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Dépenses en capital

Bulletin d’information sur les dépenses en capital

(publié en août 2022)

Une dépense en capitalNote de bas de page 1 est une somme déboursée pour acheter, construire ou améliorer des actifs, tels qu’une mine, des machines et de l’équipement, laquelle profitera à une entreprise sur une longue période.

L’information sur les dépenses en capital est un des indicateurs utiles servant à mesurer la conjoncture économique de façon générale, qui peut fournir un aperçu des opinions des dirigeants sur les demandes futures du marché relativement à la capacité de production actuelle de leur entreprise.

Renseignez-vous sur les dépenses en capital du secteur canadien des minéraux et ses intentions de dépenser :

Aperçu

En 2021, les dépenses en capital du secteur canadien des minérauxNote de bas de page 2 ont connu une augmentation abrupte de 11 % pour s’établir à 14,4 milliards de dollars. Au cours de cette même année, les prix des minéraux et des métaux ont considérablement augmenté en raison des perturbations de l’approvisionnement causées par la pandémie de COVID-19 et d’une augmentation anticipée de la demande liée à la transition vers l’énergie verte.

Les intentions de dépenser pour 2022 tendent vers une nouvelle croissance des dépenses en capital, avec une augmentation de 17 %, à 16,8 milliards de dollars. Cette tendance haussière est concomitante d’une hausse soutenue des prix des produits, qui ont encore été propulsés pendant la première moitié de 2022 par l’invasion russe en Ukraine. L’augmentation des dépenses couvre probablement aussi les coûts plus élevés de la conduite des affaires et les pressions inflationnistes croissantes.

Dans le secteur des minéraux, les tendances liées aux dépenses en capital sont grandement déterminées par celles de l’industrie minière en amont, qui est de loin l’industrie ayant la plus forte intensité de capital du secteur des minéraux, comme le démontre la figure 1.

À l’avenir, la demande de minéraux critiques devrait croître rapidement afin de répondre aux besoins de la transition vers l’énergie propre. Selon l’Agence internationale de l’énergie, un monde zéro carbone au milieu du siècle nécessitera une production de minéraux critiques six fois plus importante d’ici 2030. Au même moment, le Groupe de la Banque mondiale a conclu que la production de minéraux comme le graphite, le lithium et le cobalt pourrait augmenter de près de 500 % d’ici 2050 pour répondre à la demande croissante pour des technologies d’énergie propre. L’explosion de la demande continuera d’exercer une pression à la hausse sur les prix des minéraux critiques, tout en exigeant que les sociétés minières réalisent des investissements substantiels afin de soutenir la transition vers l’énergie propre.

Figure 1 : dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur, en 2021 (dpr)

Figure 1 : dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur, en 2021 (dpr)

Version textuelle — Figure 1
Figure 1 : dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur (millions de dollars), en 2021 (dpr)
Secteur Valeur
 Exploitation minière 11 099,3
             Métaux 7 902,4
                         Or-argent 3 722,7
                         Minerai de fer 1 588,4
                         Nickel-cuivre 1 568,0
                         Cuivre-zinc 668,0
                         Autres métaux 355,3
             Charbon et non-métaux 2 935,4
                         Potasse 1 901,1
                         Autres non-métaux (incluant le charbon) 760,1
                         Sable, gravier et argile 161,3
                         Pierre 112,9
             Activités de soutien 261,5
 Transformation et fabrication 3 262,3
             Première transformation des métaux 1 761,2
             Fabrication de produits métalliques 892,0
             Fabrication de produits non métalliques 609,1
Secteur des minéraux 14 361,6

Sources : Ressources naturelles Canada, Statistique Canada.
G = milliard, dpr = dépenses préliminaires.

 

Dépenses en capital dans l’industrie minière en amont

En 2021, les dépenses en capital dans l’industrie minière canadienne ont augmenté de 14 % pour s’établir à 10,8 milliards de dollars. Cela a marqué un renversement de tendance notable par rapport à la baisse de 13 % enregistrée l’année précédente, alors que des défis importants ont été imposés par la pandémie de COVID-19 et que la phase de construction à forte intensité de capital de plusieurs projets aurifères a été achevée.

