire et sur les activités soient sous forme de cartes spatialement explicites.

Par conséquent, une fois simulées depuis l’un des modèles, ces données, ainsi que les paramètres écologiques dans la Base de données de l’index des archives produisent des tableaux de résultats pour les projets effectués depuis le MBC-SFC3 et des cartes et des tableaux de résultats pour les projets effectués depuis le MGBC. Les paramètres écologiques dans la Base de données de l’index des archives pour les deux modèles s’appuient, par défaut, sur des paramètres canadiens, mais ils peuvent être personnalisés.

 

Résultats du MGBC

À l’aide du MGBC, les aménagistes forestiers ont la possibilité :

  • de créer plusieurs projets portant sur différentes options de gestion forestière, comparer les résultats en matière de carbone et choisir le plan qui répond le mieux aux objectifs;
  • d’observer les résultats en matière de carbone des actions de gestion forestière sur des peuplements individuels, et décider si ces actions devraient s’appliquer à l’ensemble d’une zone de gestion;
  • de modifier les paramètres écologiques et les données climatiques afin d’évaluer les changements futurs possibles des conditions écologiques dans les zones de gestion;
  • analyser l'impact des activités sur les tendances en matière d'émissions, les contributions déterminées au niveau national (CDN) ou les solutions climatiques naturelles.

Les résultats du MGBC peuvent servir à répondre aux différentes exigences en matière de déclaration du carbone de l’écosystème forestier. Par exemple, au Canada, il est possible que les aménagistes forestiers les utilisent pour déclarer les contributions du carbone forestier aux cycles globaux. Une telle utilisation des résultats permet d’assurer la conformité avec les lignes directrices sur l’aménagement forestier durable.

Les résultats peuvent également faire l’objet d’une déclaration du carbone forestier, que ce soit dans le but de souscrire à une certification forestière ou de la maintenir. De plus, ils peuvent servir à déterminer les stocks de carbone ou les changements dans les stocks dans le cadre de projets de compensation des émissions de carbone forestier.

Le MGBC finira par remplacer le MBC-SFC3 au sein du Système national de surveillance, de comptabilisation et de production de rapports concernant le carbone des forêts (SNSCPRCF), qui est utilisé pour déclarer à l’échelle internationale le bilan du carbone des forêts aménagées du Canada. À l’aide des données d’entrée du SNSCPRCF, le Service canadien des forêts a obtenu des estimations pratiquement identiques (différence de moins de 0,25 %) de la part du MGBC et du MBC-SFC3 en ce qui concerne les stocks et les flux de carbone au Canada. Dans l’avenir, le MGBC contribuera au suivi des résultats des solutions climatiques naturelles, comme ceux découlant de l’engagement du gouvernement du Canada à planter deux milliards d’arbres.

Téléchargement du MGBC et de la formation autoguidée

Le MGBC et la trousse de la formation autoguidée (en anglais seulement) sont téléchargeables gratuitement à partir du site Web du Système national d’information sur les forêts (SNIF).

Si vous avez un compte SNIF :

  1. Sélectionnez votre juridiction et inscrivez votre nom d’utilisateur et votre mot de passe.
  2. Une fois que vous aurez ouvert une session, cliquez sur un des liens depuis la page Outils de comptabilisation du carbone du Service canadien des forêts :
    • La version 1.0 du MGBC est la plus récente version du modèle et de la documentation connexe
  3. Pour télécharger un fichier, cliquez sur celui-ci.

Si vous n’avez pas de compte SNIF :

  1. Cliquez sur le bouton « Inscription au compte » sous l’en-tête « Nouveau à SNIF ».
  2. Créez un compte et un profil.
  3. Ouvrez une session à l’aide de l’information sur votre nouveau compte.
    • Les paramètres de votre session et le langage choisi seront mémorisés sous la forme de témoins informatiques.

À propos du MGBC

Pour créer le projet international « moja global », le groupe de travail chargé de la comptabilisation du carbone forestier du Service canadien des forêts a collaboré avec des spécialistes australiens en matière de gaz à effet de serre (GES) ainsi qu’avec l’organisme Linux Foundation. Au sein de ce projet doté d’une structure de gouvernance ouverte, la mise en place de partenariats vise à :

  • gérer de manière collaborative l’utilisation et le développement continu de modèles et d’outils scientifiques;
  • répondre au besoin grandissant de modèles de comptabilisation du carbone forestier qui sont capables de traiter de grands ensembles de données spatialement explicites obtenues par des technologies de télédétection servant à la surveillance, à la déclaration et à la vérification dans le secteur des terres.

