Adaptation - Synthèse
Des initiatives d'adaptation ont déjà été entreprises au Canada en réaction et en préparation aux impacts du changement climatique.
Les chapitres régionaux du présent rapport d'évaluation indiquent que des initiatives d'adaptation ont été entreprises au Canada, à l'échelle des particuliers, des groupes communautaires, de l'industrie et du gouvernement (voir les exemples au tableau RS-5). Dans plusieurs cas, elles consistent à adopter des mesures ou des stratégies informelles en réaction à des événements ou à des situations particulières, au gré des besoins et des ressources disponibles (voir les chapitres 4, 6, 8 et 10). On relève également des exemples d'initiatives d'adaptation plus structurées, comme la Politique de protection des zones côtières pour le Nouveau-Brunswick (voir le chapitre 4) et l'initiative forestière (Future Forests Ecosystem Initiative) de la Colombie-Britannique (voir le chapitre 8).
Plusieurs initiatives d'adaptation gèrent des risques actuels et tiennent compte des impacts probables du changement climatique à venir. Cette approche est utilisée, par exemple, pour la construction de la plupart des infrastructures majeures, comme des installations minières, des pipelines et des bâtiments de grande taille, dans le nord du Canada, où l'on a recours, notamment, à des thermosiphons pour refroidir artificiellement le pergélisol dans l'espoir de s'adapter à la dégradation de ce dernier (voir le chapitre 3). On peut également citer en exemple le plan d'intervention en cas de chaleur accablante dont s'est dotée la ville de Toronto ainsi que les systèmes d'alerte santé-chaleur mis en place dans d'autres centres urbains de l'Ontario et du Québec (voir les chapitres 5 et 6). Le plan d'intervention de Toronto a été conçu et mis en place en 1999 après que l'on eut constaté l'augmentation des températures estivales au cours des années 1990 et les effets dévastateurs des vagues de chaleur sur la santé ailleurs en Amérique du Nord. Ce plan est continuellement contrôlé, réévalué et amélioré, ce qui démontre qu'une adaptation efficace est un processus continu qui, souvent, ne se limitera pas à une seule mesure.
La prise en considération du changement climatique dans les processus de planification actuels constitue une approche efficace de l'adaptation.
L'adaptation ne doit pas s'effectuer en vase clos. Au contraire, en intégrant le changement climatique dans les processus de décision en matière de planification et de politiques, on pourra faire un usage plus efficace des ressources financières et humaines (Adger et al., 2007; Klein et al., 2007). À cet égard, le changement climatique constitue un des nombreux facteurs à prendre en considération dans le processus décisionnel. On compte au nombre des exemples d'intégration du changement climatique, parfois à une très petite échelle : le recours aux tendances climatiques récentes et aux projections des modèles climatiques pour mettre à jour les codes et les normes qui régissent le bâtiment de façon à réduire la vulnérabilité des infrastructures (voir le chapitre 6); la prise en considération, d'une part, de l'élévation du niveau de la mer dans la planification de l'aménagement côtier (voir le chapitre 4) et, d'autre part, des impacts hydrologiques du changement climatique sur l'offre et la demande d'eau dans le cadre d'initiatives de conservation de l'eau et de l'énergie (voir les chapitres 5, 6 et 8); l'intégration des impacts du changement climatique dans le processus d'évaluation environnementale des grands projets d'infrastructure (voir le chapitre 3). En outre, le changement climatique serait à prendre en considération dans un grand nombre de programmes et de politiques en voie d'élaboration ou d'examen qui ont trait à la gestion des ressources naturelles, à l'aménagement du territoire et à d'autres questions sensibles au climat (voir le chapitre 6).
Les stratégies fondées sur la gestion du risque aident les décideurs à composer avec les incertitudes associées au changement climatique.
Les intervenants qui prennent les décisions en matière d'adaptation devront composer avec les incertitudes qui entourent les projections des conditions climatiques à venir, les impacts du changement climatique et les futures conditions socio-économiques (qui déterminent, dans une large mesure, la capacité d'adaptation). La gestion du risque est un moyen de composer avec ces incertitudes; on l'utilise couramment dans le cas de facteurs non climatiques. Elle offre une approche pratique et crédible (voir la figure RS-5), bien comprise des décideurs, conçue en vue de définir les mesures pouvant être prises dans les limites d'un risque acceptable pour la société et couramment utilisée dans nombre de domaines professionnels. Parmi les outils de gestion du risque actuellement utilisés à l'appui de l'adaptation au changement climatique, on remarque un outil d'évaluation préliminaire des installations construites en milieu de pergélisol, que l'on emploie depuis la fin des années 1990 dans bon nombre de projets d'infrastructures nordiques (voir le chapitre 3), et un guide de gestion du risque à l'appui des décisions en matière d'adaptation, qui a récemment été élaboré à l'intention des municipalités de l'Ontario (voir le chapitre 6).
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