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Dépenses en capital

Bulletin d’information sur les dépenses en capital

(publié en Octobre 2023)

Une dépense en capitalNote de bas de page 1 est une somme déboursée pour acheter, construire ou améliorer des actifs, tels qu’une mine, des machines et de l’équipement, laquelle profitera à une société minière sur une longue période.

L’exploitation minière est une industrie à forte intensité de capital avec des projets à grande échelle qui sont souvent évalués en milliards de dollars et peuvent s’étendre sur plusieurs années.

Étant donné que ces actifs contribuent à soutenir et à faire croître la production future de minéraux et de métaux, l’information sur les dépenses en capital peut être un indicateur utile de la façon dont l’industrie perçoit la demande future du marché par rapport à la capacité d’offre actuelle.

Renseignez-vous sur les dépenses en capital du secteur minier canadien et sur ses intentions de dépenses :

Aperçu

En 2022, les dépenses en capital du secteur canadien des minérauxNote de bas de page 2 ont connu une augmentation abrupte de 15 %, pour s’établir à 17,7 milliards de dollars. Cette augmentation s’est produite dans un contexte où les taux d’inflation ont atteint des sommets inégalés depuis des décennies (figure 1) et où les prix des métaux de base ont diminué en raison des incertitudes économiques mondiales. La hausse du coût des matériaux et de l’équipement a gonflé les dépenses associées à l’établissement et à l’expansion des activités dans le secteur des minéraux.

Les intentions de dépenses pour 2023 tendent vers une croissance continue des dépenses en capital, qui devraient augmenter de 21 % pour atteindre 21,4 milliards de dollars. Cette croissance est principalement attribuable à des investissements importants dans l’extraction de la potasse, mais aussi à la hausse des coûts des activités et à la progression des pressions inflationnistes.

Les tendances en matière de dépenses en capital dans le secteur des minéraux sont largement déterminées par celles de l’industrie minière en amont, qui est de loin l’industrie la plus capitalistique du secteur des minéraux, comme le montre la figure 2.

La demande de minéraux critiques devrait croître rapidement pour répondre aux besoins de la transition vers une énergie propre. Selon l’Agence internationale de l’énergie, un monde sans carbone au milieu du siècle nécessitera une production de minéraux critiques six fois plus importante d’ici 2030.

Parallèlement, le groupe de la Banque mondiale a conclu que la production de graphite, de lithium et de cobalt pourrait augmenter de près de 500 % d’ici 2050 pour répondre à la demande croissante pour des technologies d’énergie propre. L’explosion de la demande continuera d’exercer une pression à la hausse sur les prix des minéraux critiques et obligera les sociétés minières à réaliser des investissements substantiels afin de soutenir la transition vers l’énergie propre.

Figure 1. Relation entre les dépenses en capital et l’inflation, de 2006 à 2022

Figure 1. Relation entre les dépenses en capital et l’inflation, de 2006 à 2022

Version textuelle — Figure 1

Ce graphique linéaire montre la tendance des dépenses en capital dans le secteur des minéraux en dollars constants et courants par rapport à l’évolution du taux d’inflation. Le graphique illustre l’impact de l’inflation sur les dépenses en capital.

 

Figure 2. Dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur (millions de dollars), en 2022 (dpr)

Figure 2. Dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur, en 2022 (dpr)

Version textuelle — Figure 2
Figure 2. Dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur (millions de dollars), en 2022 (dpr)
Secteur Valeur
Exploitation minière 13 538,6
   Métaux 9 421,1
         Or-argent 5 381,3
         Minerai de fer 1 170,9
         Nickel-cuivre 1 763,6
         Cuivre-zinc 681,7
         Autres métaux 175,2
   Charbon et non-métaux 3 682,9
         Potasse 2 509,9
         Autres non-métaux (y compris le charbon) 527,1
         Sable, gravier et argile 220,3
         Pierre 124,9
   Activités de soutien 434,7
Transformation et fabrication 4 187,5
   Première transformation des métaux 2 580,9
   Fabrication de produits métalliques 965
   Fabrication de produits non métalliques 641,6
Secteur des minéraux 17 726,1