Fondé sur les mêmes données scientifiques que celles du MBC-SCF3, un modèle non spatial, le MGBC est complémenté par de l’information provenant de bases de données de paramètres écologiques nationaux. Il utilise des informations similaires à celles qui sont nécessaires à la planification de l’aménagement forestier, dont :

  • l’inventaire forestier;
  • les essences;
  • les courbes de croissance et de rendement;
  • les données sur les perturbations naturelles et anthropiques;
  • les calendriers de récolte et les données sur le changement d’affectation des terres.

Toutefois, le MGBC nécessite des données spatiales pour intégrer de l’information sur l’inventaire forestier et les zones de perturbation. De plus, il n’est pas doté d’une interface utilisateur graphique, et ses utilisateurs devraient être déjà familiarisés avec la programmation de scripts Python et avec la ligne de commande de Windows®.

Le MGBC est un logiciel libre d’utilisation (« open source ») et peut fonctionner sur des postes de travail, sur des ordinateurs en grappes ou sur l’infonuagique. Le plus grand défi actuel du MGBC, du point de vue de son application, est l’obtention de données d’entrée spatialement explicites relatives aux perturbations futures telles que les feux de forêt et le boisement, en raison de l’incertitude quant au lieu et au moment où ces événements peuvent se produire.

L’élaboration du MGBC a nécessité la reprogrammation des données scientifiques existantes provenant du MBC-SFC3 dans le but de créer des modules exécutables sur la plateforme FLINT, lesquels comprennent :

  • la croissance des arbres;
  • la chute de litière;
  • la dynamique de la matière organique morte;
  • les perturbations.

En 2020, une version finale du MGBC ainsi que du matériel d’apprentissage autoguidé comprenant un didacticiel ont été mis à la disposition de la communauté forestière. L’élaboration d’une documentation destinée à l’utilisateur et d’autres matériels de formation est en cours.

Le projet moja global

Le MGBC est le logiciel de comptabilisation du carbone forestier développé par le Service canadien des forêts pour la plateforme FLINT (Full Lands Integration Tool), laquelle a été mise au point par la communauté de moja global.

Le projet moja global a vu le jour dans le but de mettre au point des logiciels libres d’utilisation qui permettent :

  • de cartographier le changement d’affectation des sols;
  • d’estimer et déclarer les émissions et les absorptions de GES;
  • de prévoir les effets des politiques sur les émissions de GES;
  • d’utiliser les données terrestres pour d’autres priorités liées aux politiques.

Moja global a pour mission :

  • de fournir aux pays des logiciels libres d’utilisation qui sont fiables et accessibles gratuitement, et qui sont gérés de manière professionnelle selon les normes des logiciels commerciaux;
  • d’assurer la gestion du développement du logiciel, ainsi que de ses essais, de sa documentation et de sa formation;
  • de donner la parole aux donateurs, aux développeurs et aux utilisateurs quant à la mise au point et la gestion des outils logiciels, par le biais de structures de gouvernance formelles;
  • d’appuyer la mise en œuvre et l’utilisation du logiciel dans des configurations propres à différents pays.

La plateforme FLINT

Il est possible pour les gouvernements nationaux, les organismes multilatéraux, les organismes non gouvernementaux, les entreprises et les particuliers de participer activement au développement et à l’utilisation de la plateforme FLINT et de ses modules (y compris le MGBC). Toute organisation, entreprise ou individu peut participer aux réunions techniques et apporter sa contribution aux outils. Il existe différents niveaux de participation, dont certains nécessitent la signature d’accords d’adhésion participative. L’adhésion n’est pas nécessaire en cas de contribution technique, comme :

  • de nouveaux éléments de programmation;
  • de nouveaux modules;
  • de nouvelles données scientifiques.

Pour en savoir plus sur moja global, la plateforme FLINT, le MGBC et les différentes façons d’apporter votre contribution, visionnez une série de vidéos (en anglais seulement) issues d’un atelier collaboratif entre moja global et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, disponible sur YouTube [en anglais seulement].

Des questions?

Communiquez avec Stephen Kull pour :

  • poser une question à propos du MGBC;
  • obtenir du soutien technique avec le MGBC;
  • obtenir des avis concernant les mises à jour ou nouvelles versions du logiciel, les formations, les webinaires, les nouvelles publications, etc.

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