Les projets miniers sont des activités à grande échelle. Ils ont d’importants délais de démarrage et nécessitent un investissement initial considérable en lien avec la machinerie, l’équipement, l’infrastructure et la préparation des sites qui peut s’étaler sur plusieurs années. Un ou plusieurs grands projets de développement minier transitant de la phase de construction à forte intensité de capital vers la phase de production peuvent influer sur les tendances en matière de dépenses en capital à l’échelle de l’industrie.

Les intentions de dépenser de l’industrie minière signalent une nouvelle croissance notable en 2022, puisqu’elles augmenteront de 17 % pour s’établir à 12,7 milliards de dollars.

Comme en témoigne la figure 2, les prix des minéraux et des métaux sont un indicateur probant des dépenses en capital de l’industrie minière. En effet, les entreprises ont tendance à préserver leur capital lorsque les conditions du marché sont défavorables et que les options de financement sont limitées. Cependant, elles ont tendance à accélérer leurs plans d’investissement lorsque les perspectives de demande et de prix s’améliorent afin d’accroître leur capacité de production et de saisir l’occasion d’améliorer leur flux de trésorerie et leur rentabilité.

Figure 2 : dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur et en fonction de l’indice des prix des métaux et des minéraux, de 2012 à 2022

Figure 2 : dépenses en capital dans le secteur des minéraux, par sous secteur et en fonction de l’indice des prix des métaux et des minéraux, de 2012 à 2022
 
Version textuelle — Figure 2
Figure 2 : dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur et en fonction de l’indice des prix des métaux et des minéraux, de 2012 à 2022
Année Extraction
de minerais
métalliques
Extraction
de charbon et
de minerais
non métalliques
Indice
des prix
des métaux
et des
minéraux
(2012=100)*
2012 11,0 5,9 100,0
2013 9,2 5,9 98,4
2014 5,3 5,8 83,0
2015 4,9 5,3 78,5
2016 5,1 4,5 69,6
2017 5,4 3,6 67,7
2018 6,7 3,3 72,9
2019 6,8 4,1 76,4
2020 6,3 3,1 78,4
2021 (p) 7,9 2,9 84,8
2022 (i) 9,0 3,7 98,6

Sources : Ressources naturelles Canada, Banque du Canada, Statistique Canada.
dpr = dépenses préliminaires, i = intentions de dépenser.
*L’indice des prix des métaux et des minéraux est présenté avec un décalage d’un an.

 

Les dépenses en capital de l’industrie minière ont atteint un sommet de 16,9 milliards de dollars en 2012 (figure 2), ont reculé à 9,0 milliards de dollars en 2017 puis se sont rétablies au cours des deux années qui ont suivi, pour connaître un creux pendant la pandémie de 2020. Depuis 2021, les dépenses en capital de l’industrie minière ont retrouvé leur rythme de croissance d’avant la pandémie.

Le sommet, atteint il y a dix ans, était essentiellement stimulé par la croissance rapide en Chine et dans d’autres économies émergentes. L’offre a fini par rattraper la demande, entraînant l’affaissement des prix des minéraux et des métaux et la baisse des dépenses en capital. Les prix des produits ont recommencé à grimper après 2016, quoique beaucoup plus graduellement que plus tôt au cours de la décennie, et les dépenses en capital de l’industrie minière ont également grimpé, jusqu’en 2019.

En 2020, le prix de nombreux minéraux et métaux a rapidement baissé avec l’apparition de la pandémie de COVID-19 et des mesures de réponse connexes, qui ont entravé la consommation mondiale. Plus tard, les prix se sont rétablis et ont surpassé les niveaux prépandémiques, tandis que la demande a initialement repris en Chine et que les contraintes sur l’offre provoquées par la pandémie ont miné certains aspects de la production mondiale.