Sources : Ressources naturelles Canada, Statistique Canada
G = milliard, dpr = dépenses préliminaires

 

Dépenses en capital dans l’industrie minière en amont

En 2022, les dépenses en capital de l’industrie minière canadienne ont augmenté de 14 % pour s’établir à 13,5 milliards de dollars. Les intentions en matière de dépenses en capital indiquent une croissance notable en 2023, puisqu’elles augmenteront de 21 % pour s’établir à 16,4 milliards de dollars.

Les prix des minéraux et des métaux reflètent la demande du marché et l’équilibre ou l’instabilité de l’offre et constituent un indicateur avancé des dépenses en capital de l’industrie minière, comme le montre la figure 3. Les entreprises ont tendance à préserver leur capital lorsque les conditions du marché sont défavorables et que les possibilités de financement sont limitées.

À l’inverse, elles ont tendance à accélérer leurs plans d’investissement lorsque les perspectives de demande et de prix s’améliorent afin d’accroître leur capacité de production et de saisir l’occasion d’améliorer leur flux de trésorerie et leur rentabilité.

Figure 3. Dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur et en fonction de l’indice des prix des métaux et des minéraux, de 2013 à 2023

Figure 3. Dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur et en fonction de l’indice des prix des métaux et des minéraux, de 2013 à 2023
 
Version textuelle — Figure 3
Figure 3. Dépenses en capital du secteur des minéraux, par sous-secteur et en fonction de l’indice des prix des métaux et des minéraux, de 2013 à 2023
Année Extraction
de minerais
métalliques
Extraction
de charbon et
de minerais
non métalliques
Indice
des prix
des métaux
et des
minéraux
(2013 = 100)*
2013 9,2 5,9 100
2014 5,3 5,8 84,3
2015 4,9 5,3 79,8
2016 5,1 4,5 70,7
2017 5,4 3,6 68,7
2018 6,7 3,3 74,1
2019 6,8 4,1 77,5
2020 6,3 3,1 79,6
2021 8,5 2,9 87,4
2022 (dpr) 9,4 3,7 109,9
2023 (i) 10,4 5,4 121,4

Sources : Ressources naturelles Canada, Banque du Canada, Statistique Canada.
dpr = dépenses préliminaires, i = intentions de dépenser.
*L’indice des prix des métaux et des minéraux est présenté avec un décalage d’un an.

 

Après avoir atteint un sommet de 16,9 milliards de dollars en 2012, les dépenses en capital de l’industrie minière ont diminué chaque année au cours des cinq années suivantes pour s’établir à leur plus bas niveau en 10 ans, soit 9 milliards de dollars en 2017, puis se sont rétablies au cours des deux années qui ont suivi, pour connaître un creux pendant la pandémie de COVID-19 en 2020. Depuis 2021, les dépenses en capital de l’industrie minière ont retrouvé leur rythme de croissance d’avant la pandémie (figure 3).

Le sommet de 2012 était essentiellement stimulé par la croissance rapide en Chine et dans d’autres économies émergentes. L’offre a fini par rattraper la demande, entraînant l’affaissement des prix des minéraux et des métaux et la baisse des dépenses en capital. Les prix des produits ont recommencé à grimper après 2016, quoique beaucoup plus graduellement que plus tôt au cours de la décennie, et les dépenses en capital de l’industrie minière ont également grimpé, jusqu’en 2019.

En 2020, le prix de nombreux minéraux et métaux a rapidement baissé avec l’apparition de la pandémie de COVID-19 et des mesures de réponse connexes, qui ont entravé la consommation mondiale. Les prix se sont ensuite rétablis et ont surpassé les niveaux prépandémiques, tandis que la demande a initialement repris en Chine et que les contraintes sur l’offre provoquées par la pandémie ont miné certains aspects de la production mondiale.

