Déclaration des émissions et absorptions de gaz à effet de serre provenant des forêts canadiennes
Le Service canadien des forêts s’appuie sur le Système national de surveillance, de comptabilisation et de production de rapports concernant le carbone des forêts (SNSCPRCF) et le Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC-SFC3) pour préparer des estimations annuelles des émissions et absorptions de carbone dans les forêts aménagées du Canada. Ces outils sont fondés sur une approche scientifique.
Les changements dans les estimations au fil du temps sont également pris en compte. Par exemple :
- On peut recalculer ou mettre à jour les estimations d’années précédentes en raison d’améliorations méthodologiques.
- Les projections des changements au fil du temps sont élaborées et mises à jour annuellement.
Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) combine ces estimations avec celles d’autres secteurs de l’économie. L’information est ensuite intégrée à l’inventaire de gaz à effet de serre (GES) du Canada.
Chaque année, l’inventaire est présenté à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le secrétariat de la CCNUCC organise des équipes d’experts internationaux pour examiner l’inventaire canadien pour s’assurer qu’il répond aux exigences en matière de déclaration.
Conformément aux lignes directrices internationales, l’approche canadienne sépare les émissions et les absorptions résultant des activités humaines dans les forêts aménagées des émissions et absorptions résultant des incendies de forêt, des infestations par les insectes et d’autres perturbations naturelles. Cette distinction assure que l’inventaire de GES du Canada offre une représentation précise de l’incidence des activités anthropiques sur le carbone forestier (c.-à-d. d’origine humaine). À titre d’exemple y figurent les activités de récolte et le reboisement.
La modélisation spatialement explicite du carbone forestier est essentielle pour obtenir des améliorations importantes en matière d’estimation des GES provenant des forêts. Le SNSCPRCF intègre des informations qui varient d’une région du Canada à l’autre, à l’échelle des unités de gestion forestière. Il n’est pas en mesure de fournir des estimations concernant des endroits précis. La prochaine version du SNSCPRCF comprendra des modèles de carbone forestier spatialement explicites et utilisera davantage les données de télédétection.
La recherche contribue à améliorer les estimations l’impact des pratiques d’aménagement forestier sur le carbone. Celles-ci peuvent comprendre des activités qui améliorent la croissance des arbres ou qui retardent ou empêchent la régénération des forêts sur les chemins et les dépôts forestiers. Des travaux sont en cours pour mieux quantifier l’impact des perturbations naturelles et des changements climatiques sur les taux de croissance et de décomposition forestières.
Le SNSCPRCF et le MBC-SFC3
Le système canadien de production de rapports concernant le carbone forestier — le Système national de surveillance, de comptabilisation et de production de rapports concernant le carbone des forêts (SNSCPRCF) et le Modèle du bilan de carbone (MBC-SFC3) sont reconnus à l’échelle internationale. De nombreux pays en font recours pour estimer et comprendre les émissions et les absorptions de carbone dans les forêts.
Le SNSCPRCF estime :
- les stocks de carbone forestier (dioxyde de carbone atmosphérique capturé et stocké par l’écosystème forestier);
- les changements dans les stocks de carbone forestier;
- les stocks de carbone provenant du bois récolté;
- les émissions provenant de divers produits ligneux récoltés;
- les émissions de GES dans les forêts aménagées du Canada.
Son cadre de modélisation incorpore de l’information sur la croissance et les perturbations forestières provenant d’une variété de sources, y compris :
- les inventaires forestiers provinciaux;
- les placettes d’échantillonnage temporaires et permanentes;
- les systèmes d’estimation de la croissance et du rendement des forêts;
- les mesures de télédétection;
- les statistiques sur les perturbations naturelles telles que les feux de forêt et les infestations d’insectes.
Le cadre de modélisation comprend des évaluations du carbone présent dans :
- toutes les parties des arbres vivants, comme :
- les troncs;
- les feuilles ou les aiguilles;
- les branches;
- les racines.
- le bois mort;
- la litière sur le sol forestier, comme :
- les feuilles ou aiguilles mortes;
- les brindilles;
- les petites branches.
- le sol minéral;
- les produits ligneux récoltés.
Le cadre de modélisation fait appel aux meilleures sources de données disponibles et aux connaissances scientifiques des processus écologiques ayant une incidence sur les forêts. En outre, il surveille ce qu’il advient du carbone forestier lors des récoltes ou de perturbations naturelles.
Les effets des perturbations naturelles
Puisqu’il est important de comprendre les émissions et les absorptions totales provenant de la forêt aménagée, l’inventaire de GES du Canada tient compte des effets des perturbations naturelles sur les GES, telles que les feux de forêt et les pullulations d’insectes.
Afin de dresser un portrait précis de l’incidence des activités humaines au fil du temps, le rapport d’inventaire national des GES du Canada se concentre sur les émissions et les absorptions résultant directement des pratiques d’aménagement forestier. Une bonne compréhension de l’incidence directe des activités humaines permet l’élaboration de mesures visant à atténuer les émissions de carbone et à augmenter le stockage de carbone par nos forêts. Pour cette raison, les émissions et absorptions associées aux perturbations naturelles sont surveillées et déclarées séparément.
Les effets de la récolte du bois
Les estimations incorporent les émissions qui résultent de la récolte du bois, notamment lorsque les résidus de récolte (cimes, souches, branches, racines) laissés dans la forêt se décomposent ou sont brûlés. La régénération de la forêt après la récolte, qu’elle se produise naturellement ou par la plantation d’arbres, est considérée comme faisant partie des effets de la récolte du bois.
En général, une forêt en régénération agira comme source nette de carbone dans les premières années après la récolte, puis se transformera en un puits net s’élargissant à mesure que les arbres grandissent. Une forêt présente un taux de séquestration qui varie en fonction de son type et des espèces d’arbres qu’elle abrite, et selon son emplacement au Canada.
Les émissions provenant des équipements servant à la récolte du bois et à d’autres opérations forestières sont, quant à elles, exclues des estimations liées à la forêt aménagée; l’inventaire des GES les intègre plutôt dans les émissions provenant d’autres secteurs, soit les émissions du secteur des transports. Les effets des émissions provenant de produits ligneux récoltés sont toutefois pris en compte. L’information sur la récolte et les autres activités de gestion forestière permet de suivre les tendances en matière de gestion forestière.
Les gouvernements au Canada examinent et mettent en œuvre des initiatives visant à réduire les émissions et à augmenter les absorptions de carbone forestier. L’une de ces initiatives est l’engagement du gouvernement fédéral de planter deux milliards d’arbres. L’effet de ces investissements sera reflété dans les estimations de l’inventaire des GES provenant des forêts lorsque les données seront disponibles.
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