Au début de 2022, les prix de plusieurs métaux ont atteint des niveaux records à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Russie est un important producteur de métaux précieux, communs et industriels et a un important commerce de métaux avec l’Europe et l’Asie. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les sanctions économiques et les mesures de représailles ont contribué à la hausse des prix d’un certain nombre de produits, dont le palladium, le nickel, l’aluminium et la potasse.

La demande liée à la transition vers l’énergie propre devrait continuer à exercer une pression à la hausse sur quantité de minéraux critiques.

Apprenez-en plus sur les grands projets de ressources naturelles en cours de construction ou prévus au cours des 10 prochaines années.

Dépenses en capital dans les sous-secteurs de l’extraction de métaux, de non-métaux et de charbon

En 2021, les dépenses en capital du sous-secteur de l’extraction de métaux ont augmenté de 25 % pour s’établir à 7,9 milliards de dollars en raison de l’augmentation de la plupart de ses composants. Le composant de l’extraction de minerai de fer a enregistré la plus forte hausse, augmentant de 121 % pour s’établir à 1,6 milliard de dollars. Les autres composants dignes de mention sont les suivants :

  • L’extraction d’or, qui représente 47 % de ce sous-secteur, a augmenté de 20 % pour s’établir à 3,7 milliards de dollars
  • L’extraction de cuivre-zinc a augmenté de 13 % pour s’établir à 668 millions de dollars
  • L’extraction de nickel-cuivre a enregistré une augmentation de 3 % pour s’établir à 1,6 milliard de dollars

Les intentions de dépenser pour 2022 indiquent une nouvelle augmentation de 14 % à 9,0 milliards de dollars des dépenses pour le sous-secteur des métaux, qui sera menée par une hausse de 28 % pour l’extraction d’or, à 4,8 milliards de dollars.

En 2021, les dépenses en capital du sous-secteur de l’extraction de charbon et de non-métaux ont diminué de 7 % pour s’établir à 2,9 milliards de dollars. Des baisses ont été enregistrées dans la plupart de ses composants :

  • L’extraction de potasse, qui représente 65 % des dépenses en capital de ce sous-secteur, a diminué de 3 % pour s’établir à 1,9 milliard de dollars
  • L’extraction de pierre et l’exploitation de carrières connexes ont connu une baisse de 14 % pour s’établir à 113 millions de dollars
  • L’extraction de sable, de gravier, d’argile, de céramique et de minéraux réfractaires et l’exploitation de carrières connexes ont connu une baisse de 9 % pour s’établir à 161 millions de dollars

Les dépenses en capital liées à l’extraction de charbon et de non-métaux devraient se rétablir en 2022, en enregistrant une hausse de 25 % pour s’établir à 3,6 milliards de dollars, qui se fera sentir surtout dans l’industrie de l’extraction de potasse (hausse de 39 % pour s’établir à 2,6 milliards de dollars). Le Canada est le plus important producteur mondial de potasse, suivi de la Russie et du Bélarus. Les producteurs canadiens augmentent leurs investissements et leur capacité de production afin de répondre à la demande mondiale de pays à la recherche d’autres sources d’approvisionnement à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Dépenses en capital dans les industries de traitement de minéraux en aval

En 2021, les dépenses en capital dans les industries canadiennes de traitement de minéraux en avalNote de bas de page 2 ont diminué de 2 % pour s’établir à 3,3 milliards de dollars.

La sous-industrie de la fabrication de produits métalliques représentait la plus grande partie de la baisse d’une année à l’autre en 2021, passant de 920 millions de dollars à 892 millions de dollars. Cette sous-industrie comprend des établissements dont l’activité principale consiste à forger, emboutir, former, tourner et assembler des produits métalliques ferreux et non ferreux.

Les dépenses en capital des deux autres sous-industries en aval, soit la première transformation des métaux et de la fabrication des produits minéraux non métalliques, ont respectivement connu une légère baisse de 1 % et de 3 %.