Au début de 2022, les prix de plusieurs métaux ont atteint des niveaux records à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Russie est un important producteur de métaux précieux, communs et industriels et a un important commerce de métaux avec l’Europe et l’Asie. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les sanctions économiques et les mesures de représailles ont contribué à la hausse des prix de plusieurs produits, dont le palladium, le nickel, l’aluminium et la potasse.

La transition vers l’énergie propre devrait continuer d’être un facteur clé de la demande accrue pour une foule de minéraux critiques, en particulier ceux utilisés dans les batteries de véhicules électriques, comme le cobalt, le graphite, le lithium et le nickel.

Apprenez-en plus sur les grands projets de ressources naturelles en cours de construction ou prévus au cours des 10 prochaines années.

Dépenses en capital dans les sous-secteurs de l’extraction de métaux, de non-métaux et de charbon

En 2022, les dépenses en capital du sous-secteur de l’extraction des métaux ont augmenté de 11 % pour s’établir à 9,4 milliards de dollars, avec des résultats variés selon les différents métaux. Le composant de l’extraction de minerais d’or et d’argent, qui représentaient 57 % de ce sous-secteur en 2022, a connu une hausse substantielle de 37 % pour atteindre 5,4 milliards de dollars, tandis que le composant de l’extraction de minerai de fer (12 % du sous-secteur) a connu une baisse de 34 % pour s’établir à 1,2 milliard de dollars.

Les autres composants dignes de mention sont les suivants :

  • l’extraction de minerais de nickel-cuivre (19 % du sous-secteur), qui a augmenté de 8 % pour atteindre 1,8 milliard de dollars
  • l’extraction de cuivre-zinc (7 % du sous-secteur) a connu une baisse de 5 % pour s’établir à 682 millions de dollars

Les intentions de dépenses pour 2023 indiquent une augmentation de 10 %, soit 10,4 milliards de dollars de dépenses pour le sous-secteur des métaux. L’extraction de cuivre-zinc devrait connaître une augmentation de 48 % pour atteindre 1 milliard de dollars. L’extraction de nickel-cuivre, l’extraction de fer et l’extraction d’or et d’argent devraient connaître des augmentations respectives de 11 %, 10 % et 6 %.

En 2022, les dépenses en capital du sous-secteur de l’extraction de charbon et de non-métaux ont augmenté de 25 % pour atteindre 3,7 milliards de dollars, principalement en raison des investissements réalisés dans l’extraction de potasse.

  • L’extraction de potasse, qui représentait 68 % des dépenses en capital de ce sous-secteur en 2022, a augmenté de 36 % pour atteindre 2,5 milliards de dollars. En 2021, la société minière BHP a approuvé la construction du projet de potasse Jansen Stage 1, d’une valeur de 7,5 milliards de dollars, en Saskatchewan. La production devrait être lancée à la fin de l’année 2026.
  • L’extraction de pierres et l’exploitation de carrières ont connu une baisse de 14 % pour s’établir à 125 millions de dollars.
  • L’extraction de sable, de gravier, d’argile, de céramique et de minéraux réfractaires a augmenté de 2 % pour atteindre 220 millions de dollars.

Les dépenses en capital liées à l’extraction de charbon et de non-métaux devraient augmenter considérablement en 2023 en enregistrant une hausse de 48 % pour atteindre 5,4 milliards de dollars, qui se fera sentir surtout dans l’industrie de l’extraction de potasse (hausse de 69 % pour s’établir à 4,2 milliards de dollars). Le Canada est le plus important producteur mondial de potasse.

Dépenses en capital dans les industries de traitement de minéraux en aval

En 2022, les dépenses en capital dans les industries canadiennes de traitement des minéraux en avalNote de bas de page 2 ont augmenté de 18 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars.

