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Atténuation

L’atténuation des changements climatiques nécessite l’application de mesures sur de nombreux fronts, dans tous les secteurs de l’économie. Seuls, les forêts et le secteur forestier ne peuvent suffire à réaliser cette tâche, mais ils peuvent apporter une contribution importante à cet effort.

Tant les mesures axées sur les forêts que celles visant l’utilisation des produits forestiers peuvent contribuer aux mesures d’atténuation.

Mesures d’atténuation utilisant les forêts

Les forêts peuvent constituer d’importantes sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et jouer un rôle important comme puits de carbone à la suite des processus naturels (comme les feux, les infestations par les insectes et la croissance des arbres) et des activités humaines (comme l’exploitation, le boisement et le déboisement).

L’idée sous-jacente à celle d’utiliser les forêts dans le but d’aider à atténuer les changements climatiques à l’échelle mondiale nécessite donc des mesures de gestion destinées à réduire leur potentiel comme source et à augmenter leur potentiel comme puits. Par exemple :

  • Limiter le déboisement et réduire les émissions de GES associées à l’exploitation forestière constituent deux façons de diminuer l’importance des forêts comme sources. Les stratégies comprennent la diminution des perturbations au cours des activités de récolte, la réduction de la largeur des chemins forestiers et la promotion du rétablissement rapide des arbres après la récolte.
  • La création de nouvelles forêts au moyen du boisement et l’amélioration de la croissance dans les forêts existantes sont deux façons d’accroître l’importance des forêts comme puits de carbone. Le boisement signifie l’établissement de nouvelles forêts sur des terres agricoles abandonnées ou d’autres zones non forestières.

Comment la réduction de la récolte se ferait-elle sentir sur les émissions de carbone forestier?

La réduction de la récolte n'aurait pas de répercussions importantes sur les émissions de dioxyde de carbone dégagées par les forêts canadiennes pour plusieurs raisons. Dans le cadre de l'aménagement forestier durable, moins de 0,5 p. 100 de la forêt aménagée est récoltée au cours d'une année donnée au Canada. Ces parties récoltées se régénèrent pour redevenir des forêts, de sorte qu'au cours de toute année, il y a un nouvel emmagasinage important de carbone dans les parties récoltées auparavant. De plus, la majeure partie du carbone éliminé de la forêt est stockée dans des produits forestiers durables tels que le bois d'œuvre.

De plus, la quantité de carbone rejetée dans l'atmosphère à la suite de la récolte est faible comparativement à la quantité rejetée en raison des incendies de forêt et d'autres perturbations naturelles telles que des infestations d'insectes. La superficie brûlée chaque année est, en moyenne, de 2,5 fois celle récoltée. Par conséquent, une grande partie du carbone s'envole en fumée. Les forestiers reconnaissent que le feu constitue une partie importante du cycle de vie d'un grand nombre de forêts. Bien que les gouvernements et l'industrie consacrent, chaque année, environ un demi-milliard de dollars à la protection des forêts contre les incendies, nous savons que ce ne sont pas tous les incendies qui peuvent être arrêtés et qu'ils ne devraient pas tous l'être. Ils permettent de rajeunir la forêt, de maintenir l'habitat d'une vaste gamme d'animaux sauvages, et de réguler la propagation des insectes et des maladies. Cependant, si aucune mesure de protection contre les incendies n'était appliquée et que l'on laissait tous les incendies se produire naturellement, une plus vaste superficie serait probablement brûlée chaque année. Ainsi, dans certaines régions la récolte ne fasse que remplacer les incendies d'origine naturelle que préviennent les efforts de protection déployés par les gouvernements et l'industrie.

Enfin, il faut examiner l'incidence de la réduction des besoins en matière de récolte. Les forêts récoltées servent chaque jour à produire des articles courants dont la société a besoin, comme le papier, le bois d'œuvre, les panneaux et les portes. La réduction de la récolte au Canada pourrait avoir des répercussions néfastes sur les émissions parce que les produits seraient encore tenus de répondre à ces besoins. Les produits du bois sont commercialisés à l'échelle mondiale, et, par conséquent, des réductions des activités de la récolte au Canada seraient susceptibles d'entraîner des augmentations de récolte et d'émissions ailleurs, peut-être dans des pays où les forêts ne sont pas aménagées de façon aussi durable qu'ici au pays. De plus, il pourrait également y avoir une utilisation accrue de produits aux émissions plus intensives tels que le béton et l'acier au lieu du bois pour la construction de maisons, et le métal, le plastique et les résines au lieu du bois pour les produits tels que les meubles, les portes et les fenêtres.

L’intérieur d’un bâtiment montrant des poutres en bois d’ingénierie.

Construction en bois d’ingénierie à Toronto

Mesures d’atténuation utilisant les produits forestiers

D’autres moyens de réduire les émissions globales de GES comprennent l’utilisation améliorée des produits forestiers de longue vie, comme le bois d’œuvre (qui stocke le dioxyde de carbone dans les immeubles et l’empêche d’être rejeté dans l’atmosphère), la création de nouveaux produits forestiers écologiques et les changements apportés à la transformation des produits forestiers.

Par exemple, les produits de construction à base de bois sont généralement considérés comme des solutions plus acceptables sur le plan de l’environnement que l’utilisation de l’acier, de l’aluminium, du béton et de matériaux semblables. (Les chercheurs ont conçu des outils comme la comptabilité axée sur le cycle de vie pour comparer des matériaux en se fondant sur leurs émissions totales au cours de leur cycle de vie, de l’extraction à la fabrication jusqu’à leur évacuation finale.) Un autre exemple est la bioénergie issue des déchets ligneux. Elle fournit une solution de remplacement aux combustibles fossiles. Les biocarburants sont des ressources renouvelables qui peuvent se reconstituer avec la croissance des nouvelles forêts.

De plus, les émissions de GES peuvent être réduites si l’on utilise plus judicieusement le bois récolté en améliorant le recyclage en en utilisant des déchets ligneux pour produire de la bioénergie.

Comment les produits du bois contribuent-ils au bilan du carbone?

Les produits du bois prolongent la période pendant laquelle le carbone de la biomasse provenant des arbres est conservé hors de l'atmosphère après l'exploitation forestière. De plus, les produits et les carburants dérivés du bois produits au moyen de l'aménagement durable des forêts peuvent compenser les émissions de combustible fossile découlant des autres secteurs de l'économie au Canada. Ils peuvent être utilisés comme solutions de rechange aux matières dont la fabrication est plus énergivore, comme le béton, l'aluminium, l'acier ou le plastique. Cela permettrait vraisemblablement de réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de l'utilisation de sources de combustibles fossiles.

 
Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien

Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC-SFC3)

Un outil de comptabilisation du carbone

Diverses mesures d’atténuation peuvent contribuer à la réduction des émissions de GES associées à l’exploitation forestière. L’impact des solutions de remplacement peut être examiné en utilisant un outil de comptabilisation du carbone, qui sert à élaborer des modèles décrivant comment diverses activités d’aménagement forestier peuvent influencer le bilan du carbone. Connu sous le nom de Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC-SFC3), cet outil peut aider les forestiers à évaluer les conséquences de leurs activités sur le plan du carbone et à considérer des solutions de remplacement qui peuvent avoir un impact plus faible.

Ce modèle, élaboré par des chercheurs du Service canadien des forêts avec la collaboration du Réseau canadien des forêts modèles, est largement utilisé au Canada et à l’étranger.

 

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