Les intentions de dépenser pour 2022 dans les industries de traitement de minéraux en aval laissent présager une augmentation notable de 17 % des dépenses en capital pour s’établir à 3,8 milliards de dollars. Cette croissance importante est attribuable à une augmentation dans la sous-industrie de la première transformation des métaux (+26 %), qui comprend des établissements engagés dans la fusion et le raffinage de métaux ferreux et non ferreux (c.-à-d., aluminium, cuivre, nickel et or). On prévoit également que les sous-industries de la fabrication de produits minéraux non métalliques et de la fabrication de produits métalliques augmenteront respectivement leurs investissements de 7 % et de 8 %.

Ventilation des dépenses par province et territoireNote de bas de page 3

Les dépenses en capital des provinces et des territoires (figure 3) peuvent connaître une volatilité considérable d’une année à l’autre en fonction du nombre de mines actives et en développement. Les administrations comptant peu de mines ont tendance à connaître une plus grande volatilité, car la construction d’une seule mine peut représenter une part importante des dépenses globales. Les dépenses en capital se concentrent dans certaines des plus grandes administrations minières du Canada et, en 2021, trois provinces représentaient 65 % des dépenses en capital de l’industrie minière : l’Ontario (24 %), le Québec (22 %) et la Saskatchewan (19 %).

Les niveaux élevés de dépenses en capital en Saskatchewan sont associés à l’industrie de l’extraction de potasse, puisque toutes les mines de potasse du Canada sont situées dans cette province.

En 2021, la plupart des provinces et territoires canadiens ont connu une augmentation d’une année à l’autre des dépenses en capital du secteur des minéraux. En termes de pourcentage, Terre-Neuve-et-Labrador a connu la plus forte augmentation à 47 %, suivi du Manitoba (+36 %), du Québec (+32 %), du Nunavut (+13 %), de la Colombie-Britannique (+11 %) et de l’Ontario (+10 %). Des baisses ont été signalées pour la Saskatchewan (-6 %), les Territoires du Nord-Ouest (-10 %) et l’Alberta (-37 %).

Figure 3 : dépenses en capital de l’industrie minière, par administration (sous réserve de la disponibilité des données), de 2020 à 2022

Figure 3 : dépenses en capital de l’industrie minière, par administration, de 2020 à 2022
 
Version textuelle — Figure 3
Figure 3 : dépenses en capital de l’industrie minière, par administration (millions de dollars), de 2020 à 2022
Province / Territoire 2020 2021 (dpr) 2022 (i)
Terre‑Neuve‑et‑Labrador 854,0 1 255,5 1 209,2
Île‑du‑Prince‑Édouard x x x
Nouvelle-Écosse x x x
Nouveau-Brunswick x x x
Québec 1 829,3 2 406,3 2 665,3
Ontario 2 366,2 2 603,0 3 179,7
Manitoba 246,6 334,3 410,7
Saskatchewan 2 146,0 2 020,0 2 750,5
Alberta 127,7 81,1 84,5
Colombie-Britannique 974,3 1 083,2 1 333,1
Yukon 70,0 x 154,0
Territoires du Nord-Ouest 103,9 93,4 x
Nunavut 660,6 749,6 713,6

Sources : Ressources naturelles Canada, Statistique Canada.
dpr = dépenses préliminaires, i = intentions de dépenser, x = confidentiel.

 

Les intentions de dépenser pour 2022 révèlent qu’un certain nombre d’administrations prolongeront leur tendance positive en matière d’investissement pour une autre année, car les dépenses en capital devraient augmenter pour la Saskatchewan (+36 %), la Colombie-Britannique (+23 %), le Manitoba (+23 %), l’Ontario (+22 %), le Québec (+11 %) et l’Alberta (+4 %). Une baisse des dépenses en capital est prévue pour Terre-Neuve-et-Labrador (-4 %) et le Nunavut (-5 %).

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