Le secteur de première transformation des métaux représentait 62 % de ce sous-secteur en 2022 et a connu une augmentation de 52 % pour s’établir à 2,6 milliards de dollars. Cette industrie comprend des établissements dont l’activité principale consiste à forger, à emboutir, à former, à tourner et à assembler des produits métalliques ferreux et non ferreux (c.-à-d. aluminium, cuivre, nickel et or).

Les dépenses en capital des deux autres sous-industries en aval, soit la fabrication de produits métalliques et la fabrication de produits minéraux non métalliques, ont respectivement connu une baisse de 10 % et de 18 %.

Les intentions de dépenses pour 2023 dans les industries de traitement de minéraux en aval laissent présager une nouvelle augmentation de 18 % des dépenses en capital pour s’établir à 5 milliards de dollars. Cette croissance importante est due à une augmentation dans le sous-secteur de la première transformation des métaux (+20 %) et dans le sous-secteur de la fabrication de produits métalliques (+32 %). Ces sous-secteurs comprennent les établissements dont l’activité principale consiste à forger, à emboutir, à former, à tourner et à assembler des produits métalliques ferreux et non ferreux.

Ventilation des dépenses par province et territoire

Les dépenses en capital des provinces et des territoires (figure 4) peuvent connaître une volatilité d’une année à l’autre en fonction du nombre de mines actives et en développement. Les régions comptant peu de mines ont tendance à connaître une plus grande volatilité, car la construction d’une seule mine peut représenter une part importante des dépenses globales.

Les dépenses en capital sont concentrées dans certaines des plus grandes administrations minières du CanadaNote de bas de page 3 et, en 2022, 72 % des dépenses en capital de l’industrie minière étaient concentrées en Ontario (31 %), en Saskatchewan (21 %) et au Québec (19 %).

Les niveaux élevés de dépenses en capital en Saskatchewan sont associés à l’industrie de l’extraction de potasse, puisque toutes les mines de potasse du Canada sont situées dans cette province.

Les fluctuations des dépenses en capital du secteur minier en 2022 varient selon les provinces et les territoires. L’Ontario, la Saskatchewan et l’Alberta ont connu des augmentations considérables de 39 %, de 36 % et de 19 % respectivement. Le Québec et la Colombie-Britannique ont connu des baisses respectives de 3 % et de 7 %. Terre-Neuve-et-Labrador a connu une légère augmentation de 1 %.

Figure 4. Dépenses en capital de l’industrie minière, par administration (sous réserve de la disponibilité des données), de 2021 à 2023

Figure 4. Dépenses en capital de l’industrie minière, par administration (sous réserve de la disponibilité des données), de 2021 à 2023
 
Version textuelle — Figure 4
Figure 4. Dépenses en capital de l’industrie minière, par administration (millions de dollars), de 2021 à 2023
Province / Territoire 2021 2022 (dpr) 2023 (i)
Terre-Neuve-et-Labrador 1 298,4 1 307,6 1 599
Île-du-Prince-Édouard x x x
Nouvelle-Écosse x x x
Nouveau-Brunswick x x x
Québec 2 587,8 2 512 2 653,6
Ontario 2 961,2 4 105,1 3 952,2
Manitoba x 231,4 345,4
Saskatchewan 2 044,3 2 782,2 4 481,8
Alberta 96,5 114,5 108,7
Colombie-Britannique 1 186,3 1 103,4 1 535,4
Yukon x 153,9 94
Territoires du Nord-Ouest x x x
Nunavut x x 830,7

Sources : Ressources naturelles Canada, Statistique Canada.
dpr = dépenses préliminaires, i = intentions de dépenser, x = confidentiel.

 

Les intentions de dépenses pour 2023 révèlent que la plupart des provinces et territoires verront une augmentation de leurs dépenses en capital, avec en tête la Saskatchewan (+61 %), le Manitoba (+49 %), la Colombie-Britannique (+39 %), Terre-Neuve-et-Labrador (+22 %) et le Québec (+6 %). Une baisse des dépenses en capital est prévue pour l’Ontario (-4 %), l’Alberta (-5 %) et le Yukon (-39 %).

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